Bonjour/soir. Je me présente: Yu. Toute nouvelle dans les fics HP (mais on peut me retrouver avec les fics Hetalia), je me lance après des années de terreur secrète grâce au défi d'Azrael Short-Fowl. Bien évidemment, tout appartient à JK Rowling (déesse parmi les déesse) et je ne suis là que pour tourmenter ses personnages.

J'espère que la lecture vous amusera et je vous souhaite une très bonne lecture!


UN.

Le bar était bondé, comme toujours en ce début de saison estivale. À croire que toute l'Angleterre s'était donné rendez-vous ici ! Il réussit tant bien que mal à se glisser jusqu'à un tabouret libre et passa immédiatement commande. Une fois que son verre fut déposé devant lui, il s'y accrocha de toutes ses forces, de peur d'être emporté par la foule. Une chanson – apparemment, qu'est-ce qu'il y connaissait lui, en musique ? – à la mode venait de commencer et le nombre de danseurs avait doublé. Et malheureusement, pas que sur la piste de danse. C'était quoi ce duo de filles qui dansaient en plein milieu de leur table !

- C'est mort, je finis mon verre et je rentre !

Harry secoua la tête, comme désirant approuver ses propres pensées. Il n'était pas franchement à l'aise dans ce genre d'ambiance et il préférait se la jouer vieux loup solitaire en retournant s'enfermer dans son appartement plutôt que de voir le bar se métamorphoser en décor à la Skins. Il leva son verre et s'apprêta à le boire d'une traite quand on le bouscula. Il lâcha lamentablement le verre qui se brisa illico au sol. Il se retourna immédiatement pour engueuler l'idiot de service mais il ne trouva personne. Si ça se trouve, son idiot ne s'était même pas rendu compte qu'il avait bousculé quelqu'un, il y avait tellement de monde ici. Les barmans étaient débordés, comme son cerveau. Trop de monde et trop de bruit. Harry aimait le calme. Il paya – en refoulant des idées de fuites et donc de verres gratis, méchant Harry ! Reste dans le droit chemin – et quitta vite fait le bar. L'air frais de la nuit lui fit le plus grand bien, il se rendait seulement compte à quel point il avait eu chaud parmi toutes ces personnes. Il leva les bras au-dessus de sa tête pour s'étirer et bailla, toujours paumé au milieu du trottoir.

- Et maintenant je fais quoi ? – se demanda-t-il en silence, l'envie de rentrer chez lui avait disparu. Il n'était même pas minuit, après tout. Peut-être qu'il finirait par trouver un autre bar, un peu moins bondé et surtout plus calme pour ses nerfs.


Les JO avaient débuté deux jours plus tôt et le monde avait commencé à affluer dans les rues de Londres il y avait environ une semaine. Depuis, la ville était devenue une espèce de jumelle de New York. Les rues sombres qu'avaient connues Jack L'Éventreur avaient disparues. Finit le calme londonien, finit les heures paisibles sans fêtards ou musique. Le doux silence et la brume mystérieuse de la ville s'étaient enfuis au moment même où les touristes avaient posé leurs valises sur le sol anglais.

- Vivement que tout ce barda finisse ! – grommela Harry, le nez caché dans son écharpe rouge. Il venait de faire le tour de tous les bars qu'il connaissait et tous étaient bondés, mais enfin ! Que faisait la police ! Où est-ce que les gentils habitants annuels pouvaient se désaltérer sans entendre toutes les dix secondes des nouvelles des JO ! Il avait finit par se retrouver dans une rue qu'il ne connaissait pas trop et s'amusa du nom de la rue. Un bar était encore ouvert, il tenta un coup d'œil, miracle ! Personne ! Enfin… presque personne. Et surtout, pas de télévision allumée sur les performances nocturnes ! Merci oh dieux merveilleux ! Il s'empêcha de sautiller sur place et poussa la porte d'entrée. L'ambiance du bar était chaleureuse, des retraités jouaient sagement aux échecs, un couple se parlait à voix basse, partageant leurs desserts et quelques noctambules lisaient ou buvaient sagement leur café. Il se trouva une place à une table du fond et s'assit avec bonheur sur la banquette. Aussitôt une jeune femme vint à sa rencontre, un immense sourire collé aux lèvres.

- Bonsoir, que puis-je vous offrir ?

