Voilà plus de 2 heures que Ron et moi attendions Harry dans la vaste chambre qui donnait sur le 12 square Grimmaurd.

Mes nerfs lâchèrent.
- Raah mais que fait-il? m'exclamai-je, il devrait être là à l'heure qu'il est!
- Calme toi Hermione, tenta de me rassurer Ron, si ça se trouve... il a prit du retard... et il va bientôt arriver.
Sa vision des choses ne me convenait pas.
- Ron! Notre ami Harry est peut-être sur le point d'être renvoyé de Poudlard! m'écriai-je, cela ne te perturbe donc pas?
- Eh! s'exclama t-il à son tour, je n'ai jamais dis ça! C'est toi qui n'arrête pas de gesticuler dans tous les sens depuis tout à l'heure... Ça ne changera pas les choses.
Je me posai. Ron n'avait pas totalement tort.
- Je...oui excuse moi Ron tu as raison, dis-je d'une voix nerveuse.
Il secoua la tête.
- Ne t'excuse pas Hermione, dit-il, nous sommes tous ici inquiets pour Harry...
Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit pour laisser place à un visage familier.
- Harry! m'écriai-je accompagnée de Ron.
Je lui sautai au cou.
- Salut, dit-il en souriant, vous allez bien?
- Nous oui, mais et toi? demanda Ron.
- On t'a attendu! Tout va bien? Que s'est-il passé? le questionnai-je soucieuse.
- Je vais bien Hermione ne t'en fais pas. J'ai simplement usé de la magie pour sauver Durley...
- On a appris ce qui c'est passé...dit Ron d'un ton grave.
- Ils n'ont pas le droit de te renvoyer! m'exclamais-je, tu lui a sauvé la vie à ce garçon!
- Oui, je sais, dit Harry, mais malheureusement les choses ne sont pas aussi simples que ça...
- Quand passes-tu devant le ministre de la magie? lui demandai-je.
- Demain.
Ron et moi échangèrent un regard remplit d'inquiétudes.
- Au fait, pourquoi ne m'avez-vous pas écrit cet été? J'espérais une lettre de votre part, histoire de ne pas trop me sentir "abandonné" , dit Harry d'un ton un peu froid.
Ron et moi gesticulèrent un peu gênés.
- Ben on aurait voulu Harry mais... commença Ron.
- Dumbledore nous l'a formellement interdit, terminai-je.
Harry sembla extrêmement confus.
- Dumbledore?... dit-il abasourdi, mais pourquoi Dumbledore vous aurait-il interdit de m'écrire? Il ne m'a rien dit du tout !
Alors que Harry commençait à s'énerver, Fred et George apparurent de nulle part à ses côtés. Celui-ci sursauta ainsi que moi, surprise de les voir.
- Bonsoir Harry, saluèrent les 2 jumeaux d'une voix chantonnante.
- On a entendu ta douce voix, commença Fred aussi souriant que son frère.
- Ne refoule pas ta colère mon vieux, laisse la sortir! lui conseilla George.
- Enfin si t'a fini d'hurler, continua Fred.
- On s'est dit que vous vouliez peut-être entendre des choses plus intéressantes... dit George avec un sourire malicieux au bord des lèvres.
Son regard avait rencontré le mien. Je tressaillis. Il était profond et envoûtant... Mais qu'est-ce je racontais?... Malgré ça, je restais là, à le fixer, tandis que lui et son jumeau, accompagnés d'Harry et Ron, se dirigeraient vers l'escalier.

J'observais George, il avait coupé ses cheveux courts comme son frère et portait une chemise rayée jaune à manches courtes. Bizarrement, je ressentis à ce moment-là comme une sorte..."d'attirance" envers lui. Je me choquais moi-même. Depuis le temps que je connaissais George ainsi que Fred, je n'avais jamais éprouvé "d'attirance" envers un jumeau Weasley. Non...tout sauf ça!
Instinctivement, je secouai ma tête comme pour chasser cette sensation soudaine que j'avais. Fred, qui s'était arrêté en me voyant bouger ma tête dans tous les sens, retint un rire étouffé.
