Hello dears ! :) Bon … Je suis une habituée de la narration, mais c'est la première fan fiction que j'ai jamais écrite, et encore plus avec un pairing F/F alors … soyez indulgents ? ^
J'ai conservé le « Miss Swan », « Snow » ou encore « Hook », désolée pour ceux qui auraient horreur de l'anglais, mais pour moi qui regarde tout en VO ça a beaucoup plus de charme.
Sentez vous libre d'exprimer tout mécontentement ( - ou pas d'ailleurs, je suis ouverte à tout compliment ! ).
Bonne lecture :)
Rated M. I do not own any of the characters, blabla …
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Once upon a dream.
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Elle ne l'avait pas cru ce pirate quand il s'était pointé chez elle, essayant de l'embrasser sous prétexte de l'aider à se souvenir de sa famille. Sa famille se résumait à Henry. Pourtant, elle ne pouvait ignorer ce qu'il venait de se passer. Emma Swan, 29 ans, venait de tomber au travers du sol de son salon dans un tourbillon lumineux. Un portail, il avait appelé ça, le pirate, quand elle l'avait retrouvé chez elle, un bras menaçant autour des épaules de son fils.
Le choc fut plus rude que ce à quoi elle s'attendait. Sans vraiment savoir à quoi elle s'attendait d'ailleurs … Se retrouver chez les voisins peut-être ? Mais le bruit de fond ne correspondait pas. À moins que ses voisins n'écoutent de la musique zen ambiance forêt ? Non, c'était pas leur genre.
- Waw.
- Henry ?
La jeune femme se décida à ouvrir les yeux pour découvrir l'image qui allait avec la bande son. Elle venait d'atterrir au milieu d'une forêt.
- Euh … La forêt enchantée, annonça le pirate, un brin timide maintenant.
Elle se retourna vers lui pour crier, pour l'insulter, parce qu'après tout il venait de s'introduire chez elle, menaçant son fils si ils ne sautaient pas tous ensemble dans ce foutu portail.
- ESPECE DE…
Il leva une main – ou plutôt un crochet – impérieux pour la faire taire, sortant d'une poche une sorte de sifflet dans lequel il souffla deux fois de suite sans qu'il n'émette le moindre son. La situation aurait été comique si elle n'était pas si en colère.
- Elle devrait arriver. Sous peu.
- Qui ? demanda-t-elle malgré l'envie de lui hurler dessus.
Il ne répondit pas et elle se rapprocha d'Henry, vérifiant au passage qu'il n'était pas blessé. Apparemment pas.
- C'est plutôt cool non ?
- Henry …
Elle n'eut pas le temps de finir sa réprimande, une lueur bleue apparue de nulle part auprès du pirate s'intensifia au point de les aveugler tous trois un instant.
- Bonjour Emma, bonjour Henry.
Une … Fée ? Bleue ?
- Ça n'a pas marché, prévint le pirate. Alors je les ai ramenés. Est-ce que ma part du marché est remplie ?
- Je n'en sais rien Hook, il faudra voir avec la Reine.
Une Reine ?
- Est-ce que quelqu'un pourrait prendre la peine de m'expliquer ce qu'il se passe ?
- Ce sont vos parents qui vont le faire Emma, le moment est mal choisi, mais c'est moi qui vais vous amener à eux.
- Mes parents ?
Mais la fée s'était dangereusement rapprochée et toute tentative d'éviter leur contact fut vaine. Elle fut enveloppée de la même lumière aveuglante qui avait accompagnée l'arrivée de la nouvelle délurée et tout s'évapora.
Cette fois ci quand elle toucha le sol, ce n'était plus un tapis d'herbe qui amortit la chute mais de grandes dalles de marbres qui n'amortirent rien du tout d'ailleurs. Elle entendit même le pirate et son fils émettre un bruit qui manquait de masculinité au contact de la pierre.
- Blue ? Oh … Oh mon Dieu, Emma ?!
L'intéressée se releva pour croiser un regard clair qui lui rappela le sien, mais apparemment c'était trop de surprise à la suite pour son organisme. Elle remarqua le plafond peint bien quatre mètres au dessus d'elle au moment de s'évanouir. Ils étaient dans un château !
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Il n'y avait personne quand elle se réveilla dans une immense chambre, mais quelque chose avait l'air de se dérouler dans la rue. Dans la forêt, se corrigea-t-elle en jetant un coup d'œil par la fenêtre. Et à en juger par la hauteur de la vue, elle était effectivement dans un château, voire une tour.
Quelque chose agitait la cime des arbres et semblait avancer vers la bordure qui donnait sur l'immense près qui entourait la demeure où elle avait atterrit. Un instant elle se demanda où était Henry, s'il avait été kidnappé ou s'amusait à découvrir les environs. Mais toute pensée cohérente s'évapora à la vue de ce qui déboula de la forêt.
Un loup d'abord, semblant vouloir rejoindre le château, immense et talonné par un cheval noir de jais monté par un cavalier – non, une cavalière – qui semblait le poursuivre.
Emma ouvrit la fenêtre et fut étonnée par le bruit qu'elle étouffait jusqu'à présent. Dehors, il y avait un vacarme surprenant et les vitres tremblèrent quand un des arbres de la bordure s'effondra. La cavalière ne poursuivait pas, elle fuyait elle aussi.
- Oh putain …
Un monstre. Un monstre tel qu'elle en avait vu dans le seigneur des anneaux ou des films un peu moins réussis dans le genre, venait de débouler dans la clairière. Grand, élancé, une crinière de feu, des ailes repliées sur les côtés, elle avait du mal à croire ce qu'elle voyait.
Et non, il n'était pas seul. Il en arrivait des dizaines, pas loin de cinquante peut être. Le château n'avait-il pas des catapultes ? des archers ? Et la distance qui séparait les deux fuyards semblait interminable. Et puis le cheval cabra.
Le loup se retourna mais la cavalière lui fit signe de continuer, ordre auquel il sembla obéir. L'étalon resta immobile un long moment et Emma eut envie de crier à la femme qu'elle était complétement folle quand elle la vit mettre un pied à terre. Les bêtes avançaient toujours, plus prudemment, mais sûrement.
Le destrier suivit la voie qu'avait emprunté le loup, laissant l'autre seule. Complètement seule face aux monstres. L'intéressée tendit une main devant elle et la jeune femme fut surprise d'y voir apparaître une boule de feu.
Une sorcière. Qu'allait-elle faire ? Un remake de Gandalf à la « vous ne passerez pas ? ». À peine eut elle le temps d'imaginer la scène que l'une des bêtes, la plus rapide, arriva à la hauteur de son centre d'attention et elle retint le cri qui manqua échapper.
La chose avait sauté et à peine semblait-elle être entrée en contact avec la sorcière, s'était désintégrée en un geyser de sang noir. Toutes les autres s'immobilisèrent et l'instant d'après, il semblait à la jeune femme qu'elle aurait pu entendre le bruissement des feuilles des arbres.
