Bonjour tout le monde ! Je me lance aujourd'hui dans une nouvelle fiction Zuko/Katara (il y en a décidément trop peu en français !) qui se situe entre les événements des comics (qui succèdent à la série Avatar The Legend of Aang et que je recommande chaudement) et la série The Legend of Korra. Aucun des personnages ne m'appartient, tous proviennent de l'univers Avatar créé par les talentueux Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko.
J'espère qu'elle vous plaira, je ne sais pas encore comment elle va se dérouler dans sa totalité, j'avoue que j'ai un peu peur mais je ferai tout pour qu'elle ait une fin correcte :) N'hésitez pas à laisser vos commentaires pour m'aider à m'améliorer ou me dire ce qui vous plait pour que je continue dans cette voie.
RAPPEL : Cette fiction est Rated M (anciennement rated T, mais pour de futurs chapitres, le rated M est requis), ce qui signifie qu'il peut y avoir des éléments susceptibles de choquer les plus jeunes lecteurs. Néanmoins, des warnings ont été placé pour les scènes les plus explicites.
*Chapitre 1 - Blessé*
Aang et Katara approchaient avec Appa de la Capitale de la Nation du Feu. Iroh leur avait fait part de ses soupçons au sujet d'une attaque potentielle contre son neveu ce jour et avait suggéré qu'ils viennent. Officiellement, il s'agissait d'une visite amicale envers Zuko, devenu Seigneur du Feu depuis plus de six ans maintenant. Officieusement, il s'agissait d'être présent pour le défendre lui et sa famille contre une éventuelle attaque de la Confrérie de la Nouvelle Ozai qui était jusqu'alors la plus préposée à assassiner Zuko.
Ce dernier n'avait pas été mis au courant par Iroh de la raison de leur visite, il n'avait fait qu'évoquer ses soupçons sans trop y attacher d'importance. Il ne voulait pas inquiéter son neveu davantage, ce dernier ayant déjà développé des tendances paranoïaques après avoir survécu à pas moins de sept attentats. Iroh savait que Zuko serait très en colère de savoir qu'il lui avait caché ça, mais le vieil homme l'avait déjà affronté tant de fois que ce ne serait rien d'autre que la routine. Même si ces derniers temps, ils tombaient souvent d'accord sur ce qu'il convenait de faire selon la situation.
Les deux amis étaient sereins, et voyageaient au gré des nuages. La tension qui existait entre eux auparavant avait disparue. Leur rupture avait été difficile à avaler pour l'un comme pour l'autre. Ils avaient rompu d'un commun accord, jugeant qu'ils ne se voyaient que trop peu en raison de leurs responsabilités respectives. Aang ne voulait pas que Katara l'attende éternellement et son instinct protecteur envers elle était devenu étouffant pour la Maîtresse de l'Eau. Aussi avaient-ils décidé de rompre. Ils ne s'étaient pas parlés pendant des mois avant de finalement se revoir, en toute amitié cette fois. Et depuis, tout allait relativement bien entre eux. Relativement.
« Appa, que se passe-t-il ? », s'écria soudainement Aang en voyant Appa grogner et partir vers la gauche, les déviant de leur trajectoire.
« On ne voit rien avec ces nuages, tu pourrais peut-être... », suggéra Katara qui n'eut pas besoin de finir sa phrase pour qu'il comprenne. Les nuages étaient faits d'eau, mais cela lui prendrait trop de temps à maîtriser une telle masse. L'air serait bien plus efficace.
« Entendu ! », dit-il avant de se lever sur le dos d'Appa. Il fit quelques gestes et repoussa les nuages grâce à sa maîtrise de l'air. Ce qu'ils virent les terrifia.
De la fumée très épaisse ainsi que de très hautes flammes s'élevaient dans le ciel. Elles provenaient du Palais de Zuko. Appa ne voulait pas décevoir Aang et essaya de s'approcher mais cela lui devint trop pénible avec la chaleur. Aang attrapa alors son bâton-volant et intima à Katara de venir avec lui.
« Appa, reste dans les parages, je te retrouverai avec mon bâton ne t'en fait pas ! Merci mon ami ! », lui dit Aang. « Tu es prête ? »
Katara hocha fermement la tête. Aang se plaça sur son dos avec sa maîtrise de l'air, ce qui faisait qu'elle ne le sentait presque pas, elle se cramponna fermement à lui et ils décollèrent ensemble avec le bâton-volant, fonçant vers la fumée. Katara n'avait pas vraiment l'habitude de voler, mais heureusement pour elle, elle ne souffrait pas du vertige. Et elle avait une confiance totale en Aang.
