Chapitre 1 : Une simple journée
Le réveille sonne, il affiche l'heure dans un vert fluorescent. Il est 6h00 au compteur, Adam se réveille après que la sonnerie se répète trois fois. En se relevant, il laisse échapper un long bâillement. Les matins sont redevenus calmes, les attaques sont terminées. Retour aux jours banals, comme avant. L'accident de la station à Panchaea n'est plus qu'un mauvais souvenir du passé, la population a pris du temps pour l'oublier. Adam Jensen en fait partie, c'est lui qui a dû choisir le destin du monde. Qu'a-t-il choisi ? Très bonne question, il ne veut plus écouter les beaux discours de Sarif ainsi que ceux de Taggart, il a choisi de montrer la vérité à tout le monde, le vrai visage des augmentations. La vérité d'Hugh Darow. Adam ne veut plus continuer mensonge sur mensonge, il ne veut plus mentir. Le monde a le droit de savoir les conséquences cachées, ainsi il pense avoir fait le bon choix. Le choix dont il ne regrettera pas.
En défaisant ce qu'il reste de sa couverture grise, l'homme augmenté s'assoit sur la bordure de son lit. La tête plongée dans ses mains, il se relaxe le visage pour pouvoir se réveiller complètement.
« Bonjour Monsieur Jensen, avez-vous passé une bonne nuit ? Voulez-vous que j'ouvre les stores ? »
« - Avec grand plaisir. Allume la télé aussi », rajoute-il d'une voix caverneux.
Il se lève d'un bond de son lit chaud et confortable pour se diriger dans la salle de bain. Au premier regard, il se met face à son miroir pour se voir. Un corps d'athlète et des formes généreuses pour les muscles, tout ce qu'une femme aimerait mais le plus frappant sont ces augmentations, noires d'un fer brute. Même en voyant ces modifications sur ses bras et sur ses jambes Adam ne va pas détruire son nouveau miroir. Il a appris à accepter cette différence grâce à ses amis. Le miroir cassé n'est plus d'actualité, un tout neuf est à sa disposition.
En silence, Adam enlève son sous-vêtement de nuit pour rentrer dans la douche.
Pendant qu'il se rince sous l'eau, les stores se lèvent doucement pour laisser accroître la lumière. Les rayons lumineux se font un chemin dans le salon, la télévision s'allume au même moment. La dernière chaîne apparaît, Picus Tv, la chaîne des informations de la capitale.
" Mesdames et Messieurs, bonjour. Ici Eliza Cassan, journaliste de Picus Tv pour vous servir. Tout de suite, les informations de cette matinée : La perquisition de 3 kg de drogues à l'aéroport par les douanes, une grande quantité dont les douaniers sont fières d'avoir interceptés. Henrietta del Porte vient d'arrêter sa grève de faim après avoir trouvée un arrangement avec le gouvernement sur l'enlèvement de son fils. Nous avons pu la joindre par téléphone pour en savoir un peu plus. Les augmentations : un choix judicieux ? Interview de David Sarif, le PDG de l'entreprise biotechnologique Sarif Industries. Il nous expliquera dans quelques minutes les valeurs de son entreprise, et l'avenir de la société depuis la vérité qui a éclaté aux yeux de tous. Et enfin pour terminer, un reportage sur nos agriculteurs qui mettent tant d'effort pour nous offrir leurs meilleurs fruits et légumes que nous avons dans nos assiettes ."
Adam passe sa tête sous l'eau chaude, ses cheveux bruns foncés s'écrasent sur son visage au fur et à mesure que le liquide arrive. La buée se forme sur le carrelage et le miroir de la salle de bain, l'eau est brûlante mais l'homme augmenté ne sent pas la température monter en grade. Ayant assez de toute la buée dans la pièce, il prend conscience de l'eau chaude et passe rapidement sur la température la plus froide pour diminuer la chaleur. Il attrape son savon à l'angle pour frotter son corps.
Après plusieurs jets d'eau, Adam ressort de la douche propre. En posant ses pieds sur le tapis de douche, il s'essuie avec sa serviette blanche accrochée à une barre.
En ouvrant son armoire, il en sort une tenue de travail, il ne prend pas tant de temps car elles se ressemblent toutes. Bientôt en hiver, le froid commence à prendre de l'ampleur. Les habits chauds reprennent du service, Adam s'habille d'un pull noir et d'un pantalon de la même couleur.
Avant de sortir de sa chambre, il prend avec lui sa veste noir. La couleur noire, Adam a toujours aimé être sobre et non dans le superficielle. Il n'a jamais été dans cette mode d'habits géométriques comme on peut le voir de nos jours.
Il jette un coup d'œil à la télévision lorsqu'il passe pour rejoindre la cuisine. Eliza Cassan, une femme bien mystérieuse pense-t-il, elle a été une aide précieuse lors de ces événements. Maintenant qu'il connaît sa véritable identité, Adam commence à se familiariser avec cette être différent des autres mais qui reste une femme fatale dans son genre. Une femme belle dont personne se doute réellement de qui elle est exactement, la population sait juste qu'elle est une journaliste renommée. C'est tout ce qu'ils doivent savoir, les gens n'ont pas besoin d'entrer dans des explications à la limite de l'incompréhension.
