Fic traduite, elle ne m'appartient pas. Je tiens à signaler qu'au départ, cette fic fait partie d'une trilogie. J'ai lu les 2 premières, mais elles ne sont pas du tout indispensable à la compréhension de celle-ci (d'ailleurs je les ai lues après avoir découvert celle-ci). Les 2 fics précédentes racontent comment Cordy est devenue Immortelle et tout ce qui en a résulté dans sa vie, notamment avec Alex. Et il n'y a du C/A que dans celle-ci, les 2 autres étant strictement B/A et C/Al. Je ne les traduirais donc pas, mais si vous voulez vraiment les lires, demandez-moi et je vous donnerai les liens.
La Route Devant Nous
La dernière partie dans la Trilogie de l'Univers Winters
Auteur: Melissa Flores
Traductrice : Aurélie (a.a.k)
Estimations: R - pour la violence, des situations sexuelles et un peu le langage.
Genre: Angel/Cordélia – Buffy/Angel et Cordélia/Alex sous-entendu.
Résumé: Des années après la mort de leurs vrais amours, Cordélia et Angel, tous les deux solitaires, se réunissent pour stopper un nouvel ennemi et se retrouvent à lutter contre une attirance mutuelle tandis qu'ils s'accrochent aux souvenirs de leurs amoureux mortels.
Dénégations: Buffy/Angel appartiennent à Joss Whedon et la WB. Le concept Highlander appartient à Rysher Ent. Aucune infraction n'est prévue.
Crossover: En quelque sorte, Highlander – mais je n'emprunte que le thème, aucun des vrais personnages sauf Katherine – qui n'est apparue que dans un seul épisode.
Notes: La troisième et dernière fic de la trilogie Winters. Cette histoire est écrite pour que vous puissiez comprendre – peut-être – ce qu'il se passe sans avoir lu les deux autres : il suffit de dire que cette série de fics a été écrite il y a LONGTEMPS, avant même qu'Angel ne soit diffusé, et cette histoire est en développement depuis presque aussi longtemps. Si je l'avais finie à l'époque, ç'aurait été l'une des premières fics C/A jamais écrite.
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Chapitre Un
This rope that's wrapped around me
Is cutting through my skin
And the doubts that have surrounded me
Are fighting their way in
I keep it close to me
Like a holy man prays
In my desperate hour
It's better that way
-Melissa Etheridge – Angels Would Fall
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Les petites lumières vascillaient, leur chaleur chauffant son visage alors qu'elle retenait à peine son sourire. L'obscurité se mêlait avec les petites bougies, ne montrant que les ombres de ses amis, sa famille, tandis qu'elle sentait ses mains lui masser doucement les épaules, le ton assourdissant de la chanson étant presque de trop pour ses oreilles.
"Joyeux AAAANIVERSAAAAAAAAAAAAAAAIRE Cordééééééélllliaaaaaaa-"
Il y eut une profonde inspiration alors que le gâteau était placé devant elle, les yeux de Buffy brillant tandis qu'elle se glissait sur la chaise de la table, en face de la sienne.
"JOYEUX AAAANI -" halèment "VERSAAAAAAAAAAAAAIRE!"
Des acclamations et des sifflements remplirent l'air et elle ne pu s'empêcher d'essayer de contenir son rire, ses paumes posées contre sa bouche alors qu'elle luttait pour contrôler les gloussements, prenant une profonde respiration et soufflant farouchement.
Les lumières s'allumèrent et, soudainement, les visages de ses amis furent révélés. Buffy, la Tueuse, yeux teintés d'un vert captivant, les avant-bras posés contre la table alors qu'elle lui faisait ce petit sourire caché. Jamais large, jamais énorme – parce que Buffy avait toujours ses démons à combattre, un combat qui ne serait jamais gagné. Il y avait toujours du chagrin teinté dans les yeux de la Tueuse – qui avait perdu de la famille, des êtres chers… sa mère.
Dans l'embrasure de la porte, loin de la lumière, dans l'ombre, se tenait l'âme soeur de Buffy, un vampire qui encore aujourd'hui, après quelques années, restaient dans l'obscurité, même en la présence de ses amis.
