Bonjour à tous !

J'ai déjà pris beaucoup d'avance sur cette fic là, et comme je sens que le syndrome de la page blanche ne va pas tarder à arriver avec Entre ciel et terre, j'ai décidé de poster le premier chapitre de Night Of The Werewolves.

Je vous conseille vivement d'aller écouter la chanson et d'en comprendre les paroles avant de lire. Ca vous mettra dans l'ambiance !

Dans cette fic, j'ai transformé le prénom de Levy, le changeant de Reby à Ruby. Vous comprenez l'allusion au petit Chaperon rouge !

Enfin bref, j'espère que cette nouvelle fiction, dans un genre totalement différent d'ECET, vous plaira et je vous souhaite une bonne lecture :p

Cette Nuit Est La Nuit

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Ruby regardait le ciel, les yeux dans le vague. Là-bas, au-dessus du pic de l'Ours, un vol de faucons tournoyait les ailes déployées. Ruby envia leur liberté. Depuis toujours, elle avait rêvé de pouvoir voler un jour.

Mais ce n'était que des songes.

- Ruby !

La jeune fille sursauta. Elle se tourna vers son frère, qui gravissait péniblement le tas de rocailles sur lequel elle était juchée. Elle lui sourit, avant d'éclater de rire devant ses difficultés à la rejoindre.

- Bon sang, mais comment t'as fait pour monter là-haut ? T'es un vrai petit écureuil, Ruby-cherry !

La fille aux cheveux bleus rit encore une fois et descendit de son perchoir. Elle aida son aîné à désescalader la colline et sauta agilement au sol. Joan lui ébouriffa ses mèches azurées plus qu'elles ne l'étaient déjà et lui lança en s'éloignant :

- Viens vite, tout le monde t'attend pour manger ! Mère a fait du ragoût avec le lapin que j'ai attrapé hier.

Ruby hocha la tête. « Ne t'en fais pas. J'arrive tout de suite. » Joan avait le don de la comprendre alors même qu'elle ne pouvait pas s'exprimer par des mots. C'était sans doute cela qui faisait qu'ils s'appréciaient autant.

Depuis sa naissance, depuis cet instant fatidique où elle n'avait pas poussé de cri contrairement aux autres nouveaux-nés, la bleue ne savait pas se servir de ses cordes vocales. Elles étaient là, bien présentes, et Ruby savait les faire vibrer pour rire ou grogner, mais pas pour articuler des phrases intelligibles. Muette, elle l'était depuis son premier jour.

La jeune fille suivit son frère jusqu'à la maison. Elle passa la porte, salua l'oncle Henn recroquevillé dans son rocking-chair, sa pipe collée à ses lèvres, passa sa main dans les cheveux doux de son petit frère Callum, et s'installa à table, en face de sa mère. Cette dernière lui sourit et remplit son plat, puis se désintéressa d'elle et reporta son attention sur son père, qui, en bon chef de famille, trônait au bout de la table. Le patriarche parlait beaucoup pour ne rien dire, se vantant sans cesse de ses talents de chasseur et félicitant bruyamment Joan pour les siens d'une tape dans le dos qui, bien souvent, le faisait recracher la moitié de sa soupe.

Ruby eut un éclat de rire quand ses deux autres frères, les jumeaux Timotheus et Brady, s'engagèrent dans un bras de fer sous les applaudissements de l'assemblée. La jeune fille échangea un regard moqueur avec Joan, et reporta son attention sur le duel. La grand-mère Penny braillait des insanités en encourageant Tim, tandis que grandpa Yakob criait des ordres à Brady. Même l'oncle Henn sembla s'intéresser à l'affrontement. Sa sœur s'esclaffait en resservant généreusement son mari, qui observait la lutte entre ses paupières plissées, l'air calculateur. Les garçons, sentant le regard de leur père sur eux, redoublèrent d'effort.

Ruby contempla sa famille, heureuse. Dieu ne lui avait pas accordé le don de parole, mais il lui avait offert d'autres présents bien plus précieux aux yeux de la bleue. Joan lui adressa un clin d'œil, comprenant ce à quoi elle pensait. Elle lui répondit par un sourire chaleureux et applaudit avec les autres quand Brady gagna le bras de fer, sous les hurlements de victoire de grandpa, qui semblait presque plus heureux que son petit-fils.