C'était la panique en bas, les soldats étaient attaqués par d'autres personnes vêtues de noir et masquées, maîtrisant non seulement le feu mais aussi d'autres éléments. Ils avaient dû réussir à en recruter d'autres, qui sans partager leurs convictions, haïssaient la Nation du Feu et par extension le Seigneur du Feu lui-même. « La Confrérie de la Nouvelle Ozai », souffla Katara. Et peut-être d'autres, songea-t-elle.
Aang finit par les déposer sur les marches qui conduisaient dans l'enceinte du palais où la bataille faisait rage. « Je vais aider ces soldats, toi pars retrouver Zuko, je ne le vois nulle part ici ! », lui lança Aang qui s'envolait déjà vers les assaillants qu'il frappa avec sa maîtrise de l'air.
Katara esquiva la plupart des combats et se retrouva dans le Palais. « Il est trop vaste, comment vais-je le trouver là-dedans ? », soupira-t-elle. Elle se mit à courir et à arpenter les nombreuses salles, à la recherche de Zuko.
Elle esquivait les combats dès que possible ou bloquait ses ennemis en glaçant l'eau de sa gourde qu'elle envoyait sur leurs poignets, leur tête ou leurs jambes pour les déséquilibrer et les immobiliser. Puis elle les assommait avec leurs propres armes avant de ramener l'eau à sa gourde sous forme liquide. Malheureusement, il n'y avait guère plus d'eau dans le palais du Seigneur du feu à première vue, elle ne pouvait donc pas se passer d'une seule goutte se trouvant dans sa gourde, d'autant qu'elle en aurait besoin pour éventuellement soigner Zuko.
Katara finit par entendre un son aussi caractéristique qu'horrifiant : des éclairs. Azula était donc sortie de prison à nouveau ? Elle connaissait depuis longtemps la lâcheté et la traîtrise dont était capable la sœur de Zuko, qui avait voulu la frapper d'un éclair lors d'un Agni Kai contre ce dernier. Aussi se pressa-t-elle pour retrouver Zuko.
Elle finit par arriver dans la salle d'où elle avait entendu les éclairs jaillir. A la vue de la silhouette masculine encapuchonnée, qui était la seule debout dans la pièce jonchée de corps inertes, Katara comprit qu'il ne s'agissait pas d'Azula. Elle sentit qu'il y avait de l'eau pas loin, sans doute une salle d'eau. Faisant face à son assaillant pour esquiver le moindre de ses coups, elle appela à elle l'eau de la pièce juste à côté et glaça l'intrus, ne laissant que sa tête en dehors pour respirer.
Katara s'approcha de lui, l'air menaçante. « Où est-il ?! », hurla-t-elle tandis qu'elle plantait ses yeux de glaces dans ceux de son assaillant.
Ce dernier eut un sourire carnassier et regarda sur sa gauche, sur le sol. Le cœur de Katara rata un battement en voyant la cicatrice sur le visage de l'homme que l'intrus désignait.
« Zu... Zuko ! », s'écria-t-elle, les yeux écarquillés par la peur. Il ne bougeait plus.
Elle se précipita sur lui et chercha un pouls dans son cou. Son cœur battait toujours, mais de façon irrégulière. Elle tâtonna son corps à la recherche de la blessure qui l'avait mise dans cet état, le noir de sa tenue ne permettant pas d'y voir clair. En touchant l'arrière de son épaule gauche, là où se trouvaient les liserés rouges de sa tenue de Seigneur du Feu, elle sentit du liquide chaud lui couler sur le bout des doigts. Du sang.
Elle le retourna aussi délicatement que possible et vit avec horreur que l'éclair qu'il avait reçu - qu'est-ce que cela pouvait être d'autre ? - avait traversé son épaule gauche, tout près de son cœur. Il ne répondait à aucun appel, aucun son. Même une gifle ne fit pas grand effet.
« C'est trop tard ! », ricana le soldat figé dans son glaçon. Katara dans sa colère fit remonter la glace jusqu'à sa bouche pour l'empêcher de parler. Puis, voyant qu'il cherchait à s'extirper de sa cage givrée à l'aide de son chi, elle l'assomma à l'aide d'un bloc de glace. Il n'opposa plus aucune résistance. Elle rêvait de le frapper jusqu'à l'épuisement, mais il y avait plus important à faire. Zuko était encore en vie, et elle se jurait coûte que coûte de tout faire pour qu'il le reste.
Katara ouvrit sa gourde et forma un cataplasme d'eau sur la plaie béante qui recouvrait la clavicule gauche de son ami, puis activa ses pouvoirs de guérison. Cela lui prit pas mal de temps, et elle espérait que personne ne viendrait la déranger.
