Bonsoir (ou bien bonjour) à tous ! Comment allez-vous ? Nous nous retrouvons pour un nouveau projet qui, cette fois, est une fanfiction à plusieurs chapitres. A vrai dire, je ne sais absurdement pas combien de chapitres il y aura. Je ne vous en dis pas plus. J'espère qu'elle vous plaira !
Un grand merci à ma Beta kama-chan59 qui m'a si gentiment corrigé mes fautes et aidé dans ce projet !
Je tiens à préciser que les personnages et l'univers de Bleach ne m'appartiennent pas et tous les droits sont réservés à l'auteur Tite Kubo.
Chapitre 1 : Lost Memories
Le champ de bataille. Quel paysage horrifiant. Tous ces corps, ces mares de sang… la mort y régnait. Aucun signe de vie, seule l'agonie surplombait cette étendue glacée. En y repensant, combien de victimes, cette fois-ci ? Combien de personnes détruites ? Combien ? Des centaines ? Des milliers ? Les rares survivants eux-mêmes râlaient au sol. Blessés, mutilés, meurtris au plus profond de leurs chairs et de leurs âmes.
Cette terrible guerre allait rester dans les archives et dans les mémoires pour l'éternité. Elle était une bonne leçon de vie, en réalité. Elle démontrait les ravages de l'égoïsme, de ce besoin incessant de puissance et de pouvoir. Aizen, étais-tu heureux de ce désastre ? Je me le demandais. Était-ce ce que tu désirais avant tout ? La destruction ? Quel était ton but ? Le pouvoir ? La force ? Être reconnu ? Cependant, cela en valait-il la peine ?
Sur ces dernières pensées, Ichigo se mit à chercher quelqu'un. Une personne bien précise. Une petite touffe blanche, où était-elle ? Il chercha longuement, ralenti par ses mortelles blessures. Il était sûr de l'avoir vu tomber près d'ici. La quatrième division l'avait-elle déjà ramené ? Alors qu'il s'apprêtait à abandonner ses recherches, il la vit, cette couleur si pure. Il accéléra difficilement le pas, souhaitant que ce petit corps soit encore en vie.
« Toshiro ! »
Il ouvrit ses yeux noisette. Il faisait noir. Où était-il ? Il se releva précipitamment, assis sur le lit, afin de scruter la pièce dans laquelle il se trouvait. La pièce était sombre, mais quelques ombres noires pouvaient être visibles. À côté du lit, une forme ressemblant à un bureau était légèrement effrayante. Une espèce de placard avec des portes coulissantes se trouvait près de la porte. Il continua d'analyser la moindre forme maussade qu'il apercevait. C'était sa chambre, bien sûr. Il se sentit idiot de ne pas l'avoir deviné avant. Il remarqua soudain que la fenêtre était ouverte. Il ne l'avait pas fermée ? Étrange, c'était l'hiver et il faisait trop froid pour laisser une fenêtre ouverte, au risque d'attraper un méchant rhume. Il se déplaça jusqu'à la fenêtre et y passa la tête pour regarder l'horizon. Pourquoi l'avait-il ouverte ? Il soupira.
Quelle heure était-il ? Il se leva et se dirigea vers la porte afin de sortir de la chambre. Il traversa lentement le couloir plongé dans le noir, cherchant désespérément une horloge, une montre, un téléphone, enfin, peu importait : un objet indiquant l'heure, la date. Il ne savait même quel jour il était. Il fit le tour de la lugubre maison et trouva finalement une horloge accrochée au mur de la cuisine. 3:54. Aussi tard ? Tout le monde dormait, il ne pouvait pas les déranger au beau milieu de la nuit.
Il remonta doucement les escaliers, essayant de faire le moins de bruit possible. Les craquements du bois sous ses pieds résonnaient comme un grincement long et lent, presque strident. Il entra de nouveau dans sa chambre et referma la porte. Il faisait froid. Il fixa la sinistre pièce pendant un long moment, adossé à la porte noire, comme le reste du bâtiment.
Il avait l'impression que quelque chose n'allait pas, mais qu'était ce « quelque chose » ? Il poussa de nouveau un long soupir, en se demandant s'il ne devrait pas se reposer au lieu de rêvasser inutilement. Il se décolla de la porte et avança vers son matelas, avant de se laisser tomber mollement dessus en fermant les yeux. Il était curieusement fatigué, tout d'un coup.
Un bruit infernal le réveilla brutalement. Il balaya mécaniquement la partie de son bureau à proximité, espérant trouver l'origine de cet enfer. Il attrapa son téléphone et le ramena à lui pour éteindre cette foutue sonnerie. Il avait donc cours, ce matin ? Il regarda la date, c'était un lundi de janvier. Après quelques longues minutes, il prit son courage à deux mains et s'apprêta. Il devait prendre une douche, il ne savait pas pourquoi, mais c'était un besoin pratiquement vital.