Soudain, la jeune fille se tortilla, gênée. Elle venait de sentir un liquide chaud couler entre ses cuisses. Qu'est-ce que c'était ? Elle n'avait pas fait tomber du ragoût sur ses genoux, quand même ? Ruby se décala légèrement et poussa un hoquet de terreur en voyant une tache rouge qui s'élargissait de plus en plus maculer le bois du banc.

Sa mère releva immédiatement la tête et se pencha par-dessus la table pour voir ce qui faisait tant peur à sa fille. Elle en bascula par terre d'effarement, le visage blême, la bouche arrondie en un O d'horreur, et grandma Penny remplaça bien vite sa belle-fille. L'aïeule secoua la tête d'un air affligé, pendant que le reste de la famille se taisait, toute joie précédente évaporée.

- Eh bien, Ruby-cherry, il me semble que tu es désormais une femme.

Au village de Blodhill, cette phrase était un présage funeste de mort et de désolation.

ooOoo

Blodhill était un petit lieu paisible, un village encaissé au fond d'une cuvette entre des montagnes qui s'élançaient à l'assaut du ciel. Une seule et unique route menait à l'extérieur de la vallée, chemin que les femmes empruntaient les jours de marché pour rejoindre la grande ville et y troquer leur laine, leurs fourrures, leur viande et leur lait contre du fil, des vêtements, du sel, des chaussures et des nouvelles armes pour les chasseurs. Ces derniers battaient les forêts environnantes pour dénicher du gibier. Ils ne prenaient que ce dont ils avaient besoin, et remerciaient les bois pour leur accorder nourriture et protection.

Sauf trois jours par mois, durant lesquels la forêt était maudite par chaque villageois.

Les trois Premières Nuits de la Lune. Le moment où la lune levait un œil parfaitement rond et le posait sur la vallée, ses enfants étaient de sortie.

Les Loups-Garous se mettaient en chasse.

Ils décimaient les moutons, détruisaient les étables et déchiquetaient les chevaux. Mais, pire que tout, ils enlevaient les jeunes femmes encore vierges. Jusqu'au moment de leurs premières règles, les filles de Blodhill étaient en sécurité, puis elles devenaient des proies de choix pour les Loups. Ceux-là les enlevaient et les violaient, et on ne les revoyait jamais. Voilà pourquoi il y avait beaucoup de jeunes mariées au village, car une fois qu'elles avaient perdu leur hymen, les Loups se désintéressaient d'elles. Pourtant, il arrivait qu'on ne marie pas les jeunes filles assez vite, ou alors elles étaient trop jeunes pour prendre époux. Dans ce cas, on les enfermait dans les caves des maisons et on priait pour leurs vies.

Partir, quitter la vallée ? Les villageois y avaient pensé. Mais Blodhill était leur maison, leur foyer. Et s'en aller reviendrait à avoir déclaré forfait devant les Loups. Et cela, tous, hommes et femmes, le refusaient catégoriquement.

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Seulement, Ruby n'avait que quatorze ans, et sa famille l'aimait bien trop pour la jeter en pâture en mariage à un chasseur, qu'il soit brave ou non. Et de toute façon, ils n'en auraient jamais le temps.

Car cette nuit était la nuit. La Première Nuit de la Lune.

La bleue releva lentement la tête du banc et de ses jupons souillés et croisa le regard horrifié de Joan. Elle ferma doucement les yeux, et ses lèvres murmurèrent une prière qu'elle ne pouvait pas prononcer.

Je ne compte pas inclure tous les personnages de Fairy Tail dans cette fic, vous êtes prévenus ^^ Il n'y aura grosso modo que les protagonistes de l'arc Phantom Lord :)

Du coup, je comble bien évidemment les trous avec des OCs...

Vous avez aimé ? J'espère que ce n'est pas trop choquant, mais après tout, un viol est un viol, et il n'y a pas d'autres mots pour ça.

Si ça vous a plu, ou déplu, ou que vous souhaitez me faire part d'une remarque, laissez une review, ça fait toujours plaisir !