Chose promise, chose due.

Voici ma manière de fêter le 1er Chair anniversary, avec quelques jours de retard puisque la date était le 17 décembre.

Je voulais d'abord terminer de poster "La guerre des Bass". J'espère que vous me pardonnerez cette petite entorse au calendrier.

N'oubliez pas de me laisser vos avis et commentaires à propos de ce 1er paragraphe. Je vous en remercie du fond du coeur à l'avance.

Katido.

PS : Je n'en reviens toujours pas que cela fait 1 an que GG est terminé et que nous n'avons plus vu de scène C/B.


Tête à tête

Blair Waldorf Bass, entrouvrit les paupières pour constater qu'elle était seule dans son lit, au lieu d'être pelotonnée contre son mari, comme elle aurait dû l'être, dans la même position où elle s'était endormie la veille.

Un coup d'œil à son réveil lui apprit qu'il était à peine cinq heures quarante du matin.

Elle relâcha un grognement de mécontentement.

Elle détestait qu'il ne soit pas à ses côtés lorsqu'elle se réveillait.

Elle détestait ne pas sentir ses bras autour d'elle et la chaleur de son corps contre le sien.

Elle détestait ne pas respirer son odeur, les paupières encore closes.

Elle détestait ne pas sentir son souffle chaud sur sa peau, responsable des frissons qui la parcourraient au petit matin.

Elle détestait même ne pas entendre, à l'occasion, le léger ronflement qui témoignait de sa présence entre ses draps.

Et elle détestait, par-dessus tout, les cauchemars qui l'éloignaient d'elle.

Ils étaient apparus peu après leur mariage.

Au début, c'était juste des grommellements qui la tiraient de son sommeil.

Elle avait tendu l'oreille pour tenter de donner un sens à son baragouinage, en vain.

Ensuite, étaient apparus les mouvements désordonnés et saccadés.

Puis les réveils en sursauts, le cœur battant, tout en sueur.

Chuck ne cessait de répéter que ça irait mieux, que tout finirait par s'arranger et qu'elle ne devait pas s'inquiéter pour lui.

C'était aussi la raison qui le poussait à la laisser seule dans leur grand lit. Les cauchemars alternant à présent avec à des périodes d'insomnies.

Ainsi, il pensait lui épargner quelques tourments, quand il se débattait avec les siens.

Cependant, elle ne pouvait ignorer que ces épisodes ne s'étaient pas tant espacés que ça depuis qu'il avait repris sa thérapie.

Le Docteur Sherman, son psychiatre, parlait de syndrome de culpabilité, même si Chuck jurait qu'il avait pleinement conscience d'avoir opté pour le seul choix possible, ce soir là, sur le toit de l'immeuble.

Blair en était convaincue, également.

Qui sait ce que son psychopathe de père aurait pu lui faire s'il l'avait aidé à remonter ?

Il aurait bien été capable de l'attirer avec lui dans sa chute, à dessein.

Elle soupira et rejeta l'édredon douillet à la place où aurait dû être allongé son époux.

Il était probablement dans son bureau, penché sur le dernier compte-rendu qu'il devait présenté au conseil d'administration de BI dans l'après-midi.

Elle espérait que la réunion ne s'éterniserait pas, même si c'était la dernière de deux milles treize, traditionnellement, celle du pot de fin d'année. Car elle comptait bien célébrer avec un peu d'avance leur anniversaire de mariage, le lendemain.

Et pourquoi pas un petit avant goût avant leur départ pour le bureau ?

Elle enfila sa robe de chambre en soie lilas sur son déshabillé crème et descendit les grands escaliers de leur maison. Cadeau pour leur union, avait-il annoncé fièrement lorsqu'il lui avait fait visiter la sublime demeure qu'il avait acquise dans le centre de Manhattan, non loin de Central Park.

La bâtisse était, en effet, superbe et les yeux de la jeune femme avaient pétillé d'excitation et de bonheur quand il lui avait offert la clef de la porte d'entrée.

Elle atteint la dernière marche, la tête ailleurs, imaginant par anticipation les plaisirs qui s'empareraient de ses sens quand Chuck s'emparerait, lui, de son corps.

- Je veux lui offrir le mariage dont elle a toujours rêvé.

La voix chaude et râpeuse de l'homme de sa vie, la ramena sur terre et elle fonça les sourcils.

Avec qui pouvait-il bien converser à une heure aussi matinale ?