Grâce à sa maîtrise, elle put se rendre compte des énormes dégâts qui lui avaient été infligés. Contrairement à la dernière fois où il avait pu rediriger une partie de l'énergie de l'éclair qu'il avait reçu, il semblait avoir tout pris de plein fouet cette fois. Aang dans le même état était mort sur le coup, il n'avait dû son salut qu'à l'eau sacrée du Pôle Nord que Katara avait à ce moment-là. Zuko était quelqu'un de très solide pour avoir survécu, mais il avait eu de la chance que Katara l'ait trouvé aussi vite sinon il se serait vidé de son sang.
Sa maîtrise lui permit de stopper la propagation des dégâts dans son corps et les saignements, mais n'était pas assez puissante pour reconstruire cette partie de son corps en une seule fois. Les saignements s'étaient arrêtés mais Zuko resta inconscient. Elle sentit des larmes lui monter aux yeux. Le voir dans cet état l'attristait profondément, plus que tout autre blessé qu'elle avait eu précédemment. Elle tenait à lui, énormément. Ils ne s'étaient plus vus depuis quelques temps et que leurs retrouvailles se fassent ainsi, dans le sang et la douleur, cela lui était intolérable.
« Je vais te guérir Zuko, quoi qu'il m'en coûte », lui dit-elle, incertaine qu'il l'entende. Cela allait lui coûter physiquement et moralement, mais elle s'en moquait. Si Zuko ne survivait pas, elle ne se le pardonnerait jamais. Ils en avaient trop fait pour que cela se termine ici.
Ce ne fut pas sa voix qui lui répondit. « Katara ?! Katara, où es-tu ?! », appela une voix dans le couloir.
« Je suis ici Aang ! », lança Katara. Aang arriva sur son scooter de l'air, qui était l'une des manières les plus rapides dont il disposait pour se mouvoir.
Il sauta à terre et regarda d'abord le soldat qui semblait s'être évanoui sous l'effet de la glace, Katara puis Zuko dont la tête reposait sur ses cuisses avec inquiétude.
« Est-ce qu'il est... », demanda-t-il, redoutant la réponse.
« Non, il est vivant, mais je n'ai pas pu le guérir en une seule fois, il me faudra peut-être attendre la pleine lune la nuit prochaine », fit Katara d'une voix sombre. Elle avait une idée derrière la tête, et elle n'était pas très plaisante, aussi préféra-t-elle la taire à Aang.
« Je vais essayer de retrouver Iroh, Ursa et Kiyi, ça va aller ? J'ai normalement mis hors d'état de nuire tous les assaillants aux alentours », lui dit Aang.
« Ne t'inquiète pas, ça ira », lui répondit Katara. Il allait sortir quand elle l'appela. « Aang ? Avant de partir, tu peux m'aider à placer Zuko sur le sofa ? »
Aang acquiesça et utilisa sa maîtrise de l'air pour soulever Zuko et le placer sur l'un des sofas restés intacts. L'Avatar supposa qu'il devait s'agir d'un salon où Iroh préparait et buvait le thé, à en juger par toute la vaisselle de porcelaine brisée. Puis, après avoir vérifié les environs, il laissa Katara pour partir à la recherche du reste de la famille royale. Cette dernière en profita pour dégeler le soldat, et pour l'assommer de nouveau avec un peu de glace pour s'assurer de ne pas être dérangée.
Katara ne quitta pas Zuko des yeux une seule seconde et tâcha de contrôler qu'il n'avait rien d'autre de grave. A part cette plaie béante, quelques égratignures et bleus sur les bras et son torse et la fièvre qu'il commençait à couver, rien de plus. Mais c'était déjà bien trop. En regardant son torse pour vérifier ses blessures et fractures, elle revit la cicatrice qu'avait laissé le résidu d'éclair envoyé par Azula lors de leur ultime Agni Kai. Éclair qu'elle aurait dû recevoir, s'il n'était pas intervenu.
Elle chercha des yeux un tissu qu'elle pourrait utiliser pour couvrir la blessure de Zuko mais il n'y en avait pas ici. Elle scruta ce qui restait de sa tunique rouge et noire. Inutilisable. Elle était déchirée de part en part et trempée de sang. Elle observa sa propre tenue, qui portait quelques traces de sang elle aussi, pour voir s'il n'y avait pas quelque chose qu'elle pourrait sacrifier pour cette noble tâche. Ses yeux descendirent sur la ceinture de tissu blanc épais qu'elle portait pour serrer son kimono bleu et jugea que cela ferait l'affaire. Son kimono s'entrouvrit, révélant la tenue blanche qu'elle portait toujours en-dessous. Pour bander son épaule, elle le redressa délicatement et s'assit derrière lui, pour le maintenir contre elle et ainsi avoir un accès plus facile à son épaule, de dos comme de face.
