Chapitre 1 : LA TOMBE BLANCHE
Toutes les leçons étaient suspendues, tous les examens reportés à une date ultérieure.
Certains élèves furent retirés précipitamment de Poudlard par leurs parents pendant les deux jours qui suivirent. Les Patil furent partis avant le petit déjeuner du matin suivant la mort de Dumbledore et Zacharias Smith fut escorté hors du chateau par son père à l'air hautain. Seamus Finnigan, d'un autre coté, refusa catégoriquement de rentrer avec sa mère à la maison. Il y eut un échange de cris dans le hall d'entrée et sa mère finit par accepter qu'il reste jusqu'aux funérailles. Elle eut des difficultés à trouver un lit à Pré-au-Lard, dit Seamus à Harry et Ron, car les sorciers et sorcières affluaient dans le village, se préparant à présenter leurs derniers respects à Dumbledore. Une certaine agitation parcourut les élèves les plus jeunes, qui n'avaient jamais vu ça avant, quand, la veille de l'enterrement, un carosse bleu pastel de la taille d'une maison, tiré par une douzaine de gigantesqques chevaux ailés, tous des palominos, surgit dans le ciel à la fin de l'après-midi et atterit à la lisière de la forêt. Harry regarda par la fenêtre et vit une femme immense, d'une très grande beauté, les cheveux noirs et le teint olivâtre, descendre le marchepied du carrosse et se jeter dans les bras de Hagrid qui l'attendait. Pendant ce temps, une délégation de membres du ministère, dont le ministre de la Magie lui-même, étaient reçus au château. Harry s'appliqua à éviter tout contact avec eux. Il était certain que, tôt ou tard, on lui demanderait à nouveau de révéler où était allé Dumbledore la dernière fois qu'il était parti de Poudlard.
Harry, Ron, Hermione et Ginny ne se quittaient pas. Le ciel magnifique semblait se moquer d'eux. Harry imaginaient les bons moments qu'ils auraient pu partager si Dumbledore n'était pas mort, s'ils avaient eu toutes ces journées à passer ensemble en cette fin d'année, les examens de Ginny terminés, la pression des devoirs disparue…et heure pas heure, il repoussait le moment où il ferait ce qu'il savait qu'il devait dire, où il ferait ce qu'il savait qu'il devait faire, car il lui était trop difficile de renoncer à sa plus grande source de réconfort.
Il se rendaient à l'infirmerie deux fois apr jour : Neville en était sorti mais Bill continuait de recevoir les soins de Madame Pomfresh. Ses cicatrices étaient toujours aussi terribles. Il présentait maintenant une ressemblance frappante avec Maugrey Fol Œil bien que, par bonheur, il eût encore deux bras et deux jambes, mais sa personnalité ne semblait pas avoir subi de changement. La seule différence, c'était qu'il avait à présent un goût prononcé pour les steaks très saignants.
c'est une chance qu'il se marie avec moi, asura Fleur d'un ton joyeux en retapant les oreillers de Bill, parce que les British font trop cuire leur viande, je l'ai toujours dit.
Il faudra bien que j'accepte l'idée qu'il va vraiment l'épouser, soupira Ginny un peu plus tard.
Harry, Ron, Hermione et elle étaient assis devant la fenêtre ouverte de la salle commune de Gryffondor et contemplaient le parc du soleil couchant.
Elle n'est pas si mauvaise, dit Harry. Mais pas très jolie, ajouta-t-il précipitamment en voyant Ginny hausser les sourcils.
A contrecoeur, elle laissa échapper un petit rire.
J'imagine que si maman arrive à la supporter, j'y arriverai aussi.
D'autres gens qu'on connaît sont morts ? demanda Ron à Hermione qui lisait la Gazette du sorcier. La brutalité forcée de sa voix arracha une grimace à Hermione.
Non, répondit-elle d'un ton réprobateur en repliant le journal. Ils continuent de rechercher Rogue, mais ils n'ont aucune piste.
