Chapitre I : L'incendie

La brume du matin commençait à se dissiper, révélant les toits et les façades des maisons délavées et mornes. De la fumée s'élevait encore d'un bâtiment calciné, seul vestige des horreurs de cette nuit. Une fine bruîme tombait sur cette ville silencieuse, assez fine pour s'infiltrer jusqu'au fin fond des os et vous glacer jusqu'au sang. Les rayons du soleil du matin ne parvenaient même pas à percer l'épaisse couche de nuages stagnant comme d'habitude au dessus de la région.

Les petites ruelles de pavés typiques faisaient le charme de cette ville, résistant tant bien que mal aux assauts de la modernité. Elles étaient cependant désertes pour le moment et recouvert de cendre là ou le bâtiment c'était consumé. Sur les marches encore miraculeusement intactes se tenait une petite fille, les genoux remonté en position fœtale nommée Kira. Elle ne ressemblait pas aux autres habitants de cette ville. Sa peau paraissait grisâtre sous la crasse et la cendre mais on pouvait deviner une peau très claire dans les sillons des larmes de son visage. Ses yeux étaient d'un bleu étonnant et ses cheveux long et raides, collé par la crasse mais dont la couleur était d'une blancheur argentée.

Elle ne devait avoir qu'à peine cinq années et son seul refuge venait à présent de basculer. Ce bâtiment en cendre derrière elle n'était autre que l'orphelinat ou elle vivait, le seul endroit ou elle avait vécu depuis sa plus tendre enfance, celon ses souvenirs. C'était aussi dans cet endroit que tout ses compagnons d'infortune avait péri, et l'incendie bien qu'intentionnel n'en était pas la cause.

Cette nuit là, Kira ne dormait pas dans sa chambre. Comme toutes les autres nuits, elle préférait monter sur le toit admirer les étoiles, assez rare à apercevoir en raison de l'épaisse couche nuageuse qui ne se dissipait que rarement. Elle avait caché sa longue vue à cet endroit, seul présent de son meilleur ami, Marc, maintenant adopté depuis trois mois. C'est avec lui que Kira avait l'habitude de se faufiler en catimini de sa chambre pour passer la plus grande partie de la nuit à la belle étoile, après l'heure du couvre feu strictement imposé par Mme Rondsale, l'éducatrice. Kira s'était à présent résignée à passer la nuit seule se moquant du vent glacé du début de l'automne et trop habituée à présent que pour retourner dormir dans son lit. Le départ de son seul ami Marc l'avait beaucoup affecté car les autres pensionnaires de l'orphelinat se moquaient d'elle, surtout sur l'étrangeté de son aspect. Ses cheveux argenté et sa peau de nacre étaient tout sauf ordinaire et si il y avait bien une chose qui n'était pas acceptée ici, c'était bien la différence.

Kira repensait à Marc, le seul qui n'en avait cure de son apparence, l'ayant protégé à bon nombre reprise des railleries de ses camarades. Soudain, un bruit de pas se fit entendre, sortant la fillette de ses réflexions. Elle se releva d'un bon du rebord du toit où elle s'était assise et scruta les ténèbres. La seule porte menant au toit s'ouvrit en grinçant, révélant une petite tête rousse.

- Anna, murmurais-je, soulagée.

La jeune fille était reconnaissable entre tous, de par son énorme tignasse d'un roux éclatant. Elle ne semblait pas surprise de me voir sur le toit, ses grands yeux verts me dévisageaient avec une moue désapprobatrice.

- C'est donc ici que tu te réfugiais avec Marc.