- Un café, s'il vous plaît.

- Tout de suite.

Elle s'empressa de le servir et retourna à la plonge, derrière son bar. L'unique haut-parleur de l'établissement laissait entendre la voix d'un chanteur country. Le café le réchauffait, la voix le berçait, pour un peu Harry se sera endormit sur place. Il se permit de prendre un journal laissé sur une table à côté et l'ouvrit. Heureusement ce n'était pas un journal sportif ! Il se repositionna et commença sa lecture, il pouvait bien rester ici : ce bar était idéal !


Alors qu'il entamait son troisième café de la soirée, la porte du bar s'ouvrit. Il était minuit passé, qui pouvait encore venir ? Le couple était partit depuis longtemps et le duo de retraités terminait leur dernière partie. En comptant la serveuse et lui-même il n'y avait que sept personnes dans le bar. Avec le nouveau venu, ça faisait huit. Le cœur d'Harry rata un battement à la vue de l'étranger. Une merveille blonde, enfin dans le cas présent le masculin serait plus approprié. L'inconnu était un homme de taille moyenne, un peu plus petit qu'Harry, les cheveux blonds presque platine. Il se tenait bien droit et portait un pull en cachemire noir qui mettait sa peau blanche en valeur. Ses yeux ne quittaient pas le nouveau venu, une vague forte de désir s'emparait de lui, l'effrayant presque. Oh bien sûr, se sachant homosexuel depuis le collège, l'idée de désirer un autre homme ne le gênait absolument pas, non. Ce qui l'intriguait s'était de désirer aussi rapidement quelqu'un, c'était la première fois que ça lui arrivait… et s'était grisant. Il releva la tête pour admirer la lumière des ampoules du plafond colorer les cheveux du blond mais un regard couleur d'orage l'empêcha d'admirer quoi que ce soit. Cet homme avait des yeux d'une beauté hallucinante, mieux : il le regardait fixement en cet instant même ! Tous deux se regardèrent dans le blanc des yeux pendant au moins une bonne minute. Les pensées d'Harry s'emmêlaient : qui était ce blond ? Il avait une de ces nuques ! Devait-il l'inviter à boire un café en sa compagnie ? Il avait certainement un numéro de téléphone ! Oh ce qu'il était sex' ! N'arrivant pas à se mettre d'accord avec lui-même, il se contenta de clore ce duel de regard (en était-ce vraiment un ?) en souriant comme il savait si bien le faire. Tiens ? Quelle était cette soudaine rougeur sur ses joues ? Ce pourrait-il que… Le blond lui sourit, le regard pétillant et s'approcha doucement de lui, presque timidement. Presque. Visiblement la timidité ne faisait pas parti de son code génétique, tout paraissait royal et fier chez ce blond.

- Bonsoir.

- Oh cette voix ! – pensa automatique Harry, la voix traînante de son interlocuteur attisait ses sens. Apparemment, ce blond avait bien envie de taper la discussion, que devait-il faire ? Sur un coup de tête, il décida de tenter sa chance, ce blond était décidemment beaucoup trop sexy pour son propre bien - Euh… bonsoir. Si je vous invite à vous joindre à ma table, vous me répondez quoi ?

Le sourire enjôleur sur les lèvres pâles s'agrandit, rendant le regard plus brillant si c'était possible : « Je vous répondrais que je ne vais pas me priver ».


Son invité avait vite pris place en face de lui et commandé un café avec deux sucres. Ils avaient parlé, d'abord presque gênés de s'adresser la parole aussi facilement alors qu'ils ne se connaissaient pas il n'y avait pas deux minutes, puis avec plus d'aisance et de rires, comme de vieux copains d'enfance.

Le blond avait un nom aussi peu courant que son physique : Draco Malfoy. À la fois noble et perturbant. Harry lui avait même demandé s'il se moquait de lui, ce à quoi Draco avait répondu silencieusement en lui tendant sa carte d'identité. Puis ce fut à lui de se présenter.

- Harry Potter.

- Oh, la rue t'appartient donc ? (*)

- Tu m'as démasqué, toute Londres m'appartient en fait, je suis l'homme le plus riche du monde. Je prévois même de m'offrir Paris l'an prochain. J'ouvrirais un autre café à mon nom.