Giles, semblant plus vieux et plus digne, se reposait sur le divan, les yeux clignant d'un air endormi à cause du décalage horaire – arrivant à la dernière minute sur un vol venant d'Angleterre. Fatigué, ses yeux portaient toujours la triste expression chiffonnée qui était venue en perdant la première à mourir – en perdant Joyce Summers.
Willow et Oz étaient assis côte à côte, dans les bras un bambin qui avait des cheveux roux et de brillant yeux bleus, et qui frappait des mains et riait et criait avec eux.
Et derrière elle, elle pouvait sentir la présence de son mari, un jeune mortel du nom d'Alex Harris.
Qui était bien trop calme pour être considéré autrement que comme quelqu'un préparant quelque chose.
"Alex, si tu ne fais même que songer à pousser mon visage dans ce gâteau, je vais te botter les fesses et t'enfoncer mon épée si loin dans-"
Une main large se posa sur sa bouche alors que Buffy éloignait rapidement le gâteau hors de tout danger. "Voilà la Cordy que je connais et aime," railla-t-il, plaçant un rapide baiser sur sa joue avant de la contourner et de s'installer sur la chaise à côté d'elle, un bras s'enroulant autour de ses épaules.
"Alors dis-nous, Cor," dit-il, poussant les assiettes vers Buffy, regardant Willow se lever avec un couteau, se préparant à couper et distribuer le bon chocolat. "Qu'est-ce que tu as souhaité? Un nuit d'amour avec Alex?"
"Tu crois que souhaiterais ça?" répliqua-t-elle, ses sourcils se soulevant. Willow cacha un sourire et secoua simplement la tête, lui passant le premier morceau.
"Sérieusement, Cordélia – qu'est-ce que tu as souhaité?"
"Je ne le dis pas."
"Oh, allez."
"Non. Ca porte malheur, je ne dis rien. Nous sommes un exemple officiel de la loi de Murphy, je ne joue pas avec ça."
Presque comme s'il y avait eu un signal, le téléphone sonna, clair et ferme, coupant la fin des mots de Cordélia.
Immédiatement, elle pu voir les renfrognements, les regard et que le sentiment radieux qui avait été dominant, était maintenant remplacé par de l'inquiétude flagrante et juste un peu d'irritation.
"Euh… Je vais répondre."
La pièce entière retenait sa respiration, elle le voyait sur leurs visages alors qu'ils regardaient Alex décrocher le téléphone, mais le serrement dans son estomac s'était déjà estompé, et elle ne sentit que de la résignation quand Alex acquiesça, et puis se tourna vers elle. "C'est Claribel. Pour toi."
Elle ignora les regards, la manière dont Buffy jeta la fourchette sur la table et se pencha en arrière avec dégoût, la façon dont Oz détourna les yeux, puis se leva pour mettre Rupert, Ruppy pour les intimes, au lit.
"Salut, Clari, qu'est-ce qu'il y a?" demanda-t-elle d'un ton haletant.
"Bonjour, Chase, ma chérie. Je suis désolé d'interrompre, je sais que tu avais vraiment hâte de-"
"Crache le morceau," répondit-elle, passant une main fatiguée sur son front alors qu'elle se déplaçait, tournant le dos à son groupe d'amis.
Il y eut une pause mais Clari, apparemment habituée à cette attitude, commença immédiatement ses nouvelles.
Cordélia écouta et acquiesça finalement, raccrochant le téléphone, sachant que quand elle se tournerait, elle verrait les mêmes visages passifs qu'elle considérait maintenant comme familiers.
Une seconde, deux, ils savaient tous exactement ce qu'elle dirait avant qu'elle ne prononce un mot.
"Je dois y aller."
"Qu'est-ce qui est nouveau," marmonna Buffy et Cordélia roula les yeux, une demi tentative hésitante pour amoindrir le problème douloureux qui devenait de plus en plus apparent.
"Oh, ne commence pas, Buff, ok? Je n'y peux rien. Toi, tu devrais-"
"Les filles! Hey!" Willow s'avança, agitant les bras alors qu'elle se mettait entre l'Immortelle et la Tueuse. "On est déjà passé par là. Problèmes de la Bouche de l'Enfer vs. Devoirs de l'Immortelle Millionnaire ne s'accordent pas exactement." Elle se tourna, prit une respiration et fit un sourire tordu à tentative "Quand seras-tu à la maison?"
