Fandom: X-Men: The Movie.
Disclaimer: Marvel, les producteurs/scénaristes des films, et c'qu'on veut.
Paring: Scott/Jean.
Rating: K+, évocation de la mort des personnages.
Genre: Romance/Tragedy.
Note: OS réalisé du point de vue de Scott Summers, sur la perte de Jean. À situer entre X2 et X3. Pardonnez-moi si j'ai fait des erreurs. Je ne pensais jamais écrire sur ces personnages d'ailleurs... ( je ne le cache pas, je ne les apprécie pas ) Comme quoi il ne faut jamais dire jamais. Peut-être n'aurais-je pas du d'ailleurs. Quel rapport avec les jonquilles? Les jonquilles blanches pour un amour pur et des jonquilles jaunes pour l'espoir et l'attente. C'est le fil conducteur de mon texte. Et bien sûr, Daffodil Lament de The Cranberries ( après avoir trotté un mois dans ma tête, voilà ce que ça a donné ). Plaignez-vous auprès d'eux si ce texte est horrible. Bref, j'espère tout de même que ce texte vous plaira.
La lamentation des jonquilles
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Ranger ses affaires. Un moyen d'essayer de remettre de l'ordre dans ses pensées. Celles que Jean accaparait. Elle était partie bien trop tôt et désormais, elle lui manquait. Impossible de le nier. C'était une partie de son coeur qui était morte avec elle. Et les bribes restantes s'étiolaient lentement. Scott avait besoin de faire le deuil de son amour perdu.
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« - Scott, penses-tu venir à l'entraînement avec nous? demanda Storm qui connaissait déjà la réponse.
- Non. J'ai prévu de faire quelque chose cet après-midi, répondit-il sans regarder son interlocutrice. »
Le contenu de son assiette, qu'il triturait du bout de sa fourchette, semblait plus intéressant que ce que Storm pouvait lui dire. Scott avait envie de rester seul et il avait d'autres choses à faire. Il avait toujours d'autres choses à faire.
« - C'est toi qui vois. Est-ce que tu veux que je demande à Logan d'assurer les cours à ta place cette semaine?
- Oui, s'il te plaît. »
Il ne leva toujours pas les yeux vers elle mais lui sourit légèrement. Il esquissait un léger sourire sur ses lèvres à chaque fois qu'il sentait l'inquiétude dans la voix de ses élèves ou de ses coéquipiers. C'était pour les rassurer et se dire qu'ils ne pouvaient pas s'apercevoir qu'il sombrait un peu plus chaque jour.
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Plier ses vêtements et s'efforcer d'ignorer l'odeur qu'ils renfermaient. Le parfum entêtant de Jean enivrait tous ses sens. Elle était partie mais il n'arrivait pas à s'en convaincre. Il la croyait encore auprès de lui. Elle était là, ou presque. Elle occupait toutes ses pensées. Il la sentait à ses côtés. Il avait peut-être même cru l'entendre.
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Il errait dans le manoir. Les mutants lui lançaient des regards inquiets. Était-ce à cause des cartons que Scott portait ou bien du fait de sa mine déconfite? Non, c'était simplement parce qu'ils voyaient leur professeur, leur ami pour certains, dépérir. Cyclops ne vivait plus que dans l'ombre de la mort de sa bien-aimée. Dans l'ombre de Jean. Et parfois Scott espérait même la rejoindre. Il ne pouvait pas vivre sans elle.
Il arpentait les couloirs. Peut-être était-ce à sa recherche. Elle les hantait encore. De sa présence charismatique. De sa beauté envoûtante. Il la savait encore là. Et pas uniquement dans son coeur. Un peu comme si son esprit était toujours dans le manoir.
Scott descendit aux étages inférieurs, il avait besoin de se débarrasser de certains de ses biens. Parce qu'il avait vécu trop longtemps avec son amante disparue. Une partie de ce qui lui avait appartenu était perdue au fond des boîtes qu'il transportait entre ses bras. Il ne voulait pas oublier Jean, encore moins tourner la page. Il voulait juste arrêter de pleurer, essayer au moins.
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Observer quelques photos. De leur enfance, des autres, d'eux deux. Les effleurer du bout des doigts pour se rappeler. Les images de ces souvenirs lui revenaient en tête. Précises et réelles. Il se voyait rire avec Jean, avec les autres également. Scott était nostalgique. Il ne pouvait que l'être. Parce que tous ces moments étaient perdus. Et jamais Scott ne pourrait les revivre.