Bien sûr que non, dit Harry qui se mettait en colère chaque fois qu'ils abordaient le sujet. Ils ne trouveront pas Rogue tant qu'ils ne trouveront pas Voldemort et, comme ils n'y sont jamais arrivés depuis tout ce temps…
Je vais me coucher, annonça Ginny en baîllant. Je n'ai pas très bien dormi depuis…enfin…un peu de sommeil ne me fera pas de mal.
Elle embrassa Harry, adressa un signe aux autres de la main et se dirigea vers le dortoir des filles. Dès que la porte se fut refermée derrière elle, Hermione se pencha vers Harry avec une expression très hermionesque sur le visage.
Harry j'ai trouvé quelque chose ce matin à la bibliothèque...
RAB? Demanda Harry en se redressant.
Harry ne ressentait plus ce qu'il avait si souvent éprouvé auparavant, l'excitation, la curiosité, le désir brûlant de percer un mystère. Il savait simplement que la tache de découvrir la vérité sur le vrai Horcruxe devait être accomplie avant qu'il puisse avancer un peu plus loin sur le noir et sinueux chemin qui s'étendait devant lui, la voie que lui et Dumbledore avaient
commencée ensemble et qu'il savait maintenant qu'il aurait à parcourir seul. Sans doute y avit-il toujours quatre Horcruxes cachés quelque part et chacun devait être retrouvé puis détruit avant qu'il soit possible de tuer Voldemort. Il ne cessait de s'en réciter la liste comme si, en le nommant, il pourrait les ammener à sa portée : « Le médaillon…la coupe…le serpent…quelque chose de Gryffondor ou de Serdaigle...le médaillon…la coupe…le serpent…quelque chose de gryffondor ou de serdaigle... »
Cette litanie lui tournait dans la tête lorsqu'il s'endormit le soir et ses rêves furent peuplés de coupes, de médaillons et de mystérieux objets qu'il n'arrivait pas à atteindre ; Dumbledore venait à son secours en lui apportant une échelle de corde mais elle se transformait en serpents dès qu'il essayait d'y monter…
Le lendemain de la mort de Dumbledore, il avait montré à Hermione le mot trouvé dans le médaillon. Les initiales ne lui rappelaient aucun nom d'obscur sorcier qu'elle aurait pu rencontrer au hasard de ses lectures, mais, depuis, elle filait à la bibliothèque un peu plus souvent qu'il n'était nécessaire pour quelqu'un qui n'avait plus aucun devoir à rendre.
Non, dit-elle avec tristesse, j'ai essayé, Harry, mais je n'ai rien trouvé... il y a deux sorciers assez bien connus avec ces initiales : Rosalind Antigone Bungs et Rupert « A la hache » Brookstanton... mais ils ne semblent pas du tout correspondre. À en juger par cette note, la personne qui a volé le Horcruxe connaissait Voldemort, et je ne trouve aucune preuve que Bungs ou « A la hache » aient jamais eut quoi que ce soit a voir avec lui…non en fait c'est a propos de ...Rogue.
Elle semblait nerveuse en pornonçant son nom à nouveau.
quoi à propos de lui? Demanda Harry d'un ton accablé en s'affalant dans son fauteil.
He bien, c'est juste que j'avais en quelque sorte raison à propos du prince de Sang-mêlé dit-elle timidement
Il faut vraiment que tu insiste, Hermione ? Tu ne crois pas que c'est déjà assez pénible pour moi ?
Non, non, Harry, je ne pensais pas à ça! Dit elle rapidement, regardant atour d'elle pour vérifier qu'ils n'étaient pas écoutés. C'est juste que j'avais raison à propos d'Eileen Prince qui aurait un jour possédé le livre. Tu vois... c'était la mère de Rogue!
Je croyais qu'elle n'était pas très belle, fit remarquer Ron. Hermione ne lui accordat aucune attention.
En lisant d'autres anciens numéros de la Gazette, j'ai trouvé un minuscule fair-part annonçant le mariage d'Eileen Prince à un homme du nom de Tobias Rogue. Plus tard, une autre annonce disait qu'elle avait donné naissance à un…
Assassin, lança sèchement Harry.
