Monster High : Projet Eternity Chapter 1, a monster high fanfic

Spectra Vondergeist se réveilla soudainement dans l'infirmerie, dans un état confus et désorienté. Heureusement sa constitution de fantôme ayant rencontrer le monde des esprits dès la naissance, sans même rencontrer la Faucheuse impartiale, Spectra était immunisée contre toute forme d'épuisement. Ce qui, du coup, renvoyait inévitablement à une interlocution évidente et beaucoup moins facile à résoudre sans s'appeler Sherlock Holmes : pourquoi se trouvait-elle installée sur un lit d'infirmerie, d'une blancheur semblable aux voiles d'un revenant immaculé, alors qu'elle ne ressentait physiquement pas le sommeil ?

Et encore plus curieux ! Comment se pouvait-il qu'elle ait visiblement perdu conscience immédiatement, ai littéralement oublié ce qu'il s'était passé ? Sachant qu'un corps ectoplasmique comme un esprit ne pouvait en rien ressentir la moindre faiblesse corporelle, le moindre sommeil, à moins d'être dans un état critique suite à la rencontre d'un obstacle immatériel (ce qui était extrêmement rare dans le monde matériel des monstres), mais aussi d'un symbole, ou autre bibelot, de conjuration (ce qui ne pouvait décidément pas se retrouver à Monster High à cause des entités la fréquentant) !

Cela rendait la raison de sa présence ici encore plus floue, incompréhensible… Une fois, ses parents avaient attrapé un virus fantomatique après une promenade dans le monde des esprits, communément appelé "outre-monde" ou "au-delà" dans le vocabulaire terrestre, mais jamais on ne risquait de telles choses ici, dans la sécurité d'une dimension où l'on était aussi volatile que l'air, dans l'incapacité de se blesser ou d'être pourfendu !

Avec un sifflement perturbé, elle se mit à penser intérieurement, pour elle-seule, voire même timidement, comme si elle craignait que quelqu'un ne l'entende. D'ailleurs, elle même s'étonna de tant de précautions, alors qu'elle savait pertinemment qu'elle avait été laissée en solitaire dans une pièce sans aucune présence vivante (et s'était le cas de le dire !):
''- D'accord… Que s'est-il passé, au juste ? J'ai attrapé un syndrome d'Alzheimer prématurément ? Ou c'est encore ma conscience à moitié décédée qui me joue des tours ? Dans les deux cas, se serait réellement un comble… ''

Et elle avait toute sa raison, en venant à déduire des choses aussi absurdes ! Normalement, en tant que jeune fantôme, qui avait vu que le quart de lune par accouchement, et sans l'intervention d'un facteur regrettable comme l'assassinat où l'accident mortel, elle avait aucune raison de posséder des déficits de mémoire, surtout que cela ne concernait que les anciennes âmes dont la force psychique refusait catégoriquement de se souvenir d'un moment souvent humiliant, mais aussi, on retrouvait souvent des troubles de la mémoire chez les personnes âgées ayant rendues l'âme avant de succomber à ces terrifiants oublis involontaires. En résumé, impossible qu'elle ai oublier, du moins pour que ce soit aussi important, au point qu'elle se soit retrouvée à l'infirmerie. En opposition à cette énigme, on pouvait cependant ajouter que, à moins que son âme ai juger inconsciemment que quelque chose était beaucoup trop inutile ou bouleversant pour être conserver, et cela contrairement aux pauvres humains qui gardaient ces horreurs jusqu'à la mort, tous cela était incohérent avec son statut d'errante.

Il y avait anguille sous roche, et elle le devina une minute après avoir sondé son nouvel environnement : l'atmosphère de l'infirmerie en elle-même était… anormale, si on pouvait dire. D'accord, elle n'y était allée que dans des cas exceptionnels qui se limitaient aux presque inexistantes traversées qu'elle faisait ça-et-là entre deux activités de passe-muraille, en quête de nouvelles sources d'inspiration pour ses articles.

