Disclaimer : Le personnage principal et les secondaires ne m'appartiennent pas. Tout est à JRK ainsi qu'à je-ne-sais-plus-qui pour les films.

Genre : One Shot

Note : Me revoilà… Avec du HP !

Si, si, vous avez bien lu malgré l'heure tardive.

Il s'agit d'une grande première pour moi alors j'espère ne pas choquer les puristes.

Pour une crevarde qui m'a donné le courage de poster.

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CHRONIQUE D'UNE ÉDUCATION

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- Opus I : Conception-

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Mercredi 21 novembre 1979

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Seule ma plume or semble convenir à cette date. Elle est, en effet, tout-à-fait appropriée à l'événement dont Narcissa vient de me faire part et que je me dois de consigner ici-bas.

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Un verre de Bourbon aux côtés de mon encrier cisaillé d'argent.

Ma plume entre les doigts.

Les feuillets vierges qui m'attendent.

Où que vous soyez, regardez-moi, Père, j'y suis.

Je suis vos traces, soyez-en fier.

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Lors de notre mariage, mon père m'a remis ce calepin, ainsi qu'un autre tout aussi fin qui se trouve à mes côté actuellement. Je ne l'avais encore jamais ouvert, mais, maintenant que j'ai parcouru les pages vides du bout des doigts, je le sais, son choix fut parfait. Je n'en attendais pas moins de l'homme qui m'a engendré. Malfoy parmi les Malfoy, la perfection est une seconde nature.

Suite aux félicitations d'usage, je me suis enfermé le plus précipitamment possible que me l'autorisait la décence afin d'aller chercher les deux carnets qui sommeillaient dans ma bibliothèque personnelle auprès d'une multitude de semblables.

J'ai lu le premier, celui qui est déjà annoté, et je me suis servi ce verre dans le cristal le plus fin. Boisson au destin étrange, inventée par des sorciers pour devenir moldue par la suite. Evidemment, leur préparation diffère quelque peu et je ne voudrais en aucun cas qu'une mixture dégénérée ne touche mes lèvres, seule la recette originale trouve grâce à mes yeux.

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Une gorgée. Le liquide ambré prend possession de mon palais.

Le regard fixe sur les carnets.

Une seconde. Le bouquet est bien présent.

D'une main, je débouche l'encrier.

Troisième. Léger échauffement de ma gorge.

De l'autre, j'ouvre le délicat volume.

Quatrième. La chaleur se propage à mon corps.

La plume entre mes doigts, je suis prêt à débuter.

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La pointe de l'or le plus fin crisse sur le parchemin inégal, douce musique qui m'autorise à me laisser aller à exprimer mon contentement. Mes doigts refermés sur son corps d'ivoire, elle court sur le papier, témoin silencieux de mon sourire satisfait. Témoin unique aussi: une telle attitude est indigne en société.

Déjà, seul l'entraînement de toute une vie m'a permis de conserver tout mon aplomb devant mon épouse.

Seule cette éducation non pas stricte mais bénéfique m'a interdit de tendre la main et de la poser sur son ventre, contre toi. Je n'avais plus eu cet élan presque incontrôlable depuis notre nuit de noce. Depuis ma première entrée dans ses appartements pour la découvrir alanguie contre ses coussins. Depuis que l'assouvissement de mon désir pour ses formes s'est transformé en une distance naturelle et respectueuse entre époux de bonnes familles.

L'acte sexuel n'a pas à être spontané, nous ne sommes pas des animaux, des êtres inférieurs qui n'ont aucune prise sur leurs sentiments et leur emportement, une attitude plus qu'indigne pour une personne de notre rang. Il est un bien communautaire permettant la perpétuité de notre filiation, fierté consignée dans les registres ministériels et, beaucoup plus important, dans nos répertoires généalogiques personnels.

Jamais Narcissa ne se serait permise un geste déplacé m'aguichant à me décharger dans son lit, comme vide-couilles mes maîtresses me suffisent, merci. Et ce n'est pas ma froideur de façade qui la troubla à l'instant, mais probablement cet éclair de désir d'un geste impulsif envers sa matrice. Elle ne put d'ailleurs totalement cacher le soupir de soulagement lorsque je me repris in extremis. Je lui pardonne ce bref moment d'égarement. Après tout, ce n'est une Malfoy que par alliance.

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Tu es là.

Enfin.

Elle a effectué son devoir avec diligence, je l'en remercie mais cela ne peut en aucun cas signifier une relation d'égal à égal, un lien de cœur que certains sorciers prônent à outrance. Un mélange ne représente pas un manifeste amoureux et une intimité mal à propos. Qu'elle se le tienne pour dit. Et si ce n'est pas suffisant, je me ferai le plaisir de la rappeler à l'ordre.

Notre sang est pur et le restera, Merlin m'en soit témoin. Narcissa mettra au monde le fils tant attendu et nul autre ne sera conçu. Je me dois de faire honneur à ma lignée, engendre un héritier qui sera mon espérance, mon prolongement, ma fierté, un digne représentant de mon nom…

J'y veillerai.

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Un jour, mon fils.

Un jour, tu liras ces lignes. Ce sera le temps où tu auras le pouvoir entre les mains. Notre pouvoir. Celui des sang-purs. Mais tu devras d'abord faire tes preuves, t'élever au-dessus de la masse abjecte des sorciers de seconde zone, de ces cracmols répugnants et autres sang-de bourbe.

Tu liras ces lignes comme moi le journal de mon père.

Tu les conserveras à portée de main comme ligne de conduite, avant de plonger ta propre plume dans l'encre verte et de relater son histoire à ton propre fils à naître.

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La lignée.

La continuité envers et contre tout.

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Ne me déçois pas, fils.

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Lucius Malfoy

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Voili, voilou…

Un petit OS qui m'a traversé alors que j'aurais dû me concentrer sur mes activités premières en ce dimanche. Probablement que mon subconscient cherchait une excuse pour faire une pause. Résultat ? Je n'ai pas terminé tout ce que je devais faire…

Quoi qu'il en soit, soyez indulgents pour cette première expérience HP, c'est un domaine où je ne m'étais pas encore essayée et je ne sais absolument pas ce que ça vaut.

J'espère juste que ça vous a plu.

A bientôt

HLO