Elle pouvait sentir les yeux d'Alex faire un trou à l'arrière de sa tête alors qu'elle palpait doucement la bande dorée sur son annulaire. "Bientôt."
Avec ça, elle fit un sourire, triste et congédiaire et puis elle se tourna, se déplaçant vers la porte, soulevant une longue veste noire et l'épée qui était posée, oubliée, à côté.
Willow commença à nettoyer, faisant signe à Buffy de l'aider. Angel continua à se tenir dans ses ombres, la regardant, de la vrai sympathie dans ses yeux.
Seul Alex s'avança, les yeux sombres et sincères alors qu'il portait un demi-sourire sur le visage. Son jeune mari, avec des cheveux bruns ébouriffés, des petits rides autour des yeux qui signalaient sa descente dans la virilité, de larges épaules fortes, délicieusement, merveilleusement mortel.
Elle le regarda, son ancien rival, ennemi, compagnon des batailles verbales, de qui elle était tombée amoureuse contre son gré, en tant qu'adolescente, et qu'elle aimait avec encore plus d'ardeur après l'avoir perdu pendant deux ans dans sa quête pour comprendre son immortalité, son destin et sa fatalité.
"Donc… je suppose que… je reviens bientôt," dit-elle, un sourire gai sur le visage. Il ne sourit pas en retour, et son propre sourire breveté Chase disparut devant la déception dans ses yeux.
"Pour une fois, je souhaiterais que tu me dises où tu vas."
Il détestait ne pas savoir, il détestait son nom. Détestait le fait qu'elle était maintenant Chase Winters, multi millionnaire et Immortelle, ne sachant jamais si la raison pour laquelle elle partait cette fois-CI était pour s'engager dans un combat à mort, ou pour régler un accident de marché boursier.
"Si je te le disais, est-ce que ça faciliterait les choses? Tu savais dans quoi tu t'engageais quand tu m'as épousée, Alex."
"Je t'ai épousée parce que je t'aime, tentative," dit-il finalement, plongeant ses mains dans ses poches, ressemblant à un petit garçon. "Parce que je veux être avec toi."
Il y eut un soupir, un affaissement de ses épaules et un penchement en avant pour l'embrasser tendrement sur les lèvres. "Je vais revenir, imbécile. Je reviens toujours."
Elle se tourna, loin de son mari, loin de ses amis, les bottes claquant contre les marches tandis qu'elle s'avançait dans le froid, la nuit noire, se glissant dans la porte ouverte de la limousine qui l'attendait.
"L'aéroport."
Lançant l'épée sur le siège en cuir à côté d'elle, elle posa son coude sur la fenêtre tandis que la voiture s'éloignait.
La vue d'Alex appuyé contre l'embrasure de la porte resta avec elle tout le long du chemin jusqu'à Big Bear.
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Le pavé rond était mouillé, luisant.
Chase Winters s'avança prudemment, son parapluie se balançant lâchement dans sa main droite, des gants noirs les protégeant du froid. La veste blanche, bien que nouvelle, n'avait pas changé, et les vêtements en-dessous, blanc, luisant et cher, n'avaient qu'une coupe légèrement différente.
Les cheveux étaient plus courts, les mèches étaient blond clair, mais pas trop clair, et le visage, malgré la centaine d'années qui était passée, n'avait pas vieilli d'un jour.
Elle s'arrêta au sommet de la montée, surveillant les rues pavées de Londres, avant de se tourner, trouvant sa place habituelle au café et prenant son siège.
Les temps avaient changé, la guerre était venue, la famine avait fait son entrée, mais pour l'Immortelle de 130 ans, ce n'était rien qu'un autre passage.
Le serveur s'arrêta près de la table et elle montra à peine qu'elle l'avait remarqué tandis qu'elle croisait les jambes, sortant le petit ordinateur personnel posé dans la paume de sa main et commença à parler dedans, regardant l'information se télécharger sur le petit écran.