- C'est tout ?
La voix la fit frissonner, elle l'avait déjà entendue. Chaude, grave et moqueuse. Elle lui semblait étrangement familière.
Rien ne se passa de quelques instants et puis Emma réalisa que ce n'était pas Gandalf qui se battait en bas, c'était plutôt Saroumane.
La forêt semblait soudain plus grande, plus claire, l'herbe du près semblait étinceler et de partout, les ombres se précipitait sur la sorcière, grandissait la sienne, qui s'étalait à présent tout autour d'elle et se faufila jusqu'aux pattes d'un des monstres qui y disparu en un cri d'agonie.
Cela sembla réveiller les autres dont certains choisirent de se ruer vers elle coute que coute et subirent le même sort. D'autres, peut être plus malins déployèrent leurs ailes et attaquèrent par le ciel. Ceux là non plus ne furent pas très bien accueillis, des lames luisantes, comme chauffées à blanc semblant sortir des mains de la sorcière pour aller les empaler.
Emma reprit son souffle quand le dernier corps s'écrasa au sol. En bas, le hurlement d'un loup se fit entendre et la sorcière reprit sa marche vers le château. Comme si de rien n'était …
Quand elle eut disparu de son champ de vision, Emma retrouva enfin la capacité de marcher et se précipita vers la porte de sa chambre. Il n'y avait personne dans les couloirs, pas même un garde alors qu'elle se serait attendu à être surveillée. Elle ne croisa personne non plus dans les autres salles qu'elle trouva, des chambres, une salle de réunion, une cuisine. Aucun signe de son fils non plus et elle commençait sincèrement à avoir peur. Elle décida de descendre. Après tout, une bataille venait de se dérouler en bas des fenêtres, elle trouverait certainement quelqu'un.
Au passage, elle attrapa une épée d'une armure qui s'effondra après qu'elle l'eut touchée, causant un vacarme qui avait du raisonner dans tous les étages, mais encore une fois, personne ne vint la sermonner. Et puis elle les entendit. Les cris.
- … pas accueillir des hommes qui ont cherché à me tuer pendant des années.
- Je ne séjournerais pas ici sans eux, Snow.
La voix de la sorcière qui lui disait définitivement quelque chose maintenant qu'elle l'entendait clairement.
- C'est ridicule.
- C'est vous qui êtes ridicules ! Vous avez besoin d'hommes et plus que tout je crois vous avoir encore démontré que vous avez besoin de moi. Mon château n'est plus sûr, Red et moi avons risqué nos vies pour qu'ils arrivent sains et saufs.
- Il n'y aura jamais assez de nourriture.
- J'ai ce qu'il faut.
- Et je ne fais pas confiance en ta magie. Rumple a disparu, qui nous dit que ce regain de pouvoirs n'est pas du à sa mort ?
- Ma peau est-elle recouverte d'écailles ?
- La laideur peut aussi être intérieure.
- Ainsi que la beauté, remercie les dieux que cela soit possible.
Il y eut un bruit qu'Emma ne reconnu pas et la voix d'une autre personne. Un homme.
- Snow, calme toi.
- Charming ne me dis pas que tu cautionnes les insultes qu'elle peut me faire.
- Elle vient de nous sauver. Nous n'avons aucune arme, son armée est la bien venue.
- Depuis quand prends-tu des décisions à ma place ?
La jeune femme leva les yeux au ciel, ces deux là étaient sans nul doute en couple. Ce fut le moment qu'elle choisit pour rentrer dans la pièce, qui s'avéra être un grand hall.
- Swan, vous êtes revenue à vous.
- Je me suis simplement évanouie, j'ai eu une … rude journée.
Apparemment le pirate était toujours là. Et d'autres aussi, des nains. Trois gardes et … son regard se posa sur Elle.
Oh merde. Emma fit son possible pour ne pas rougir. Comment cette femme qu'elle ne connaissait pas avait-elle fait pour se retrouver dans ses rêves de si nombreuses fois. À moins que les élucubrations du pirate ne soient vraies ? Après tout elle venait bien d'assister à un combat à grand renfort de magie, depuis la fenêtre d'un château qui plus est après être tombée au travers d'un vortex. Et elle avait beau se pincer, elle ne se réveillait pas.
- Regina ?
Le nom lui échappa et cette fois tous les regards se posèrent sur elle. L'intéressée – puisqu'apparemment c'était bel et bien son nom – leva un sourcil et un instant elle ne vit que ses yeux, ces yeux caramel qui l'avaient fixé de beaucoup plus prêt dans ses rêves. Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir, ou même d'ajouter un mot. La sorcière venait de comprendre qu'elle avait été reconnue et une fois de plus tout sembla s'assombrir. Emma sut qu'elle allait éclater avant qu'elle n'ouvre la bouche.
- QUI ? cria-t-elle simplement en se précipitant sur la femme qu'Emma avait eut le temps de voir avant de s'évanouir.
- Comment ça qui ?
Celle ci s'appelait Snow visiblement, c'était elle qu'elle avait notamment entendu crier derrière la porte.
- Avec qui vous êtes vous alliés ? Qui vous a donné la potion ?
- Quoi ? Mais c'est insensé Régina, tu ne serais pas là si nous n'avions pas besoin de ça.
Apparemment ce n'était pas la bonne phrase à dire, la jeune femme entendit le pirate grincer des dents derrière elle et à nouveau, toutes les ombres de la pièce semblèrent vouloir s'attacher à celle de la sorcière.
- Pardon ?
- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je te jure que nous n'avons rien donné à Emma, Hook l'a ramenée ce matin et elle s'est évanouie juste après que Bleue l'aie transportée ici.
La brune devait aussi savoir quand on lui mentait parce qu'elle lâcha sa victime, se retournant vers Emma.
- Pourquoi semblez vous me reconnaître dans ce cas Miss Swan ?
L'intéressée frissonna, presque prise d'envie de mentir, mais n'osa pas.
- Je … Il m'est arrivé de rêver de vous et du coup …
- De rêver de moi ?
- Oui, enfin vous aviez l'air plus … moins … sorcière.
- Reine, Miss Swan, je suis une Reine. Que savez-vous de moi ?
- Pardon ?
- Tout à l'heure, vous n'avez pas simplement prononcé mon nom, vous m'avez reconnue … Que savez-vous de moi ?
Quels traits de caractères pouvait-elle dégager de toute une série de fantasmes ? Que c'était une garce qui aimait la pousser à bout et la laisser dans des états pas possibles ? Que sa voix devenait encore plus basse et rauque après un orgasme ou qu'elle …
- Nous nous battons souvent au sujet de mon fils ? tenta-t-elle, se souvenant d'un épisode où leurs ébats avaient commencé par une dispute insensée.
- Où est Henry ?
- Je ne vois pas en quoi cela vous concerne.
Ça ressemblait étrangement à une scène comme celle là d'ailleurs … Et là encore elle se retrouva plaquée contre un mur, un corps enveloppé de cuir cette fois, pressé contre le sien.