Je soupirai. Anna était l'une des plus ferventes admiratrices de mon meilleur ami. Il est vrai que celui-ci faisait craquer toutes les filles de l'orphelinat et celles aussi de l'école. A dix ans, il était déjà bien plus grand que la plupart des garçons de son âge et possédait un début de musculature très prometteur. Ses yeux bleus clair ressortaient sur son visage mat et ses cheveux noir de jais. La plupart des filles en étaient folles et lui cachèrent leurs désapprobations lorsqu'il me prit sous son aile. Moi, qui ne suis qu'une petite fillette insignifiante et à peine plus haute que trois pommes. La situation pris une tournure différente lorsque Marc fut adopté par une famille plutôt aisée, habitant à des kilomètres de cette petite ville. Je me demandais d'ailleurs comment ces personnes avaient eu l'idée de venir aussi loin pour l'adopter. Après le départ de Marc, j'étais devenue avec d'avantage de ferveur encore, le bouc émissaire de toutes les autres enfants. Et la personne à la tête de cette mascarade n'était qu'autre qu'Anna, bien évidement.

- Que veux-tu ? Lui demandais-je sans bienveillance.

- Je me suis toujours demandée ou pouvais donc bien être Marc lorsqu'il n'était pas dans sa chambre. Je n'ai jamais compris pourquoi il passait autant de temps avec une pouilleuse comme toi.

Elle me dévisagea de son air supérieur. Elle avait perdu ses deux parents dans un accident de voiture, néanmoins celle-ci avait pu hériter d'un jolie somme comme héritage à l'âge de neuf ans seulement. Elle en profitait bien évidement pour toujours s'habiller à la dernière mode, demandant toujours plus d'argent de poche à la directrice. Quant à moi, il est vrai que je ne bénéficiais d'aucune somme, ne sachant même pas qui était mes parents. J'étais vêtue de vieux vêtements usés, provenant des dons que l'orphelinat recevait de temps à autre. Ainsi le terme de pouilleuse utilisé par Anna ne me faisait plus aucun effet, j'y étais habituée depuis longtemps.

- Tu n'as absolument rien à faire ici, continua-t-elle. A moins que le toit ne soit un endroit ou tu te sentes chez toi. Je pense néanmoins que ce toît est encore trop luxueux pour toi et que tu trouverais plutôt ta place dans un égout !

Je me tus, je savais qu'elle attendait une réaction de ma part, afin de pouvoir rentrer dans son sport préféré, le jeu du chat et de la souris.

- Je comprends pourquoi tes parents t'on abandonné ici, personne de veut de toi !

Tais-toi ! Lui criais-je hors de moi.

Ca y est, ele avait touché le point faible. Je voyais déjà le rictus de satisfaction s'étaler sur son visage. Mais elle n'eut pas le temps de continuer car un cri se fit entendre en bas. Nos regards effrayés se croisèrent. Si mon cri avait réveillé Mme Londsale ou si celle-ci avait découvert nos lits vides, il ne ferait aucun doute que si elle nous trouvait sur le toit en pleine nuit, nous étions bonnes pour purger notre peine dans la cave la plus sombre et la plus lugubre du bâtiment. Nous nous ruâmes toutes les deux vers la sortie. Néanmoins, Anna me repoussa violement de l'autre côté afin d'être la première à se précipiter dans son lit. Je ne faisais évidement pas le poids contre elle en raison de ma faible constitution et je me retrouvai couchée de tout mon long sur le béton glacé tandis que j'entendais les pas précipités d'Anna descendant l'escalier à volée. Je me redressais doucement, ma tête avait heurté le sol et je sentais une petite entaille qui saignait. Qu'importe, elle allait guérir vite.