Le haut-parleur à peine visible dans son oreille vibra doucement et, avec une tape sur le lobe de son oreille, elle répondit.
"Chase."
"Mme Winters. Bonjour." Immédiatement, l'assistant à l'autre bout de la ligne commença à réciter les rapports matinaux et elle écoutait, les yeux regardant l'écran alors que les affaires internationales commencèrent à tourner.
Un café Latte avec de la mousse en plus fut placé devant elle et elle remercia le serveur, Billy, d'un hochement de tête et un sourire. Il sourit en retour mais, à nouveau, ne dit pas un mot à la femme d'affaire qui passait à la table chaque jour.
Ses cheveux étaient coiffés en arrière et elle fit une pause pour lisser une mèche qui tombait en avant, ses yeux se levant pour étudier l'homme qui était assis discrètement de l'autre côté de la cour, prenant également des notes, à l'ancienne, sur un bloc et du papier, chaque jour, depuis aussi longtemps qu'elle était là.
Peu importe l'heure, il était là. Alors que les années passaient, elle en était venue à considérer son ombre comme son guetteur.
Durant les années, les visages changeaient, mais les attitudes non – guettant toujours, ne parlant jamais.
Adhérant à la règle inexprimée, elle ne faisait jamais mine de le remarquer, tout comme il ne faisait jamais mine de la remarquer, le gardien de ses secrets.
Elle se demanda quand ils avaient commencé à être si ouvert, ou peut-être que personne d'autre n'avait jamais pris le temps de regarder. Durant ses siècles, elle avait traité avec nombres de son espèce et seul l'un d'entre eux, un homme aux cheveux sombres avec une voix rauque et une gentillesse étrange, avait jamais fait un commentaire sur leurs suiveurs.
Les guetteurs.
Un sourire flotta sur ses lèvres alors qu'elle le regardait écrire, et elle se demanda jusqu'à quel point il savait.
Différents visages, tous au courant de l'information d'une Chase Winters, née Cordélia Chase, Sunnydale, Californie 1981.
Née dans le privilège, jusqu'au lycée, où elle était tombée sur la Tueuse et son propre Conseil des Observateurs, tombée amoureuse d'un Alex Harris.
Rencontra sa première mort la nuit du bal de promo, conduisant trop vite et un peu sous l'influence d'une nuit sombre et orageuse.
Elevée par Winters, un vieil Immortel sans émotion ni passion. Entraînée jusqu'à ce qu'il rencontre la mort par sa propre épée, l'élève tuant le professeur.
Des volumes contenant le travail de Winters avaient révélé qu'il l'avait aimée, et que ça avait été un amour non partagé. Ils lui avaient aussi tout légué, à condition qu'elle change son nom en Chase Winters.
Tua une autre Immortelle, expérimenta un autre Quickening quand Magdalene rencontra sa propre mort par l'épée de Chase.
Retourna à Sunnydale, Californie en Septembre 2001, où elle se réunit avec son amoureux mortel Alex Harris, tua encore une autre Immortelle, Clarisa…
Et s'installa dans la béatitude domestique – pendant exactement cinq ans.
Le sourire de Cordélia hésita, et elle prit une respiration inutile, entendant le grattement dans son téléphone qui la fit grimacer.
"Purée, Marney! Ca va – Calmez-vous!"
"Désolé, Mme Winters – mais vous devez – le directeur de la compagnie-"
"Vous pouvez dire au directeur que sa compagnie va faire faillite sans ces autorisations, tout comme tous les autres négociants dans ce domaine et que nous sommes les seuls qui peuvent assurer les pass de commerce libres. S'ils n'aiment pas ça, ils sont libres d'aller faire leurs affaires ailleurs."
Et avec ça, elle tapa une nouvelle fois son lobe, coupant la conversation, sortant le petit appareil de son oreille et le laissant tomber sa poche.
Plus de coups de téléphone, plus de contact, pas aujourd'hui.
130 ans exactement, aujourd'hui.