- Henry est mon fils autant que le votre Miss Swan, vous n'êtes pas autorisée à formuler ce genre de réponse. Je répète : où est-il ?
- Je ne sais pas.
La prise sur son cou s'accentua, quelque chose dont elle avait rêvé, encore … mais le regard de la Reine s'était détourné du sien pour fixer le pirate.
- Tu as laissé mon fils là bas espèce d'incapable ?
- Non, non, il était là tout à l'heure, il a du partir explorer la bibliothèque où je ne sais quelle pièce.
- Trouve le.
Le pirate approuva d'un signe de la tête avant de sortir de la pièce.
- Regina … Vous m'étouffez.
- Tant mieux.
- Regina !
- Tais toi Snow, quelque chose ne va pas, ma malédiction était parfaite, il est impossible qu'elle se rappelle sans l'aide de magie.
- À nouveau le regard d'ébène plongea dans celui d'Emma.
- Avez-vous croisé quelqu'un depuis votre arrivée ?
- Une fée ? Bleue.
- Qui d'autre ?
- Le pirate, il nous a appelé la fée.
- Avez-vous été en contact avec quoi que ce soit qui vous semble d'origine suspecte ?
- En ce moment même.
Elle n'aurait pas du. La main qui tenait son cou monta jusqu'à son menton et lui fit violemment tourner la tête pour pouvoir atteindre son oreille. A l'autre bout de la pièce un couple, les soldats et une bande de nains qui les avait rejoint retenaient leur souffle.
Encore une réflexion comme celle là et vous servirez de cible à mon prochain entrainement, murmura-t-elle comme si elle avait peur qu'on ne l'entende.
- Je n'ai plus peur de vous Régina.
À la réflexion, elles avaient peut être l'air d'un couple divorcé. Oui, si elle avait perdu ses souvenirs, c'était certainement à ça que devait ressembler sa vie. Avant.
- Et comme vous avez tort, Miss Swan …
Elle fut de nouveau manipulée avec peu d'attention, le regard qu'elle croisa n'était plus noir, mais caramel et ressemblait à celui qu'elle croisait généralement dans ses rêves. Si on excluait le fait qu'il semblait à l'instant en pleine réflexion, hautain et peut-être à la limite de l'inquiétude.
- Vous allez me lâcher maintenant, Madame le maire ?
- Mad …
Les sourcils parfaitement dessinés s'arque boutèrent d'étonnement. Apparemment, c'était également un titre qui lui était connu. Elle ne vit pas la main plonger dans sa poitrine et l'espace d'un instant tout s'estompa.
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Ce matin quand elle était arrivée, elle était encore en retard, heureusement qu'elle n'avait pas choisi un métier dans un bureau. Secrétaire à la mairie par exemple, ça aurait certainement été un calvaire quotidien qu'elle n'aurait pas souffert, pas même pour le plaisir de pouvoir mettre des bâtons dans les roues du Maire.
Emma sirotait encore son café quand le bruit des talons la fit se figer. Comme une enfant qui allait se faire gronder elle essaya de se rappeler si elle avait rendu tout l'administratif qu'on lui avait demandé ou si ses dernières activités avec Henry pouvaient être remises en cause. Rien ne lui vint et elle se dépêcha de cacher ses pensées devant un masque de bonne humeur arrogante.
- Madame le Maire, que puis-je pour vous ?
- Dans quelle langue faut-il vous faire comprendre que JE suis la mère d'Henry ?
- Je croyais qu'on avait déjà réglé ce problème ?
- Hier soir, après avoir appelé la moitié de la ville pour savoir où était parti mon fils en pleine soirée, je suis tombée sur Madame Omaley qui m'a confirmé que MON fils, était en train de jouer au Monopoly dans le salon avec le sien …
- Et alors ? il était bloqué dans la case prison ? ça a du vous faire un choc non ? En fait, on peut en sortir en faisant le bon …
Elle fut interrompue par un poing frappé sur le bureau.
- Savez-vous, Miss Swan, ce que m'a dit cette mère ?
- Je vais le savoir très bientôt.
- Elle m'a dit, qu'elle avait obtenu la permission de la « mère » d'Henry et qu'elle ne pensait pas à mal …
Ah … Oui, information qu'elle avait oublié de transmettre à Regina.
- Écoutez …
- Non, vous, écoutez, Miss Swan, vous savez ce que c'est de croire que votre fils a disparu … encore une fois … et d'appeler toute la ville pour avoir des nouvelles ?
- Vous auriez pu m'appeler ? Après tout je suis le sheriff.
Cette information lui valut un regard si noir qu'elle se recroquevilla imperceptiblement dans son fauteuil de mauvaise qualité. Rien à voir avec celui du bureau du maire. Cette fois, les deux mains se posèrent sur la surface en bois foncé et le visage de l'intéressée se rapprocha du sien.
- Encore eut-il fallu que votre téléphone soit allumé, Sheriff.
La voix basse et rauque l'avait fait frissonner de peur, mais pas que.
- Oh merde. C'est vrai ?
Elle s'était reculée soudain, brisant le sort, fouillant dans son sac pour en sortir le téléphone qui ne semblait pas vouloir s'allumer.
- Et Mary Margaret …
- Pratiquait l'art de détruire le couple de Mr & Mme Nolan hier soir, coupa-t-elle.
- Je suis … je suis vraiment désolée.
- Désolée ?
Regina s'était rapprochée et pour la deuxième fois de la matinée elle avait failli frémir de peur. Les yeux caramels avaient longuement et sans aucune gêne dévoré le visage d'Emma, avec hargne.
- Vous ne verrez même pas venir le jour où je vous ferais sentir désolée, Miss Swan.
Sur ce elle s'était retournée et Emma avait la chose la plus inconsciente de toute sa vie, la plus courageuse et idiote. Elle avait tendu la main pour attraper le bras de son adversaire et l'avait retournée. Leurs regards s'étaient affrontés et comme elle n'aurait certainement pas eu le culot de le faire elle même, le Maire avait levé une main pour agripper son col et l'avait attirée à elle avant de la précipiter contre le mur le plus proche.
Et puis elle l'avait embrassé. Elles s'étaient embrassées. Violement, sans aucun respect pour l'envie de l'autre, mais voulant toute deux la même chose. La jeune femme avait gémi en sentant pour la première fois sa langue passer sur ses lèvres puis se faufiler dans sa bouche. Le sac de Regina avait été envoyé sur une chaise et ses deux mains avaient trouvé le moyen de passer sous les épaisseurs de vêtements pour trouver la peau nue de ses hanches et de sa poitrine. Le Maire s'était aussi laissé faire un moment, permettant à Emma de remonter sa robe pour dégager des bas et un porte jarretelles, mais quand elle la précipita contre sa cuisse, le gémissement qu'elles émirent toutes deux sembla la faire sortir de sa torpeur avant de se séparer d'elle brutalement.