Adam reste perplexe sur deux paquets de céréales : Froot Loops, des céréales colorées au goût sucré ou Honey Smacks, des céréales soufflées et sucrées. Le bol est déjà sur la table attendant l'arrivé du petit déjeuné avec le lait qui attend son tour prêt à être renversé et mélangé. Adam raffole des céréales classées pour enfant chez certains, mais il ne démarre jamais sa journée sans un bol de céréales. Normalement, il y a de nombreuses boites de différentes marques dans son placard, mais l'augmenté n'a malheureusement ou heureusement (selon le choix), pas eu le temps de faire les courses. Si il y en aurait eu d'autres, le choix d'Adam aurait duré un quart d'heure de plus.
De nombreuses réflexions s'entrechoquent dans son cerveau, malgré ce choix très difficile pour lui et après avoir défié le et le contre, Adam a choisi de commencer la journée avec un bol de Froot Loops.
Sans dire un mot, il renverse le paquet de céréales dans son bol, les céréales entrent en collision avec le bol et font des bruits de cliquetis.
Au même moment, la sonnerie de son appartement retentit deux fois.
« Monsieur Jensen, votre amie Faridah Malik sonne à la porte. »
Il pose son bol sur la table basse en face de la télé puis retourne les talons pour se diriger vers la porte. Malik est arrivée trop tôt, la pendule du salon affiche 6h43, elle devait arriver dans les environs de 7h. Il est rare de voir Malik arriver très en avance ce qui préoccupe légèrement Adam.
Adam ouvre la porte en appuyant fermement sa main sur la poignet, malgré que la porte peut s'ouvrir d'une simple empreinte de doigt il finit par le faire lui-même. Pas besoin de technologie qui facilite la vie, il n'a jamais été très envieux.
La porte métallique s'ouvrant de l'intérieur, Malik apparaît toute souriante face à lui. Comme d'habitude, elle porte la combinaison des pilotes de Sarif Industries : rayures oranges sur un fond blanc.
« - Salut Adam ! Je peux rentrer ? » Demande-t-elle.
Adam se met de profil sur le côté pour la laisser passer. Malik lui sourit de nouveau en entrant en hâte dans le modeste appartement.
« - Fais comme chez toi. »
L'homme se presse en direction du canapé alors que son invité fait un tour dans les alentours. Malik a pris l'habitude de faire comme chez elle depuis des lustres. Rien ne la dérange, elle peut même lui reprocher le manque de nettoyage dans cette appartement mais, dire cela à un homme, c'est comme parler à un mur.
Adam veut lui poser une question mais se retient finalement, il empoche son bol pour croquer dans ses délicieuses céréales devant les informations de ce matin. Il demandera plus tard pourquoi a-t-elle eu cette envie si soudaine de venir chez lui, Malik qui se lève tôt pour une très bonne raison...on ne voit pas ça tout les jours. Adam pouvait tout simplement lui refuser l'entrée dans son nid mais ce ne serait pas poli de sa part mais il n'aime pas du tout cette situation à présent. Il ne sait pas quelle idée Malik a derrière la tête.
Un visage familier se montre dans l'écran plasma. L'homme en question tient un micro dans ses mains et règle son oreillette. La personne interviewée en direct n'est autre que le patron de la boite, une banderole vers le bas de l'écran affiche : David Sarif, PDG de Sarif Industries.
En voyant la même chose qu'Adam, Malik s'assit à côté de lui pour écouter l'interview qui va débuter, elle attrape la télécommande pour monter le volume.
« - Adam...tu sais que je t'aime beaucoup ? » Dit-elle d'une voix presque sensuelle.
Adam la regarde d'un sourcil levé, ces yeux bruns ressemblent à ceux d'un petit chien battu qui n'a pas mangé. Il lâche un soupir concerné en comprenant le but de cette comédie. Il a assez mangé de céréales de toute façon...
« - Sers-toi...le bol est trop rempli pour moi.
- Merci ! »
Ne perdant pas une miette, Adam la regarde se régaler. Il peut très bien se servir un autre bol mais il ne reste plus beaucoup de temps pour qu'il mange sans se presser. Même en lui offrant sa nourriture favorite, Malik n'a rien dit concernant sa visite. Il devra attendre encore un moment pour avoir la réponse de sa part. Et puis, il a toute la journée.
À la télévision, les présentations ont déjà été faites et les questions défilent une par une. Tout ce qui est lié à son patron ou de l'entreprise où il travaille, Adam semble être curieux, il voulait toujours en apprendre plus.
« Depuis l'accident à Panchaea, la société Lucif a publié votre économie en chute mais qui s'est stabilisée début juin, nous savons tous que votre chiffre d'affaire est dans une croissance sans précédent. Comment interprétez-vous ces résultats ? »
« C'est exacte, les chiffres ont baissé lorsque notre chef de sécurité a décidé par votre biais de divulguer la vérité aux yeux du monde. Ce n'est en aucun cas, un désastre. Depuis quelques semaines, nous arrivons à entretenir une courbe qui progresse dans la bonne voie. J'aimerais même dire merci à nos chercheurs scientifiques qui nous ont permis de trouver un moyen de limiter l'injection de neuropozyne dans le corps de personne augmenté. »
« À ce propos, avez-vous un commentaire à rajouter sur le choix qu'à fait Monsieur Jensen, votre chef de sécurité, n'avez-vous pas pensé une seule fois du mal ou alors un quelconque reproche envers lui ? »
« En aucun cas j'ai pensé du mal de mon employé et ami Adam Jensen. Il a fait son choix et j'accepte de tout cœur sans faire des reproches en quoi que ce soit. Si j'avais eu ces propos malsaines, il ne saurait plus dans mes services à ce jour. Je n'ai jamais été contre la vérité, et je n'ai rien à redire sur ce sujet là, tout a été dévoilé. »
Adam Jensen reprend la télécommande pour éteindre la télévision. Il lance ensuite dans un élan l'objet sur table. Presque à bout de nerf, il se dirige vers l'entrée de l'appartement pour entrer son code secret et ainsi ouvrir son coffre-fort derrière la télévision. Malik le regarde faire en suivant chacun de ces mouvements. Ces yeux clignes plusieurs fois pour essayer de le comprendre.