- Et bien... Tout va bien Granger? me demanda t-il d'un air légèrement narquois.
Mon visage prit une couleur écarlate.
- Hum...oui! Tout va bien Fred! dis-je en me dirigeant à mon tour vers les escaliers et évitant son regard.
Je cru le voir sourire au passage. Tout cela me décontenançait...
Alors que George avait glissée son oreille à rallonge en bas des escaliers, Ginny nous rejoignit en silence.
- Oh, salut Ginny, chuchotai-je.
Celle-ci salua tout le monde avant d'observer l'invention de ses frères descendre les étages de l'escalier. Une fois arrivée en bas, l'oreille s'étira pour mieux entendre ce qui se passait.
- Encore une de vos inventions ennuyeuses je suppose... dis-je d'un ton peu convaincu de l'efficacité du "truc".
Fred et George me regardèrent brièvement.
- Ouais bah là c'est ton chat qui va nous créer des ennuis, fit George en essayant d'éviter les coups de patte du matou et en dirigeant le fil plus en hauteur.
Malheureusement Pattenrond attrapa l'oreille volante.
- Lâche ça! murmura Fred agacé.
Gênée que mon chat réduise en miette peut-être le seul plan que l'on ait, j'essayais d'intervenir.
- Non Pattenrond! Dépose ça mon chat, murmurai-je à mon tour un peu paniquée.
Mais mon capricieux de chat emporta l'oreille avec lui dans la cuisine. J'entendis Fred lâcher un juron dans sa barbe.
- Hermione, je déteste ton chat... me dit George d'un ton las, en regardant le reste du fil qui était suspendu à la rampe de l'escalier.
Je me sentis tout à coup coupable et très mal à l'aise
- Ce... C'est un chat, dis-je simplement, il aime jouer.
George me dévisagea rapidement d'un air ennuyé avant de descendre en bas sans rien rajouter. Je sentis une boule se former dans mon ventre, ce nouveau regard qu'il venait de poser sur moi m'avait totalement troublée. Comment se fait-il que je ressente cela que maintenant?
Harry, Ginny, Ron et moi suivirent les jumeaux en bas. Harry aperçut son parrain Sirius et se jeta dans ses bras fou de joie. Cela me fit chaud au coeur de le voir si heureux.
En voyant Harry, Molly se précipita vers lui pour l'enlacer. Par la suite, elle nous convia à table.
Tonks, Lupin, ainsi que Maugrey Fol oeil étaient également présents. Ils avaient l'air de personnes qui voulaient cacher quelque chose... Je n'y prêtai guère attention.
Une fois à table, Molly apporta le dîner puis nous commençâmes à manger. Je constatai alors que George regardait quelque chose avec mépris au-dessus de la table. Je positionnai alors mon regard vers la direction donnée puis remarqua que c'était Pattenrond. Bien décidée à affronter son regard, je me lançai comme une sorte de défi.
- Tu as quelque chose contre mon chat? lui demandai-je d'un ton que je voulais neutre.
George me regarda, un peu étonné que je lui adresse la parole ( il est vrai que je parle très rarement aux jumeaux Weasley).
- Absolument pas, mentit-il un sourire railleur sur les lèvres, après tout, il a détruit l'une de nos meilleures inventions à Fred et à moi. Pourquoi lui en voudrais-je?
Je lâchai un rire nerveux à la stupidité de sa phrase puis me rendis compte que c'était quand même mon chat et que j'étais en partie responsable de l'avoir laissé en bas.
- Aehm... fis-je mal à l'aise, désolé c'est de ma faute...
Je regrettai tout de suite mon excuse. George n'avait absolument pas écouté un traître mot de ce que je venais de dire et s'amusait à raconter une blague à son jumeau. La honte me submergeait. Comme si George l'avait deviné, il se retourna de nouveau vers moi puis me demanda distrait:
- Tu m'a dit quelque chose Granger?
- Non rien. Rien du tout George, répondis-je d'un ton sec et froid.
Il sembla confus pendant 1/4 de seconde puis retourna à ses activités. …étrangement, mon coeur se serra. George Weasley m'avait bien foutu un vent!