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C'était le premier rêve qu'elle avait eu et qui l'avait laissée choquée, frustrée. Le premier d'une longue série qui venaient tous de défiler à la vitesse de la lumière devant ses yeux. Un résumé de tout ce qu'elle pouvait se rappeler de Regina Mills. Qui avant d'être une Reine et sorcière, semblait avoir être un maire et amante exigeante.
Emma se tenait toujours debout, quelque chose de chaud pesait encore sur sa poitrine. La main de Regina. Rien à voir avec les braises qu'elle croisa en osant enfin ouvrir les yeux.
- Emma ? demanda faiblement la voix qui appartenait à Snow se rappela-t-elle.
Elle ne répondit pas. Le regard de regard de la Reine était noir, mais pas de colère. Sa respiration était saccadée et la jeune femme espéra que ce n'était pas seulement dû au sort qu'elle venait visiblement de jeter.
Non.
- Ça va, réussi-t-elle à croasser.
Mais la reine en face d'elle ne bougeait toujours pas, elle avait du mal à se remettre de quelque chose. De ce qu'elle venait de voir visiblement. Pour la première fois depuis son arrivée, Emma sentit quelque chose se réveiller en elle, de l'orgueil ? Pas exactement, mais elle n'arrivait pas à pointer le doigt sur ce qui lui donnait cette impression de puissance.
Et le sourire qui se dessina sur ses lèvres n'avait rien de timide. Lèvres sur lesquelles se porta presque immédiatement le regard de la sorcière. Et cette fois elle le vit. Les diamants noirs s'élargirent presque à en faire disparaître la vraie couleur des yeux caramel. L'envie était réciproque. Elle avait raison, Regina et elle avaient du être amantes, et peut être que ces rêves n'étaient que des souvenirs. Certainement même.
- Regina ?
Mais à l'instant où son courage semblait être revenu, l'intéressée s'écarta d'un pas en arrière, un large sourire carnassier découvrant des dents blanches et puis un rire. Celui là, elle était presque sûre de ne l'avoir jamais entendu et il eut pour effet immédiat de la remettre à sa place. Emplie de rage soudain, mais à sa place de simple chasseuse de prime, entre les mains d'une puissante Reine.
- Oh Emma ...
La voix la fit frissonner une nouvelle fois, mais elle n'eut pas le temps de réagir, une porte s'ouvrit sur le pirate et la sorcière la lâcha, laissant Emma retomber le long du mur, immédiatement aidée par Snow.
- Emma qu'est-ce qu'elle t'a fait ?
- Rien, elle a juste voulu voir les rêves dont je parlais.
- Et ... Tu n'as pas rêvé de moi ?
- Qui êtes vous ? Snow c'est ça ?
Elle n'entendit pas la réponse, occupée à observer la sorcière s'avancer vers son fils qui ne semblait pas la reconnaître mais accepta une embrasse. Apparemment, il était plus réceptif à tout ce qui se passait qu'elle.
- Pardon ?
- Ta mère, je suis ta mère et Charmant est ton père.
- Mes parents ?
Elle se souvenait vaguement de ce qu'avait dit le pirate quand il avait parlé de sa famille en danger. La jeune femme contempla un instant le regard inquiet qui la couvait. Elle venait d'atterrir dans un monde avec des monstres et de la magie, ses parents pouvait-ils avoir le même âge qu'elle ?
- Vous êtes des vampires ? Demanda-t-elle soudain.
À l'autre bout de la pièce, cette réflexion lui valut un rire moqueur de la sorcière. Non, apparemment, ce n'étaient pas des vampires.
- Blanche Neige et les sept nains maman, tu te rappelles ?
- Cette fois c'était Henry qui lui adressait la parole
- Killian m'a tout expliqué.
- N'écoute pas les étrangers.
- Maman ... Killian est le capitaine crochet, de Disney tu vois ?
- Non, pas vraiment, il lui manque une bonne vingtaine de centimètres de cheveux.
L'intéressé fronça les sourcils, visiblement troublé & son fils se lança dans une explication de ce qu'il semblait avoir appris depuis qu'elle était tombée dans les pommes.
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Henry avait mis des heures avant de vouloir s'endormir dans le lit à baldaquin. Emma avait insisté pour partager la même chambre que lui et on lui avait donné une épée, dont elle tentait depuis une bonne demi heure de se servir dans le vide. Sans grand succès. Si elle avait bel et bien tué un dragon avec une arme du style, aujourd'hui elle serait certainement incapable de le faire.
La jeune femme finit par sortir de la pièce, Henry dormait à poing fermé, mais elle ne pouvait se résigner à dormir. Elle avait envie de poser des questions au pirate qui semblait très enclin à donner des réponses, un peu trop même. Mais aller frapper à sa porte ne semblait pas une si bonne idée que ça.
Epée à la main, elle déambula dans les couloirs jusqu'à trouver les cuisines dans lesquelles elle grappilla un morceau de pain et du fromage. Quand elle se remit en marche elle remarqua que toutes le fenêtres étaient condamnées ainsi que les portes donnant sur l'extérieur. Ils étaient prisonniers. Ou peut être à l'abris.
Dans les étages elle remonta jusqu'à une source de lumière. Une bibliothèque se rappela-t-elle.
- Vous auriez du prendre le livre.
- Je n'ai pas eu le temps.
- Les hommes sont à l'abris ?
- Dans l'aile nord, oui.
- Que se passe-t-il dans mon château ?
- Elle fouille vos penderies.
- Pardon ?
L'autre personne n'eut pas le temps de répondre. La curiosité avait poussé Emma à avancer d'un pas, posant le pied sur une planche grinçante.
- Miss Swan, toujours aussi discrète qu'à son habitude ...
L'intéressée sortit de l'ombre pour découvrir la grande pièce plongée dans une lumière rougeoyante qui provenait d'une cheminée en marbre. C'était bien une bibliothèque, mais à l'instant elle semblait transformée en atelier de parfait petit chimiste – ou de sorcière.
Regina s'était changée en une robe bleue nuit étoilée de diamants aux manches et au décolleté. C'était loin des tenues qu'elle avait été habituée à voir dans ses rêves, mais pas le moins du monde moins attirant. Elle se tenait à côté d'un miroir à pied qui ne reflétait pas son image mais celle d'un homme, métisse, noyé dans une brume bleue. Le miroir magique de la méchante reine ? Se demanda-t-elle.
- Que faites-vous ?
- Une potion, de toute évidence.
- Pour quoi faire ?
- Vous faire taire.
- Vous faites pas ça avec des pommes empoisonnées ?
- Je prépare une potion pour que vous et Henry retrouviez vos souvenirs, Shériff.
- Alors je suis bien sheriff ! Et nous ... nous sommes les parents d'Henry ?
La Reine ne lui répondit pas, absorbée par la contemplation d'une flasque au contenu transparent. Mais le génie toujours à sa place dans le miroir lui confirma d'un signe de la tête.
- Et ... comment avons nous fait pour avoir un enfant ?
