Yo ! Je commence une nouvelle histoire longue … C'est mal … Mais j'ai des chapitres d'avance ! Neuf, précisément. Donc je vais commencer en postant un chapitre par semaine, le vendredi. On va bien voir si ça marche ou pas.

La plupart des personnages vient de KH, mais Jack, Pitch et toute la clique viennent de Rise of the Guardians, et la famille des personnages principaux vient du cycle théâtral de Simon Abkarian contenant les pièces : Pénélope, ô Pénélope (que j'ai toujours pas lu), Le Dernier Jour du Jeûne et L'envol des cigognes. Je prends surtout en compte Le Dernier Jour du Jeûne.

Le titre, d'ailleurs, est inspiré de ça. Pour avoir le pitch de base LDJdJ contient l'histoire de deux sœurs qui s'opposent dans leur vision de l'amour, Zéla, qui jeûne dans l'espoir de voir son mari s'incarner en rêve, et Astrig qui n'a pas rêvé de l'homme qu'elle va épouser et pense avant tout à profiter de l'instant présent. Il y a deux autres grosses intrigue en parallèle mais je ne m'en sers pas ici. À la fin de la pièce, Astrig épouse Aris, comme prévu, et Zéla rencontre l'homme de ses rêves, Xénos. Donc voilà, je trouvais que ces personnages étaient plus pertinents que des OC quand il est question d'âme-sœur, même si du coup je dois les sortir totalement de leur contexte, et abandonner une bonne partie de leurs problématiques. Mais je vous recommande fortement ces pièces, elles sont sublimes, réelles, enfin tout ce qu'il faut quoi.

(Le titre vient aussi du fait que j'ai tout l'alphabet dans mes titres sauf la lettre X. Ce manquement est à présent rattrapé. Je suis satisfaite.)

Du coup, arbre généalogique : Nouritsa (Nouna) et Théos (Thiya) sont les grands-parents, ils ont eu trois enfants, dans l'ordre, Zéla, qui a épousé Xénos, qui sont les parents de Kairi et Naminé, Astrig, qui s'est mariée à Aris, qui sont les parents de Xion et Vanitas, et Élias, qui s'est marié à Dinah, qui sont les parents d'Aqua. Dans la génération des enfants, Aqua est la plus âgée et Vanitas est le plus jeune (respectivement 28 et 18 ans dans ce chapitre). Nouritsa et Théos ont également adopté une fille, Orna, qui a l'âge d'Élias mais n'a pas d'enfant. Vava est la mère d'Aris. Vous êtes pas obligés de tout retenir mais voilà, vous pouvez revenir ici si jamais vous voulez resituer.

Xenos chronicles

Prologue : Blank page

Vanitas se releva d'un bond dès que son téléphone afficha huit heures. De toute manière, il ne dormait pas. Entre son lit et la porte de sa chambre, inébranlable, le miroir le regardait, attendant qu'il se jette à corps perdu dans l'observation de sa peau. Mais Vanitas ne voulait pas. Il ne voulait pas voir, pas savoir. Et pourtant il se sentait irrésistiblement attiré par l'objet, c'était primaire, un besoin plus puissant que toute la volonté qu'il pouvait déployer. Il savait qu'il ne pourrait pas éviter son reflet indéfiniment. Face à la glace, il ouvrit les yeux. Inspira, expira. Il s'y attendait, il l'avait senti venir, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être déçu. Rapidement, il enfila un jogging et un haut, embarquant sa PSP et ses écouteurs au cas où sa famille serait trop bruyante.

Il descendit les escaliers en traînant des pieds, ce qui était tout sauf inhabituel, et esquiva les bras agiles de sa sœur pour aller s'asseoir. Cette dernière, loin de se démonter, s'installa sur la table en face de lui, sirotant un thé au lait d'un air impatient. Il grogna vaguement avant de désigner la machine à café du bout du doigt. Sa sœur haussa un sourcil et il fut forcé de se lever à nouveau. Cette journée promettait d'être longue. Il avait hâte d'en avoir fini avec elle, de retourner dans son lit et de faire comme si rien ne s'était passé.

