LE CORBEAU

1.

PREMICES DU CORBEAU


La forêt était majestueusement enrobée dans son manteau d'obscurité.

Cette soirée n'était pas de celle que les romantiques appréciaient ; des nuages, camouflés dans le ciel, avaient effacés les étoiles de la voute céleste. Seule la lune était pourvu d'une luminosité assez puissante pour traverser la couche grise des cumulus.

Elle peignait d'un blanc faible la tête des arbres, les berçants dans l'air glacé de la nuit. Les grillons apportaient un fond sonore apaisant, de concert avec les cigales. Tout était d'un calme plat. Même le vent dormait, fatigué d'avoir fait danser les feuilles toute la journée.

Soudain, un craquement long et déchirant brisa la quiétude de la forêt. Il s'ensuivit un enchevêtrement de bruits. Du bois que l'on maltraite, des troncs que l'on écorche, que l'on arrache, que l'on disloque ainsi que des remous de feuillages que l'on secoue brutalement.

Ainsi, un coin de la forêt s'agita en-dessous de la lune, astre indifférent drapé dans ses nuages gris.

Un seul homme était responsable de ce fracas végétal. Il se défoulait sur tous ce qui lui passait sous la main en jouant aux quilles avec les troncs, les arrachant comme s'il s'agissait de poteaux en bois. Les animaux nocturnes fuyaient de son périmètre, non pas à cause du bruit et du chaos qu'il provoquait mais parce que les bêtes ressentaient l'aura ténébreuse du plus terrible des prédateurs approcher.

Ce n'était pas un simple humain, mais un vampire aux cheveux noir corbeau. Il était le roi de la nuit, le prince des ténèbres, l'époux de l'obscurité et il était dans une colère plus noir encore que tous ses titres réunis.

Comment osait-il ? Comment osait-elle ? Comme ces êtres inférieurs se permettaient-ils de lui résister, à lui, lui ! Agrippant un tronc d'une seule main en faisait crisser le bois sous la pression qu'il lui infligeait, Damon arracha l'arbre en dévoilant de grosses racine qui pleuvaient du terreau.

Il envoya sa charge droit sur la lune et porta un coup de poing à son voisin si violent que le feuillu se déracina de lui-même pour tomber lourdement sur le sol humide de la forêt. Soufflant bruyamment, la hargne qui crispait son visage faisait trembler sa respiration.

Ce frère si détestable ne l'avait pourtant pas gêné ces dernier temps. Il était resté sagement dans son coin à lutter contre ses pulsions et s'affaiblir en se gavant de sang animal. Il était faible et se cachait sans but précis. Lui non plus n'avait pas eu de but précis depuis longtemps. Il errait avec une troupe de jeunes en se délectant de sang humain. Il s'amusait bien. Il jouait assez longtemps avec ses victimes pour qu'elles se pendent d'elle-même à son cou, qu'il n'est plus ainsi qu'à baisser la tête et planter ses crocs dans leur chaire. C'était vraiment jouissif. Et puis, ça l'avait rendu fort.

Oui, maintenant il était devenu puissant, bien plus puissant que Stefan, alors pourquoi le seul but qu'il n'ai jamais autant désiré atteindre venait de lui être ravit par ce… faible ?

Elena. Cette fille avivait un feu en lui encore plus ardent, plus brulant que les braises dont Katherine l'avait habitué. Un feu qui mêlé passion, désir, obstination… et amour.

Son caractère était tout ce qui était dès plus désirable, et il était ce qui avait manqué à Katherine. La force de soutenir le regard noir d'encre de sa personne était en soit l'incarnation de la personnalité bien trempé de cette jeune fille.

Il pensait trop souvent la voire s'abandonner à lui et ne cessait de vouloir détruire les barrière qu'elle dressait entre eux deux dans un jeux qui, il ne se le niait pas, l'excitait bien plus que lorsqu'il buvait des vies. Mais cette immonde chose qui partageait son sang venait à chaque fois colmater les fissures qu'il arrivait à percer dans les défenses de la jeune fille. Pire ! Il avait obtenu d'elle l'amour que Damon n'avait pas même eu le temps de conquérir !

La voire dévouée corps et âme à ce gentil agneau, elle, la puissante louve, c'était un tableau grotesque qu'il ne pouvait supporter.

Où avait-il déjà entendu que les femmes rêvaient de mauvais garçon habillés de noir qui ne juraient que par les ténèbres ?

Pff, quelle connerie !

Les femmes n'aimaient pas particulièrement les hommes détestable, ce qui faisait craquer la gente féminine était le fait de faire tomber amoureux un homme détestable.

Il y avait une légère nuance qui donnait tout son sens aux sentiments insondables des demoiselles.

Les filles aimaient se sentir protéger et elles n'aimaient pas partager. Faire craquer un homme taciturne qui ne s'intéresserait à personne d'autres qu'à elles était l'un de leur fantasme. Aussi appelé « pouvoir de l'amour » par les plus folles (il en avait connus). Après tant d'années pour arriver à cette conclusion sur les femmes et adopter ainsi un look exclusivement basé sur le noir, il avait put voir les dames se bousculer pour se pâmer devant lui sans rencontrer la moindre résistance.

Mais alors pourquoi cela ne fonctionnait-il pas sur celle que, lui, désirait plus que nulle autre ?

Son genre d'homme était donc Stefan ? Un vampire torturé sur son sort qui s'accrochait depuis un siècle et demi à l'ombre de son humanité ?

Il ne pourrait jamais ressembler à la loque qui lui servait de frère. Impossible. Mais il était logiquement aussi impossible qu'Elena tombe sous le charme d'un déchet comme Stefan. Alors, que faire ?

Damon s'aperçut tout d'un coups du silence qui régnait de nouveau aux alentours. Il leva la tête qu'il ne se souvenait pas avoir baissée pour regarder les souches mal coupées ainsi que les arbres abattus qui s'étalaient tout autour de lui.

Devait-il se transformé en Stefan pour conquérir Elena ? Se glisser dans un cheval de Troie pour passer les barrières de son cœur ? En était-il seulement capable ?

Tout à ses réflexion, Damon pris la forme d'un gros corbeau qui s'envola pour percer les cimes et battre des ailes au-dessus de la forêt. Il se dirigeait vers le centre de ses pensées sans savoir où, sinon, il aurait pu aller. Il était capable de se transformer en corbeau, alors pourquoi pas en Stefan ?