« Fallait-il vraiment que tu sois aussi lourd ? », grommela-t-elle tandis qu'elle lui bandait l'épaule. Il pesait son poids contre elle - d'autant plus qu'il n'était pas conscient. Un vrai poids mort. Elle eut toutes les peines du monde à réussir son bandage, qui devait lui entourer complètement l'épaule, de la clavicule jusqu'à l'omoplate.
Le visage de Zuko se raidit tout au long de l'opération - signe que finalement, il devait avoir conscience de quelque chose - puis se détendit à nouveau lorsqu'elle en eut fini. Katara reprit son pouls, il était un peu moins anarchique mais toujours aussi rapide. Il devrait s'en tirer si elle mettait son plan à exécution la nuit prochaine.
Elle s'assit au pied du sofa sur un coussin à moitié déchiqueté par les flammes qui ne brûlaient plus à présent, ses yeux bleus rivés sur Zuko. Ses cheveux détachés lui rappelaient le Zuko avec lequel elle avait combattu il y avait de cela six longues années. Mais son visage était différent, plus mature, plus sage aussi. Et plus viril, si elle y songeait sérieusement. Il n'était plus l'adolescent colérique qu'elle avait connu, bien qu'elle restait persuadée qu'il lui arrivait toujours de l'être parfois. Iroh s'était bien occupé de lui.
« Mon neveu ! Katara ! », s'exclama une voix masculine très inquiète. Justement. Iroh était là, accompagné d'Aang. Il n'avait pas énormément changé, l'aspect toujours aussi bon vivant qu'à l'accoutumée. Mais son visage était grave, et pour cause. Il savait que tout ceci risquait d'arriver. Il s'en voulait de ne pas avoir demandé à Aang et Katara de venir un peu plus tôt.
Katara se leva immédiatement pour le saluer, tout en gardant un oeil prudent sur Zuko. Sa voix d'ordinaire si chantante était grave. « Iroh, quel plaisir de vous revoir, même si j'osais espérer que cela ne se passe pas ainsi »
« Le plaisir est partagé, en dépit des circonstances », répondit-il avec regret avant de s'approcher de Zuko. Il le scruta un instant puis se tourna vers Katara, l'interrogeant du regard.
« Je l'ai stabilisé du mieux que j'ai pu, mais je crains qu'il ait besoin de davantage qu'une simple guérison. Je vais essayer de le guérir à nouveau la nuit prochaine, les pouvoirs de la pleine lune devraient être d'une plus grande aide », expliqua Katara, en espérant qu'Aang ne découvre pas ce qu'elle avait derrière la tête. « Il a reçu un éclair de plein fouet et n'a pas pu le rediriger du tout de ce que j'ai vu de sa blessure. Il me faut des bandages et des compresses ».
« Je vais m'occuper de cela. Les assaillants valides sont partis, la garde royale est en train d'arrêter ceux qui restent. L'un de mes soldats devrait venir s'occuper de lui », dit Iroh en désignant du menton celui que Katara avait assommé. « Était-ce lui le lanceur ? »
« Oui, et je suis prête à parier que ses connaissances à ce sujet viennent d'Azula », répondit Katara, approuvée par Aang.
« Je devrais rappeler les guerrières Kyoshi pour protéger Zuko. Nous pensions que cela n'était plus nécessaire mais visiblement... », soupira Iroh. C'était la septième fois que l'on attentait à la vie de son neveu depuis le début de son règne.
« Je vais m'en occuper ! Où sont dame Ursa et Kiyi d'ailleurs ? », demanda Aang qui s'apprêtait à quitter la pièce. Il espérait qu'elles ne se soient pas fait enlevées, l'état de Zuko était suffisamment inquiétant pour ne pas en rajouter.
« Elles sont en sécurité, ne t'en fait pas mon garçon. Merci d'être venus nous aider », les remercia Iroh en les regardant tour à tour.
« Ce n'était rien ! Bon, j'ai des messages à envoyer ! », se reprit Aang tandis qu'il sortait de la pièce en trombe. Katara se plaisait souvent à le comparer à une tornade lorsque ce dernier était dans la hâte.
« Je ne partirai pas sans avoir remis Zuko sur pieds. Lorsque ce sera fait, là vous pourrez me remercier », lui dit Katara qui examinait encore une fois le pouls de Zuko, qui commençait à se calmer. « Il a beaucoup de chance d'être encore en vie »
« Il est fort, plus fort qu'il ne l'a jamais été », dit doucement Iroh qui caressait distraitement la tête de son neveu les yeux embués. Il craignait de le perdre pour toujours cette fois.
Katara posa sa main sur l'épaule d'Iroh et le regarda droit dans les yeux. « Il vivra, faites-moi confiance » Elle doutait néanmoins de la guérison complète de Zuko, mais préféra le taire à Iroh.
