« Est-ce que ce serait…
- Harry Potter ! Oui c'est bien lui ! »
- Prends une photo, vite ! »

Le flash éblouit le survivant hébété.
Harry Potter, dix huit ans, était en train de vivre le moment le plus embarrassant de sa vie. Et pour couronner le tout, s'il ne faisait rien, celui-ci serait en première page des journaux le lendemain matin. Il repoussa violemment la forme blonde qui l'embrassait à pleine bouche. Celle-ci tangua et s'accrocha à lui pour ne pas tomber.

« Attendez ! Donnez-moi la pellicule ! » cria Harry en tendant une main désespérée vers les deux sorcières. Celles-ci se contentèrent de glousser bêtement, le regard fixé sur l'appareil photo.

« Ce n'est pas ce que vous croy…. » Trop tard, les témoins avaient transplané.

Il n'eut pas le temps de se lamenter, affalé contre lui, Drago Malefoy eut un haut-le-cœur. Et, avec une classe tout Malefoyenne, il vida le contenu de son estomac sur les chaussures parfaitement propres et cirées du survivant.

Et merde…

…..
Quelques heures plus tôt.

« Petit frère, que lis-tu sur cette publicité ? »

Ron regarda George avec méfiance avant de s'emparer du prospectus qu'il lui tendait.

« Farces pour sorciers facétieux vous annonce sa prochaine gamme de cosmétiques magiques : même une goule devient belle avec Magic-up. En boutique à partir du premier novembre. » lut Harry par-dessus l'épaule de son meilleur ami.

Le survivant se tourna vers George, le sourcil levé.

« Quel rapport avec nous ? »

Celui-ci eut un sourire légèrement inquiétant.

« Voyez-vous, j'avais emprunté la goule familiale pour expérimenter mes nouveaux cosmétiques, histoire de coller au maximum avec la publicité. Mais il semblerait qu'elle se soit, comme qui dirait, esquivée. » répondit-il, le nez plissé, et l'air un peu gêné.

Harry et Ron imaginèrent la goule familiale tartinée de cosmétiques expérimentaux, en train de courir en pleine nature.

« Alors, continua George, j'aurais besoin que vous m'aidiez à la retrouver. Angelina m'a donné rendez-vous ce soir, impossible de m'esquiver.
- Hors de question ! cria Ron offusqué.
- Bien sur, si vous refusez de la retrouver pour moi, je devrais essayer mes nouveaux produits sur d'autres cobayes. » ajouta le perfide grand frère, avec un regard lourd de sens vers les deux jeunes sorciers.

Le portrait de Fred qui était accroché dans le salon avait suivi la conversation avec intérêt. L'idée de son frère jumeau semblait le galvaniser.

« Si tu veux je pourrais t'avertir quand ils seront endormis cette nuit. » proposa t-il avec enthousiasme.
- Et j'arriverai alors pour abuser de leur visage durant leur sommeil à grand renfort de fard à paupière qui fait briller les yeux, et de rouge à lèvre à effet collagène ! » continua George, un sourire sadique au visage.

Harry et Ron blêmirent. Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux dans le Chemin de Traverse en train de rechercher la goule fugueuse.

« Qu'est-ce que je vais faire ? J'ai rendez-vous avec Hermione dans un quart d'heure, si je suis en retard elle va me tuer ! » jappa Ron, la voie suraigüe.

Harry soupira. La nuit était en train de tomber, et il n'y avait plus un chat. Il n'avait pas vraiment envie de se retrouver seul, mais depuis la fin de la guerre, six mois auparavant, Ron et Hermione n'avaient pas vraiment eu l'occasion de mettre à plat leur relation. Entre les deuils, et la reconstruction de la société sorcière, lui-même et Ginny venaient tout juste de se remettre ensemble officiellement.

« Vas-y, je vais me débrouiller pour la retrouver. »

Ron le contempla, les yeux brillants.

« Merci Harry, tu es un saint, je te revaudrai ça, promis ! »

Il s'apprêtait à partir lorsqu'il sembla se souvenir d'un détail.

« C'est une goule alcoolique, tu devrais essayer les bars. »

Et il transplana, laissant le survivant seul.

Essayant de ne pas se laisser submerger par le désespoir, Harry commença sa tournée des bars, dissimulant sa cicatrice sous une mèche de cheveux.
Après plus d'une dizaine d'établissements visités, il dut se rendre à l'évidence, la goule ne se trouvait pas dans le Chemin de Traverse. Son œil fut alors attiré par la vieille pancarte mangée par les vers qui désignait l'entrée de l'allée des embrumes. Il pénétra dans la ruelle sombre.

Un seul bar semblait ouvert. Harry se fit le plus petit possible, puis entra. C'était une pièce miteuse et enfumée, si obscure qu'on distinguait difficilement les sorciers qui s'y trouvaient. Il se dirigea vers le bar, tentant de ne pas se faire remarquer.

