Bouh !

Pour ceux qui me connaissent, sachez que cette fic qui commence ne m'empêchera pas de poursuivre mon autre fanfic. Manquerait plus que ça !

Pour les autres, bienvenue chez moi ! Je n'ai pas la prétention d'avoir un génie pareil à celui de Moriarty, mais je fais de mon mieux pour vous dépeindre sa folie dans un petit remake de l'histoire d'Harley Quinn et de Joker. J'espère qu'elle vous plaira ^^

Dans les deux cas, une bonne lecture à tous !


Prologue

Au milieu du brouhaha qui régnait dans la cantine du pénitentiaire, Jim Moriarty s'étira de tout son long, manquant de peu d'éborgner le pauvre gars qui passait derrière lui.

- Hé, nabot, fais attention à ce que tu fous ! cracha le type en question en l'attrapant par une épaule pour le retourner et lui en coller une.

Le poing du taulard s'arrêta à deux centimètre des sourcils épilés de Jim, qui ne s'était même pas arrêté de mâcher la bouillie infâme qu'on lui servait depuis maintenant quelques jours.

- Ch'est à quel chujet ? demanda Moriarty en étudiant son interlocuteur de son regard noir comme un puits sans fond.

L'autre récupéra son poing et relâcha Jim, qui remit son col en place avant de hausser un sourcil qui se voulait perplexe.

- Hrm, pardon, j'avais pas vu qu'c'était vous, s'excusa gauchement le prisonnier.

- Aaaaah, je me rappelle maintenant ! s'exclama Moriarty en faisant sursauter tout le monde. Timothy Bennet, 2002 ! Ou alors c'était en 2004 ? Le gars qui avait besoin d'aide pour faire disparaître son ex-femme.

Le type pâlit et s'esquiva rapidement. Moriarty haussa les épaules, considéra tous les prisonniers qui s'étaient arrêtés de manger pour le regarder, puis retourna à son plat. Peu à peu, le bruit reprit ses droits dans la pièce.


Mais que faisait le Criminel Consultant en prison, me direz-vous !

He bien, tout avait commencé deux semaines plus tôt. Sebastian Moran, le faire-valoir, laquais, sniper, cuisinier et danseur personnel de Jim avait décidé qu'il "en avait marre de le voir et de l'entendre jacasser" et qu'il "avait besoin de vacances". Moriarty avait donc gentiment rappelé à son homme de main que son contrat excluait toute forme de congé hors jours fériés, et Sebastian était parti en claquant la porte.

Jim en avait été très agacé, vu que son Vermeer préféré était tombé du mur sous la violence de l'impact.

Alors qu'il pensait en avoir fini avec cette histoire de vacances, Sebastian était revenu quelques heures plus tard et lui avait fourré une poignée de prospectus sous le nez. En louchant un peu (car lire un dépliant qui se trouve à quelques centimètres à peine de ses yeux n'est pas donné à tout le monde), Jim avait réussi à déchiffrer quelques mots tracés à l'encre noire sur un fond bleu azur destiné à séduire les plus naïfs.

- Tu veux que je te paie des vacances dans les îles ? Et puis quoi encore ?

- Bizarrement, ça ne m'est même pas venu à l'esprit, râla Moran. Non, je veux que tu te paies des vacances, patron, j'en ai ras le cul…

- Langage, Seb !

- …Ras la casquette de te voir assis sur ton divan à siroter du thé et te plaindre de tout !

- Et tu veux que j'aille… dans les Caraïbes ? demanda Jim en soulevant le coin d'un des folders d'un air vaguement dégoûté.

- Tu vas où tu veux, tant que ce n'est pas ici.

- Mais les tropiques, c'est d'un… banal ! C'est les gens ordinaires qui y vont !

- Raaaaah, mais va dans le village d'à côté si tu veux, je m'en cogne !

- Ah non non non, visiter des villages, c'est pour les gens normaux. Nah, nah, nah, j'ai une bien meilleure idée…


Et voilà comment Jim Moriarty, le criminel le plus puissant du pays, s'était retrouvé à la prison de Pentonville, en périphérie de Londres. Parce que non, un type comme lui ne pouvait décemment pas aller en vacances dans les Alpes pour manger de la fondue. Il trouvait ça trop lourd à digérer, de toute manière.

Sebastian l'avait aidé à organiser son "arrestation". Il l'avait fait passer pour un criminel transféré, mais aucun de ses codétenus n'était dupe. Tous connaissaient le nom de Moriarty, même si aucun ne se serait risqué à en parler à un gardien. Personne, à part les criminels de tout poil, ne pouvait entendre ce nom et savoir ce qu'il signifiait. Personne.