Immédiatement, elle se mit à flotter au dessus de son matelas et s'empressa de voleter légèrement, comme une plume aérienne, dans la pièce aux murs uniformisés de plâtres blancs, à se demander si c'était réellement l'infirmerie de Monster High… L'endroit paraissait trop commun pour lui appartenir, avec ses armoires basiques aux formes géométriques, ses tables remplies d'outils plus rentables pour les normaux que pour les créatures du paranormal, sa moyenne fenêtre entr'ouverte voilée d'un rideau flottant au vent, ses affiches de prévention médicale colorées, d'ennuyeuses affiches d'anatomie qui correspondaient plus à celles d'un corps humanoïde... Rien d'affreusement classe ou gothique, comme on en avait la coutume dans l'établissement scolaire de Spectra.

Soudain, elle s'arrêta momentanément de flotter, ses longs cheveux violets et foncés caressant le vide environnant, et se mit à avoir une dramatique illumination, aussi brillante que inquiétante : et si, en réalité, elle se trouvait dans une salle appartenant à une construction, non pas occupée par une compagnie monstrueuse qui se précipitait souvent pour faire la lecture de ses croustillantes informations, mais par d'inconnus humains qui sortaient de nulle part, risquant, dans le plus dangereux des cas, de la voir, d'expérimenter une vision de folie inhumaine, de pousser un hurlement stéréotypé alarmant, qui attirera tous ses comparses ! Les témoins de son arrivée mystérieuse ici pouvaient s'avérer être plus que délicats à persuader du contraire…. et d'apprendre ainsi, malgré eux, l'existence probable d'autres êtres !

Ho, par tous les Oracles ! Ce serait absolument terrible s'il advenait que ce soit, inopportunément, une réalité compromettante ! Et ce qui l'angoissait davantage, c'était cette émotion atroce qu'elle essayait en vain d'oublier avec une lourdeur tellement persévérante sur son organisme aussi flottant que le Hollandais Volant, un fardeau qui lui rappelait constamment sa condition effroyable, à chaque tentative de retrouver une sérénité apaisante de journaliste habituée ! Mais ses tentatives furent vaines, en dépit de ses mains se tordant frénétiquement de stress, avec son corps transparent se contractant comme une roche impénétrable ! Elle ne savait pas non plus si elle ne faisait aucun mouvement brusque, à cause de son emplacement dans un péril prochain, ou à cause de cette tension caractérielle de la paranoïa.

Cette fois, finit les analyses et les examens de détectives, elle partit ironiquement dans un état d'effroi qui stressait et fit des retournements violents à son ectoplasme. Alors que normalement, c'était elle l'apparition, dans toute cette histoire complètement tirée par les cheveux ! D'ailleurs, elle se demandait pourquoi elle se mettait à tirer les siens comme s'ils s'agissaient d'élastiques extensibles, sachant qu'elle les avaient fixés en pointe ce matin, avec du gel spécialement réservé aux êtres immatériels, importés des industries capillaires de l'au-delà ! Ce n'était pas le moment de mourir une deuxième fois, dans les mains de chasseurs de fantômes ou d'humains connaissant ses points faibles (et certains étaient plus érudits sur le sujet qu'on pourrait le croire) ! Elle ne voulait pas partir pour le néant de l'inexistence au sens propre ! Pas aujourd'hui, ni demain, et encore moins pendant toute son éternité de non-vivant ! Misère !

Voilà qu'elle perdait son sang-froid ! Tant de similitudes avec l'architecture ''normale'' que dégageait cette pièce ! Et si peu de certitudes au sujet de la durée de répit qui lui restait, avant d'en rencontrer un, d'individu potentiellement agressif pour le Monstre et la Goule ! Peut-être que si elle était dans ce lycée que les autres avaient pacifiquement convertis à la fraternité inter-raciale, elle ne paniquerait pas ! Mais normalement, ce dernier se trouvait dans la ville de Salem, à l'extérieure des limites formant la dimension des Monstres, et non pas dans une prairie verdoyante et illuminée par un soleil pétillant sur fond bleu azuré !

''- Mince ! Mince ! Mais que se passe-t-il !? Pourquoi je suis ici ? Où suis-je !? Où est Monster High !? Je suis dans une partie inexplorée des catacombes, ou quoi ?! C'est un rêve, ou un cauchemar !? '' bredouillait-elle en perdant tous ses moyens, sa langue évitant le plus possible de rencontrer ses dents claquetant comme celles d'un crâne parlant ! Tant de questionnements, tous sans réponses.