Le fin sourire, presque ironique, sur les lèvres de Draco le fit rougir de sortir de telles âneries. Il préféra rire de sa propre bêtise, rapidement suivit par le blond qui jouait avec sa cuillère depuis un quart d'heure.

- Tu ne bois pas ton café ?

- Je n'aime pas le café.

- Sérieusement ? – qui ne pouvait pas aimer le café !

- Sérieusement. J'ai une véritable passion pour le thé mais rien que l'odeur du café me rend malade.

- Alors pourquoi tu en as commandé un ? – demanda le brun, perplexe.

- Pour avoir une bonne raison de rester un peu plus longtemps ici.

Et il lui sortait une réponse pareille sans sourciller ? Ce type n'était pas humain. D'une : il était bien trop beau pour en être un, Harry en était persuadé. Et de deux : il savait trop bien manier les mots pour avoir réellement l'âge inscrit sur sa carte d'identité.

- Avoue, en vrai tu es un vieux croulant déguisé en éphèbe pour draguer de pauvres innocents. Tu dis avoir vingt-quatre ans pour t'attirer leur sympathie. – il avait terminé sa phrase en se rapprochant un peu trop près de son interlocuteur, se penchant outrageusement au-dessus de la table. Leurs nez se touchaient presque. Draco se rapprocha plus encore, un sourire carnassier, frôlant son oreille gauche avec ses longs cils clairs : « Tu n'imagines pas le nombre de victimes qui se sont fait avoir par un vieux rusé comme moi ». L'ambiance était électrique autour d'eux, étouffant Harry par tant de réactions physiques. Ce Malfoy était un démon tentateur, il n'y avait que cette explication possible pour lui.

Draco se rassit sagement à sa place, haussant les épaules : « Et toi, je suppose que tes vingt-quatre ans, à toi, cache en vérité tes quatorze ans d'âge mental, vu ton humour, ça ne m'étonnerait qu'à moitié. Un vrai collégien en puissance ».

- Oh pitié, ne te mets pas à utiliser des mots comme « puissance » ou je fais un malheur ! Hum ! Je dois bien admettre que mon parrain m'a appris pas mal de blagues dignes d'un gosse. Mais c'est toujours agréable d'être jeune dans sa tête. Si ça peut nous éviter d'avoir des manies de grand-père. Pas vrai, Draco ?

Le concerné haussa les épaules, soulignant le fait qu'il ne se sentait absolument pas concerné par la remarque, malgré les quelques expressions qu'il avait sortit au cours de la soirée, comme « Comment diable fais-tu pour avaler un cinquième café, à une heure pareille » ou encore : « Je n'en sais fichtre rien, je ne suis pas les informations télévisées à heure du matin, moi ». Harry secoua la tête, amusé.


Deux heures du matin, le café avait finit par fermer et ils s'étaient retrouvés de nouveau à la rue. Deux rescapés des bars londoniens, paumés sur leur trottoir. Harry, grâce à ses sept cafés (non, il n'était pas encore considéré comme un accro à la caféine, mais ça ne saurait tarder) avait bien chaud, malgré la fraîcheur du soir. Draco, lui, tremblait comme si il tombait des trombes de neige. C'était à peine s'il ne claquait pas des dents. Harry tourna la tête dans sa direction, à quelques centimètres près, leurs yeux étaient à la même hauteur. Que devait-il faire ? Bien sûr que le blond le rendait presque fou de désir. Et s'il s'était écouté tout au long de leur conversation dans le café, il l'aurait étalé sur leur table et l'aurait possédé devant tous les clients sans la moindre honte. Mais était-ce une raison suffisante pour l'inviter à passer la nuit avec lui ? Avait-il bien compris tous les mots et gestes du blond ? N'avait-il pas tout simplement interpréter comme il souhaitait l'interpréter ? Il sentait le mal de tête venir…

- Qu'est-ce que je ne ferais pas pour un bon thé bien chaud… - geignit soudainement Draco, tremblant comme une feuille, se frottant énergiquement ses mains gantées, l'une contre l'autre.

Les yeux verts d'Harry s'illuminèrent, le regard orageux du blond voulait tout dire. « C'est ta dernière chance, mon vieux ». Un sourire éclatant illumina le visage du brun.

- Il doit me rester de quoi t'en préparer un. Tu me suis ?

- Avec plaisir. – susurra Draco, visiblement plus si frileux que ça.