« Puisses-tu avoir raison », lui dit Iroh. « Peux-tu le veiller ? J'ai quelques ordres à distribuer »
En effet, il remplaçait régulièrement Zuko lorsque ce dernier était en déplacement ou au contraire lorsqu'il avait des affaires urgentes qui le forçaient à rater ces événements. Dans un cas Iroh s'occupait de la Nation du feu depuis l'intérieur des murs, dans l'autre, il se rendait aux événements en son nom. Et il devait à présent mener les captifs en cellule, organiser des secours pour les gardes éventuellement blessés et écouter les rapports des différents chefs de groupe quant aux pertes et aux capacités des assaillants. Connaît ton ennemi si tu veux le combattre, répétait souvent Iroh à son neveu.
« Je ne le quitterai pas des yeux », promit Katara.
Iroh quitta la pièce. Zuko n'avait pas bougé, du moins Katara le croyait-elle jusqu'à ce qu'elle voie son visage crispé, les sourcils froncés. Il était en train de reprendre réellement conscience, et ça n'allait pas lui plaire. Il lâcha un gémissement qui se transforma rapidement en grognement. Puis il cria de plus en plus fort, jusqu'à pousser un hurlement qui rappela immédiatement Iroh dans la chambre. Il commençait à être pris de spasmes, ses muscles se contractèrent tous d'un coup. Katara le déplaça rapidement au sol, esquivant les gestes confus de ses bras, puis elle l'immobilisa en se plaçant à califourchon dessus. Mais elle ne pourrait pas y arriver seule, Zuko avait une telle musculature qu'il la dominait aisément en force. Elle ne voulait pas utiliser la glace pour le clouer au sol, il risquerait un choc thermique avec sa fièvre, ce qui pourrait le tuer.
« Besoin d'aide Katara ? », demanda-t-il. Il était assez serein en apparence, ce qui rassura Katara. Une personne sensée était plus utile qu'une personne paniquée. Et Iroh était l'une des personnes les plus sensées qu'elle connaissait.
« Tenez lui les jambes et son bras droit », lui ordonna-t-elle d'une voix forte sans même prendre le temps d'adopter un ton plus respectueux. Iroh ne s'en formalisa pas et obéit immédiatement. « Je vais essayer de le guérir à nouveau, il doit bouger le moins possible ! »
Il continuait à crier de douleur. Cela rappela de très mauvais souvenirs au neveu comme à l'oncle. Le jour où Ozai avait brûlé la partie gauche du visage de son fils, les hurlements qu'avait alors poussé Zuko étaient semblables à ceux qu'il poussait à présent.
« Zuko, je vais faire de mon mieux mais ce sera très douloureux sur l'instant, je préfèrerais que tu mordes ça plutôt que ta langue », dit Katara en déchirant un bout de la tunique rouge et noire qu'il portait. Elle roula en boule l'étoffe pour lui mettre à la bouche. Elle rassembla ses mains au-dessus de son épaule blessée et recommença, de façon plus précise et nette cette fois. Elle essayait de remettre en place ce qui avait été brisé ou déplacé dans son corps, ce qui fit redoubler les cris de Zuko. Katara allait se souvenir pendant très longtemps de cette guérison périlleuse. Peut-être sa plus périlleuse jusqu'à présent.
« Encore un peu, tiens bon ! », l'encourageait-elle tandis qu'elle poursuivait sa tâche. Il ne fallait pas que son coeur flanche, sinon c'était fini. Iroh le maintenait tant bien que mal au sol. En dépit de son grand âge, il avait conservé sa force grâce à sa maîtrise du feu qu'il pratiquait de temps à autres pour se maintenir. Et heureusement car son neveu se débattait comme un diable même s'il essayait de bouger le moins possible. La douleur lui était insupportable.
« J'ai presque fini ! », lui cria-t-elle. Puis, après de longues et affreuses minutes, la douleur sembla s'effacer et le corps de Zuko si contracté retomba mollement sur le sol. Katara lui retira l'étoffe pleine de salive de sa bouche. Elle n'esquissa pas une seule grimace de dégoût. Son travail pour le moment était terminé. Elle était en sueur, tout comme Zuko qui haletait bruyamment. Il était toujours conscient, au grand étonnement de Katara.
Iroh lâcha le bras et les jambes de son neveu, lui aussi fatigué. La guérison n'avait pas duré longtemps mais retenir la force de son neveu lui avait demandé des efforts relativement intenses.
Zuko, qui avait toujours les yeux fermés, les entrouvrit. « Mer...ci », murmura-t-il avant de tomber inconscient à nouveau. Katara sourit. Elle ne pensait pas que ce serait la première chose qu'il dirait, il avait fait des progrès sur la gratitude et la reconnaissance, c'était indéniable.