Je restais muette devant tant d'ignorance et d'indifférence. Mais...une seconde... …étais-je folle à ce moment précis?
Je le regardais. Sa chevelure flamboyante en bataille était plus rousse que jamais. Les poches qui étaient placées discrètement sous ses yeux leur donnaient un aspect paresseux, ce que je trouvais particulièrement... "charmeur". Sa bouche était fine et ses épaules droites et carrés. Il n'était pas bien musclé mais restait svelte. J'observais en détail les plus infimes parties de son visage. Je fus surprise de reconnaître qu'il n'était vraiment pas mal... Qu'on m'arrête! Est-ce qu'Hermione Granger vient bien d'insinuer qu'un jumeau Weasley était plutôt mignon?... Je ne me reconnais plus. Ginny remarqua mon silence.
- Tout va bien Hermione? qu'est-ce que tu observes comme ç... commença t-elle avant de poser à son tour son regard sur son frère.
Celui-ci, se sentant soudainement observé, se retourna vers nous 2. Mon rythme cardiaque accéléra tellement que le rouge m'était monté aux joues. George laissa apparaître un sourire curieux.
- Puis-je connaître les raisons de ce dévisagement mesdemoiselles? demanda t-il soudainement intéressé.
Il resta à me fixer pendant quelques secondes, attendant sûrement une réponse venant de MA part.
Son jumeau l'imita. Je me senti extrêmement mal à l'aise.
- Hermione?... demanda Ginny amusée.
Fred et George me regardaient avec insistance.
- Eh! je pensais c'est tout! m'exclamai-je en regardant Ginny et les jumeaux.
Ils se regardèrent complices, un sourire aux lèvres.
- Ah ouais? commença George.
- Et on peut savoir à quoi Miss Granger? demanda Fred curieusement.
Mes joues s'enflammèrent de plus belle. J'étais devenue écarlate. Les jumeaux me dévisageaient, cherchant sûrement une réponse sur mon visage.
- Ce... Cela ne vous regarde absolument pas, essayai-je d'articuler en évitant le regard des 2 roux.
Ils pouffèrent silencieusement. Ginny me regarda.
- Et à moi tu me le dirais? me demanda t-elle intriguée.
Je sentis que Fred et George nous écoutaient. Je fus mal à l'aise.
- Hum Ginny, lui chuchotai-je, on pourrait pas en discuter plus tard?...
Elle acquiesça en sentant que la présence de ses aînés me perturbait.
- On est cachottière à ce que je vois, me lança Fred d'un air malicieux.
- Tu ne veux même pas nous le dire à nous? tes vieux potes! continua George.
Je cru rêver. Eux? Mes amis?
- Depuis quand suis-je considérée comme une de vos "potes"? demandais-je un peu froidement.
- La question n'est pas depuis combien de temps tu es considérée comme une de nos potes, commença George.
- Mais depuis combien de temps tu te sens obligée d'être aussi "coincée" Granger, termina Fred d'un ton sarcastique.
Je restai sans voix pendant un moment avant de lâcher un rire nerveux.
- Moi? Coincée? demandai-je à moitié abasourdie.
- Exactement, répondirent les 2 jumeaux en chœur.
- Vous ne savez plus quoi inventer... me contentai-je de répondre dépassée.
- Oh détrompe toi Hermione, dit George.
- On en a bien plus dans le cerveau que tu ne le crois, termina Fred tout souriant.
Épuisée qu'ils aient réponse à tout, je me contentai de leur répondre:
- Parfois je me le demande...
Les 2 frères n'eurent aucune réaction là-dessus puis reprirent leurs activités avec sobriété.
L'image que ces 2 clones avaient de moi ne me plaisait pas du tout. C'est n'importe quoi, je ne suis PAS coincée!
Je terminai mon assiette agacée sans un regard pour Fred et George.
La soirée se passa rapidement. J'étais fatiguée... Sans que je ne sache pourquoi, une boule était coincée dans ma gorge.

Pourquoi ce garçon me mettait dans cet état là? Pourquoi pas Fred? Ils sont identiques après tout. Malgré ça, j'ai la nette impression que j'arrive à les distinguer. Sur cette pensée trouble, je m'endormis.