« - Bah...Quoi ? Bafouille-t-elle en mangeant. L'interview n'est pas encore terminée !
- Moi aussi, j'accepte de tout cœur sans faire des reproches en quoi que ce soit, répète-t-il d'un ton ironique en revenant. David ment comme il respire ! »
La télévision se lève machinalement pour laisser entrevoir un carré contenant des armes, munitions, de la neuropozyne et des affaires personnelles. Adam sort des munitions et une arme à feu qu'il range au niveau de sa hanche bien rangée dans l'étui. Il sait très bien que David a autre chose à dire derrière ces mots, il joue le parfait ami et patron devant les caméras mais au fond, il regrette amèrement le choix d'Adam.
« - Dit pas ça... ! Il a sûrement une raison, je sais que tu le connais mieux que moi mais...
- Ce n'est pas de cette raison dont je veux parler ! Coupe-t-il en prenant son manteau noir posé sur un fauteuil. Est-ce que tu sais qu'il m'a demandé de mentir à Panchaea pour garder son bénéfice ?! »
Malik reste abasourdie cherchant les bons mots pour lui parler calmement. En revanche, elle part vers la cuisine pour poser le bol dans le levier, le propriétaire des lieux la rejoint au seuil de la porte d'entrée pressé de partir. En remarquant que Malik ne lui adresse plus un seul regard, il se sent fautif d'avoir monté la voix.
« - Malik, tu sais, je ne voulais pas...
- Je sais Adam, je te comprends, termine-t-elle. Tu as subis plus de chose que moi j'ai subis, je peux comprendre que tu réagisses comme ça. Je veux juste que tu te dises que c'est du passé, qu'il faut aller de l'avant...tu vois ce que je veux dire ? »
Adam lui ouvre la porte, Malik passe en première. Ces lunettes installées prés de ces yeux s'enclenchent, sa vision devient plus foncée.
« - Tu peux toujours compter sur moi, Malik. Il me faut encore du temps. »
Malik affiche un nouveau visage plus radieux accompagné d'un petit sourire signe d'un réel encouragement.
Ils marchent vers le couloir gauche pour prendre l'escalier. Lorsque la porte se referme automatiquement derrière eux, on entend une voix de robot dire : « Alarme activée »
Au milieu de l'escalier, Malik bloque le chemin d'Adam. Adam s'arrête et la regarde sans rien dire un moment. Les mains de Malik se regroupent pour afficher le doute comme la timidité.
« - Je pense que tu te demandes pourquoi je suis venue plus tôt aujourd'hui ? Eh bien...je voulais un peu te prendre par surprise au cas où tu essayerais de cacher quelque chose. Et quand j'ai regardé un peu partout, je n'ai pas trouvé ce que je cherchais donc...je vais te poser cette question qui m'est très importante donc n'évite pas le sujet ! Je voulais savoir si tu es encore dans une grosse dépression ? »
Adam ne rajoute rien, il continue de monter les marche. Malik le regarde prendre de la distance, elle décide de ne pas continuer la route si son ami ne lui répond pas ici et maintenant mais celui-ci n'est pas d'humeur à répondre à ce genre de question, il trouvait cela absurde. Cependant Malik n'a pas bougé d'un pouce. Cette fois, il est obligé de trouver une réponse dont elle pourrait accepter sans demander d'avantage pour des explications.
« - Je vais bien Faridah, tu n'as pas à t'en faire. C'est à cause des mégots de cigarettes et des bouteilles de whisky vides, n'est-ce pas ? (Elle l'affirme de la tête) J'ai juste des mauvaises habitudes quand...je suis de mauvaise humeur.
- De mauvaise humeur ? Répète-t-elle dans un ton narcissique. Je pense plus à...désolé d'en reparler mais tu veux noyer ta rupture avec Megan, la disparition de ton chien et j'en passe encore des problèmes...ce n'est vraiment pas le bon moyen et tu le sais. Je m'inquiète pour toi Adam, sérieusement. Je ne veux que ton bien, alors tu devrais sortir entre amis, discuter autour d'un verre...sans alcool. Je suis tout le temps disponible si c'est pour toi, et je suis sûre que Francis serait d'accord. »
Adam évite de s'étouffer en entendant le nom de son collègue de travail. Il ne s'attendait pas à cet révélation, malgré qu'ils se chipotent il n'est pas pour autant sûre que Pritchard serait du même avis qu'elle. Ils ne se détestent pas effectivement mais Adam ne se voit pas l'inviter pour boire un verre pour parler de ses problèmes, et rien que d'y penser le fait sourire.
Malik attend toujours la réponse d'Adam, finalement il redescend de quelques marches pour se rapprocher d'elle. Il se rapproche si soudainement qu'elle est toute de suite mal à l'aise.
Sur le coup, il lui bise la joue avant de reprendre sa marche, il ouvre la porte en attendant qu'elle réagisse. Malik devient rose puis vire dans un rouge tomate, ses joues sont brûlantes d'embarras. Elle bégaye des mots en marchant d'un pas plus rapide vers la sortie pour rejoindre son avion. Adam hésite à la remercier pour son aide mais il ne pense pas que Malik est disposée à comprendre un seul mot de ce qu'il dira. Ce n'était qu'une simple bise, Adam ne semble pas comprendre pourquoi son amie s'est mise dans une tel situation. Après tout, il est un homme.