- Elle a déjà eu son mariage de princesse, contra Nate.

Évidemment ! Qui d'autre que le futur Maire de New-York, qui n'avait pas une minute à lui de la journée ?

Elle espéra que le jeune homme aux yeux bleus soit bien présent à leur repas d'anniversaire du lendemain. C'était très important pour son époux. Il avait besoin que tous ceux qu'il aimait soient là pour se réjouir de leur bonheur avec eux.

- Ça, je le sais parfaitement, grimaça Chuck avec un regard noir.

Le souvenir de Blair devant l'autel, aux côtés de Louis n'était certainement un événement qu'il pourrait jamais oublier.

- Et je ne pourrai jamais faire d'elle une véritable princesse. Je ne suis pas le Prince Grimaldi, ni Lord Beaton, ni même toi. Je n'ai jamais été son chevalier en armure et je ne le serai jamais...

- Sérieusement, mec ? Ne me dis pas que le grand Chuck Bass fait un complexe d'infériorité ?

Le PDG de BI se contenta de fixer le liquide ambré, qui dansait dans sa prison de verre, entre ses doigts.

Il savait que c'était irrationnel. Il venait de vivre une année de pure félicité avec la femme de sa vie.

Néanmoins, il ne pouvait empêcher ses angoisses et ses démons de planter leurs crocs acérés dans son cœur.

- Chuck ! reprit le jeune Archibald. Tu sais qu'elle t'aime et que tu es celui qu'elle a choisi. Arrête de te torturer avec ça.

Il connaissait la propension de son meilleur ami à l'auto-flagellation. Et l'anniversaire de son mariage coïncidait également avec le souvenir de la mort de son père, ce qui n'était pas pour arranger les choses.

- Je sais qu'elle m'aime, mais j'aurais souhaité que notre mariage ne se soit pas passé dans de telles circonstances. Je veux qu'elle puisse organiser ce jour et qu'il corresponde au moindre de ses désirs. Depuis le choix de sa robe et celles de ses demoiselles d'honneur, à la couleur des nappes et des serviettes, en passant par l'argenterie et les petits fours. Je sais combien c'est important pour elle de briller en société et d'être reconnue par ces harpies. C'est une femme d'affaire remarquable et j'en ai assez de voir la mesquinerie dans leurs regards et d'entendre leurs ricanements moqueurs.

- Depuis quand tu te préoccupes des quolibets et des commérages de ses vieilles pies ? s'étonna le futur candidat aux élections locales.

Nathaniel n'ignorait pas que l'étiquette qui vous était apposée pouvait être déterminante, surtout quand on briguait un mandat politique tel que celui de Maire de New-York.

Il savait mieux que quiconque les dégâts que cela pouvait occasionner et les sacrifices qu'il fallait se résoudre à faire pour l'image.

Il avait choisi sa voix depuis plusieurs mois, maintenant. Il l'avait fait consciemment et acceptait le prix à payer.

- Je sais qu'elle est consciente de ce qui se dit derrière son dos, même si elle est bien trop intelligente pour le laisser paraître.

Le jeune homme aux yeux clairs aurait voulu pouvoir le contredire, seulement, il n'avait aucun argument à opposer à cette vérité.

- Je veux mettre le monde à ses pieds. Notre monde. Celui de l'Upper East Side, expliqua le brun ténébreux, refusant malgré tout à se laisser aller à l'apitoiement sur lui-même. Je ne veux plus qu'il y ait la moindre équivoque sur les raisons qui m'ont poussé à l'épouser. Je veux que ces gorgones n'aient plus aucune possibilité de l'atteindre ou de la mépriser à cause de moi.

- Chuck ...

- Non, écoute. Je vais lui offrir la possibilité de planifier le plus beau jour de sa vie et rétablir ce qui aurait dû être depuis le début. Et toutes ces sorcières seront aux premières loges et s'étoufferont avec leur bave de crapaud, vertes de jalousie. Je vais lui proposer de renouveler nos vœux et lui offrir le mariage qu'elle mérite depuis toujours. Pas une cérémonie à la va vite, sur fond de sirènes hurlantes, avec un détour par le poste de police en prime.

- Tu as l'air décidé, soupira Nate.

Qu'aurait-il pu dire pour convaincre son ami que Blair était parfaitement heureuse de la tournure des événements ?

Chuck était plus têtu qu'une mule !

