Je ne sais pas vraiment pourquoi je me mets soudainement à publier sur ce fandom... En fait, si, je sais : par frustration. C'est vrai, n'avez vous jamais été horriblement frustrés en finissant Princesse Monoké ? Oui, frustrés de ne pas voir Ashitaka et San se prendre par la main, s'aimer et faire des bébés ? Eh bien, moi, si. Et peut-être que je suis là seule et que je fais une erreur en publiant ça ! Mais tant pis, je prends le risque de partager ma frustration !


Ashitaka regardait la tâche lie-de-vin qui s'épanouissait au creux de sa main – vestige d'une époque qui n'était plus et qui peinait à se faire oublier. Ses pensées abstraites rejoignaient les formes aléatoires qui marquaient les plis de sa paume et la naissance de son bras.

Son regard se leva sur l'étendue imparfaite de la montagne. Le vent balayait sa nuque comme une caresse et se glissait jusque sous le pli rêche de sa cagoule. Au loin, il percevait le ruminement passif de Yakuru et les arbres qui pliaient sous la brise. Ashitaka portait sur la nature un regard heureux, trouvant enfin les profondeurs de la paix à laquelle il aspirait.

« Tu ne vas jamais arrêter de te cacher le visage ? »

La remarque le fit sourire, mais il ne se tourna pas. Derrière lui, il entendait le raclement de griffes contre la terre dure et la respiration des loups habitués à sa présence il y avait aussi le tintement des bijoux qui s'entrechoquaient alors qu'une jeune femme s'asseyait à ses côtés.

« Ton odeur te trahit toujours. »

Lentement, le villageois abaissa le tissu et découvrit ses lèvres. C'était un petit sourire heureux qui les habitait.

« San. » Dit-il simplement.

Elle ne répondit pas et contempla la vallée. Les fumeroles grises du village s'évaporaient dans les airs et dansaient doucement au grès des vents.

« Nous vivons en paix. » Attesta l'homme.

San hocha la tête. Une fois n'était pas coutume, elle n'avait rien à dire sur les humains.

Ashitaka risqua un regard vers elle la surprise l'envahit par les prunelles. Soudainement, il se rendit compte qu'il n'était pas venu depuis longtemps la chevelure de la princesse des loups avait étonnamment poussé depuis qu'ils s'étaient vus, son expression aussi semblait plus douce. Si jolie avait été l'adjectif qu'il lui avait donné un jour, il le trouvait maintenant bien faible pour décrire la créature à ses côtés.

« Tu es magnifique, San. »

La princesse-loup tourna immédiatement la tête dans un mouvement de recul, manquant de s'affaler de peu. L'homme continuait à la fixer et à imprimer dans sa mémoire la lueur de ses yeux noirs et les courbes de ce visage gracile pour ne jamais oublier ce que le temps représentait.

Alors San se mit brusquement à pleurer. Il ne posa pas de question cela fonction ainsi, chacun se taisait sur les larmes de l'autre ça avait toujours été, et serait toujours, le cas. Elle poussait des reniflements plaintifs et les perles luisaient sur ses joues rouges. Ashitaka se pencha sur elle et passa son pouce sur la joue douce de la fille louve.

De ses joues, ses mains passèrent à sa gorge, puis ses épaules, jusqu'à finir sur ses omoplates. Doucement, le prince se retrouva à l'étreindre, passant quelques doigts dans le châtain de ses cheveux, alors que sa paume se pressait dans son dos pour lui apporter un peu de ce réconfort dont elle semblait tant avoir besoin. Les mains de la jeune femme s'agrippèrent au vêtement du villageois, et les larmes doublèrent d'intensité.

« Je suis désolé. »

San se recroquevilla dans l'étreinte du brun. Submergée par des sentiments qu'elle ne maîtrisait plus, elle se laissait aller à la douceur de cette accolade, en se demandant s'il lui avait toujours autant manqué. Elle avait toujours vécu sans lui, et n'avait pas besoin de sa présence pour ce débrouiller.

Alors pourquoi ne pouvait-elle pas s'arrêter de pleurer ?

Ses yeux noirs se levèrent sur le visage d'Ashitaka et ses mains resserrèrent leurs étreintes. Il avait toujours cet air déterminé qu'elle lui connaissait – comme s'il s'apprêtait à contenir le monde entre ces doigts. Les larmes glissaient sur sa peau et les mains de l'homme était là pour les freiner.

Les yeux de San étaient pleins de sentiments et de contradictions. Ashitaka y plongeait ses prunelles, et, comme s'il tombait dans un puit sans fond, se noyait. Il voyait et ressentait tant de choses au fond de ses iris sombres de l'angoisse, des reproches, de la tendresse tant de sentiments en lambeaux qui s'entrechoquaient et se bousculaient sans merci. San était perdue, et ses yeux le retranscrivaient.

Les pupilles de la fille-louve étaient une fenêtre ouverte sur son monde. Ashitaka y avait vu tant de sentiments en quelques années il y avait lu son dédain, son désir de mort et sa haine vengeresse, mais aussi des émotions plus douce et calme qu'il aimait côtoyer. Là, face à lui, la détresse qu'il y lisait l'emportait avec elle dans une tornade cupide et il sentait, dans sa poitrine, son cœur battre plus fort. Son étreinte se resserra autour de ce regard sans haine, et il promit :

« Je reviendrai. »

Il reviendrait et il la rendrait heureuse. Ashitaka allait la sortir de cette noyade.


Je dois avouer que j'ai un peu peur de gâcher ma vision du film en écrivant, puis en publiant ce texte. Le style est bancal, l'histoire étrange... Mais ce n'est pas fini ! Si un jour j'ai la volonté et le temps de continuer cette écrit à la situation étrange, je le ferai... Peut-être après avoir regardé ENCORE une énième fois le film x) J'espère que ça vous a plu, laissez moi un commentaire pour me le dire ! :)