« - Bonjour monsieur Jensen, monsieur Sarif souhaiterait vous parler dés que vous en aurez l'occasion dans son bureau.
- Entendu, et vous êtes ? »
La jeune femme aux pommettes tachées par la rousseur s'incline pour se présenter. Ses cheveux roux bouclés glissent sur ses épaules, elle porte une chemise blanche entrouverte de deux boutons et d'une petit jupe noire qui met en valeur ses longues jambes de mannequin.
« - Je m'appelle Christie, je suis la nouvelle secrétaire à l'entrée du l'établissement. Je m'occuperais de la paperasse administratif à l'accueil le temps que Cindy revienne de son congé de maternité.
- Je vois, finit-il. Ravie de faire ta connaissance Christie, vous pouvez m'appeler Adam.
- Avec plaisir, (elle se tourne vers Malik) Mademoiselle Malik, votre test commence dans dix minutes, pouvez-vous me suivre je vous pris ?
- Ah, oui le test de perception ! Je vais devoir filer, Adam on se recontacte ! »
Malik s'empresse de le saluer de la main, elle suit la secrétaire jusqu'à un autre couloir. Adam se retrouve à nouveau seul. La cafétéria se trouve à sa gauche, les deux écrans de télévisions sont allumés sur la chaîne des informations, certains employés prennent leurs cafés tandis que d'autres ne font que discuter pendant le temps de pause.
Adam jonche le couloir pour ressortir au centre de l'étage, il balaye du regard le hall principal jusqu'à l'accueil. Des personnes qui passent à côté de lui le saluent de la main, lui adressent un sourire ou lui disent bonjour. Avant, il n'était qu'un simple chef de sécurité mais depuis cet événement, les travailleurs qui n'ont jamais eu de problèmes connaissent parfaitement son visage et son nom. Il sait créer une popularité et tout le monde le respecte.
Dans le hall de l'entrée, il n'y a pratiquement personne. Seul la présence des employés donne un air de chaleureux dans l'immeuble, il fait si froid dehors que chaque personne porte de gros pulls. Le froid réunit les gens comme on dit.
Adam se rappelle des policiers qui gardaient l'entrée pendant les émeutes sanglantes en regardant les portes. Cette scène fait partie du passé comme toutes les autres.
Après avoir vaguement regardé dans le vide, il reprend son chemin en empruntant l'ascenseur. Les agents de sécurités postés aux alentours inclinent la tête en signe de salut lorsqu'il rentre dans l'ascenseur. Adam se dit qu'il va passer d'abord dans son cabinet pour déposer ses affaires et jeter un coup d'œil dans les rapports faits et ensuite, il ira voir son patron. Rien ne presse de toute façon.
Arrivé devant son cabinet, Adam compose son code secret. La porte s'ouvre dans un déclic quand le mot de passe est rentré, il s'introduit à l'intérieur en formant la porte derrière lui. L'homme augmenté soupire de soulagement en voyant que la pièce n'a pas changé depuis l'autre fois. Plus personne posé à côté de sa porte pour lui demander une requête, il est tranquille. Enfin.
Il pose son gros manteau chaud sur le canapé, il se souvient qu'une fois son chien est venu. Il l'avait ramené une journée au travail, Kubrick était en quelque sorte son meilleur ami. Il représentait aussi sa relation avec Megan Reed, dommage qu'il soit parti si tragiquement. Adam n'a pas pu être présent pour le garder, et Diane, une collègue, n'a pas eu d'autre moyen que de l'euthanasier car elle n'avait pas la possibilité de s'en occuper. Il repose en paix, dans un monde meilleur.
Adam n'est pas le genre d'homme qui crie sur les toits sa réputation, il n'est pas comme David. Ses amis peuvent être comptés sur les doigts de la main, Adam est un mystère en personne.
Après avoir lu des rapports sur son bureau, il se connecte sur son ordinateur pour voir sa boite de réception. Il y trouve 9 nouveaux messages, 5 répertoriés dans les courriers indésirables et 10 dans les nouveaux messages. Et encore de la lecture à faire...
Les messages dans le courriers indésirables sont parfois des publicités ainsi que des messages de contact en dehors du travail, ça ne doit pas être important. Il les lira plus tard.
La moitié des messages dans la boite de réception sont des rapports des agents de sécurité, les autres sont de nouvelles requêtes :
Help ! Mes dossiers ont été volé !
Il y a un intrus prés des labos, j'en suis certain...
Au sujet d'une meilleure sécurité au niveau de la salle 311.
À l'instant, il a pensé être libre des nouvelles enquêtes mais il avait tort. Un autre message en dehors de ceci attire son regard : « Renouvellement des mots de passe pour ce mois-ci ! » de la part de Francis Pritchard. Ce rat d'informatique est toujours au rendez-vous quand il s'agit des mots de passe et de la sécurité des biens du personnel.
Il termine de lire sagement les appels à l'aide avant de mettre en veille l'ordinateur. Ce ne sont que des problèmes mineurs, il aura largement le temps de terminer dans la semaine à venir. Adam regarde son horloge, l'heure tourne et il est grand temps de rejoindre David Sarif. Le patron n'est pas un homme connu pour sa patience.
Comme la température atteint 20°C, Adam se dirige vers l'ascenseur sans sa veste. Les bras croisés, il attend l'arrivé de la cage. Le petit écran indique le troisième étage, une flèche pointée vers le bas annonce que l'ascenseur arrive dans quelques instants.
