Et là, c'est le moment où je dois dire que j'adore les journées de congé imprévues, qui me permette de travailler sur mes textes sans me sentir coupable. J'ai réussi à boucler une traduction et un chapitre d'une fiction longue, et j'ai même eu le temps de ressortir un vieux OS qui traînait dans mon ordinateur depuis novembre (c'est fou ce qu'on peut trouver quand on prend la peine de chercher! :D). Enfin, j'ai pris le temps de me relire, ce qui n'avait pas été fait, et je suis prête à vous l'offrir :D

On a souvent eu le droit à des fictions relatant le point de vue d'Elena à la suite de cet incident tragique où Jeremy faillit perdre la vie ou à la scène elle-même remaniée sous plusieurs angles. Mais qu'en est-il de Damon, le principal acteur de cette tragédie? Lui aussi, il en a souffert. Lui aussi, il s'est retrouvé confronté à son erreur. J'ai toujours trouvé que les sentiments de Damon étaient très peu exploités, surtout dans les fictions françaises alors qu'il y a maintes possibilités. Un homme avec à la base un cœur si sombre livre certainement de nombreuses batailles intérieures. Un court OS certes, mais je ne pense pas qu'il aurait eu dût mérite à être plus long. Je pense plutôt que ça aurait été trop. Enfin, je vous laisse voir par vous-même, bonne lecture!


Résumé

Il vient de tuer le frère d'Elena, incapable de gérer la douleur qu'elles lui avaient provoquée. Inspiré de l'épisode 03X02. [?]

Pairing : Damon

Rating : T

Disclaimer : L'histoire et les personnages appartiennent à J.L. Smith ainsi qu'aux producteurs de la série télévisée The Vampire Diaries, à qui j'ai emprunté les évènements et le caractère original des personnages.


It will never been me

« Ça toujours été Stefan. » « Ce sera toujours Stefan. » Ce nom qui revenait toujours me gâcher la vie. Ce nom qui me rappelait à quel point je ne valais rien. À quel point je n'étais rien, que personne ne s'intéressait à moi. Une heure. C'est le temps qui c'est écoulé pour que les deux femmes à qui je vouais mon existence me rejettent. D'abord Katherine, puis Elena. À l'instant où je franchis la porte de la pension Salvatore, j'eu l'impression d'être de nouveau humain. La douleur qui me tiraillait de l'intérieur, les larmes qui me brouillaient le regard, la haine plus forte que jamais envers mon petit frère. Je ne pouvais prétendre que tout allait bien, que je me fichais éperdument de la situation. Un verre à la main, je ne me sentais même pas le courage de boire pour enivrer ma douleur.

Jusqu'où aller? Jusqu'où aller par amour? Jusqu'où aller pour se préserver de la douleur qu'infligent les autres? Quelles limites s'imposer à la fin? Cent quarante-cinq années durant lesquelles j'ai rejeté ma douleur dans mon côté sombre entre sarcasmes et méchanceté. Que je me suis replié dans ma soif de venge, passant mes frustrations sur Stefan. Et tout cela me rattrapait maintenant. Ce cœur mort depuis plus d'un siècle avait un instant cru qu'il pourrait rebattre à nouveau. Mon regard se tourna vers le feu, puis regarda le verre que je serrais entre mes doigts. À défaut de pouvoir m'y jeter moi-même, je l'y balançai, le regardant éclater, puis disparaître parmi les flammes. Mes mains se posèrent sur le dossier du fauteuil, ma tête penchée entre mes bras tremblants. Je ne me sentais pas mieux; les images défilaient dans ma tête. Je revoyais Katherine m'embrasser avec passion, puis me dire qu'elle ne m'avait jamais aimé, ayant toujours préféré Stefan même au début de notre histoire. Je revoyais Elena me repousser et me répéter que ce serait toujours Stefan qu'elle aimerait, dénie évident du lien qui nous unissait. Puis Jeremy, son regard effrayé, puis le vide alors qu'il glissait sur le sol, sans bruit, sans vie. J'entendis le cri d'Elena, une fois encore, résonner dans ma tête comme une litanie; je sentis sa haine à mon égard, sentiment qui ne nous quitterait plus jamais.

Un grognement inhumain remonta dans ma gorge, ramenant mon côté vampirique par-delà l'humanité qui me faisait mal, et se faufila entre mes lèvres entrouverte. Animal. Bestial. Je repoussais le fauteuil, l'envoya valser contre le mur de pierre. Puis, ce fut la lampe qui fut projetée dans les airs, l'ampoule éclatant à mes pieds. En quelques secondes seulement, j'avais réduis la pièce à un fouillis total.

Haletant, je regardais le désordre, les débris qui jonchaient le sol et les morceaux éclater qui reflétaient mon âme, et je m'effondrai, me laissant tomber sur mes genoux. La tête entre mes mains, mon front appuyé au creux de mes paumes, je ne rejetais même pas cette douleur qui me piquait les yeux. Quelque chose m'oppressait de l'intérieur; mes mains glissèrent vers mes cheveux, les tirèrent vers l'arrière, ma gorge déployée vers le plafond. Cette souffrance ne m'apportait aucun soulagement. Qu'une triste révélation, m'ouvrant les yeux sur mon attitude pitoyable.

Une fois encore, je me penchais vers l'avant, mes mains appuyées contre le sol et mon front s'y collant également. Je respirais rapidement, laissant l'air s'échapper de ma gorge comme une brûlure. Mes paupières se refermèrent et je les serrais, aussi fort que je pouvais, effaçant les traces de larmes qui s'y dessinaient. Effaçant cette vulnérabilité qui m'avait pris d'assaut. Un moment passa avant que je reprenne contenance, me redressant enfin. Mes traits s'étaient détendus, refermés dans un même mouvement, ramenant le Damon que tous connaissait. À travers les flammes qui brûlaient dans l'âtre, je reconnaissais mon reflet et me permis un sourire. Faux. Il était faux; je n'étais toujours pas libéré. Le poids se pressait encore dans mon torse, sensation désagréable que, ma vie durant, j'avais nié. Je voulais m'en débarrasser, le jeter au loin et le laisser aux autres, à Stefan qui avait l'habitude de broyer du noir et de se torturer. Ce n'était pas moi, ce n'était pas Damon.

Et, c'est en contemplant ces mêmes flammes dévastatrices que la réalité me sauta brutalement au visage plus tard ce soir-là, après que j'aie passé des heures à ruminer ce problème. Je reculais d'un pas, mon regard toujours noyé dans le feu, sentant la brise du vent se faufiler jusqu'à ma nuque par la fenêtre entre ouverte. J'avais besoin de le dire, une fois au moins, pour m'en convaincre. Les mots s'échappèrent dans un souffle, si bas que personne n'aurait pu l'entendre sans voir mes lèvres bouger :

-Je t'aime Elena, mais je ne te mérite pas. Mon frère, lui, te mérite.


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