- Neal. Neal est le père d'Henry.
- Oh, tous mes souvenirs ne sont pas faux alors ?
- Pas tous non.
- Et après nous nous sommes mises ensemble ?
Regina émit un petit son entre le rire et le soupir d'exaspération et sembla chasser son génie d'un signe de la main. Le miroir demeura opaque un instant avant de refléter la silhouette de la sorcière.
- Qu'est-ce qui vous fait croire à cette idée saugrenue Miss Swan ?
À présent son ton puait le dédain.
- Toute à l'heure ...
- Je ne suis pas responsable de vos fantasmes.
- Quoi ? Non non non, je vous ai vue !
- Dans vos rêves, oui.
- Non, toute à l'heure, vous aviez envie ...
- Envie de ?
- Moi.
La reine prit le temps de verser le contenu d'une fiole dans un contenant plus grand suspendu dans le vide au dessus d'une flamme qui semblait être née d'une coupelle en or. Une fumée blanche s'en dégagea presque instantanément.
Miss Swan ... Le voyage a du être dur, je vous conseille d'aller dormir. Une fois cette potion avalée, je vous garantie que vous aurez honte d'avoir pu m'insulter de la sorte.
- Vous ... insulter ?
Elle considérait le fait qu'Emma ait pu penser qu'elle était attirée par elle, insultant ? La colère qu'elle avait ressentie toute à l'heure revint se loger dans son estomac comme un poing pendant un match de boxe. Qu'importe qui était cette femme, il était sûr qu'elle avait le don de la mettre dans des états extrêmes. Elles avaient tout d'un couple divorcée, pensa-t-elle à nouveau.
Sans lui répondre, l'autre la contournait déjà pour sortir de la pièce. Cette fois elle vit rouge. Oubliant que son adversaire avait combattu des monstres trois fois plus gros qu'elle dans l'après midi, Emma se précipita sur la sorcière, faisant claquer son dos contre le montant d'un meuble dont les étagères tremblèrent.
- Pour qui vous vous prenez Regina ?
- Non loin d'être effrayée, elle semblait à peine étonnée par la violence de la jeune femme.
- Mais pour une Reine, Emma ...
- Et je ne suis pas digne d'une Reine c'est ça ?
- En fait, vous êtes Princesse, mais votre rang n'est d'aucune importance. Royauté ou non, je n'ai pour vous aucune sorte d'intérêt dépassant celui de vous laisser en vie pour faire plaisir à Henry.
Toutes deux furent surprises par le claquement d'une main sur la joue de la sorcière. Emma n'avait même pas prévu de le faire, c'était sorti tout seul. Mais le culot de cette femme allait trop loin. Dans un monde où tout avait été bousculé en l'espace d'une demi journée, c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.
- Je vous interdis de parler de mon fils de la sorte.
- Mon fils.
Voilà. C'était ça le nerf de la guerre. Elle avait du rencontrer Regina peu de temps après la naissance d'Henry, elles l'avaient élevé ensemble et chacune le considérait comme leur fils. Peut-être Emma avait-elle été une mère pas assez présente, mais elle avait du mal à imaginer Regina en tant que maman poule, une reine doublée d'une sorcière, comment aurait-elle pu avoir eu plus de temps qu'elle à accorder à un enfant ?
La jeune femme fronça les sourcils, l'autre n'avait toujours pas bougé, le menton relevé, les yeux rivés aux siens, la mettant au défi de la contredire. Elle réalisa que rien ne changerait jamais, leur dispute pourrait durer des heures et pour l'instant elle naviguait dans un monde dont elle ignorait la moitié. Comment se battre à armes égales avec quelqu'un qui en connaissait plus sur elle qu'elle même ?
- J'abandonne.
- Je m'en doutais Miss Swan, c'est un peu votre spécialité.
C'était peut être le mot de trop mais Emma empoigna la sorcière dans le but peut-être de la secouer jusqu'à ce qu'elle tombe dans les pommes mais tout ce que son corps réussit à faire fut de la plaquer contre elle et l'embrasser.
Elle s'attendait presque à être repoussée contre le mur le plus proche – une dizaine de mètres – par une force invisible, mais elle ne le fut pas. Quelque chose comme un stade tout entier se levant pour rugir après un but de football se passa dans la tête d'Emma. Elle ne s'expliqua pas cette soudaine envie de parcourir l'immense pièce en bondissant et criant de joie. Elle venait simplement d'embrasser son ex femme, c'était pas un exploit, si ?
Les sensations étaient encore plus extraordinaires que dans ses rêves et quand la reine fit courir sa langue le long de ses lèvres, le feu qui avait commencé à brûler entre ses reins sembla embraser tout son corps. Ses mains descendirent pour effleurer un sein, ses hanches et s'arrêtèrent à peine plus bas que ses fesses où elle fit pression pour que la jambe de Regina vienne s'agripper à elle.
Leurs regards se croisèrent un instant et les yeux caramels consumés par la pupille noire reflétèrent aussi de l'indignation qui la fit rire.
- Miss Swan, il est hors de …
- Tais-toi Regina.
Joignant le geste à la parole elle l'embrassa encore, la soulevant dans ses bras cette fois et les deux jambes vinrent entourer sa taille alors que sa bouche s'attaqua au décolleté orné de diamants. Elle connaissait déjà par cœur ce corps. Emma évita la table la plus proche pour ne pas déposer la reine sur son atelier de chimiste et trouva un buffet en bois laqué qui lui sembla assez résistant pour la supporter.
Leurs bouches se retrouvèrent immédiatement et cette fois ci Emma n'avait aucune envie d'aller doucement. Après tout ce qu'elle avait subi. Tous les rêves dont elle se rappelait et où Regina ne faisait preuve d'aucune merci. Aujourd'hui c'était à elle de prendre le dessus, qu'importait que Madame le maire soit devenue une sorcière ou une reine.
La jeune femme écarta violemment les jambes de la brune pour pouvoir être au plus près d'elle, ignorant le bruit de tissu déchiré de la robe bleue nuit qu'elle souleva avec autant de hâte pour dévoiler des jambes nues et des dessous en satin noir. Trempés.
- Hors de question hein ?
L'autre fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour riposter mais Emma plaqua sa main contre ses lèvres toujours couvertes de rouge.
- Tais-toi j'ai dit.
Son autre main remonta pour prendre une mèche de cheveux entre deux doigts avant de s'attaquer au chignon qu'elle défit. Elle s'arrêta un instant pour contempler le spectacle qu'elle avait rarement eu l'occasion de voir dans ses rêves. Avec sa coupe courte en désordre, la respiration saccadée et les yeux noircis, elle était à couper le souffle. Un sourcil s'arqua.
- Tu es magnifique, prit-elle le temps de dire.