Dans un même ordre d'idée, son nom lui conférait un rang de VIP dans ce milieu très fermé (ahaha), et il était toujours surprenant pour les gardiens de voir un homme aussi petit et frêle que lui imposer le respect à des grands rugbymen de 200 kilos.

Bon, évidemment, il était aussi étroitement surveillé par le personnel. C'était un peu sa faute, vu qu'il avait volontairement répondu au test psychologique de manière à se faire diagnostiquer psychopathe. Que ne ferait-il pas pour emmerder son monde, franchement ?

Du coup, à chaque fois qu'il bougeait d'un poil, tous les membres du personnel présents sursautaient et portaient la main à leur flingue pour le dissuader d'égorger quelqu'un avec ses dents. S'il n'avait aucune intention de le faire, Jim adorait tout simplement leur laisser croire qu'il pouvait le faire. C'était la cause principale de sa bonne humeur, si l'on oubliait les ronds de jambe des autres détenus et le fait qu'on lui filait du shampoing gratuitement sous les douches. Ok, il le revendait à prix d'or aux autres, mais personne n'était censé le savoir. Business is business.

La cloche qui lui vrilla les tympans pour le sortir de ses pensées signala à tout ce beau monde qu'il était temps de sortir. Jim ramassa donc son plateau pour aller le rendre d'un pas traînant aux prisonniers qui faisaient tourner la cuisine et sortit de la salle en suivant la troupe d'hommes odorants des dessous de bras. Le Criminel Consultant envisagea l'organisation d'un trafic de déodorant, il lui suffirait pour cela de se plaindre de puer des aisselles pour qu'une dizaine de bombes désodorisantes fleurissent dans sa cellule.

Il mit cette idée de côté et voulut se diriger vers l'escalier pour regagner ses appartements, mais la main rude d'un de ces gars de la sécurité atterrit lourdement sur son beau costume orange flashy.

- Le doc veut te voir tout de suite, suis-moi et pas d'embrouille, ordonna l'homme en bleu.

Jim fit une grimace contrite à ses camarades et suivit docilement la troupe de mecs en uniformes informes. Voilà qui le changeait de ses costumes sur-mesure de chez Westwood.

Heureusement, seul l'un d'entre eux le suivit à l'intérieur du cabinet du doc. La pièce était de toute manière si petite qu'elle aurait sûrement implosé sous la pression de toute cette virilité.

Jim fut assis de force sur une chaise en plastique moulée du même orange que sa propre tenue, et il n'attendit pas longtemps avant de se pencher en avant pour poser ses coudes sur le bureau métallique.

- Je peux avoir un chewing-gum ? demanda-t-il avec un sourire angélique.

Le médecin de l'institution ne lui accorda même pas un regard. Il était chauve et barbu, ce qui constituait aux yeux de Moriarty un paradoxe des plus affriolants. Il se plaisait parfois à imaginer toute la pilosité de ce bon docteur déserter son crâne pour échapper à la pluie anglaise et se mettre à l'abri sous son menton. Le coin de sa bouche frémit alors qu'il se figurait la chose, et il se rencogna dans son siège pour étendre ses jambes.

- On vous a attribué un psychiatre pour s'occuper de vous, déclara le doc sans préambule.

Jim attendit qu'il développe, mais rien ne vint.

- Et puis-je savoir pour quelle raison, mon chou ?

- Vous tenez vraiment à ce qu'on reparle de votre test psychologique ? ironisa le barbu dégarni.

- Tout ça parce que je n'ai pas pu faire entrer le cylindre dans la découpe en forme d'étoile, vous abusez ! se plaignit le criminel avec exagération.

Son interlocuteur fronça les sourcils, puis décida de l'ignorer.

- Vous avez un premier rendez-vous aujourd'hui à 14 heures, ne vous faites pas remarquer et peut-être que ça réglera une partie du problème que vous représentez pour la société…

- Vous l'avez répété devant votre miroir ce matin, non ? demanda très sérieusement le jeune homme en se penchant de nouveau en avant, avide.

Une œillade torve lui répondit, aussi choisit-il de changer de sujet.

- Est-ce qu'il est sexy ?

- Quoi ? Qui ?

- Mon thérapeute. Il est jeune et sexy ? Je n'accepte personne au-dessus de quarante ans, je vous préviens.

Le doc soupira longuement et le renvoya d'un signe de la main. Le gardien attrapa Jim par le bras et le raccompagna de façon musclée jusqu'à sa cellule crasseuse. Le Consultant se redressa aussitôt de l'endroit où on l'avait assis et cria à travers les barreaux :

- Que celui qui a proposé de nettoyer ma piaule se dénonce, il fait dégueu ici !

Il y eut un silence, puis une voix hésitante lui répondit :

- Désolé patron !

