Disclaimer Persos à J.K. Rowling, Scénario de base : Ombre et Folie, le reste : moi '
Rating : M
Scénario de départ : « Draco est transformé en fille à la suite d'une potion malencontreuse. Comment va se dérouler sa cohabitation avec Hermione Granger dans les tous nouveaux appartements réservés aux Préfètes ? »
Couple : Draco/Granger
Et : Ne tient pas compte du tome 6
Obsequium amicos
Veritas odium parit
(Adrienne, I, I, 68)
"La complaisance créé des amis. La franchise attire la haine » Tel aurait pu être l'axiome résumant la triste vie de Draco Malefoy, dont la majorité sonnerait en plein novembre, ce qui voulait dire dans un peu moins d'un mois. Cet axiome, il l'avait si intensément prit au pied de la lettre que très peu de personnes voyaient en lui une personne digne d'affection. Il n'en comptait qu'une demi-douzaine mais Crabbe et Goyle étaient sans doute trop stupides pour comprendre les insultes voilées qu'il leur lançait dés qu'il était hors des oreilles non serpentardes.
Il ne fallait pourtant pas croire qu'il était en manque de tendresse comme ce stupide Potter. Celui-là, il aurait fallu être aveugle pour ne pas comprendre qu'il dépérissait tellement il avait été asséché d'amour à leur première rentrée. Et lui, Draco Malfoy, avait tendu la main en sa direction, à deux doigts d'éprouver de la compassion vers le pauvre bonhomme. Le fait qu'il s'agisse du très célèbre Garçon qui Avait Survécu n'y avait pas été entièrement pour rien mais tout de même. Comment ce crétin avait-il pu le repousser ? Et pour quoi ? Pour une espèce de carotte à pattes. Un Weasley. Cela, il ne le digérait pas. Même après cinq ans et demi passés à Poudlard.
Non, Draco Malefoy était un être exécrable, il était le premier à le reconnaître. Il entretenait d'ailleurs soigneusement sa réputation en étant le plus sincère possible quand il voyait la bande à Potty. Oh ! Celui-là ! Il lui sortait par tous les pores. Il ne pouvait pas le voir, même en peinture. Il l'abhorrait, le détestait, le haïssait.
'.' Concentre-toi Draco. Bon sang ! Concentre-toi sur cette damnée potion.'.'
Fermant les yeux quelques secondes pour se remettre les idées en place, il n'allait tout de même pas rater une potion à cause du petit gryffondor malingre. Ce fut sans doute à cause de ces paupières closes l'espace d'un instant qu'il ne vit pas la petite araignée agiter désespérément les pattes avant de tomber dans le chaudron, suscitant un bref changement de couleur de la part de la mixture en train de cuire. Draco continua donc à y ajouter des ingrédients au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient dans la sombre salle de potions.
Ce qu'il ne savait pas encore, c'était que ce jour-là les trois vieilles femmes qui tissaient les fils de la destinée des êtres humains ricanèrent en nouant sciemment le fil du jeune sorcier avec un autre, beaucoup plus long, beaucoup plus ancien. Elles n'avaient l'autorisation d'en user qu'une fois toutes les centaines d'années, avec chaque fois des conséquences différentes. C'était donc pourquoi Draco Malefoy ne remarqua pas non plus qu'une poignée d'herbes non-encore identifiées chutèrent dans sa préparation, dés qu'elles touchèrent le liquide remué sans discontinuation par un Draco distrait par ses idées de vengeance contre un Harry Potter décidément trop présomptueux : Comment osait-il s'introduire dans ses pensées ?
« Ceux qui ont une potion pareille à celle qui bout ici peuvent en boire une gorgée. Une gorgée… Non ! Pas vous Potter. Votre potion est brunâtre alors qu'elle doit être aussi rouge que le lamentable que vous vous ramassez habituellement à ce cours. »
Draco sourit narquoisement. Potter n'était vraiment pas doué. Heureusement que Rogue n'était pas à ses basques comme les autres professeurs et le remettait parfois à sa place. D'un coup d'œil rapide, il vérifia que sa potion était bien écarlate. Il ne vit pas les reflets argentés qui frappaient la potion à intervalles réguliers. Il remplit un gobelet de son œuvre et le porta à ses lèvres, pour en avaler la gorgée prescrite. A ce moment précis, Goyle, maudit pouvait-il être, le bouscula, faisant basculer l'intégralité du fluide rouge sur le visage du très distingué héritier d'une très longue lignée de sangs purs.