Une fois entré dans la salle de bain, il se déshabilla et pénétra dans la cabine de douche. Il laissa couler l'eau chaude en sentant ses muscles meurtris se détendre. Des courbatures ? Il avait fait du sport, hier ? Il n'en avait pas souvenir. Souvenir ? Il essaya de se rappeler ce qu'il faisait le jour précédent, or il n'y arrivait pas. Il n'avait aucun souvenir de cette journée. Pourquoi ? C'était curieux comme sensation. Il sentait que quelque chose d'important était arrivé, ce jour-là. Alors pourquoi ne se rappelait-il pas, si c'était important ? L'eau bouillante continua à rouler joyeusement sur son corps pendant qu'il était plongé dans ses pensées. Un bruit le fit sortir de suite de l'eau. Une petite voix criant :
« Ichi-nii, tu vas être en retard ! »
En retard ? Ah oui, les cours ! Il attrapa rapidement une serviette et entreprit de se sécher rapidement. Il n'avait plus le temps. Il enfila vite fait son uniforme qui était accroché à un cintre, sur la porte. Yuzu l'avait rangé ? Il ne devait pas réfléchir, pas tout de suite, il fallait se dépêcher. Une fois habillé, il sortit de la salle de bain et dévala les escaliers. Il ne faisait plus attention à rien, loupant des marches et échappant à une chute malencontreuse. Il attrapa une tartine que sa sœur lui avait préparée, en la remerciant, et sortit de la maison en hâte, laissant sa famille étonnée de sa précipitation.
Il fouilla dans ses poches afin de trouver son portable, mais il n'y avait rien. Où était-il ? Non ! Il l'avait oublié chez lui. Il se frappa dans son esprit et fit demi-tour. C'était bien de se hâter, néanmoins, il valait mieux ne pas oublier ses affaires chez soi.
Il entra de nouveau et monta chercher son téléphone, ainsi que son sac de cours. Il recommença sa course vers le lycée, désormais il était réellement en retard. Il avait tout oublié, ne pensant qu'à une chose : courir. Cela lui faisait du bien. Il traversa la petite ville en courant, sentant le vent froid de janvier frotter contre ses joues et son nez, les rougissant quelque peu. Il se sentait libre. Cette sensation lui était familière, comme s'il courait souvent. Non, pas le sport. Non. Courir d'une autre façon, sentir l'adrénaline, comme si sa vie en dépendait.
Il retourna cependant bien vite dans la réalité, lorsqu'il arriva devant la grande bâtisse. C'était surprenant, il avait l'impression de ne pas avoir mis les pieds dans cet endroit depuis longtemps. C'était quand, la dernière fois ? Il déglutit, rien à faire, ses souvenirs étaient comme brouillés. Il savait qu'ils étaient là, mais n'arrivait pas à les faire sortir.
« Kurosaki-kun ? L'interpella une voix. »
Il sursauta en se retournant vers l'origine de la voix. Inoue ? Il resta droit comme un piquet, en la regardant avec insistance. Ressentant le besoin d'analyser son visage, de la même manière que lorsque nous découvrons un nouveau visage ou que nous l'avons pas vu depuis très longtemps. Ses longs cheveux roux, ses yeux bruns, sa peau pâle, toujours les mêmes barrettes dans les cheveux.
« A-ah, Inoue, ça fait un bail, répondit-il en souriant. »
La rousse en face de lui ouvrit de grands yeux. Un bail ? Elle semblait étonnée par ce qu'il venait te dire. Il se sentit gêné, ne comprenant pas la réaction de la jeune fille et attendant la suite afin de mieux comprendre son air surpris.
« Un bail ? Depuis vendredi ? Demanda-t-elle, toujours stupéfaite. »
Ils s'étaient vu vendredi ? Ichigo n'en avait, de nouveau, aucun souvenir. Il se sentit pris de panique, sa mémoire n'était que partielle, il manquait quelque chose. C'était sûr. Qu'avait-il oublié ? Quelque chose d'important, de vital, une partie de lui-même.
Il passa sa main derrière sa tête, l'air ébahi et ne sachant pas quoi répondre pour se justifier. Peut-être devait-il lui expliquer son problème ? Peut-être savait-elle ce dont il ne se souvenait pas ? Non, il ne devait pas l'inquiéter. Elle s'inquiétait certainement en voyant ses cernes noirs sous ses yeux, lui donnant un air épuisé. Sans oublier son teint plus pâle que d'habitude. Il n'avait pas l'air en forme.
« E-euh, je... commença-t-il. Tu as raison, je suis un peu fatigué, désolé, essaya-t-il de s'expliquer. »
Sa voix n'était pas aussi ferme qu'il l'aurait voulu, montrant à son amie qu'il y avait un problème derrière son sourire. Un problème qu'il ne connaissait même pas. Elle le regarda, incrédule, hésitant à faire la moindre remarque. Elle se prépara à répondre, mais se retint. Il se pouvait qu'il eût juste passé une mauvaise nuit.