Le sourcil gauche de Moriarty rejoignit son frère au milieu de son grand front et il ferma les yeux pour s'affaler sur son lit. Son voisin de cellule était mort la veille, et personne ne savait comment. Life must have it's mysteries..

Il somnola un peu en se disant que si le doc tenait vraiment à ce qu'il voie un psy (sûrement vieux et moche, au demeurant), il ferait en sorte qu'il ne manque pas son rendez-vous. De toute manière il savait déjà qu'il était fou, il n'y avait pas de quoi épiloguer après tout. Même feus ses parents avaient vite laissé tomber.


Une petite heure plus tard, le bruit irritant d'une matraque sur un barreau en métal le réveilla, et il se sentit prêt à massacrer quelqu'un, n'importe qui.

- Seb, je veux du thé, grommela-t-il en se grattant la tête, remarquant au passage les mèches qui lui pendaient devant les yeux. Ah, c'est vous. Je veux quand même du thé, remarquez.

Une paire de main le happa et le sortit de son chez-lui pour le traîner sur la passerelle vers le second étage, où se trouvaient les salles d'entretiens. Impassible en apparence, il se laissa faire, admirant le sifflement tout à fait énervant de ses chaussures glissant sur le sol métallique.

Enfin, ils s'arrêtèrent devant une porte, par laquelle on le fit entrer dans une pièce plus grande que prévu, meublée en tout et pour tout d'une table et de deux chaises. Une fenêtre ornée de barreaux offrait un peu de lumière crue, mais c'était bien suffisant pour remarquer la paire de menottes et le crochet fixé à la table, elle-même vissée au sol. Jim fut invité cavalièrement à s'asseoir sur la chaise de droite et la paire de menottes glissée dans le crochet alla rejoindre ses poignets, l'empêchant de s'éloigner de la table.

- Tiens, on a droit au chauffage quand on est officiellement dingue ? Si j'avais su…

- Ferme-la et ne t'avise pas de moufter, ou tu iras au trou pour trente jours, compris ? beugla le gardien suralimenté qui venait de l'attacher.

- Mon psy est en sucre ? Vous avez peur de quoi, que je le mange ?

On l'ignora, comme d'habitude, et les gardiens ressortirent de la pièce pour laisser de la place à un nouvel arrivant, sans doute le psy. Moriarty prépara mentalement toutes les répliques incisives auxquelles il pensait depuis une heure et attendit de voir son…

Un pied apparut dans l'encadrement de la porte et le cerveau du génie du crime bugua quand il entrevit un escarpin noir à talon - démodé depuis deux ans mais encore en très bon état.

Nooooooon… pas dans un monde de mecs comme celui-là quand même !

Jim fronça les sourcils devant le cliché qui allait sûrement apparaître - une jolie blonde élancée aux lèvres pulpeuses, un corps de rêve et le mystère total sur le pourquoi d'un métier pareil, mais le réel dépassa pour une fois ses espérances quand son psy se prit les pieds dans …dans quoi au juste ? pour faire un plat particulièrement réussi.

Moriarty hésita entre avoir mal pour elle et applaudir son entrée.

- Est-ce que ça va ? demanda-t-il poliment, histoire de faire bonne impression en attendant la suite.

La psy se releva vaille que vaille en redressant ses lunettes sur son nez, puis le regarda enfin. Et Jim apprécia la vue. Brune, petite, avec des lunettes de vue et une maladresse à toute épreuve. Sans oublier le trémoussement quasi-imperceptible qu'elle faisait pour ne pas se tordre les chevilles sur ses hauts talons, qu'elle n'avait de toute évidence pas l'habitude de porter.

Les chaussures alliées à sa jupe reprisée à trois reprises indiqua au Consultant que sa thérapeute ne roulait pas sur l'or, mais était assez reconnue dans son milieu pour qu'on ignore ses excentricités pour l'envoyer s'occuper d'un vrai psychopathe. Elle devait donc être intelligente ou particulièrement douée dans ce qu'elle faisait. Ou alors c'était tout le contraire et on l'avait envoyée ici pour se débarrasser d'elle, mais Jim aurait tout le temps de déterminer ce qu'il en était.

- Je suis le docteur Monroe, votre psychiatre. Enchantée, se présenta la jeune femme d'une voix aussi flageolante que ses genoux.

Jim esquissa un sourire.

Il n'allait pas s'ennuyer.


À suivre…

He oui, je fais du recyclage d'OC, c'est pas bien hein ? Mais bon, si vous êtes un(e) des fans de ma petite Liz, vous pourrez continuer de la regarder se faire ridiculiser pour votre plus grand plaisir. Façon c'est la faute de PandorWho, c'est elle qui voulait que j'écrive ça !

Enfin, si ça vous hérisse le poil, passez votre chemin, mais si ce n'est pas le cas, prenez le train !

Et reviewez, j'aime bien les reviews :3