Cette fois les deux sourcils bondirent. Quoi, c'était quand même pas la première fois qu'elle lui disait ? C'était certainement une peste, mais rien n'empêchait qu'elle était la plus belle femme qu'Emma n'ait jamais vue. Elle avait presque l'air perdue, mais tout de suite elle avait surtout envie de voir, vraiment voir, pas comme dans ses rêves, la reine s'abandonner entre ses bras. Et de l'entendre aussi.
La main qui l'étouffait alla directement entre ses jambes et Emma eut le temps de voir un éclat de violet scintiller dans les yeux de la sorcière avant que sa tête ne se renverse.
- Mon dieu …
- Tu peux m'appeler Emma.
L'autre aurait certainement répliqué mais toute contestation fut oubliée quand elle rentra deux doigts en elle.
- Em-ma … On ne peut pas.
- C'est un peu trop tard non ?
La jeune femme se rapprocha, plaquant son corps contre celui de la femme dont elle avait tant rêvé, son bassin venant taper sa main pour l'enfoncer autant que possible. Quand il n'y eut plus d'espace entre elles, Emma laissa tomber sa tête dans le creux de l'épaule à la peau plus foncée que la sienne. Les yeux fermés elle inspira pour la première fois le parfum qu'elle n'avait pas pu sentir dans ses rêves. Elle attendit quelques secondes que deux bras se referment autour d'elle en signe d'acceptation avant de pouvoir se montrer brutale sans regret.
Elle ne s'arrêta pas quand la Reine lacéra ses hanches, croisant son regard où brillait un éclat violet avant qu'elle n'étouffe ses cris dans son cou. Les trois immenses fenêtres s'ouvrirent d'un seul même mouvement, le claquement des rideaux couvrant presque le fracas de plusieurs miroirs dont la surface lisse éclata.
- Régina ?
- Je …
À la réflexion, elle n'avait pas envie d'entendre ses explications, ou même ses excuses. Elle fit taire toute protestation en l'embrassant, ravie du gémissement qui lui échappa quand elle se retira d'elle.
- Ce n'est pas fini.
- Quoi ?
La jeune femme, comme l'avait souvent fait dans ses rêves s'agenouilla aux pieds de la Reine. Cette fois pourtant il n'y avait aucun sourire en coin sur la bouche de son amante, aucun regard supérieur pour lui rappeler que sa place ne serait jamais à ses côtés mais à ses pieds. Non, cette fois, c'était plutôt de l'incertitude qui y brillait.
- Vous ne devriez pas, faire quelque chose que vous regretterez demain après avoir bu la potion.
- Au contraire.
- Vous vous en souviendrez Emma et moi aussi.
- Je n'en doute pas.
Sans la lâcher du regard, la jeune femme posa ses lèvres dans le creux d'une de ses cuisses, léchant son chemin jusqu'à voir la magie s'affoler à nouveau dans les iris de la Reine.
- Regardez-moi. Si j'ai fait une erreur, si demain je me souviens que nous nous détestons et que vous n'êtes qu'une garce qui cherche à s'emparer de mon fils, je veux que vous soyez sûre que ça n'empêche en rien qu'à chaque fois que je penserai à vous étrangler de mes deux mains au court d'une dispute j'aurais aussi cette envie la.
Elle ajouta le geste à la parole d'un coup de langue qui les fit toutes les deux gémir. C'était encore mieux que dans ses rêves. Cette fois ci elle pouvait la sentir et la gouter, entendre ses gémissements et tout le reste s'évanouir autour d'elle quand ses cuisses enserraient son visage.
- Non, gronda la voix au dessus d'elle.
Emma croisa un regard furieux qu'elle connaissait et retira immédiatement sa main de son pantalon pour finalement aller enterrer trois doigts dans la Reine qui se cambra violemment.
- Comme tu veux …
Après ça ce ne fut plus que des cris à peine étouffés, la tête de la sorcière renversée contre le mur, sa main agrippée aux cheveux blonds, la forçant parfois à un rythme qui lui convenait mieux.
- Emma …
La façon dont cette femme prononçait son prénom … Mais elle savait très bien ce qu'elle voulait, pour avoir trop souvent obéit à la demande implicite dans ses rêves. Parce que Madame le Maire ne s'était jamais rabaissé à le demander.
La jeune femme se releva, reprenant sa place entre ses cuisses, le bassin appuyant contre sa main pour lui donner plus de force, elle entoura son amante de l'autre bras, la plaquant contre elle.
- Je suis là.
Ses coups de hanches se firent plus violents et lorsque ses dents se referment sur les muscles au dessus de son épaule, marquant certainement Régina, celle ci ne retint pas le cri qui souffla toutes les lumières de la pièce. Son corps s'était à nouveau raidit, tous les muscles contractés autour d'Emma au point de lui broyer le bassin, les doigts eux aussi emprisonnés dans des murs brûlants qu'elle continua à caresser. Sa langue apaisa la morsure qu'elle avait faite dans son cou.
Comment ses rêves ne pouvaient-ils pas être des souvenirs ? Elle semblait tout connaître d'elle. Elle tenta de l'embrasser mais cette fois la Reine détourna le visage.
- Allez vous coucher Miss Swan.
- Quoi ?
- Allez dormir, demain sera dur.
- Quoi ? Non c'est hors de …
Sa phrase n'était pas finie que la sorcière s'était évaporée en un nuage violet. La garce.
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Le liquide qui glissa dans sa gorge le lendemain matin avait un gout de réglisse, c'était pas un goût qu'elle aimait particulièrement, mais elle s'était attendu à pire. Ça passerait avec un bon donut. Un donut de chez Granny. Granny.
Emma réalisa qu'elle n'avait pas encore ouvert les yeux et profita des quelques secondes qui lui restaient pour réfléchir à toute vitesse.
- Emma, ça va ?
David. Son père. Snow devait être à moins d'un mètre d'elle, la regardant avec l'espoir de voir sa fille ouvrir les yeux et la reconnaître.
Et Oh mon Dieu. Regina. Hier soir elle … elles …
- Emma ça y est ?
Cette fois c'était Henry qui avait parlé et la fit ouvrir les yeux.
- Ouais … Oui, ça y est.
À peine eut-elle le temps de sourire faiblement qu'elle fut enveloppée dans les bras de ses deux parents. Ses vrais parents. Au dessus de leurs épaules elle croisa le regard de Hook qui lui fit un clin d'œil.
- C'est encore un peu flou, mais, ça va, expliqua-t-elle pour rassurer tout le monde.
Ruby vint aussi la serrer dans ses bras. C'était une amie qui lui avait manqué. A New York elle n'avait pas de véritable amie. Henry oui, mais elle n'avait eu que de vagues petits amis et des connaissances faites au boulot.
- Tu veux manger maintenant je suppose ?
- En fait j'étais justement en train de penser aux donuts que ta grand mère fait …
- Oh … Euh je doute qu'elle puisse faire ça ici.
- Sérieux ? Vous avez pas de quoi faire des pâtisseries ?
- Si ! Enfin tu verras, mais c'est pas vraiment les mêmes.
- Tant que vous ne me faites rien avaler à base de chimère.
- C'est noté.