Mais alors qu'elle était occupée à ses appréhensions, quelque chose provoqua un bruit de froissement, résonnant et presque surprenant, si on prenait en compte l'écho qu'il provoquait dans une pièce aussi acoustique. Caractéristique d'autant plus impensable car malgré la petitesse de la salle et le peu d'espace d'épanouissement pour les sonorités qu'il offrait, impossible de provoquer quelque chose d'aussi volumineux et puissant, comme bruit sans un grand auditorium et un microphone pour amplifier. Cela ne la rassura pas davantage. Au contraire, elle craignait dorénavant que le ciel ne lui tombe sur la tête. Sûrement parce que l'extrême teinte bleutée de ce ciel clair de paradis perdu était d'autant plus rare en hiver qu' oppressant par la même occasion.

Cela venait en réalité de derrière elle, après qu'elle ait rapidement pris conscience de la provenance de ce bruissement de papier, semblable à quelque chose que l'on froisse, que l'on contracte dans ses mains, que l'on tente de détruire. Spectra Vondergeist, journaliste non-officielle de Monster High, se retourna et découvrit une chose qu'elle ne soupçonnait pas, du moins dans toute son humeur alerte.

Tout à coup, sur un tabouret en plastique aussi blanc que la neige (décidément, le décorateur devait-être une créature angélique ayant développé une addiction écœurante à cette couleur !), était positionnée une boule de papier grisâtre, comme provenant d'un vieux journal de grand-parents. Il était replié en structure sphérique, constellée de plis et de parties bosselées grossièrement enroulées. Immédiatement Spectra, en voyant une pareille découverte, s'immobilisa, dominée par l'étonnement de ne rien avoir remarqué avant, et enveloppée par l'incohérence de cette sorte d'anachronisme dans une salle blanche comme perle, avec cet article usagé vieillot et austère. Mais le pire, restait cela : que faisait-il ici ? Pourquoi ne l'avait-elle pas vu avant ? Comment quelqu'un a-t-il pu l'installer comme ça, sans qu'elle ne s'en rende compte ? D'ailleurs, est-ce qu'une personne, humaine ou non l'avait déposée sans qu'elle ne le voit ? Très peu possible, selon elle.

Curieusement, cela la calma trois secondes, le temps qu'elle se dise intérieurement, avec un certain humour très mal engagé, dans un moment aussi pesant :
''- On dirait un hameçon se tordant désespérément sur le bout d'une canne à pèche ! '' Faisant ainsi illusion au fait que c'était-elle la proie, et que son faible esprit était censé lui faire prendre cette initiative complètement irrationnelle de saisir ce bout de papier probablement inintéressant, usagé, et sans une quelconque signification, ou du moins aide, pouvant l'emmener dans un lieu sécurisé. Ou pour le meilleur, à Monster High, dans la réalité. Non, mais, franchement, était-elle bête au point de s'emparer d'une chose aussi navrante qui pourrait lui réserver de mauvaises surprises !? Ridicule… et drôlement efficace, étrangement.

Hé oui, les humains n'étaient pas les seuls à faire des actions maladroites mettant potentiellement leur vie en jeu ou d'autre chose qu'on admire souvent avec consternation dans les films d'horreur ! Mais imaginez, vous êtes à la place de Spectra : dans une pièce que vous ne pouvez pas quitter facilement en traversant les murs, sans risquer obligatoirement de rencontrer une menace externe dont vous êtes sur le territoire, dans une salle qui d'ailleurs n'est pas à l'abri d'une arrivée quelconque d'un prédateur. Pour survivre, un lièvre devait se tourner vers l'impossible, et le chat qui savait très bien que la curiosité pouvait le tuer, savait qu'un quelconque indice était capital par la suite. Donc, après mûres réflexions, Spectra s'avança en lévitant au dessus du sol, vers ce mystérieux bout de parchemin aux écritures dissimulées. Elle s'en empara avec fermeté et l'ouvrit.