Pinçant les lèvres, la jeune Immortelle fit défiler ses données d'ordinateur, s'arrêtant alors que ses yeux tombèrent sur la photo qu'elle gardait dedans, dans le petit créneau labellé PERSONNEL. Huit personnes – jeunes, début de la trentaine peut-être : une tueuse blonde, une sorcière rousse, un vampire sombre, un loup-garou, un observateur, une immortelle… ses lèvres se courbèrent. Et un Zéro Pointé.
Le sourire d'Alex était contagieux, même sur la vieille photo numérisée.
Qui aurait cru qu'elle leur aurait tous survécu?
Cinq années de béatitude domestiques et ils avaient perdu Buffy – dans un combat, sauvant le monde, comme d'habitude.
La jeune Tueuse était incroyablement vieille et Cordélia n'avait pas été là, luttant ses propres combats, dans une autre partie du monde – se pressant de revenir pour aider la Tueuse – mais revenue trop tard.
Buffy Summers reposait dans la tombe aux côtés de sa mère, avec une pierre tombale qui se terminait par 'Elle a souvent sauvé le monde.'
Angel, son vampire sombre avec les yeux hantés et le comportement maussade, l'avait mal pris, c'était le moins qu'on pouvait dire.
En une semaine, il avait disparu de leurs vies.
Ils ne l'avaient plus jamais revu.
Cinq tombes, côte à côté, des amis qui avaient été jeunes, avaient vieilli devant ses propres yeux tandis qu'elle demeurait, perdant les seules pièces de son passé une par une.
Des guerres, la famine, deux apocalypses, et Chase Winters n'avait jamais changé.
Mais elle n'avait plus jamais été appelée Cordélia, et elle n'était jamais retournée à Sunnydale.
Fermant brusquement la photo, Cordélia laissa tomber le petit ordinateur dans le revers de sa poche et se leva, faisant un signe au serveur, qui factura immédiatement son compte.
Passant à côté du guetteur discret, ses pas hésitèrent, ses yeux le regardant fixement.
Il ne leva jamais la tête.
Mais il écrivait furieusement.
Observant le visage calme, elle ne pu plus supporter le silence.
"Abruti," marmonna-t-elle, et elle s'éloigna avec dégoût, le laissant écrire sa réponse. Qu'il se la tatoue sur les fesses, pour tout ce que ça lui faisait.
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Sunnydale, Californie, 2004
Elle ne pleurait pas.
Les yeux d'Alex étaient rouges à cause des larmes, Willow sanglotait, le front enterré contre l'épaule de son mari, et le pauvre Giles avait l'air totalement brisé.
Mais Chase Winters ne pleurait pas.
Ses yeux étaient secs, spectaculairement secs, tandis qu'elle se tenait là, observant le cercueil être descendu dans le sol, soigneusement.
La mort de Buffy, ses funérailles, quelque chose auxquelles son mari n'assisterait pas.
Elle voyait Buffy partout. Son sourire, sa démarche, ses railleries, ses pieux.
La fois où elle l'avait enfermée dans la cave avec Alex.
La fois où elle avait été forcée de porter le costume de Cordélia.
Quand elle avait tenu le bébé de Willow dans ses bras pour la première fois.
Bizarrement, aucune des fois où elle avait sauvé le monde ne semblaient appropriée, tout ce que voyait Cordélia était des moments.
Il n'y avait pas de larmes dans ses yeux et Cordélia n'était pas exactement sûre du pourquoi. Sa main agrippa celle d'Alex, ses traits étaient tirés alors qu'elle baissait les yeux sur le cercueil, et lorsque la crasse fut déversée dessus, elle réalisa soudainement pourquoi.
Ca n'était pas réel pour elle.
Cordélia Chase n'acceptait pas ce qu'elle ne pouvait pas voir, Chase Winters faisait arriver les choses, et Cordélia Chase et Chase Winters n'auraient pas laissé Buffy mourir.
Trop jeune, trop fatiguée, trop chargée – cinq années de vrai amour avec un vampire et c'était fini en deux secondes – parce que Buffy avait sauvé le monde – à nouveau.
Cordélia savait ce que ça faisait de mourir, elle l'avait ressenti trop souvent. Noyade, traînée par des chevaux, une lance dans le coeur, tout ça était du gâteau.
Mais Buffy avait donné sa vie en sacrifice, pour sauver une jeune enfant.