Katara s'assit à côté de lui, glissa en boule sous sa nuque les restes de l'oreiller sur lequel elle était assise auparavant. « Y a-t-il un endroit où nous pourrions le transporter pour qu'il se repose ? »
Elle supposait bien qu'il avait une chambre mais si celle-ci était au troisième étage du palais, hors de question. Il devait bouger le moins possible.
« Sa chambre est au bout de ce couloir », lui dit Iroh. « Il faut trouver un brancard, je m'en charge ! »
Et il disparut avant que Katara n'ait pu ouvrir la bouche. Elle tenait la main de Zuko, pour lui apporter un peu de réconfort. N'était-ce pas pour cela qu'elle était là ? Elle vérifiait également son pouls à travers son poignet, en espérant qu'il reste stable. Ses cheveux noirs, qui avaient bien poussé, étaient plus ébouriffés que jamais, sans doute à cause de l'éclair qu'il avait reçu. C'était ainsi qu'elle préférait le voir, il avait l'air plus libre que lorsqu'il portait son chignon sérieux habituel surmonté de la flamme du Seigneur du Feu.
Quelques instants plus tard, les médecins royaux débarquèrent dans la chambre, armés du brancard promis. Katara les aida à placer Zuko dessus et les suivit. Elle ne le quittai pas des yeux, jetant néanmoins quelques coups d'oeil à son environnement. C'était la première fois qu'elle mettait les pieds dans la chambre de Zuko. Elle était extrêmement vaste... et extrêmement vide. Il n'y avait que quelques meubles de nécessité ainsi qu'un immense lit. La chambre était, comme tout semblait l'être dans la Nation du feu, décorée de rouge et de noir. Seul le tapis portait le symbole de la Nation du Feu, une flamme mêlée à un trident stylisé. Deux grandes fenêtres donnaient sur la cour intérieure où Aang s'était battu plus tôt. Les médecins avaient préparé le nécessaire demandé par Katara à Iroh : des bandages, des compresses et même quelques décoctions d'herbes. Ils déposèrent Zuko le plus délicatement possible sur le lit.
Les médecins s'adressèrent à la maîtresse de l'Eau, visiblement embêtés. Et très intimidés. Les compétences de Katara n'étaient plus à prouver. C'était la plus puissante guérisseuse au monde. « Il y a beaucoup d'autres blessés dont nous devons nous occuper... »
« Ne vous en faites pas, je veillerais sur lui. Il est hors de danger pour le moment », dit Katara qui attrapa l'un des simples sièges qui se trouvaient dans la pièce pour s'asseoir à côté de Zuko. « S'il vous importune une fois guéri pour l'avoir laissé à mes soins, faites-le moi savoir, je lui ferai passer un sale quart d'heure »
Ils semblèrent rassurés et quittèrent la pièce, l'invitant à les solliciter si elle avait besoin de quoi que ce soit. Elle inspira une bonne bouffée d'air. Son travail venait de reprendre. Il fallait maintenant bander sa plaie jusqu'à sa prochaine guérison. Katara se leva et entreprit de défaire complètement la tunique que Zuko portait pour avoir un accès complet à son torse et son dos, qu'elle devrait bander. Il semblait toujours inconscient, ce qui ne lui facilitait pas la tâche car il était comme un poids mort à soulever. Elle décida de le redresser, de s'asseoir derrière lui, et de le maintenir contre son propre torse pour pouvoir lui bander l'épaule correctement. Cela lui prit pas mal de temps mais elle parvint jusqu'au bout de sa tâche. Elle se leva et le déposa gentiment sur les draps, réajustant à nouveau son oreiller.
Ce n'est alors qu'elle se rasseyait au bord du lit qu'Iroh fit irruption. « Comment va-t-il ? »
« Toujours inconscient, ce qui m'a donné un peu de fil à retordre pour lui bander son épaule, mais il en faut plus pour m'arrêter », sourit Katara en observant Zuko d'un air faussement réprobateur. Il ne lui facilitait jamais la tâche. « Quel est le bilan ? »
« De nombreux morts, dans chaque camp. Aang a été redoutable d'efficacité, comme toujours je présume. Il est parti en quête de la Nouvelle Ozai », lui dit Iroh. Elle fit la moue.
« Je vois. Redoutable d'efficacité », marmonna-t-elle.
Elle qui pensait passer un peu de temps avec son ami, elle était bien déçue. Mais elle supposait qu'il ne lui avait rien dit tout d'abord parce qu'il savait qu'elle aurait dû rester ici pour s'occuper de Zuko - étant la seule capable de le soigner de son mal - et ensuite parce qu'il ne voulait pas la blesser en la laissant derrière lui à nouveau. Lui dire qu'il la laissait ici pour repartir à l'aventure leur aurait fait mal à tous les deux. C'était mieux ainsi.
