Prologue
Une lettre. Une simple lettre. Mais une lettre qui lui avait donné de l'espoir. Un espoir qu'il s'était refusé de ressentir depuis très longtemps.
Un jour, tu comprendras... Tu comprendras pourquoi le monde est cruel et tu passeras au-dessus de tout ça.
C'était une promesse, une promesse d'un futur meilleur. Quel qu'il soit, il ne pouvait qu'être meilleur que celui-ci.
Car le monde est rempli de cons. Même toi... tu le seras probablement. Il n'y a pas vraiment quelque chose que tu puisses changer pour l'éviter. C'est ce qu'on appelle grandir. Une vive brûlure enserrera ta poitrine quand tu comprendras... et tu seras toujours un con. Mais un con un peu mieux que les autres.
- Car le monde est rempli de con... chuchota pour lui même un petit garçon aux cheveux noir.
La vie est injuste. Et remplie de cons. Des cons plus intelligents que toi. Des gens qui te prennent pour un petit enfant que tu n'es plus depuis longtemps. Mais plongé dans cet univers hypocrite, tu ne le verras pas. Et quand tu finiras par ouvrir les yeux... il sera trop tard. Car ta fin aura commencé avant même tu ne remarques ces regards derrière ton dos.
Un hoquet de tristesse brisa le silence du placard. Il ne voulait pas.
On t'aimera pour ce que tu n'es pas, mais jamais pour toi, Harry. Juste Harry. Tu ne seras qu'un pion placé au bon vouloir des gentils hommes qui te souriront et diront ceci : « On le fait pour ton bien, Harry. » Alors tu soupireras mais ne protesteras pas. Pourquoi faire ? Ils te souriaient et c'était tout ce que tu avais toujours voulu. Qu'on te remarque. Qu'on fasse attention à toi. Alors qu'importe, qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Tu obéiras comme un gentil petit toutou, ce que tu as toujours été.
Le petit garçon ferma les yeux, serrant les poings. C'était douloureux. C'était vrai. Et il haïssait ça. Sa gorge était nouée, il tremblait. Il se sentait perdu devant cette dure vérité car il savait que c'était la vérité. C'était son futur après tout.
Tu les croiras toujours. Même au plus profonds de ton désespoir tu les croiras innocents. Car c'est ainsi qu'ils t'ont élevé. Ne jamais mordre la main de son maître. Quelle ironie. Tu le feras pourtant. Quand tu sentiras cette brûlure, la brûlure de la trahison. Il ne te verront plus comme un enfant et te jetteront. Mais ça sera trop tard. Trop tard pour changer. Trop tard pour espérer. Trop tard pour vivre tout simplement. Et une part de toi n'attendait que ça. Depuis le jours de ta naissance. Tu n'es pas vraiment là Harry, tu n'es pas vraiment vivant.
Le petit brun fronça les sourcils de confusion. Pas vivant ? Comment ? Il posa une main sur son cœur qu'il sentit battre plus rapidement que d'habitude.
Tu le découvriras bien assez vite. Après tout, tu es son Maître. Au moment où tu écriras ces lignes, tu ne comprendras pas tout encore. Tu seras perdu et prêt à en finir. Tu n'attends que ça. Alors c'est ce que tu vas faire... Mais avant, tu te laisseras une autre chance. Une chance pour comprendre, une chance pour changer, une chance pour vivre. Car tu es l'Élu de la Mort, Harry.