Au même moment, la porte d'une salle à proximité s'ouvre. Francis Pritchard fait son apparition en sortant de la salle. Les cheveux ramenés dans une queue de cheval et dont Adam appelle cela une queue de rat (mais il ne lui dira jamais). Même quand les temps commencent à refroidir, il porte une veste cuivrée orange et noire et dessous, un pull blanc. Alors que tout le monde a changé son style vestimentaire, Francis est le seul à avoir choisi de garder la même identité du bon vieux geek de la société.
Dans ses bras, l'homme tapote dans un clavier tactile. L'écran invisible laisse entrevoir des diagrammes en rapport avec le chiffre d'affaire de l'entreprise. Adam fait semblant de regarder ailleurs alors que son collège s'arrête à côté de lui attendant aussi l'ascenseur.
« - Pritchard.
- Jensen. »
La meilleure salutation qu'il n'a jamais fait avec aucune autre personne. Ils ont une façon de se dire bonjour, sans un regard. C'est tellement...neutre.
Le silence retombe mais le bruit de l'ascenseur réveille l'ambiance silencieuse. Adam rentre en premier à l'intérieur. Lorsqu'il se retourne pour appuyer sur le bouton de l'étage, il est surpris de voir que Francis ne rentre pas. L'homme continue de regarder sa boite mails. Adam se presse de lui dire un mot quand celui-ci prend la parole avant :
« - Je viens attendre le prochain.
- Vous avez peur de moi Pritchard ? » Soupçonne Adam sur une pointe de sarcasme en changeant radicalement la phrase qu'il allait dire.
Pritchard soupire d'ennuis, il range son appareil sous sa main pour rentrer à l'intérieur. Adam relâche le bouton pour retenir l'ascenseur, il appuie sur le bouton 3 pour monter. Les portes se referment lentement.
« - Je voulais vous éviter mon apparence éclatante mais je vois que vous ne pouvez pas vous empêcher de me voir Adam, continue-t-il sur le même ton.
- Bien sûr, bien sûr... Alors comme ça, vous allez aussi voir Sarif ? »
La porte s'ouvre sur une mélodie pour montrer qu'ils sont arrivés à l'étage. Pritchard sort le premier, suivit de Jensen derrière.
« - Il m'a contacté pour parler d'une affaire. »
Étrange. Adam ne s'attendait pas que Pritchard soit aussi convoqué pour "une affaire ".
« - Plus on est fou, plus on rit..., murmure Adam.
- Oh! Bonjour Mr. Jensen et Mr. Pritchard, Mr. Sarif vous attend dans son bureau. Rentrez en silence, il est dans une conférence audio à l'écran. »
Adam et Pritchard se regardent en même temps, leurs visages sont crispés d'incompréhension. Eux deux ?! Ils ont sûrement mal entendu ce que vient de dire la secrétaire personnelle de Sarif.
« - Oui, vous deux, répète-t-elle. Ne prenez pas un air inquiet, vous n'avez rien fait de mal. »
Encore très étrange. Pritchard s'empresse de demander des comptes à son patron. Il toque en premier puis ouvre la porte sans la tenir à Adam qui se la prend en plein visage, enfin presque. L'incompréhension surpasse les gestes de Pritchard, il se retient de questionner Sarif à la dernière seconde.
En montrant sa main, Sarif fait taire tout les bruits dans son bureau.
Le dos tourné, le patron a mis de côté son gilet de barman pour un gilet en laine avec les même formes géométriques. Il a les cheveux rasés et sa voix enveloppe toute la salle, Adam rejoint Pritchard prés du bureau en restant debout.
Sur l'écran, on voit un émetteur de voix qui baisse ou augmente selon la tonalité ainsi qu'une image grise avec en dessous en nom : Mr. Delalove Jean.
« - Oui bien sûr, nous avons reçu votre cadeau, dit-il en s'adressant à l'écran. Si vous voulez bien m'excuser nous en parlerons à notre prochain rendez-vous. Je vous recontacterai plus tard pour confirmer nos arrangement. »
Sarif coupe net la conversation en appuyant sur une touche de clavier. Il se retourne et son visage fait face aux deux autres, il n'a pas changé depuis la dernière fois. Il est resté le même, il n'a aucune trace de vieillesse, peut-être à cause des améliorations qu'il s'est fait poser il n'y a pas longtemps. Sarif montre la chaise à Jensen mais celui-ci refuse de s'asseoir. Rester debout a toujours été une ses habitudes. Pritchard quant à lui préfère rester assis pour garder son calme.
« - Merci d'être venu aussi vite que vous pouvez. Je vais d'abord m'adresser à vous, Jensen. Allons droit au but, n'avez-vous jamais eu par hasard dans votre messagerie des messages qui vous invite à une interview de la part de Pico Tv ? »
Adam reste encore dans le silence pour réfléchir à cette question, il n'a pas trouvé des messages chez lui que ce soit, dans son ordinateur ou dans sa boite mail en général. Sûrement les messages indésirables qu'il n'a pas encore eu le temps d'ouvrir.
« - Je n'ai pas eu la possibilité de lire mes messages indésirables mais si j'avais su qu'elles étaient de Pico Tv...mais dîtes-moi où est le problème ?
- Alors elle disait vrai, elle vous a envoyé de nombreux messages depuis des jours déjà et vous n'avez pas encore eu le temps de lui répondre. Ah, Jensen ! Eliza veut vous interviewer sur votre version des événements et de ce que vous êtes devenu depuis.
- Vous savez très bien que je n'aime pas parler aux médias.