En bas les cuisines étaient envahies par des hommes, certains en armures, d'autres non, qui montrèrent pour beaucoup des signes de reconnaissance à Ruby.
- Qui est-ce ?
Les hommes de Regina.
- Son armée ?
- Oui. Sa garde rapprochée. Les autres sont dans une autre aile, mais ceux là sont les meilleurs.
- Je t'ai vue hier depuis la fenêtre de ma chambre. Regina a fait un sacré tour de magie.
- Elle est beaucoup plus forte qu'avant. Gold a disparu et on s'est tous demandé si elle ne l'avait pas tué. Ses pouvoirs sont impressionnants. Et heureusement, parce qu'on en a bien besoin.
- Vous êtes devenues … amies ?
- Amies ? Nan. Mais je sais quand est-ce que je peux compter sur elle. Tu veux du miel ?
- Quoi ? Ah ! Oui, merci.
Elle avait trouvé une place en bout de table à côté de deux hommes en train de jouer aux échecs et commença à avaler de grandes bouchées de pain tartiné de confiture.
- Je pensais pas que des soldats joueraient aux échecs.
- Ce ne sont pas des simples soldats. C'est l'élite.
Comme si ils avaient tous entendus parler d'eux, les hommes en noir se levèrent d'un seul mouvement, une main posée sur le pommeau de leur épée.
- Hey, je voulais pas vous insulter les gars.
Elle reçut un léger coup dans la jambe mais n'eut pas le temps de s'en offusquer.
- Bon appétit Miss Swan.
Le mouvement n'avait pas été provoqué par l'indignation, non. C'était un salut. La jeune femme avala de travers le morceau de fromage qu'elle venait d'enfourner dans sa bouche. Elle en eut les larmes aux yeux mais une main se posa dans son dos, soulageant immédiatement l'impression d'étouffement.
- Merci, réussi-t-elle à croasser.
- Vous voulez quelque chose à manger ? demanda poliment Ruby en voyant que la Reine venait de s'asseoir en face d'elles à une place laissée promptement par un soldat.
- Non merci Red. Comment va votre mémoire Miss Swan ?
- Très bien. Merci.
Elle aurait mis sa main au feu qu'elle était en train de rougir. Elle n'avait toujours pas croisé le regard de la mère adoptive d'Henry mais celui de Ruby avait l'air confus et elle leva un sourcil interrogateur.
- Ça ne va pas ?
- Miss Swan a honte.
Comment pouvait-elle parler de ça en public ? Comptait-elle s'en servir contre elle ? Après tout ce n'était pas elle qui s'était mal comportée hier soir. Régina avait toute sa mémoire et elle s'était laissée faire, dominer même, malgré son affront de dernière minute quand elle s'était évaporée sans lui rendre la pareille. Comment comptait-elle retourner la situation à son avantage ?
- Non. Non je n'ai pas honte.
- Emma, regardez-moi.
Cette fois elle détourna le regard de celui de son amie pour croiser celui de la sorcière. Oh mon dieu. C'était quoi encore cette tenue trop décolletée et ce regard qui la dévorait ?
- Vous n'avez pas honte de ce que vous avez fait hier soir Miss Swan ?
- Je … J'ai tutoyé Regina, bafouilla-t-elle à Ruby qui s'attendait certainement à un drame.
Elles ne pouvaient pas avoir cette conversation là. Pas dans une pièce remplie d'hommes qui devaient tous avoir envie de sauter sur leur reine à la moindre occasion, et pas devant Ruby.
- Emma ?
Oh non … Encore moins devant ses parents et Henry.
- Ouais ? Je mange là, vous trouvez pas que la pièce est assez bondée comme ça ?
Un geste de la main de la part de Regina et tous ses hommes s'évaporèrent en une fumée noire.
- Mieux ?
- Non, toujours pas. Je suis encore plutôt bouleversée par tout ce qu'il vient de se passer, j'aurais aimé … un peu de tranquillité.
- Je n'en doute pas.
Emma croisa à nouveau le regard indéchiffrable de la Reine avant de se retourner vers ses parents.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien chérie, nous aurions simplement voulu passer un peu de temps avec toi avant de t'ennuyer avec nos histoires de … guerre.
- Quelle guerre ?
- La sœur de Régina veut s'approprier le pays.
- Vous avez une sœur ?
- Demie.
- Aussi …
- Pire, affirma Hook qui semblait avoir compris sa question.
Écoutez, pourquoi pas nous laisser un peu de temps ok ? J'aimerais finir de manger et aller me reposer dans ma chambre, parler un peu avec Henry … On parlera de tout ça après d'accord ? Je ne demande pas beaucoup de temps.
- Ok, se prononça Red. Aucun souci.
Elle se leva, poussant tout le monde vers la sortie sauf Henry et Régina qu'elle n'osa sûrement pas déranger.
- Je … J'aurais aimé que ce soit juste … Henry et moi.
- Pas de problème Miss Swan.
Elle adressa un sourire sincère à leur fils et disparu en un nuage de fumée violette.
- 'Ma ça va ?
- Pas trop non. Et toi ?
- Tu sais que j'avais toujours rêvé de venir ici … Mais c'est pas ton cas n'est-ce pas ?
- Ici la vie est encore plus dangereuse qu'à Storybrook gamin.
- Mais Maman est la plus forte des magiciennes et elle utilisera sa magie pour le bien. J'en suis sûr. Hook m'a dit qu'ils avaient passé des semaines ensemble à combattre les méchants.
- Ensemble ?
- Oui.
- Ensemble comme dans …
- Non ! Enfin, je ne sais pas Emma et j'ai vraiment pas envie d'imaginer quoi que ce soit !
- Non, tu as raison, moi non plus.
- Emma tu es la Sauveuse, tu es là maintenant et nous allons trouver le moyen de vivre en paix ici ou en retournant dans notre monde. Je crois en toi.
- Bien sûr. Merci Henry. Je vais aller dormir un peu ok ?
.
.
L'après midi était entamée lorsqu'elle sortit de son lit, explorant la salle de bain attenante et surprise d'y voir un bain chaud déjà préparé.
Pour une fois personne ne l'interrompit et elle était presque de bonne humeur quand elle descendit des escaliers vers le bruit le plus proche : son père et sa mère en pleine discussion dans la bibliothèque.
Elle ne fit pas attention à leur conversation, jetant à peine un coup d'œil à la pièce pour vérifier qu'elle était à nouveau en ordre avant d'être interrompue par un rire.
Celui de Régina.
Fronçant les sourcils elle se dirigea vers sa source pour découvrir une scène qui estompa tous les effets relaxant du bain qu'elle venait de prendre. La Reine, assise dans un fauteuil aux allures de trône observait le sourire aux lèvres leur fils et Hook qui s'afféraient autour d'un petit animal ressemblant à un hérisson dont les pics auraient poussé trois fois plus.
- Il ne se laissera pas faire.