« Excusez moi, auriez vous aperçu une goule ? » Demanda t-il poliment au gérant qui essuyait des verres à l'aide d'un torchon à l'hygiène douteuse.

Celui-ci lui désigna une table dans la pénombre. Harry s'approcha prudemment. Il dut se forcer à ne pas éclater de rire en voyant la goule qui y était assise. Les lèvres rouges et gonflées dignes de Angelina Jolie, et autant d'étincelles dans les yeux que d'étoiles dans le ciel, du mascara allonge-cils, du fard rose sur les joues, une couche de fond de teint gomme-acné… On aurait dit une très très vieille prostituée en fin de carrière.
Et devant cette goule, une bonne dizaine de verres vides et plusieurs bouteilles de whisky pur feu entamées.
Pas de doute c'était bel et bien cette goule qu'il cherchait.

Il n'avait plus qu'à la saisir et à la traîner jusqu'au diabolique George afin qu'il continue ses expérimentations sadiques. Mais le tenancier du bar ne semblait pas vouloir le laisser partir aussi facilement.

« Hey gamin, cette goule a consommé pour quatre-vingt deux gallions d'alcool ! »

Harry faillit s'étrangler, ce n'était plus de l'alcoolisme à ce niveau ! Il commençait à sortir son argent, lorsqu'un groupe de jeunes sorciers qu'il n'avait pas remarqué passa juste à côté de sa table.

« Hey Drago tu viens ? On va chez Nott ! »

Harry se raidit immédiatement. Pourquoi fallait-il qu'il croise le groupe des Serpentards dans une situation pareille, dans un bar miteux, accompagné d'une vieille goule travestie et en train de payer une note astronomique d'alcool ?
Heureusement, aucun d'entre eux ne l'avait remarqué. Ils étaient complètement ivres et avaient déjà du mal à marcher correctement vers la sortie.

Sa majesté Malefoy était en train de finir son verre à une table un peu plus loin.

« Partez devant, j'vous rejoins plus tard. » balbutia t-il, complètement ébréché. Ses camarades hochèrent la tête avec d'évacuer les lieux.

Il se leva, puis fit quelques pas vers la sortie, avant de s'effondrer devant Harry, non sans renverser quelques verres au passage. Harry essaya de le pousser hors de la table, mais le jeune sorcier l'agrippa violemment, puis posa ses yeux dans ceux émeraudes du survivant.

« Tu sais que tu es jolie, ma belle ? » Lui susurra Drago, un vieil air de séducteur du dimanche collé au visage.

Merlin ! Malefoy était assez ivre pour le prendre pour une femme et le draguer ! Harry se leva brusquement, tentant désespérément de se débarrasser de ce gêneur, mais celui ci s'était agrippé avec force à son cou, et sans trop comprendre comment, leurs lèvres se rencontrèrent brutalement.

C'est ce moment que choisirent les deux commères du début pour arriver devant la table. L'une d'elles, une grande blonde d'une trentaine d'années observa Harry avec stupéfaction.

« Est-ce que ce serait… »

L'autre sorcière, une rousse rondelette claqua des mains, surexcitée.

« Harry Potter ! Oui c'est bien lui !
- Prends une photo, vite ! »

Le flash éblouit le survivant, hébété.
Harry Potter, dix huit ans était en train de vivre le moment le plus embarrassant de sa vie. Et pour couronner le tout, s'il ne faisait rien, celui-ci serait en première page des journaux le lendemain matin. Il repoussa violemment la forme blonde qui l'embrassait à pleine bouche. Celle-ci tangua et s'accrocha à lui pour ne pas tomber.

« Attendez donnez moi la pellicule ! » cria Harry en tendant une main désespérée vers les deux sorcières. Celles-ci se contentèrent de glousser bêtement, le regard fixé sur l'appareil photo.

« Ce n'est pas ce que vous croy…. » Trop tard, les témoins avaient transplané.

Il n'eut pas le temps de se lamenter, affalé contre lui, Drago Malefoy eut un haut le cœur. Et, avec une classe tout Malefoyenne, il vida le contenu de son estomac sur les chaussures parfaitement propres et cirées du survivant.

Il n'était plus temps de penser à une bête goule, Harry venait de se faire surprendre en train d'embrasser Malefoy, et ce dernier avait vomi sur ses chaussures par-dessus le marché.

Misérable, Harry saisit l'une des bouteilles entamées de la table, et la vida d'un trait.

….

« Aaaah ma tête ! » Gémit le survivant, roulant sur lui-même avant d'enfouir sa tête dans un oreiller douillet.

Il entendit une forme grogner à côté de lui, mais n'y prêta pas attention. Son cerveau était encore embrumé par l'alcool, et il ne se souvenait de rien. Où était-il ? Qui était à côté de lui ? Où était passée la goule ? Il mit de côté toutes ces questions pour s'endormir comme un bienheureux.