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« Le Gouvernement souhaite nous voir, tenta Storm alors qu'elle et Cyclops marchaient dans les jardins. »
Le vent sifflait légèrement mais l'esprit préoccupé de Scott était incapable de faire le rapprochement entre les intempéries et l'inquiétude de son amie.
« - Le professeur a demandé à ce que nous l'accompagnons, toi et moi, poursuivit-elle. Viendras-tu?
- Demande à Logan d'y aller avec toi, proposa-t-il alors que ses yeux s'échouaient sur les couleurs altérées des jonquilles du jardin. »
Certaines étaient d'un jaune ensoleillé comme le sourire qu'arborait Jean à cette période de l'année. Si positive, si forte qu'elle était. Elle avait toujours été la plus forte entre eux deux. Mais le jaune représentait aussi l'espoir de la voir revenir un jour.
D'autres étaient d'un blanc pur comme l'amour qu'il lui portait. Cyclops l'aimait, plus que n'importe qui. Il l'avait soutenue et aidée mais, aujourd'hui, alors qu'elle était partie, il se sentait mourir de l'intérieur. Comme si la partie de son coeur gangrenée par son chagrin d'amour pourrissait l'autre morceau de l'organe qui essayait tant bien que mal de survivre.
Alors était-ce vraiment lui qui l'avait aidée? Non, bien sûr. Plus les jours passaient sans elle à ses côtés, plus ils se rendaient compte à quel point il avait besoin d'elle. Jean était sa raison de vivre.
« - Es-tu tombé sur la tête? On doit faire bonne impression. Le professeur ne va tout de même pas demander à Logan de l'accompagner.
- Pourquoi pas? »
Storm soupira et les nuages s'assombrirent au dessus d'eux lorsqu'elle vit la douloureuse expression qui se dessinait sur le visage de Cyclops dont les yeux se noyaient dans la contemplation des fleurs.
« Scott... C'est dur pour nous tous, ça l'est encore plus pour toi, mais, s'il te plaît, l'école à besoin de toi. Nous avons tous besoin de toi. Moi en particulier. J'ai déjà perdu une amie, je ne veux pas te perdre toi. »
Scott ne dit rien et un silence de cathédrale s'installa entre eux. Il n'y avait plus que le vent soufflant en bourrasques que l'on pouvait entendre.
« Elle est partout Ororo. À chaque pas que je fais, j'ai l'impression de la voir à côté de moi. Elle est toujours là. »
Sa voix fébrile, presque malade.
Il n'avait pas seulement dit ses mots pour se donner du crédit auprès de son amie, il l'avait également fait pour se convaincre lui-même. Comment pouvait-il croire qu'elle était encore en vie alors qu'il avait assisté, impuissant, à son décès?
Storm vit des larmes sillonner les joues de Scott. Elle le prit simplement dans ses bras. Son ami enfouit sa tête dans son cou et agrippa son dos. Désespérément. Comme s'il essayait de se raccrocher à quelque chose. Parce qu'il aimait Jean. Il l'aimait de toute son âme, son corps et son coeur. C'était la seule, ça avait toujours été la seule.
Scott sanglotait sur l'épaule d'Ororo, secoué par ses pleurs.
Alors il se mit à pleuvoir. Mais ni les jonquilles blanches, ni les jonquilles jaunes ne ployèrent.
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Examiner un vase posé sur la commode de leur chambre. Les jonquilles s'embrassaient tendrement. Des blanches pour leur amour. Des jaunes pour son espoir. Des vêtements de Jean sur le lit. Ses romans préférés. Quelques carnets de notes étalés. Les feuilleter seulement pour se souvenir d'elle. Elle était à l'intérieur de lui. Elle était son être. Son âme soeur.
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« - Tu devrais proposer à Peter de se joindre à vous, suggéra Scott alors qu'il était assis sur le banc situé sous le grand chêne du jardin.
- Ce n'est pas une mauvaise idée. J'avais pensé à lui. Il a fait beaucoup de progrès depuis son entrée. Tu l'as remarqué? »
Scott se contenta d'acquiescer. Que faire de plus? Storm essayait de lui faire penser à autre chose. Mais toutes ses tentatives étaient vaines. Scott était inconsolable.