En vérité, Draco était sortit de son appartement pour prendre l'air. Il était partit en beau milieu de l'après-midi. Voulant profiter de l'été londonien et s'était retrouvé à errer comme une âme en peine jusqu'à tard le soir. Sans raison aucune. Il ne se souvenait plus vraiment comment il avait atterrit devant la devanture du café mais il se souvenait encore parfaitement de toutes les sensations qu'il avait ressentit quand ses yeux s'étaient posés sur la silhouette d'Harry Potter. Froid, chaud, de nouveau froid et des frissons, partout dans son corps. Incapable de détacher les yeux de cet homme, il s'était changé en séducteur et avait ouvert la porte du café, un nœud dans l'estomac et l'envie furieuse de sauter au cou de cet inconnu bien trop attirant.

Draco n'était pas gay, il n'avait même jamais embrassé d'homme. Mais au moment même où Harry posa ses lèvres sur les siennes, la bouilloire encore sur le feu, dans l'appartement du brun il était persuadé de deux choses. Premièrement : ce mec embrassait comme personne et deuxièmement : il avait trouvé sa place. Les histoires d'amour à la vie à la mort, il n'y avait jamais fait attention, jugeant le sentiment amoureux comme quelque chose de très lointain, mais là, à cet instant, il avait l'impression d'être à l'endroit exact où il devait être. Sa chemise tomba sur le carrelage de la cuisine. La gazinière fut arrêtée, le thé oublié. Le reste de la nuit, il la passa dans des bras qu'inconsciemment il avait attendus depuis très longtemps.


Même dans une ville aussi pluvieuse que Londres, le soleil d'été pouvait réveiller très tôt. Lorsque les rayons solaires commencèrent à caresser son dos nu, Harry ouvrit les yeux automatiquement. Les sens déjà en alerte. Pas la peine de se retourner, il savait déjà que la place à côté de lui était vide de tout corps humain. Pas de bruit dans la chambre. Draco était soit dans le séjour, soit partit. Il priait de tout son cœur pour que la première option soit la bonne. Rien qu'en pensant aux gémissements qu'il avait tiré du blond, la nuit dernière, il sentait son sexe réagir.

À croire que leurs corps s'étaient reconnus et retrouvés. Il venait de passer la meilleure nuit de sa courte vie et comptait bien ne pas s'arrêter là. Ça faisait des années qu'il n'était pas sortit avec quelqu'un et… sans savoir comment, il sentait au plus profond de lui-même que Draco était ce qui lui manquait. La sorte de perle rare qu'il n'avait jamais espérer trouver un jour. Pas seulement sur le plan sexuel mais aussi sur le plan moral. Était-ce le bon ? Celui que chaque personne désespère de trouver un jour ? Il n'en était pas sûr… mais son instinct lui hurlait de ne pas laisser sa chance lui passer sous le nez. Pas encore une fois. Quitte à un échec, il préférait lui parler et tenter quelque chose plutôt que de tout rater une fois de plus. Il enfila rapidement son jean qui traînait par terre et fonça hors de la chambre. Un soulagement immense : Draco était assis dans la cuisine. À boire le thé qu'il lui avait promit la nuit dernière. Le visage pâle du blond reflétait toutes les questions silencieuses qui lui trottaient dans la tête. Son regard orageux était brouillé, comme si il se retenait de faire quelque chose. Harry s'approcha, tira la chaise à côté de lui et s'assit. Le silence régna quelques minutes, seulement perturbé par la tasse vide que faisait tourner Draco entre ses mains.

- Tu n'es pas homosexuel.

Ce n'était même pas une question. Il s'en était rendu compte assez vite, quand sa main avait glissé vers l'entrejambe du blond. Ce genre de chose ne peut pas être simulé très longtemps.

- Non.

- Et de ce côté-là, c'était la première fois pour toi.

- Oui.

- Tu vas partir ?

Un mouvement, presque furtif, mais perceptible pour le regard aiguisé du brun. Ses épaules avaient tressaillis. Un sourire amusé se dessina automatiquement sur ses lèvres, il avait deviné où était le problème. Et ça le rendit heureux comme il ne l'avait pas été depuis longtemps.

- Tu aimes le cinéma ?

Draco tourna la tête vers lui, un sourire soulagé sur les lèvres et une tempête de joie dans les yeux.


À suivre...