- Oui, je sais Jensen. Mais vous m'aviez dit que vous la connaissez sous une autre forme de relation, vous l'avez aidé dans des moments difficiles. Je suis persuadé qu'il n'y aura aucun soucis avec elle. Votre version des faits peut donner une image meilleure de Sarif Industries. »
Adam s'assit finalement sur la chaise comme demandé, il est médusé par ce qu'il vient d'attendre. Il ne doit pas s'énerver comme ce matin, rester calme devant son patron. Mais, ne simple phrase peut montrer toute les intentions cachées :
« - Je pense que vous voulez juste augmenter la réputation de la société...
- Oui mais...non ! Voyons Adam, voyez les choses d'un autre œil. Vous êtes comme un héros pour cette population, utilisez-la d'une bonne conscience. Les gens ont peur mais ils veulent nous faire confiance, ne pas avoir d'augmentation dans toute sa vie n'est plus une chose facile. Redonnez-leurs la confiance et l'avenir que vous voyez, je ne vous interdit pas de dire que de bonnes choses. Vous avez le droit de donner votre opinion ainsi que d'en dire plus sur les erreurs mais...je vous incite à manier les mots pour montrer que l'entreprise veut aussi l'amélioration de l'idéalisme. C'est ça que nous voulons : rendre la vie de chaque Homme meilleure ! »
Les discours de David Sarif ont toujours été convainquant et personne ne dira le contraire. Il a dans ses mots, quelque chose qui vous enveloppe complètement dans un délire de tentation. David Sarif est un homme dangereux, il n'était pas un homme de tout les jours que vous pouvez abattre. Il a d'autres files dans ses cordes. Ces ennemis vous diront que ceci est un de ses points forts.
Adam reste un moment à contempler le vide sur la table. Redonner la confiance perdue ? La population a peur des augmentations, des personnes ont été obligé de s'en faire poser tandis que les restants se demandent si leurs propres augmentations deviendront les armes qui les tueront. Les Hommes veulent croire en une chose, ils veulent avoir confiance en quelqu'un et David Sarif a les moyens. Un beau parleur mais est-il différent des autres hommes dans ce jeu par rapport aux autres hommes politiques ? Une question qui restera encore dans le trouble, et Adam n'est pas sûre de trouver la réponse par lui-même. Ce n'est qu'une simple interview après tout, Adam ne voit pas en quoi il pourrait dire non à son patron. Il est endetté par ses augmentations même si Sarif lui a dit le contraire, peut-être aura t-il le cœur léger en discutant avec cette journaliste. Laisser la chance à Sarif de remonter, oh oui cet homme le veut. Alors, la réponse d'Adam est-elle déjà connu ? A-il vraiment le choix ?
« - Si j'accepte, commence t-il doucement. À quoi devrais-je m'attendre ? »
Sarif tape d'un coup dans ses mains, il veut crier de joie mais il le cache sur le moment pour ne pas exagérer et faire revenir Adam sur sa parole. Il sait très bien que Adam allait dire oui, d'une manière ou d'une autre. L'attente a été trop longue pour lui.
« - Nous y voilà ! Eliza vous posera des questions dont elle a gardé silence là-dessus, sûrement une dizaine. Tout se passera dans le restaurant "L'étoile bleue" ce soir, l'heure a été fixé à 19h précisément. »
Adam se sent comme un agneau qu'on vient d'envoyer à l'abattoir, on lui a tout prévu sans lui en parler avant. Ce soir ? C'était tôt, même trop tôt pour qu'il prenne en compte ce qu'il vient d'accepter. Le temps que l'information lui remonte au cerveau, il agite la tête pour dire qu'il est d'accord avec cela. Eliza n'a pas de corps à proprement parlé, Sarif ne l'a jamais rencontré alors si il a prévu qu'ils se rencontrent dans un restaurant...Adam se demande bien comment cette femme allait venir.
Pritchard regarde la scène sans y rajouter un commentaire, il se pose plusieurs questions dans sa tête. Aurait-il dit oui aussi ? Pourquoi on ne lui demandait pas son avis ? Comment Adam est devenu populaire du jour au lendemain ?
« - Avant cela, continue t-il. Pritchard vous emmènera devant un tailleur haute couture. Vous n'êtes pas disposé à avoir une tenue de soirée sur vous. Prenez n'importe laquelle du moment qu'elle vous ira à ravie, c'est la maison qui s'occupera des frais. Ça vaut aussi pour vous Pritchard, achetez-vous de nouveaux vêtements et montrez plus votre personnalité.
- Quoi ?! Je...Non ! Jamais de la vie ! » s'écrit-il.
Adam ne peut s'empêcher d'avoir un sourire au coin, le patron a enfin compris que Pritchard n'a aucun style vestimentaire. La scène est à en rire avec le simple fait de regarder le visage de Pritchard proche du vertige. Au moins, Adam n'est pas seul à avoir un besoin de changement malgré qu'il aurait aimé partir habiller ainsi.
Pour entendre raison, Pritchard met son emploi sur le feu et hésite à utiliser les poings mais quand la discussion tourne à la violence, Adam ajoute des mots pour calmer la tension.
Au même moment, le bruit mélodieux de l'ascenseur coupe le dialogue entre Pritchard et Sarif. Une jeune femme apparaît, sa silhouette représente parfaitement le féminisme. Elle porte une robe blanche aux motifs de fleurs, les motifs recouvrent le bas de la robe. Tout cela est remonté d'un col noir qui met en avant le roux de ses cheveux dans un chignon démêlée. Adam a le cœur qui bat lorsqu'il voit avec ces yeux de lynx de loin les boucles d'oreilles qu'il lui avait offert lors de son anniversaire. Une paire en forme de gouttelette d'eau.