A la fin, c'était aussi simple que ça.
Et les ténèbres dans l'air étaient assorties avec le chagrin et elle déglutit, et une fois encore Cordélia se demanda pourquoi elle ne pouvait pas pleurer pour son amie.
Tout en elle faisait mal, se crispait et, finalement, elle lâcha gentiment la main d'Alex et bougea, en arrière, loin du groupe, s'arrêtant quand elle vit la figure dans l'obscurité, à dix mètres de là.
Poussant ses poings dans sa veste, elle marcha silencieusement, se déplaçant jusqu'à ce qu'elle se tienne à côté de lui.
"Tu ne vas pas te tuer, n'est-ce pas?"
Le grand vampire ne dit rien, observant la scène avec des yeux morts, ne faisant jamais mine d'avoir remarquer sa présence.
Elle était silencieuse, l'Immortelle se tenant à côté du Vampire, ne sachant pas quoi dire à l'homme qui venait juste de perdre l'amour de sa non-vie.
Il continuerait à vire – ce qu'il appelait vivre sans elle.
Aspirant une goulée d'air, Cordélia su soudainement pourquoi elle ne pouvait pas pleurer.
Sa main tremblait alors qu'elle la posait doucement sur son avant-bras, les yeux soudainement troubles et sa voix craquant légèrement alors qu'elle commençait, "Angel-"
Il la coupa avec un grognement et, quand la fin des crasses fut placée sur le cercueil, Angel se recula avec une secousse, disparu en deux secondes, fusionnant avec les ombres.
Cordélia resta seule, regardant de loin son mari mortel et le restant de sa famille mortelle enterrer leur amie.
Elle attendit, regardant en arrière vers où était parti Angel, le vampire vieux de plusieurs siècles qui avait perdu sa femme et continuerait à exister pour le restant de sa vie, et se retournant elle vit Alex.
Et se vit elle-même.
Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne devienne Angel.
Et puis les larmes arrivèrent, alors que Cordélia murmurait à son amie "Bon sang Buffy – pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être moi?"
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Le pont au-dessus de la rivière était silencieux et Chase Winters regardait, laissant le vent de Londres déferler sur elle tandis qu'elle soupirait, souriant aux bateaux, la lune dansant sur les vagues en de petites ondulations.
L'épée, un poids bienvenue, était enfermée contre sa hanche, la longue veste la cachant élégamment, et elle remercia le temps londonien pour la discrétion de tout cela.
Se penchant en avant, elle pouvait à peine voir son reflet à cause de la lumière stroboscopique d'un des clubs qui bougeait sur la rivière.
C'était bizarre, remarqua Cordélia Chase, que maintenant, dans le futur, ses pensées demeuraient principalement dans le passé.
Un garce riche et gâtée avec des cheveux superbes et des répliques malicieuses, maintenant transformée en… ça.
Cent trente ans faisaient ça, supposa-t-elle.
Les pas qui marchaient vers elle étaient à peine audibles, mais elle les entendit, attendant alors que la figure s'arrêtait.
Il n'y avait pas de frisson, pas de sonnerie dans sa tête qui l'avertissait de l'approche d'un autre de son espère, mais un tout autre radar, un sixième sens pour le surnaturel qu'elle avait développé durant les années.
Les démons abondaient toujours et les vampires, vivant dans le chaos des effets après guerre, avaient prospéré.
Mais la décapitation marchait à merveille, et Cordélia sourit simplement, gardant les yeux sur son reflet.
C'était amusant comme un peu de violence semblait bien.
La voix qui parla, cependant, n'était pas violente. Elle était douce et rauque et un peu hésitante, et totalement trop familière.
"Cordélia?"
Le coeur de Cordélia fit un bond dans sa poitrine, accélérant rapidement et ça changea sa respiration, alors que son estomac se serrait impossiblement et elle cligna des yeux. Personne ne l'avait appelée Cordélia depuis des décennies – et personne ne serait toujours vivant pour y penser sauf-
Sa tête se tourna rapidement et ses yeux se focalisèrent et aperçurent le vampire se tenant à un mètre d'elle, sombre et maussade et complètement familier.
"Angel?"