La sonnerie annonçant le début des cours retentit, coupant la délicate conversation qu'avaient les deux amis. L'ancien shinigami soupira de soulagement, il ne voulait pas parler de ce sujet, de ses souvenirs envolés. Comment allait-il faire, désormais ?
Orihime lui proposa de monter en classe en souriant, il la suivit donc. Les questions se bousculaient dans sa tête, alors qu'il avançait lentement dans le long couloir de l'établissement scolaire. Qu'avait-il oublié ? Pourquoi l'avait-il oublié ? Que s'était-il passé ? Il avait besoin de réponses, de suite, immédiatement.
Pendant ce temps, la jeune fille fixait son camarade du coin de l'œil. Il agissait étrangement et cela l'inquiétait beaucoup. Sans oser prononcer un mot, elle ouvrit la porte coulissante de la salle de classe, attirant ainsi tous les regards sur eux. Ichigo ne le remarqua même pas et s'installa simplement à sa place, sans un mot.
« Ichigooo ! S'écria Keigo en lui sautant dessus. T'étais où, hein ?! »
Ne voyant aucune réaction de la part du rouquin, Keigo le prit par les épaules en le secouant. Où était-il ? Il se le demandait lui-même... Son ami abandonna en râlant et en se plaignant lamentablement auprès de ses camarades, qui ne surent quoi répondre. Personne ne comprenait l'attitude du jeune homme. Même pas lui-même.
Le cours débuta, Ichigo n'écoutait que d'une oreille. Il ne comprenait pas, il avait l'impression d'avoir loupé un bon nombre de cours. Tout venait à lui dire : il n'avait pas mis les pieds à l'école depuis très longtemps. Une idée lui traversa l'esprit, il prit alors son cahier et le feuilleta : quelle était sa dernière leçon ? Il se surprit à voir que certaines pages étaient encore d'un blanc immaculé, certaines n'avaient aucun rapport avec la précédente. Comme s'il sortait au beau milieu du cours. Il devait tirer cette histoire au clair.
La pause de midi débuta. Au début, ses amis voulurent sortir et manger sous un arbre. Toutefois, cette idée tomba vite à l'eau lorsqu'il commença à pleuvoir des cordes. Déçus, ils mirent en place les tables autour d'Ichigo, pendant que celui-ci se perdit dans ses propres pensées. Enfin installés, tous sortirent leurs bento ou bien leurs sandwich et commencèrent à manger tranquillement. Aucun n'avait changé. Keigo était toujours aussi bruyant, Ishida remontait toujours ses lunettes en parlant avec un certain air supérieur, Tchad n'était pas très bavard...
« Tu ne manges pas, Ichigo ? Demanda subitement Tchad.
- J-J'ai pas très faim, béguéya-t-il.
- Tu ne te sens pas bien, Kurosaki-kun ? Intervenint Orihime. »
Le jeune roux releva la tête vers la jeune fille qui s'était approchée du groupe d'amis. Son visage traduisait toute son inquiétude. Non, ce n'était pas ce qu'il désirait. Ses mains, posées sur sa poitrine, agrippaient le tissu de son uniforme, tremblantes. Il ne voulait pas l'inquiéter. Il ne voulait pas les inquiéter. Tous le regardaient, le fixaient. Il fut pris de panique et se releva brutalement, assez pour faire voler la chaise sur laquelle il était installé. Non !
« Je rentre. »
Il s'enfuyait, ce n'était qu'un lâche. Il remballa ses affaires, personne n'osa faire le moindre commentaire. Tous étaient perdus. Lorsque la porte de la salle de classe se referma violemment, un douloureux silence retomba.
Ichigo courut aussi vite que son corps le lui permit. Il était trop faible, vite déstabilisé. Il traversa la ville, sans se soucier des passants ou même de sa respiration saccadée. Une fois arrivé devant chez lui, il entra et abandonna ses chaussures à l'entrée, sans aucun ménagement. Il monta dans sa chambre, sans prendre la peine de retirer sa veste et son écharpe. Il ferma la porte avec force et s'écroula au sol, en tentant de reprendre sa respiration. Qu'avait-il fait... ?
Il resta ainsi quelques minutes, qui lui parurent telles des heures, sa respiration reprenant lentement un rythme normal. Il regrettait de s'être enfui, ses amis allaient s'inquiéter inutilement. Cependant, il fut pris d'un violent mal de tête, lui arrachant un gémissement. Il se trouvait pathétique. Pourquoi ne s'était-il pas conduit comme d'habitude ? Pourquoi n'était-il pas un lycéen normal ? Cela aussi, il l'avait oublié…
J'essayerai de faire des chapitres de 2000 mots, ça me semble une longueur plutôt correcte et pas trop longue à rédiger ! J'espère sincèrement que cela vous a plu et que vous avez passé un bon moment. La suite arriva je-ne-sais-quand, bientôt je le souhaite. Bonne soirée ou bien journée à tous ! ~