Heu... oui, approuva Hermione. Donc…j'avais raison, d'une certaine manière. Rogue devait être fier d'être « mêlé de Prince », tu comprends ? Tobias Roque était un moldu d'après la Gazette.
Oui, ça se tient, admit Harry. Il a mis en avant la branche sang-pur de sa famille pour que Lucius Malfoy et les autres l'acceptent parmi eux…Il est exactement comme Voldemort. Une mère sang-pur, un père moldu…honteux de ses origines, essayant de se faire craindre par la magie noire, se donnant un nouveau nom plus impressionnant – Lord Voldemort, le Prince de Sang-mêlé. Comment Dumbledore a-t-il pu ne pas voir…
Il s'arrêta, regardant par la fenêtre. Il ne pouvait s'empécher de repenser sans cesse à cette confiance inexcusable que Dumbledore accordait à Roque…Mais comme Hermione venait de lui rappeler par inadvertance, lui-même s'était laissé abuser…en dépit du caractère de plus en plus odieux de ces sortilèges griffonés dans les marges, il avait refusé de croire aux intentions mauvaises de ce garçon si brillant, qui l'avait tant aidé…Aidé…Cette pensée était presque insupportable, à présent…
Je ne comprends toujours pas pourquoi il ne t'as pas vendu pour avoir utilisé ce livre, dit Ron. Il devait savoir d'où tu tirais tout ça.
Il le savait, dit amèrement Harry. Il l'a su quand j'ai utilisé Sectumsempra. Il n'avait pas besoin de légilimancie... il a meme pu le savoir avant ça, avec Slughorn lui parlant de combien j'étais brillant en potion... il n'aurait pas du laisser ce vieux livre en bas de ce placard.
Mais pourquoi ne t'a t'il pas dénoncé ?
Je ne pense pas qu'il voulait se voir associé avec ce livre, répondit Hermione. Je ne pense pas que Dumbledore aurait beaucoup aimé s'il l'avait su. Et même si Rogue avait prétendu que ce n'était pas le sien, Slughorn aurait reconnu son écriture immédiatement. De toute façon, ce livre avait été laissé dans l'ancienne classe de rogue, et je parierais que Dumbledore savait que sa mère s'appellait Prince.
J'aurais du montrer le livre à Dumbledore, dit Harry. Tout ce temps il me montrait combien Voldemort était diabolique, même quand il était à l'école, et j'avais la preuve que rogue était également…
Diabolique est un mot très fort, dit calmement Hermione.
Tu étais celle qui n'arrétait pas de me dire que ce livre était dangereux!
J'essaie de te dire, Harry, que tu te blâmes trop tu sais. Je pensais que le prince semblait avoir un sens de l'humour détestable, mais je n'aurais jamais deviné qu'il était un tueur en puissance...
Aucun de nous n'aurais pu deviner que rogue était... vous savez…, dit Ron.
Le silence tomba entre eux, chacun d'eux perdu dans ses propres pensées, mais Harry était sur que, comme lui, ils pensaient au matin suivant, quand le corps de Dumbledore serait confié à la terre. Harry n'avait jamais assisté à des funérailles auparavant, il n'y avait pas eu de corps à enterrer quand sirius était mort. Il ne savait pas à quoi s'attendre et s'inquiétait de ce qu'il allait voir, à propos de ce qu'il ressentirait. Il se demandait si la mort de Dumbledore serait plus réelle pour lui quand l'enterrement serait terminé. Bien qu'il y ait des instants ou l'horrible réalité menaçait de l'emporter, il y avait des moments vides qui s'étiraient ou il était insensible, en dépit du fait que plus personne ne parlait d'autre chose dans tout le château, il trouvait toujours difficile de croire que Dumbledore était vraiment parti. Indubitablement il n'avait pas, comme ça avait été le cas avec sirius, cherché désespérément une sorte d'échappatoire, une façon pour que Dumbledore revienne parmis les vivants... Il toucha dans sa poche la chaine d'or du faux horcrux, qu'il portait maintenant sur lui partout, non comme un talisman, mais comme un souvenir de ce qu'il avait couté et de ce qu'il restait à faire.