Le Serpentard en avala la moitié avant de cracher et siffler. Son visage était dégoulinant. Beurk. Quelle horreur ! On avait l'impression qu'il saignait du nez comme un porc. Il allait tuer Goyle. Quel imbécile ! Il porta la main à son front. Les silhouettes des élèves devant lui s'assombrirent et se mirent à bouger étrangement. Au bout d'un moment il ne distinguait plus rien mais sentait la caresse de l'air sur son visage avant de se réceptionner brutalement contre son plan de travail. Dieu du ciel ! Son honneur ne s'en remettrait pas. Draco Malefoy, fierté des Serpentards, venait de s'évanouir en plein cours.
/o/
« Taisez-vous, vous allez la réveiller. Allez ! Ouste ! Dehors ! »
Un bruit de pas suivit. L'orgueil de Draco protestait. Hey ! Il existait, lui aussi. Pourquoi est-ce qu'on tenait à ne pas réveiller une gamine, pourquoi pas une sang de bourbe tant qu'on y était, plutôt que lui, Draco Malefoy. D'accord, son père n'entretenait pas la plus vive amitié avec l'infirmière des lieux mais tout de même. On aurait du le traiter avec le respect qui lui était du et non l'ignorer royalement.
Mécontent, il ouvrit un œil. Puis deux. Il se redressa sur les coudes et regarda autour de lui. Seul. Où était donc l'usurpatrice ? Celle de qui Mme Pomfrey se souciait avant lui ? Etait-elle dans une des chambres individuelles de l'hôpital ? Peut-être était-ce pour ça : elle avait reçu des amis dans cette chambre, les visiteurs en question avaient fait trop de bruit et l'infirmière les avait foutu à la porte. Rasséréné quant à l'importance qu'il avait dans l'école, il se recoucha. Ses paupières étaient lourdes, il avait envie de dormir.
Ne tentant pas à résister à cette douce lassitude, Draco se retourna sur le ventre. Puis fronça les sourcils.
Problème.
Il y avait un obstacle entre son torse et le matelas. Il n'y était pas auparavant, il l'aurait senti vu qu'il était couché sur le lit une poignée de secondes plus tôt.
Draco Malefoy, septième année à Serpentard baissa les yeux sur l'objet de sa gêne et hurla. Son cri comportait assez de décibels pour crever les tympans de n'importe quelle personne ayant eu l'infortune de se trouver dans l'infirmerie. Il était horriblement aigu. Un verre vide posé sur une tablette explosa sous la pression du son.
Il n'y avait pas d'autre fille que Draco dans l'infirmerie…
/o/
« Vous êtes sénile, ma parole ! Je ne peux pas rester dans cet état. Vous êtes complètement fêlée. Où avez-vous fait vos études ? Dans une école spécialisée pour cracmols ? Il est temps de prendre votre retraite. Hors de ma vue. Dégagez ! Je ne veux plus vous voir ! » Vociférait une simple élève contre la très respectée infirmière de Poudlard. Celle-ci n'en perdit pas pour autant son calme et se contenta de sourire gentiment.
« Calmez-vous M. Malefoy, il ne sert à rien de vous exciter. Vous ne changerez rien à votre… Votre état. »
A ces mots, les yeux de la dite Malefoy s'exorbitèrent comme jamais des yeux n'avaient du s'exorbiter sans sortir des trous les abritant.
« Que je me calme ? Alors que vous me dites que vous ne pouvez rien faire ? Que vous ne savez même pas quoi faire ? Non mais vous êtes dingue. Partez ! Et demandez au professeur Rogue de venir. Lui au moins n'a pas votre niveau d'incompétence. »
Une légère, très légère, étincelle de colère passa dans les yeux de l'infirmière quand l'élève mit en doute ses capacités de guérisseuse. Enfin… Le pauvre garçon. Elle n'allait pas lui en vouloir pour de simples paroles. N'importe qui aurait été un peu chamboulé par ce qui lui était arrivé. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'une potion ratée vous transformait en fille.
Aussi burlesque qu'était la situation, elle ne pouvait pas rire du malheur d'un élève, même un élève, une élève, aussi désagréable que sieur Malefoy. Sortant de son domaine, la sorcière alla chercher le professeur de potions. Ce dernier était occupé à examiner la potion que Draco avait bue. Malgré les dons de ce dernier, un incident avait du se produire dans la confection du breuvage. Normalement, cela n'aurait pas du avoir ce genre de conséquences.
Soupirant quand Mme Pomfrey l'interrompit, il alla rassurer son élève traumatisé. Pauvre Draco. Pourquoi cela n'était-il pas arrivé à Potter ? Ce dernier aimait tant se faire remarquer alors une fois de plus, une fois de moins, qu'est-ce que cela changeait ? Il lui fallait donc expliquer les mesures décidées avec le directeur durant les quatre jours qu'avait passé Draco à dormir.