C'était le temps où ils étaient complices entre eux. Un gâteau aux fraises en tête à tête suffisait pour les rendre heureux. Ce temps est résolu, les boucles d'oreilles ne doivent plus rien lui dire à présent pense Adam.
Au premier abord, elle remarque Jensen et ensuite les deux autres. Gênée par le regard que lui porte son ancien amant, elle détourne rapidement le regard pour regarder ailleurs. Elle serre les dossiers entre ses bras.
« - Excusez moi du dérangement, je repasserai plus tard...
- Megan venez, je pensais à vous au contraire. Votre présence ne nous gène absolument pas, ne vous excusez pas. »
Megan avance timidement vers eux, elle n'est pas du genre à se sentir petite mais c'est la présence d'Adam qui la tracasse. Depuis les événements et surtout depuis les révélations qu'elle lui a faite, elle a toujours essayé de le prendre à part pour lui en parler sérieusement. Celui-ci évite d'être seul avec elle dans la pièce. En mettant un terme à leur relation, Adam n'a rien rajouté d'autre depuis lors. Megan a tant de choses à lui expliquer.
« - Bonjour Adam.
-Bonjour Megan. »
Leurs salutations ne sont pas si catastrophiques mais quand Adam parle à Pritchard il ressent le sarcasme dans ses mots mais pour Megan, elle ne laisse rien apparaître.
Elle dépose les dossiers sur la table avant de faire un pas en arrière avec les mains fermes entre-elles. Elle a déjà salué son patron ainsi que son autre collègue, Adam était le dernier à se cacher.
Sarif attrape sa balle de base-ball et commence à jongler avec sa main augmentée.
« - Megan, reprend Sarif. Vous allez les accompagner pour ce shopping, il leur faut un point de vue féminin. »
C'est au tour de Megan de ressentir de l'embarras et de la surprise. Elle ressent même un peu de joie, son cœur commence à s'emballer. La chance pense t-elle, Pritchard se fera petit le temps qu'elle discutera avec Jensen. Elle en avait envie, et elle ne peut plus retenir ce qu'elle a sur le cœur.
« - David, Megan n'a pas le temps pour-...
- Non ! Crie t-elle coupant définitivement la phrase d'Adam. Je suis d'accord, cette sortie me fera du plus grand bien. Allons-y maintenant, je n'ai rien à faire ! »
Elle emboîte le pas en sortant d'une marche rapide du bureau, direction l'aérogare. Megan a vu qu'Adam a voulu s'interpeller c'est pour cela qu'elle est partie en vitesse comme ça, il n'aura pas de chance pour protester sa présence.
Le groupe est parti dans un avion piloté par un employé de l'équipe. Malik n'a pas pu les emmener à cause de son test qui dure plusieurs heures déjà. Elle se serait bien amusée de l'ambiance tendue qu'il y aurait eu entre eux, de temps en temps elle rajouterait peut-être des blagues pour détendre l'atmosphère.
À trois, ils ont passés du temps dans plusieurs boutiques pour trouver des vêtements qui pourraient leurs convenir. Pritchard n'a pas lâché l'idée d'être obligé d'acheter de nouveaux vêtements, il se sent très bien avec ses beaux habits, il a donc fait la tête tout au long.
Il est vers 17 heures de l'après-midi, et les nombreuses petites boutiques commencent à fermer chacune à leur tour. Ils arrivent maintenant dans la rue "Histoire Des Beaux Arts", une rue marquée par le style français pendant les années 60. Des pavés et de belles maisons fleuries remplacent les maisons et les routes marquées par la technologie que les habitants utilisent constamment. À sa droite, une ancienne petite boutique se dresse. Captant son attention, Megan décide alors de se diriger vers celle-ci en prenant les deux hommes au passage pour les emmener à l'intérieur.
En rentrant, elle fut surprise par la décoration semblable au style de la rue où elle était il y a environ 2 minutes. Des mannequins en bois de différentes couleurs portent des costumes chics. Il y a même des chaussures allongées sur de multiples tailles mais aussi des dizaines de cravates classées dans un même ordre précis de couleurs. Un tailleur pour les hommes amoureux du vieux temps, c'est l'endroit idéal pour trouver le diamant dans ces perles.
Une petite cloche jaune sonne au moment où elle franchit la porte signalant la présence de nouveaux clients au tailleur. Marqué par l'âge le tailleur se lève, et va accueillir ses nouveaux clients. Du style similaire à sa boutique, il porte de belles bretelles en cuire reliées à son pantalon brun et accompagnés d'une chemise en rayures noires. Ses chaussures, de la même couleurs sont semblables à celles proposées sur l'étagère. Traversant son petit commerce, il se rapproche alors de Megan encore debout à admirer la magnifique boutique tandis que les hommes se jettent sur les fauteuils sombres et moelleux pour prendre une pause.
« - Bonjour Madame vous souhaitez un costume en particulier pour ces messieurs ?
- Bonjour. Oui, un costume plutôt sobre qui peut le rendre élégant, c'est pour une interview mais je voudrais mettre en avant l'homme élégant qu'il est.
- Lequel de ces hommes dois-je prendre la mesure ?
- Celui-ci, à votre droite.
- Bien, je vous pris de me suivre monsieur. Montez sur l'estrade s'il-vous-plaît. »
Élégant, Adam se sent un peu gêné par ce compliment. Il monte sur l'estrade sans dire un mot, Megan prend la place d'Adam pour reprendre son souffle, elle le regarde enlever son manteau pour que le vieil homme fasse des mesures. Elle remarque le regard de Pritchard tourner autour des chaussures.