Harry se leva tôt pour emballer ses affaires le jour suivant, le poudlard express partirait une heure apres l'enterrement. Dans la Grande Salle, l'humeur était à la retenue. Tout le monde portait sa robe de soirée et personne ne semblait avoir très faim. Le professeur McGonagall n'était pas dans la chaise qui avait l'air d'un trone au milieu de la table des professeurs. La chaise d'Hagrid était vide elle aussi. Harry pensa que peut etre il n'avait pas été capable de déjeuner, mais la place de rogue avait été comblée sans cérémonie par Rufus Scrimgeour. Harry évita ses yeux jaunes qui parcouraient la salle, Harry avait la désagréable sensation que Scrimgeour le cherchait. Parmi l'entourage de Scrimgeour, Harry reconnut les cheveux rouges et les montures cerclées de corne de Percy Weasley. Ron ne montra aucun signe qu'il était au courant que Percy était là, sauf à découper son poisson fumé avec un rare énervement.
A la table des Serpentards, Crabbe et Goyle murmuraient tous les deux. Aussi patauds qu'ils soient, ils semblaient seuls sans le long et pale visage de Malfoy entre eux, les dirigeant. Harry n'avait pas pensé beaucoup à Malfoy. Son animosité était entièrement pour Rogue, mais il n'avait pas oublié la peur dans la voix de Malfoy en haut de la tour, ni le fait qu'il avait baissé sa baguette avant que les autres mangemorts arrivent. Harry ne croyait pas que Malfoy aurait tué Dumbledore. Il méprisait Malfoy pour son engouement pour les forces du mal, mais à présent une petite trace de pitié se mélangeait à son aversion. Ou était-il se demandit Harry et que lui faisait faire voldemort sous la menace de les tuer lui et ses parents ??
Les pensées d'Harry furent interrompues par un coup de coude dans les cotes de Ginny. Le professeur McGonagall s'était levée sur ses pieds et le murmure en deuil qui parcourait le hall disparut immédiatement.
L'heure est presque arrivée, dit-elle. S'il vous plait suivez vos responsables de maison au dehors du chateau. Les gryffondors avec moi.
Ils marchérent en rang derrière leurs bancs dans un quasi silence total. Harry vit furtivement Slughorn à la tête de la colonne des Serpentards, portant une somptueuse robe verte
émeraude brodée d'argent. Il n'avait jamais vu le professeur Chourave, responsable des
Poufsouffles, paraitre si propre, il n'y avait pas une seule tache sur son chapeau, et quand
ils arriverent dans le hall d'entrée, ils trouvèrent Mme pince debout derrière Rusard. Elle s'était enveloppée d'un épais voile noir qui lui descendait jusqu'aux genoux ; il portait, pour sa part, un antique costume et une cravate également noirs qui sentaient la naphtaline. Ils se dirigeaient, comme Harry le vit quand il marcha dehors sur les pierres des portes principales, en direction du lac. La chaleur du soleil lui caressait le visage tandis qu'ils suivaient en silence le professeur McGonagall vers l'endroit où des centaines de chaises avaient été alignées. Elles étaients séparées par une allée au bout de laquelle se dressait une table de marbre. C'était une magnifique journée d'été. Une assistance d'une extraordinaite diversité s'était déjà installée sur la moitié des chaises : des tenues misérables côtoyaient les mises élégantes, les jeunes se mêlaient aux vieux. Harry n'avait jamais rencontré la plupart des personnes, mais il reconnaissait certaines d'entre elle, notamment des membres de l'Ordre du Phénix : Kingsley Shacklebolt, Maugrey Fol Oeil, Tonks, ses cheveux miraculeusement redevenus du rose le plus vif, Remus Lupin, duquel elle semblait serrer la main, Mr et Mme Weasley, Bill soutenu par Fleur et suivi par Fred et Georges, qui portaient des smokings en peau de dragon noir. Puis venait Mme maxime, qui occupait deux chaises et demie à elle toute seule, Tom, le propriétaire du chaudron baveur, Arabella Figg, la voisine cracmoll de Harry, le bassiste chevelu du groupe sorcier des Bizarr' Sisters, Hernie Danlmur, le conducteur du Mgicobus, Mme Guipure, la couturière du chemin de Traverse, et d'autres personnes qu'Harry connaissait seulement de vue, comme le barman de la Tête de Sanglier, et la sorcière qui poussait le caddie dans le Poudlard Express. Les fantômes du château étaient là eux aussi, pratiquement invisibles dans la lumière éclatante, reconnaissables seulement quand ils bougeaient, scintillant sans substance dans l'air illuminé. Harry, Ron, Hermione et Ginny remplirent les sièges à la fin d'une rangée a coté du lac. Les gens murmuraient entre eux, ca ressemblait à une brise sur la pelouse, mais le chant des oiseaux était de loin plus bruyant. La foule continuait d'augmenter, avec un élan d'affection pour chacun d'eux, Harry vit Luna qui aidait Neville à s'asseoir. Eux seuls parmi l'armée de Dumbledore avaient répondus aux appels d'Hermione la nuit où Dumbledore était mort, et Harry savait pourquoi : ils étaient ceux à qui le club de défense contre les forces du mal manquait le plus...probablement ceux qui avaient vérifié leurs pièces régulièrement dans l'espoir qu'il y aurait une autre réunion...