Je me relevais et couru dans l'escalier avant d'entendre le cri d'horreur d'Anna. Ca y est, elle s'était fait capturer par la terrible madame Londsale. Je descendis prudemment les escaliers afin de ne pas me faire remarquer. Mais un spectacle tout autre m'attendais dans le couloir ou se trouvait les chambres. Je vis Anna allongée par terre, les yeux encore ouvert, une énorme entaille sur son cou laissait échapper un flot de sang qui se répandait sur le plancher à une vitesse alarmante. Le choc m'empêcha de crier, ce fut peut-être ce qui me sauva. Au bout du couloir, de hautes flammes commençait à dévorer la porte de sortie, sans doute alimentée par de l'huile ou du pétrole. Chacune des portes des chambres était ouverte. Je m'avançai tremblante vers l'une d'elle, contournant le corps sans vie d'Anna. Le spectacle me fit venir les larmes aux yeux. C'était la chambre des jumeaux, Eric et Kevin. Ils n'avaient même pas eu le temps de se réveiller, ils avaient été abattus dans leur sommeil, des giclées de sang ayant tachées le mur. Je regagnai dans le couloir en sanglotant, il en était de même pour les autres chambres. Bien que le feu se répandait déjà sur la moitié du couloir, je couru dans le sens opposé, ou je savais qu'un vieil escalier de secours se tenait là. La porte était condamnée par un cadenas, pour éviter que les enfants ne viennent y jouer. C'est à présent que je me rendais compte de la stupidité d'un tel acte. Une poutrelle retenant le toit s'effondra dans le brasier derrière moi qui se développait à une vitesse ahurissante et la fumée commençait déjà à se faire dense, me piquant les yeux. Je me félicitai à présent d'avoir dérobé un jour la clé de l'escalier de secour à la directrice. Avec Marc, nous nous amusions à nous cacher là quand Mme Lonsdale courrait après nous. Etouffant un sanglot, je sortis la clé de ma poche ou je la mettais toujours et ouvris la lourde porte. Le vent frais me fouetta le visage et je me mis à descendre les vieux escaliers en fer jusqu'au sol, manquant de trébucher à chaque pas, ma vision brouillée par les larmes. Il était temps, j'eus à peine l'occasion de m'éloigner qu'un partie de bâtiment s'effondrait déjà.

C'est à ce moment que j'entendis les sirènes des pompiers hurler dans la rue. Plusieurs personnes sortirent de leur maison. Je m'éloignai en courant. A quoi cela servait –il puisque tous les enfants étaient morts? De plus, personne dans la ville ne m'appréciait vraiment tout comme les enfants. Comme j'étais leur bouc émissaire, allait-on m'accuser d'avoir mis le feu volontairement ? Je couru donc dans le seul endroit ou je me savais en sécurité : le parc situé à l'ouest de la ville. Il y avait un petit banc près d'une fontaine ou je m'assis et recommençai à pleurer plus fort maintenant, laissant libre cours à mon chagrin.

La luminosité se fit plus vive, remplaçant l'obscurité de la nuit et dissipant le brouillard. Je me levai, raide et courbaturée d'être restée dehors sur le banc dans la même position. J'avais fini par m'endormir et mes jambes engourdies protestaient contre ce soudain traitement. Je retournai alors jusqu'au tas de ruine et de cendre qui autrefois était ma maison.

L'aube se levait et je m'assis sur les marches miraculeusement intactes, ne regardant même plus la carcasse fumante derrière moi. Qu'allais-je devenir à présent ? C'est alors que j'entendis des pas assuré résonnant dans la ruelle déserte dans ma direction. Je levai lentement la tête pour croiser le regard d'un homme. Il devait avoir la trentaine, ses cheveux bruns désordonné étaient collé par la fine pluie tombant depuis peu. Une longue cape noire cachait tout son corps, le bout élimé et bruni par la saleté. C'était étrange que quelqu'un porte une cape à notre époque mais le plus étrange restait son visage. Il avait une ancienne balafre sur la joue gauche et sur son œil droit s'étalait une grande cicatrice qui formait un IV en chiffre romain. Mais ses yeux eux-mêmes étaient impressionnants. D'un brun presque noir, il me dévisagea peu amène et j'eus l'impression qu'il transperçait mon corps et me mettaient à nu. Après quelque seconde, je détournai le regard gênée et il poursuivit sa route. C'est alors que j'eus l'idée complètement folle de suivre cet inconnu.

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Voila j'espère que ca vous a plu, soyez gentil c'est ma première fic. Je sais que pour le moment, il n'y a aucun rapport avec Twilight mais ne vous inquiétez pas, ca va venir.