Elle se ressaisit. « J'aimerais pouvoir soigner d'autres personnes, mais je vais avoir besoin de toute mon énergie pour guérir Zuko »
« Ne t'en fait pas, il n'y a pas de blessés très graves, la plupart sont simplement assommés », lui dit-il. Elle voyait un mensonge dans ses yeux mais décida de ne pas relever. Iroh ne souhaitait probablement pas l'inquiéter, et par ailleurs il avait dit la vérité : il n'y avait pas de blessé que les médecins du palais ne pourraient soigner. Mais la plupart étaient loin d'être simplement assommés.
Katara jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Le jour était encore bel et bien là pour un moment. « La journée promet d'être longue, pour Zuko comme pour nous tous », soupira-t-elle, lasse.
Iroh avait pris la main de son neveu, sans dire un mot. C'était peut-être bien la première fois que Katara le voyait si inquiet. Elle détourna les yeux, lui laissant son intimité avec son neveu et partit dans la pièce d'à côté, d'où elle avait senti de l'eau. Ses mains étaient tâchées du sang de Zuko tout comme sa tunique bleue. Elle se lava les mains et attrapa deux trois étoffes qu'elle humidifia pour son patient. Il avait beaucoup de fièvre. Elle revint et tendit le tissu humide à Iroh qui le plaça sur le front de Zuko. Il n'y avait pas grand chose à faire de plus, si ce n'était attendre cette nuit.
C'est à ce moment qu'Ursa, la mère de Zuko, et Kiyi, la demi-soeur de celui-ci, arrivèrent. La maîtresse de l'eau se leva et s'inclina. Kiyi se souvenait bien de Katara. Elle avait grandi depuis, elle devait avoir au moins onze ou douze ans maintenant. L'âge même qu'avait Katara lorsqu'elle avait trouvé Aang dans son iceberg. « Oh Katara, tu es venue pour sauver mon Zuzu ? »
Katara eut un temps d'arrêt à ce surnom, qu'Azula crachait avec son habituel venin de haine quand elle parlait de Zuko. Là ce n'était que douceur venant de Kiyi. Katara s'agenouilla pour être à la hauteur de la petite.
« Oui Kiyi, ne t'en fait pas, il va s'en sortir, il est très fort », dit gentiment Katara d'une voix un peu enfantine.
« Oh ça oui ! Mon frère c'est le plus fort ! », s'exclama la jeune fille en montrant les muscles de ses fins bras.
« Je te remercie Katara de prendre soin de mon fils. », dit Ursa avec émotion. Celle-ci s'était assise à côté de ce dernier, et lui tenait la main que Katara tenait précédemment. Elle tenait visiblement à son fils comme à la prunelle de ses yeux. Katara avait été émue lorsqu'elle a su que si Ursa a abandonné Zuko plus jeune, c'était pour le protéger. Elle s'était trouvé une nouvelle vie, ses souvenirs ayant été effacés en contrepartie d'un nouveau visage donné par la Mère des visages. Cette dernière lui avait restitué son véritable visage et ses souvenirs lorsque Zuko était venu la retrouver. Et aujourd'hui, ils ne se quittaient guère. Ce n'était pas étonnant après tant d'années séparés l'un de l'autre. Kiyi n'en était pas jalouse le moins du monde.
« Zuko est un ami, il sait qu'il peut toujours compter sur moi. Même si j'aimerais bien qu'il arrête de frôler la mort pour que je vienne lui rendre visite », dit Katara sur un ton plus léger.
« Il dort ? », demanda Kiyi qui s'était approchée de Zuko.
Katara se rapprocha d'elle. « Il est inconscient, son corps a besoin de se reposer », expliqua-t-elle avant de lever les yeux sur Ursa et Iroh. « Je poursuivrai sa guérison cette nuit, seule »
Il valait mieux que personne ne sache rien de son plan. Elle chercha néanmoins à se justifier pour ne pas trop éveiller les soupçons. « Je dois être dans un endroit silencieux pour pouvoir mieux connecter mon pouvoir à son cœur », dit-elle. Ce n'était pas tout à fait un mensonge, il valait mieux qu'elle n'entende que deux cœurs - le sien et celui de Zuko - plutôt que cinq, cela facilitait sa concentration.
« Je devrais aller te faire préparer une chambre », proposa Ursa, qui avait manifestement besoin de se changer les idées.