Emma ne chercha pas vraiment à comprendre ce qu'il se passait, mais croisa le regard intéressé de Sidney, emprisonné dans sa surface de glace. Savait-il ce qu'il s'était passé hier soir ?
- Swan !
Le capitaine l'avait repéré apparemment.
- Hook …
- Ravie de me voir, n'est-ce pas ?
- Comme d'habitude. Henry, fais attention aux animaux que tu connais pas ici.
Il est sans danger, assura la voix basse de la Reine.
- Oui et bien en attendant il a fait saigner Hook.
- On s'inquiète pour moi ?
Inquiétez-vous de ne pas transmettre je ne sais quelle maladie arrachée à une fille de passage à mon fils.
- Emma !
- Quoi ?
- Je ne tolère pas que mon fils soit le témoin de telles allusions.
- Mais l'autoriser à passer du temps avec un pirate alcoolique, trompeur et misogyne est plus acceptable que de le laisser passer du temps avec sa mère biologique ?
La Reine se leva brusquement, posant sa tasse de thé sur une table basse, mais se figea presque aussitôt.
- Capitaine emmenez mon fils et votre animal de compagnie dans une des cours intérieures. Appelez moi immédiatement en cas de problème.
- Vos désirs sont des ordres Majesté.
- Dehors.
Il s'inclina maladroitement et Emma croisa le regard de son fils.
- Ne vous battez pas.
- Non chéri, ça va aller.
La lourde porte en bois fut refermée derrière eux et Emma sentit le poids du silence la forcer à baisser les épaules. Elle avait envie de les suivre.
A la place elle décida de se réfugier contre une des grandes fenêtres qui donnaient sur l'immense forêt dont elle avait vu émerger les monstres la veille.
Au loin, elle entendait encore ses parents parler et elle se demanda si quelqu'un avait entendu le vacarme qu'elles avaient fait hier soir.
- Hook a racheté ses fautes et bien qu'il ne soit pas le genre de personne dont je voudrais entourer Henry, il le protégera. Il a besoin de se sentir encouragé dans sa volonté de redevenir un homme bien et Henry a besoin d'hommes autour de lui.
La voix de Régina était encore lointaine, elle l'avait entendue se déplacer, ses talons hauts résonnant le sol en bois, le bruissement de son pantalon en cuir … Un pantalon en cuir … Comment allait-elle faire pour aborder le sujet.
- Ok, finit-elle par répondre. Comment doit-on s'y prendre avec votre sœur ?
- Je suis encore en phase d'observation.
- Ok.
- Emma …
La Sauveuse choisit de ne pas répondre cette fois, observant la cime des arbres frémir. Elle n'était vraiment pas à sa place ici.
- Emma Swan.
Cette fois la voix était juste derrière elle et si elle l'avait voulu, elle aurait pu observer la Reine dans le reflet de la vitre. Mais elle n'avait pas besoin de la voir pour savoir ce qu'elle faisait. Un souffle chaud vint frapper son cou et toute la frustration accumulée hier soir revint s'emparer du creux de son ventre.
- Avez-vous la moindre remarque à formuler sur ce qu'il s'est passé hier soir ?
- Non, répondit-elle aussitôt.
Elle y avait déjà réfléchit. Revenir en arrière et s'excuser la ferait passer pour quelqu'un de faible et il était hors de question de se jeter sur elle maintenant pour lui confirmer qu'elle avait bien encore envie de la prendre sur toutes les surfaces disponibles du château.
Mieux valait l'ignorer.
Deux mains se posèrent sur ses hanches provoquant un frisson qui fit rire la Reine.
- La réunion commence dans 15 minutes, annonça la voix du génie derrière elles.
- Pars.
Emma ne la sentit pas se retourner pour vérifier qu'il avait obéit, mais des lèvres se posèrent délicatement dans son cou sans pour autant l'embrasser.
- Oui ou non ?
- Depuis quand vous souciez-vous de ce que pensent les autres ?
La bouche remonta jusqu'à son oreille pour en mordiller le lobe.
- Oui ou non ?
Elle ne répondit pas.
- Miss Swan, j'ai assez attendu depuis hier pour vous épargner, j'ai besoin de savoir si je dois sortir de cette pièce et rejoindre vos parents en tirant un trait sur ce qu'il s'est passé ou si je peux …
- Oui, choisit-elle de répondre.
- Parfait.
Deux mains se faufilèrent immédiatement dans son pantalon pour le baisser sans ménagement, bloquant Emma entre la paroi de verre et le corps brulant de la sorcière qui insinua directement deux doigts en elle.
- Régina …
- Oui ?
- Est-ce qu'on ne devrait pas …
- Non. D'abord je vais vous faire jouir Miss Swan, autant de fois que cela me chantera et après seulement nous parlerons.
- Mais …
- Chut. Pour l'instant les seuls mots que j'autorise à sortir de votre bouche sont « Oui » et « Régina », compris ?
- Oui Majesté.
Son insolence lui valut une morsure dans le cou qui se verrait certainement, mais elle nota le grondement sourd qu'elle avait provoqué.
Régina la fit jouir en quelques minutes, une main profondément enfouie en elle et l'autre étroitement serrée autour de son cou, la maintenant contre elle et à bout de souffle. Ses genoux tremblèrent quand elle se retira d'elle et elle faillit tomber, retenue de justesse par une main autoritaire.
- Vous vous remettrez à genoux plus tard Miss Swan. Nous sommes en retard à la charmante réunion de guerre de vos parents.
- Régina ?
- Hum ?
Emma trouva la force de pivoter sur elle même, manquant tomber à nouveau au spectacle de la Reine léchant ses doigts sans aucune pudeur.
Elle trouva assez de force pour se précipiter sur elle et l'embrasser, incapable de résister à la tentation se la soulever dans ses bras, la plaquant à nouveau contre le mur le plus proche. Comment avait-elle fait pour ne pas faire ça plus tôt ? Ses hanches allaient déjà à la rencontre du bassin de la sorcière et elle ne s'arrêta pas quand on frappa à la porte, Régina lui offrant son cou pour qu'elle puisse le parcourir de sa bouche.
- Régina ? Emma ? La réunion va commencer !
La voix de Rubis lui arracha un grognement de frustration et le coup de hanche qu'elle donna plus fort, un autre gémissement à la Reine.
- Je ne veux pas y aller.
Cette remarque provoqua un petit rire rauque de la part de son amante qui finit par se dégager de son étreinte, réajustant sa robe et son chignon d'un sort rapide.
- Sois une gentille fille, assiste à cette réunion sans broncher, mange ton repas et ce soir je te donnerai peut être de quoi nous faire plaisir.
Sa voix baissa d'un octave, une main s'accrocha au pantalon d'Emma dont elle referma la fermeture Eclair.
- … À toutes les deux.
Elle l'embrassa rapidement, une main brûlante plaquée entre ses jambes.
- Et en même temps, finit-elle avant de s'éloigner soudainement vers la porte.
- Que … Quoi ? Régina, attendez !
~ End.