Un fantôme, même s'il traversait les enclaves matérielles, pouvait également choisir de prendre un objet matériel par eux-mêmes, même s'ils devaient user, dans leurs apparitions, d'une certaine quantité d'énergie spirituelle pour pouvoir en utiliser. Certains, comme Spectra, pouvaient en distribuer beaucoup sans s'épuiser, contrairement à d'autres. Talent de mort, ou de naissance, selon les types de fantômes.

Alors, Spectra, en prenant une grande inspiration, surveillant une dernière fois les alentours sans rien voir d'alarmant, ouvrit précautionneusement la boule froissée tout en veillant à faire le moins de bruit possible, donc en procédant très lentement. Enfin, elle réussit à l'ouvrir sans tomber sur quelqu'un de pas très bienveillant, ou du moins renseigné sur les réalités du surnaturel, qui franchirait la porte sans se douter de ce qui l'attendrait derrière. Mieux valait prendre une décision, après lecture, et vite.

Mais Spectra retint immédiatement toute forme de pensée évasive lorsque, intimidée par ce qu'elle voyait sur le papier et paralysée par sa découverte, elle remarqua ce qui se trouvait être gravé noir sur blanc, ou du moins, noir sur gris anthracite.

Ce n'était pas une écriture à la main ou informatique, même pas cryptée, mais un dessin esquissé dans une encre assez décolorée, comme sortie d'un temps ancien. Et dedans, elle y vit quelque chose de fort déconcertant.

Une ville, ou plutôt un village, aux apparences paisibles et confortables, aux bâtiments faisant agréablement penser à ceux de la civilisation monstrueuse très extravertie. Sur quelques ruelles, on voyait des manoirs aux apparences victoriennes et obscures, mélangés à des demeures spacieuses mélangeant métaux et bois, chalets et lofts contemporains dernier cri, architectures antiques et d'aujourd'hui, maisonnées hérissées d'apparats gothiques. Sûrement un quartier résidentiel, où dont les occupants étaient des familles fortunées. Mais le plus dérangeant dans toute cette histoire, c'était que, sur cette vue en plan d'un sorte de centre-ville, se tenait une silhouette hostile, digne d'une anomalie dystopique dans un jardin d'Eden. Au dessus de l'hâvre, se tenait l'ombre d'une main paraissant squelettique, d'une patte humanoïde griffue, crochue, tellement gigantesque qu'elle recouvrait l'intégralité du ciel. Tellement horrifiante que sa simple couleur, noire comme le plomb, se distinguait dans la surface semi-claire du papier abîmé par les plis froissés. Elle semblait si lisse dans ses traits de crayons, si régulière dans son style de dessin, que sa couleur opaque bien plus lourde, qui paraissait faîte d'autre chose que de l'encre…. Paraissait…. Inappropriée.

Comme une erreur sauvagement glissée sur un croquis ou un autoportrait. Comme un doigt qu'on égarait accidentellement sur l'écran d'un appareil photo. Cela, bizarrement, bien que plus illogique que succitant la peur rien qu'en le voyant, glaça l'ectoplasme de Spectra, tellement cette main démonique était d'un réalisme renversant, à l'opposition des autres formes et éléments dessinés comme à l'arrache. Comme si un artiste dessinateur avait tenté de constituer son œuvre en immitant le style artistique d'un enfant, et en punissant son culot par une marque frappante de son talent à l'état pur.

''- Je pense que je suis définitivement en train de rêver … Je ne me serais pas endormie, par hasard ? Ha… Mais suis-je tomber dans l'ignorance, ou quoi ?! Je ne peux pas rêver car je ne dors jamais ! ''

Elle allait se poser des questions plus approfondie, et se recentrer sur sa localisation actuelle, lorsque soudainement, une voie lointaine se mit à résonner dans la salle, comme une mélodie lointaine, une berceuse brusque, qui venait arracher le nourrisson à sa famille ! Une voix monotone, sans aucune texture dans la voix, du moins, avec une consonnance aussi éloignée. Une voix mature et adulte, neutre et robotique, sans pour autant paraître synthétique, mais plus normale que artificielle. La voix éthérée, après maintes réflexions de Spectra, paraissait répéter en boucle la phrase suivante, inlassablement, sans reprendre la moindre inspiration, comme si elle n'avait pas de souffle :