Alors qu'elle se levait, Katara posa une main sur la manche noire de sa longue robe. « Je pense qu'il vaut mieux que je reste ici, l'état de Zuko est encore assez instable, je dois être capable d'intervenir rapidement »
Ursa secoua la tête. « Évidemment, quelle idiote je fais. Nous allons essayer de t'installer ici, avec un espace pour toi. Je pense que la chambre est assez grande pour accueillir une personne de plus »
C'était vrai. On aurait pu facilement caser douze lits comme celui dans lequel Zuko était allongé dans le sens de la longueur. Iroh se leva. « Je vais m'occuper de tout. Je vous le confie, prenez-en bien soin mesdames ! »
Et il disparut. Kiyi observait avec curiosité et une pointe de peur le bandage de Zuko, qui était toujours torse-nu. L'immobiliser avait été si éprouvant que Katara avait un instant oublié ce détail. Enfin, ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait ainsi. C'était vêtu ainsi qu'il s'entraînait à la maîtrise du feu avec Aang à l'époque, pour mieux sentir l'énergie de son chi parcourir son corps.
« Que lui est-il arrivé ? », demanda Kiyi d'un ton hésitant.
« Je n'étais pas là lorsque cela s'est produit, mais au vu de sa blessure, il a été percuté par un éclair engendré par un maître du feu. Il a dû être pris par surprise, sinon il aurait pu le rediriger au moins partiellement », lui dit Katara.
« Oui, il a essayé de m'apprendre la technique, mais j'ai été... plutôt nulle », confia la petite Kiyi. Cette dernière était entraînée à ce sujet par Iroh et Zuko en personne lorsqu'il avait un peu de temps libre. Elle avait échoué à la redirection des éclairs. Zuko avait pourtant perfectionné sa pédagogie pour lui apprendre. Il redirigeait lui-même une partie de l'éclair lancé par son oncle dans les airs avant de rediriger la petite part restante sur Kiyi qui devait le rediriger à son tour. Elle ne risquait ainsi pas de finir carbonisée. Elle avait échoué à cause de son stress et de sa peur des éclairs.
« Ne t'en fait pas mon coeur, ton frère t'as dit lui-même qu'il avait mis un temps fou à y parvenir, tu te souviens ? », lui demanda gentiment Ursa. Kiyi acquiesça silencieusement, les yeux rivés sur Zuko. Katara devinait aisément qu'elle était effrayée par les éclairs mais décida de ne pas en parler pour le moment.
Zuko grogna dans son sommeil, ce qui fit sursauter Ursa. Katara se rapprocha doucement de lui et rassembla son eau au-dessus de son torse. Kiyi l'observait, fascinée par l'eau fluorescente que Katara maniait. La jeune femme se concentra pour vérifier l'état de Zuko. Tout était normal alors elle se rassit, rassurant ainsi la mère et la petite soeur. Le ventre de Katara gargouilla. Quelle heure était-il ?
« Oh ma chère Katara, tu dois être affamée après tout ceci. Je vais m'occuper de toi, je reviens. Tu viens m'aider Kiyi ? », demanda Ursa à sa fille qui hésitait à s'éloigner de son frère. Sa mère l'encouragea. « Il est entre de très bonnes mains ma chérie »
Elle finit par rejoindre sa mère et Katara se retrouva à nouveau seule avec Zuko, qui avait de nouveau le visage crispé. Elle soupira, ne pouvant rien faire de plus à part le surveiller. Elle passa sa main sur son poignet. Le contraste entre leurs peaux était saisissant. Celle de Zuko était encore plus pâle qu'à l'ordinaire. Néanmoins, Katara en était soulagée, son pouls s'était stabilisé. Il respirait correctement, ses poumons n'ayant fort heureusement pas été touchés.
Katara s'était presque assoupie sur sa chaise quand Ursa revint, seule, avec son déjeuner. « J'espère que ça conviendra, je sais que ce n'est pas dans vos habitudes de manger de la nourriture de chez nous mais... »
« Ce sera parfait Ursa, merci beaucoup ! », l'interrompit Katara en commençant à dévorer littéralement ce qui se trouvait sur le plateau doré apporté par Ursa. Un peu épicé à son goût, mais son estomac s'en contrefichait. Elle but d'un trait l'eau qu'Ursa avait apportée. Zuko avait dû sentir la nourriture qui avait été servie à Katara puisqu'il se mit à bouger. Il était en train de se réveiller. Katara reposa son verre et se pencha sur Zuko. Les sourcils de ce dernier s'étaient froncés. Puis alors qu'ils se détendirent, ses yeux ambrés s'ouvrirent doucement. Il tourna légèrement la tête vers Katara.
Zuko entrouvrit les lèvres. « Ka.. ta... ra... », fit-il d'une voix faible, ses yeux d'ambre voilés par la fièvre.
J'espère que ce premier chapitre vous a plu et qu'il n'aura pas été trop sanglant à votre goût (pauvre Zuko ! mais qui aime bien châtie bien !). N'hésitez pas à laisser une review si vous souhaitez voir la suite ou si vous souhaitez simplement laisser votre avis pour améliorer cette fiction :)