« - Francis, essayez-en une paire si une vous attire.
- Je ne fais que regarder, rien ne me plaît.
- J'ai vu comment vous les regardiez, achetez au moins une chose. Faites vous plaisir, ce n'est pas tout les jours qu'on a le droit d'acheter avec la carte de crédit de David.
- Alors Pritchard, ton côté avare refait surface ? Se moque Adam.
- Adam, je t'en pris...(elle soupire) Monsieur, est-ce que vous avez une cabine d'essayage ?
- Oui Madame, au fond à droite. »
Megan s'enfuit au fond de la boutique avec dans les mains un sac d'achat "Greygrow", une boutique où Megan a pu se faire plaisir en suivant ses instincts féminins.
Après avoir choisi un costume qui l'attire et pris les mesures, Adam suit le vieil homme dans son atelier pour les retouche. Ils ont pris du temps sur ce choix et le propriétaire s'est inspiré de ses autres costumes dans la boutique pour rajouter des touches plus à son goût.
Pritchard a finalement laissé part de son envie d'essayer une paire de chaussure et des cravates, peut-être va-t-il en acheter aussi...
« - Il n'y a pas beaucoup d'homme augmenté qui rentre dans mon magasin vous savez, c'est fascinant de voir le métal sur un corps humain. Je n'en ai vu que très peu augmenté dans ce même métal rare et présent sur la moitié du corps, dit le vieil homme en cousant les dernières imperfections un peu émerveillé.
- Je n'ai jamais demandé cela, un accident qui a pu me coûter la vie mais c'est ce que j'ai en ce moment qui me garde encore à cette même vie.
- Ne soyez pas dure avec vous-même, il y a des gens qui aimeraient être à votre position pour profiter encore de la vie. Voilà essayez votre costume !
- C'est ce que je me dis à chaque fois... »,murmure Adam à lui-même en prenant le costume.
Lorsque Adam termine de s'habiller avec son costume composé d'une chemise blanche, veste noir aux reflets gris et d'un pantalon noir, Megan vient le voir habillée d'une tunique blanche tel des plumes qui tombent sur son corps. Elle a dans ses mains une cravate noire et un nœud de papillon de la même couleur. Quant elle voit Adam, elle reste elle aussi muette, ses joues se mettent à chauffer.
Le vieil homme sourit face à cette situation, on dirait des tourtereaux qui ne trouvent plus les mots.
« - J-Je...C-c-comment me trouves-tu Adam ? Euh ! Je veux dire...cravate ou papillon ?
- Tu es ravissante Megan, comme le premier jour où je t'ai rencontré. Je veux bien la cravate. »
Adam range automatiquement ses lunettes pour mieux voir la femme dont il a aimé, son cœur se met à battre comme jamais. Il a encore des sentiments pour elle mais il ne s'est plus trop quoi penser, il est perdu et surtout, il ne veut pas vivre dans le mensonge.
Megan s'avance vers lui pour lui mettre la cravate, elle est encore plus distraite en voyant les yeux d'Adam la fixer. Elle sent la chaleur monter en elle pendant qu'elle le lui ajuste, elle comprend parfaitement ses sentiments envers lui.
- Je t'aime, Adam, dit-elle en lui faisant une bise sur la joue après avoir mis parfaitement la cravate. Pardonne-moi. Tu sais que je t'ai toujours aimé, ne pouvons-nous pas redevenir un couple comme avant ?
Le vieil homme les a laissé en tête à tête, il va vers l'avant du magasin pour revoir l'autre homme.
Megan lui caresse la joue, elle voulait l'embrasser de tout son cœur mais elle se retient de peur d'empirer cette situation. Adam sent la fine main de Megan glisser sur sa joue, elle est si douce et réconfortante.
« - Tu as toujours été le même pour moi. Alors, pourquoi ? Lui demande t-elle.
- Je t'ai pardonné depuis longtemps Megan, je sais que c'est difficile pour toi. Je n'aurais pas dû te laisser de côté. Je me sens...minable pour ce que tu as enduré. Notre histoire fait partie du passé, je ne peux pas Megan, tu le sais très bien au fond de toi. Je suis désolé. »
Megan enlève sa main de son visage, ses yeux gardent toujours l'étincelle lorsqu'elle l'a vu pour la première fois l'homme de sa vie. Pourquoi avoir une relation si compliquée ?
« - Je t'attendrais Adam, le temps qu'il faudra. Je sais qu'un jour...peut-être. En tout cas, promets de ne plus m'éviter.
- Je te le promets. »
Merci d'avoir lu :) ! J'espère que le début vous a donné envie de savoir la suite ! Normalement je voulais le faire dans un seul et unique chapitre mais ça a prit beaucoup...beaucoup plus de place donc l'histoire va se composer sur deux chapitres (j'espère que ce n'est pas trop long pour vous !)
= Je remercie Leanord pour m'avoir aidé pour une description ! ^^
= Les personnages de Deus ex ne m'appartiennent pas !
Commentaire de l'auteur : Je suis satisfaite du résultat (:, c'est la première fois que j'écris une histoire à la troisième personne ( et aussi la première fois sur Deus ex !) En tout cas, je troue le point de vue plus intéressant et on a une vision globale de l'environnement. Je m'excuse d'avance si il reste des fautes (et non je n'arrive pas à toute les voir...) (Histoire composée sur 2 chapitres !)