« Vanitas, t'es déjà levé ! »

Mettant sa tasse au micro-ondes, le brun tourna la tête vers sa mère, qui ne semblait pas encore parfaitement réveillée. Elle l'embrassa sur le front en lui serrant l'épaule.

« Joyeux anniversaire. Qu'est-ce que tu veux bouffer ? Bonjour, Xion.

— Bonjour Maman. »

La jeune fille vint embrasser Astrig, caressant doucement les cheveux emmêlés.

« Tu ne vas pas au bureau ?

— J'ai pris ma journée. Je n'avais rien d'urgent.

— Hm … Des œuf au bacon.

— Tu n'étais pas sur l'affaire de la gamine ?

— Le procès est dans un mois, je ne suis pas à vingt-quatre heures près.

— Pas encore.

— Les œuf, au plat ou brouillés ?

— Et tu sais ce que tu vas faire de ta journée ?

— Comme tu veux. Ah, non, au plat.

— J'ai des livres à lire et il faut que je prépare le dîner pour ce soir. Vos grands-parents viennent. Vanitas, la formule magique ?

— Vava aussi ?

— S'il-te-plaît Maman chérie, ne laisse pas ton gosse mourir de faim le jour de sa majorité.

— Bon garçon, va. Oui, Vava aussi sera là.

— Elle va encore me demander de lui prêter du rouge à lèvres.

— T'façon t'en mets jamais, ça te va pas.

— Bon, j'en ai marre. »

La conversation anodine mourut d'un coup, comme Xion claqua sa tasse contre la table. Astrig eut un sourire désabusé avant de faire réchauffer son café et de s'allumer une cigarette.

« Tu as eu ton tatouage ? Qu'est-ce qu'il dit ? »

Vanitas garda le silence, appréciant que sa mère n'en rajoute pas une couche.

« Xion, vas mettre une poêle à chauffer.

— Mais Maman, je suis pas la seule à vouloir savoir ! Allez, accouche !

— J'ai pas de chatte, j'peux pas.

— Et bah chie, démerde-toi !

— Comment vous parlez, tous les deux ?

— Comme notre mère. »

Astrig faillit protester mais grogna simplement en ouvrant le frigidaire.

« On attend que votre père se réveille. C'était pareil pour toi, Xion. Sois patiente.

— Tu parles de patience, le jour du tatouage de Tata Zéla tu l'as presque déshabillée dans son sommeil !

— Respecte ta mère, jeune fille. Allez, tais-toi et fume. »

Xion roula des yeux et sortit des tomates du frigidaire pour en faire une salade. Si elle devait attendre que son père se lève, elle ferait mieux d'avoir le ventre plein. Sa patience était fine comme du papier à cigarettes, et elle aurait voulu aller réveiller Aris d'elle-même. Ceci dit, ça n'était pas une mauvaise idée. La moitié des tomates dans le saladier, elle sauta sur ses pieds et se dirigea vers les escaliers.

« N'y penses même pas, Xion. Tu le laisses dormir.

— Mais t'as vu comme il est rentré tard hier ? Il va dormir jusqu'à midi !

— Ouais, mais lui casser les couilles, c'est mon boulot pas le tien. Finis de faire la salade et surveille les œufs et le bacon.

— C'est mort, pas le bacon. Et puis ouvre la fenêtre, ça pue la viande.

— Ouvre-la toi si ça te dérange. Si c'est l'alarme incendie qui réveille Aris, tu vas t'en prendre une, alors surveille et fais pas chier.

— Papa nous toucherait jamais.

— Oh mais c'est pas ton père qui vas t'en mettre une. Je monte, Vanitas, prépare-toi psychologiquement. »

Le brun attrapa le paquet de cigarette que lui lança sa mère avant de partir.

« Comment elle sait que je fume ? »

Xion rit en continuant de couper une tomate.

« Nouna lui a dit.