Il avait le regard perdu dans le vide. Il pensait toujours à elle. Jean et lui étaient entrés en même temps à l'Institut. Le professeur les avait pris sous son aile protectrice. Il avait sauvé Cyclops de son orphelinat et Jean de sa catatonie. Les deux mutants avaient fait partie de ses premiers élèves. Ils s'étaient entraidés dans la difficulté et dans les épreuves. Jean avait d'abord été sa coéquipière, puis son amie et pour finir, celle qu'il aimait. La timidité maladive de Scott n'aidant pas, il avait mis du temps avant d'avouer à Jean les véritables sentiments qu'il éprouvait.. Mais il avait toujours été auprès d'elle. Dans les jours les plus sombres de Jean, comme dans les meilleurs. Lorsque ses démons avaient refait surface, Scott était resté. Même quand les voix dans sa tête lui murmuraient des choses. Scott et Jean étaient faits l'un pour l'autre, il le savait. Il l'aimait tellement. Comment pouvait-il seulement se faire à l'idée qu'elle était morte? Il ne pouvait pas y croire. Il ne voulait pas y croire.
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Changer les jonquilles. Les blanches et les jaunes. Avant qu'elles ne fanent. L'espoir et l'amour. Jean hantait la pièce tel un fantôme. La nuit, Scott avait parfois rêvé qu'elle revenait auprès de lui. Qu'elle entrait dans leur chambre et se couchait à côté de lui, dans leur lit. Et de nouveau, il pouvait la serrer contre lui. Dans ses bras.
Mais Scott ne dormait presque plus. Scott faisait des insomnies et il savait combien ses rêves pouvaient paraître réels. Des hallucinations, ce n'étaient que des hallucinations. Alors Scott pleurait, parce qu'elle n'était pas vraiment là.
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Cyclops se réveilla en début de matinée, le soleil frappant son visage. Il n'avait dormi que quelques heures. À peine. Mais cela suffirait pour ce qu'il ferait de sa journée. Sa tête tenue entre ses mains, il ne put retenir les quelques larmes qui coulèrent le long de ses joues. Elles connaissaient le chemin par coeur. Tous les matins se ressemblaient depuis qu'elle avait disparu.
« Scott. »
Son nom résonna dans sa tête. Comme un murmure. Mais il n'y prêta pas attention. Combien de fois auparavant s'était-il fait prendre au piège par les méandres de son esprit embrumé de vaines attentes et d'espoirs déçus? Jean était morte, mais il l'entendait. Dans sa tête, elle y était. Dans son coeur, elle vivait. Pour toujours.
Mais cette voix, si réaliste, prononça de nouveau son nom. Encore. C'était une voix claire, douce. Il y décela une légère pointe d'angoisse, peut-être était-ce de la peur. Il n'avait plus aucun doute. C'était Jean qui l'appelait. Comment aurait-il pu oublier le son de sa voix?
Les appels étaient de plus en plus insistants. Comment faisait-elle? Il ne comprenait pas, mais il ne pouvait pas se tromper, c'était elle.
Scott finit par lui répondre. Ils l'avaient fait autrefois. Lorsque Jean était trop faible, quand son pouvoir essayait de reprendre le dessus sur son esprit. Elle s'immisçait dans la tête de l'homme qu'elle aimait et ils pouvaient communiquer.
Jean l'appelait. Elle était là. Elle avait besoin de lui, il le savait. Alors il irait la rejoindre.
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« Scott? »
Storm frappa une énième fois à la porte de ce dernier. Il ne répondait toujours pas. Elle ne l'avait pas vu de la journée et commençait à s'inquiéter. Il n'avait jamais eu l'habitude de rester dans sa chambre si tard. Même depuis la mort de Jean.
Elle ouvrit la porte pour s'assurer que tout allait bien. Ororo entra et fit quelques pas, tournant sur elle même pour détailler la pièce. Des affaires qui avaient appartenues à Jean étaient posées sur le lit de Scott. L'armoire de ce dernier était ouverte, des vêtements traînaient sur le sol, mais il n'y avait aucune trace de lui.
La fenêtre de sa chambre était ouverte. Elle laissait entrer une légère brise qui vint caresser le visage tendu de Storm et devant elle, les jonquilles fanées se lamentaient.
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Le prochain OS portera sur Iceman. Probablement. En attendant, j'attends vos avis.