- J'ai pris ma décision, oui. J'ai déjà sa nouvelle bague de fiançailles et je compte sur toi, quand tu seras à la tête de cette ville, pour m'aider à ouvrir certaines portes si besoin est.

- Ce sera avec plaisir, tu le sais. Vous le méritez bien tous les deux.

- Pour l'instant, j'ai besoin que tu me rendes un autre service. Harold et Roman doivent arriver ce soir pour le repas de demain. Ils logeront au Palace. Je sais qu'ils ne sont pas des étrangers, ici, mais, ce serait bien si tu pouvais t'assurer que tout est en ordre. Et éventuellement, passer un peu de temps avec eux. Si je m'absente trop longtemps, Blair va se poser des questions et ça ruinera la surprise. De plus, j'ai une importante réunion du conseil et je ne peux pas me libérer à ma guise. Je ne sais pas quand elle se terminera, exactement.

Il avala le reste de son scotch d'une seule goulée.

- Des problèmes au sein de BI ? demanda le jeune Archibald.

Il avait entendu dire que l'entreprise ne s'était jamais aussi bien portée, par Howard qui avait embarquer dans le bateau avec l'héritier Bass, lorsqu'il avait reprit la main, i peine un an.

- Pas vraiment, non. Juste quelques mauvaises langues qui persistent à croire et à faire circuler le bruit que j'ai tué mon père à dessein pour pouvoir récupérer mon héritage.

Nate releva un sourcil, son ami avait dû batailler ferme pour s'assurer le soutient des membres du conseil après le décès, plus que controversé, de Bart. Il était passé par une sale période au niveau professionnel et avait été obligé de faire le nettoyage parmi les disciples de son père.

Peu importait qu'un tribunal l'ait jugé ou non, beaucoup avait leur opinion bien tranchée. En fait, c'était pratiquement pire qu'il n'ait pas été traduit en justice et que « sa femme » soit le seul témoin, ce qui lui conférait le droit d'invoquer le privilège des épouses, dont elle ne s'était pas privé. Cela ne faisait qu'apporter de l'eau au moulin de ses détracteurs.

- On en a déjà parlé, tu sais que tu as pris la seule décision possible, essaya de le réconforter son meilleur ami.

Après maintes tentatives, le jeune Bass avait fini par lui expliquer ce qui s'était passé sur le toit, cette nuit là.

- Je sais, soupira le brun. Je ne pouvais pas permettre qu'il s'en prenne à Blair ou à Lily. Ou même à toi. Plus que ce qu'il ne l'avait déjà fait, je veux dire. Ces menaces étaient limpides l'après-midi même. Il n'aurait pas raté l'occasion, si je lui avait sauvé la vie. Quant elle est arrivée sur le toit, j'ai su que je ne l'exposerais jamais au danger que représentait Bart.

- Sans compter qu'il aurait bien été capable de t'entraîner avec lui. Et tu connais parfaitement le motif pour lequel il t'a piégé la-haut. Il n'a pas hésité une seule seconde à commandité le crash de l'avion dans lequel tu étais censé être.

Chuck acquiesça sans mot dire.

Il avait bien conscience de ces faits, mais peu importait combien il se le répétait, ça n'empêchait pas les mauvais rêves et les insomnies.

- Tu as toujours des cauchemars ? questionna le jeune Archibald.

- Oui, mais ce n'est plus parce que je ne lui tend pas la main. Dans mes songes, il s'en prend à ceux que j'aime.

- Il ne peut plus rien contre personne, énonça son meilleur ami.

- Je le sais parfaitement, mais ça ne l'empêche pas de venir me hanter. Je me demande souvent comment tout ça se serait terminé si les choses s'étaient passées différemment. Si les dés n'avaient pas été pipés. Est-ce que j'aurais fini par atteindre mon but, réellement, en renversant Bart et en récupérant ma place au sein de BI ? Est-ce que Blair ...

Il laissa le reste de sa phrase en suspens.

- Je ne pourrai jamais savoir ce que je vaux vraiment.

Blair soupira depuis l'autre côté de la porte.

Chuck n'était toujours pas convaincu qu'il était ce qu'il y avait de mieux pour elle, malgré tout ce qu'ils avaient traversé. Ou plutôt, à cause de ça, justement.

Elle remonta silencieusement les escaliers, le cœur un peu trop lourd.


Alors ? Verdict ?