De ce fait, ce fut d'un pas déterminé que Severus Rogue entra dans la pièce où était étendu le garçon, la fille maintenant. Quand il parla, après s'être assis à côté de Draco, ce fut d'une voix très douce, paisible.
« Alors Draco, vous avez demandé à ce que je vienne. »
La jeune fille, une ravissante blonde aux yeux gris habillée d'une chemise de nuit blanche en coton, acquiesça.
« Je n'ai malheureusement pas une bonne nouvelle à vous annoncer. » La jeune fille blêmit. Tandis que le professeur hocha la tête. « Je vois que vous comprenez : je ne sais absolument pas comment vous en êtes arrivé-là. Je ne peux donc pas vous donner votre véritable forme. »
Les yeux de Draco s'embuèrent tandis qu'il lâchait le drap maintenu contre sa poitrine. Le tissu tomba, dévoilant deux globes fermes tendant le vêtement de nuit. Il ne pouvait pas y croire. Pas à lui. Il ne pouvait pas être devenu une faible et méprisable femelle. Il ne pouvait pas y croire.
« Suite à cet évènement exceptionnel, le directeur et moi avons décidé des mesures à suivre. Ecoutez-moi bien… »
/o/
Aucun secret ne le restait bien longtemps entre les murs de Poudlard. Un secret aussi croustillant que celui-ci, à savoir l'accident du trop sûr de lui Draco Malefoy se transformant tout seul en une fille au cours de potions du dévoué directeur de Serpentard, ne pouvait en aucun cas se maintenir. Il était donc inutile à ce dernier de se cacher derrière une autre identité, ses cheveux blond platine et ses yeux gris bien trop reconnaissables pour qu'on le laisse en paix.
Néanmoins personne ne savait encore comment elle allait être. Par elle, il fallait comprendre Queen, anciennement Draco Malefoy, surnommée ainsi par références aux biens connus travestis, mais cela, même les plus malicieux des serpentards n'allaient pas le lui répéter à l'oreille. Des paris s'échangeaient : malgré la superbe que se donnait Malefoy, il n'était pas un apollon. Comme se plaisait à le répéter Ron Weasley, son visage comportait trop de traits de fouine pour être beau. Pourtant quelques sources habituellement bien informées en cancans prédisaient une silhouette sculpturale pour le plus arrogant des garçons de septième année.
Chaque regard guettait donc les portes de la grande salle au dîner où ce dernier devait faire son apparition. Les quelques retardataires provoquaient des murmures d'impatience tandis qu'ils courraient à leurs propres tables pour ne rien rater du spectacle. Une demi-heure après le début présumé du repas, quand les plus persévérants avaient renoncé, une silhouette engoncée dans un large manteau se faufila à l'intérieur, tenant de ne pas se faire voir.
Peine perdue.
« Il est là ! » Cria une jeune fille plus attentive que les autres.
Aussitôt la totalité des occupants de la salle se retournèrent tous d'un bloc pour voir l'arrivante. La plupart des garçons grognèrent quand ils s'aperçurent qu'ils ne pouvaient distinguer la moindre parcelle de peau.
Draco Malefoy était mortifié. Jamais il n'abaisserait le capuchon qui lui voilait le visage. Non seulement il s'était transformé en représentant du sexe faible mais il fallait que tout Poudlard soit au courant. Son père allait en faire une attaque et ce n'était pas sur un détraqueur d'Azkaban qu'il fallait compter pour le soigner. Sa mère ne sortirait plus jamais de chez elle. La réputation des Malefoy était définitivement ternie par…
Potter ! Comment osait-il le regarder également. Draco pouvait pratiquement sentir le tissu qui le recouvrait brûler sous son regard moqueur. C'était plus que son orgueil bafoué ne pouvait en supporter sans ruer dans les brancards. Lentement, il rabattit l'étoffe qui le cachait aux regards. Personne ne pourrait dire qu'un Malefoy avait perdu la face, et ce envers et contre tout.
Un chœur de soupirs se fit entendre. Queen Malefoy était une véritable bombe. Tout du moins, son visage le présageait. Si la jeune fille gardait bien les cheveux blonds et soyeux ainsi que de grands yeux gris, elle y ajoutait une peau veloutée d'un teint doré ainsi que de splendides lèvres rouges, faites pour damner un saint. Déjà le quart de la population mâle de Poudlard imaginait cette bouche autour d'une partie de leur anatomie devenue soudain très rigide.