— Et comment Nouritsa a su, elle ? On n'en a jamais causé.

— Bah. Comme elle dit, elle et née sept jours avant les muses.

— Ouais, m'enfin, elle veut toujours rien dire cette expression.

— N'empêche qu'elle sait toujours tout. Elle savait avant les médecins que tu serais un garçon. Pareil pour tous.

— Elle saurait pas où trouver ton âme-sœur, desfois ? Ça, ça pourrait être utile, t'arrêterais de le chercher partout.

— Mon âme-sœur arrivera en temps et en heure.

— Compte pas trop là-dessus. Le bacon va cramer.

— Je refuse d'y toucher.

— Tu pètes les couilles.

— C'est de famille. »

Vanitas tira la langue à sa sœur avant d'aller retourner le bacon. Bien plus vite qu'il ne l'aurait souhaité, il entendit le pas endormi de son père dans les escaliers. Il servit les assiettes et s'assit à la table, se retenant de se tordre les mains. Ça n'était pas grand-chose, après tout.

« Yo, P'pa. »

Aris marmonna une phrase intelligible qui était sans doute une salutation et un 'Joyeux anniversaire' avant de se servir un café et se s'affaler sur la première chaise qu'il trouva.

« Bon, on est tous là, maintenant, tu craches la pilule ? »

Les yeux étaient tous braqués vers lui, même ceux endormis de son père, et il but avec lenteur une gorgée de café avant de prendre la parole.

« J'en ai pas. »

Aris sembla se réveiller d'un coup, Astrig opina simplement du chef et Xion se retint d'afficher trop sa déception. Elle savait que ça devait être dur pour Vanitas, de savoir qu'il n'y avait personne dans ce monde fait spécialement pour lui et son caractère de merde. Astrig fut la première à prendre la parole.

« C'est une chance aussi, tu sais. Tu peux choisir. Votre père et moi, on n'a pas eu besoin de tatouage pour se trouver, et on ne s'aime pas moins que Zéla et Xénos.

— Oh putain, ma casse-couilleuse de mère elle va encore –

— Aris, si t'ouvres ta gueule pour dire ça, c'est pas la peine.

— Ah ouais, c'est l'amour fou, ça se voit. »

Astrig mit un coup derrière la tête de son fils, heureuse malgré tout qu'il ne semble pas déprimé par la nouvelle. Elle-même ne s'en était jamais formalisé, mais Vanitas était tellement sensible, en dépit de ce qu'il voulait bien montrer au monde. Elle savait qu'il lui ressemblait beaucoup, qu'il avait hérité plus d'elle que son langage abominable, mais elle craignait qu'il ne soit heurté par ce qu'on disait de ceux qui n'ont pas sur la peau les premiers mots de leur âme-sœur, qu'ils n'étaient pas viables, pas dignes d'êtres aimés ou ce genre de choses.

« Tu veux annuler le dîner de ce soir ? »

C'était Xion qui avait parlé, au-dessus de sa tasse, presque timidement. Elle avait peur que Vanitas n'aie honte. C'était déjà bien qu'il aie su en parler à ses parents, mais Nouritsa était de ceux qui croyaient beaucoup aux âmes-sœurs, même si elle n'avait jamais manqué de soutenir sa fille.

« Pour quoi faire ? C'est rien, et puis t'façon ils le sauront un jour ou l'autre. En r'vanche on peut juste bouffer et parler d'autre chose ? J'ai la dalle. »

Tout le monde acquiesça et on changea immédiatement de sujet, pour en venir au programme de la journée et à des taquineries plus quotidiennes. Vanitas soupira en mangeant son œuf sur une tartine. Il était, pour une fois, reconnaissant de sa famille. Âme-sœur ou pas âme-sœur, ça ne changeait rien … pas vrai ?

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Et voici ! Le premier vrai chapitre arrivera vendredi prochain, il sera plus long, aux alentours de 4k mots.

J'ai hâte de savoir ce que vous en avez pensé ! On se retrouve dans les commentaires, ou sinon, à la semaine prochaine !