Draco devint pâle. Il n'avait pas l'habitude d'attirer la convoitise masculine et n'en était absolument pas ravi. Est-ce que ces imbéciles n'avaient rien d'autre à regarder ? Bon sang ! Il n'était pas un animal de foire. Ce n'était qu'une petite erreur dans une potion. Il se mit à fusiller les personnes les plus proches de lui du regard, ne s'attirant en retour que des sourires mi-séducteurs, mi-railleurs. Plissant les yeux, le serpentard s'apprêta à invectiver les coupables quand il sentit un contact sur sa jambe.
Baissant les yeux, il vit qu'un bras partant de la nappe en direction d'une épaule. Une main était posée sur son genou. Son propre genou ! Une saleté de main était posée sur son genou à lui.
D'un réflexe qu'il ne contrôla pas, Draco assena une gifle à l'impudent. Bouche bée le temps d'un clin d'œil, l'entièreté de la salle fut bientôt entrain de rire. Draco Malefoy donnant une gifle à Blaise Zabini pour outrage aux mœurs. La situation était des plus drôles. Quelques applaudissements se firent entendre : Bienvenue à Queen Malefoy.
/o/
« Allez… Draco. Tu ne peux pas m'en vouloir, quand même ? J'voulais juste savoir ce que tu cachais sous ton manteau. C'est humain. D'ailleurs, t'as pas à avoir honte. Je te le jure. Tu es mieux foutue que… Aïe ! Mais t'es malade ! »
Blaise Zabini venait de se recevoir un poing dans un endroit très sensible de l'homme. Draco avait beau être une fille, il n'en oubliait pas ses anciens points faibles, les attributs virils étant sans doute les plus douloureux. Comme dans la grande salle, il plissa les yeux.
« Ne dit plus jamais ça », siffla-t-il. « Ne pose même plus ton regard lubrique sur moi. Je te rappelle que je te connais. Même si j'avais envie d'une aventure dans ce fichu corps de fille, je te garantis que je ne te choisirais pas : tu ne penses qu'à toi et en plus, tu éjacules trop rapidement.»
Blaise gronda à la manière d'un animal sauvage.
« T'as pas le droit. T'avais juré de ne plus y faire allusion. J'étais saoul quand je t'ai raconté ça. »
« Tu n'as pas non plus le droit de m'attirer dans ton lit. Encore une avance, même un regard, et je placarde un avis concernant tes déficiences sexuelles devant chaque table, gryffondors inclus. »
Rageur, le malheureux Blaise jura dans sa barbe et donna un coup de poing dans le mur à côté de lui.
« C'est bas, ça » dit-il avant de s'en aller à grands pas. Livide, Draco voyait partir son dernier allié.
'.' Verracrasse ! J'suis qu'un imbécile. '.'
Il avait été sur le point de se traiter d'autres noms moins flatteurs mais il ne fallait pas tomber aussi bas : après tout, il était un Malefoy. S'il s'était agit de ce moins que rien de Potter, nul doute que ce dernier se serait effondré auprès des deux parodies d'amis qu'il avait. Ce fils d'amoureux de moldu de Weasley et cette sang de bourbe coincée de Granger. Beurk !
D'ailleurs cela lui rappelait quelque chose… Il avait eu beau jurer et tempêter auprès de son directeur de potions, celui-ci était resté intraitable. Il partagerait les nouveaux appartements réservés aux préfets avec cette dernière. Bon, cela n'était pas dénué de sens quand on voyait la préfète des Serpentards. Aucune maison n'était à la hauteur de la sienne mais là, il s'agissait sûrement d'une erreur du choixpeau. Quand aux préfètes de Poufsouffle et de Serdaigle, il ne fallait même pas s'y attarder. Parfaites représentantes de leurs maisons, elles en étaient devenues les caricatures. Il n'avait même pas envie de penser aux garçons : même cet idiot de Ron Weasley avait louché sur les deux montagnes molles venues se greffer sur son splendide torse imberbe.
D'un pas lent, il alla récupérer ses affaires dans le dortoir des serpentards de septième année. Curieux, grimaça-t-il silencieusement, que Dumbledore annonce ce changement durant son séjour à l'infirmerie. A croire qu'il le faisait exprès. Espèce de vieillard sénile. Encore un coup dans ce genre-là et il l'enverrait outre-tombe à défaut de la retraite puisque le vieux grigou, Dieu seul savait comment, avait toujours réussi à persuader les services sociaux que, non merci, il allait parfaitement bien.
Ce fut donc avec des pieds de plomb que l'ex-terreur de sa maison gagna le couloir où allaient sûrement se dérouler ses pires cauchemars : Granger prête à aller au lit. Restait à espérer qu'elle porte une de ces chemises de nuit à l'ancienne mode recouvrant l'heureuse propriétaire du cou jusqu'à la plante des pieds.