Cornélius Fudge marcha à coté d'eux vers les rangées de devant, la mine affligée, tortillant, comme à l'ordinaire, son chapeau melon vert entre ses mains. Harry reconnut ensuite Rita Skeeter, qui, il fut exaspéré de le voir, avait un calepin agrippé dans sa main, puis, avec un jaillissement de fureur, Dolores Ombrage, une expression de chagrin non convaincante sur sa tete de crapaud. A la vue du centaure firenze, qui se tenait comme une sentinelle près du bord de l'eau, elle fila à toute vitesse vers un siège à une bonne distance. L'équipe des professeurs s'assit. Harry pouvait voir Scrimgeour paraissant grave et honorable à une place au premier rang avec le professeur McGonagall. Il se demanda si Scrimgeour ou une autre de ces personnes importantes était vraiment désolée que Dumbledore soit mort. Mais il entendit alors une musique étrange, d'un autre monde et il oublia son antipathie pour le ministère en cherchant la source de la musique autour de lui. Il n'était pas le seul à chercher, de nombreuses tetes se tournaient, cherchant, un peu alarmées.
Là-bas, murmura Ginny dans l'oreille d'Harry.
Il les vit dans l'eau vert claire illuminée de soleil, quelques centimetres sous la surface, lui rappellant horriblement les Inferi. Un choeur de sirenes chantait dans une langue étrange qu'il ne comprenait pas, leur visages blancs ondulant, leur cheveux violacés s'étendant abondamment autour d'eux.Harry sentit un frisson sur sa nuque. Le chant n'était pas déplaisant pour autant. Cela parlait clairement de perte et de désespoir. Comme il regardait plus bas les visages sauvages des chanteurs, il eut l'impression qu'eux, au moins, étaient désolés de la mort de Dumbledore. Alors Ginny le poussa encore du coude et il regarda aux alentours. Hagrid marchait lentement dans le passage entre les chaises. Il pleurait presque silencieusement, son visage brillant de larmes, et dans ses bras, enveloppé dans un
velours violet orné d'étoiles d'or, se trouvait ce qu'Harry savait etre le corps de Dumbledore. Une douleur pointue monta dans la gorge d'Harry à cette vue : pendant un moment, la musique étrange et la conscience que le corps de Dumbledore était si proche semblait retirer toute chaleur à cette journée. Ron paraissait blanc et choqué. De grosses larmes tombaient rapidement dans les bras d'Hermione et Ginny. Ils ne pouvaient pas voir clairement ce qui se passait devant. Hagrid semblait avoir placé le corps délicatement sur la table. Maintenant il se retirait descendant l'allée, se mouchant en un fort bruit de trompette qui attira des regards scandalisés incluant, vit Harry, dolores Ombrage…Mais Harry savait que Dumbledore n'y aurait pas fait attention. Il essaya de faire un geste amical à Hagrid pendant qu'il passait, mais les yeux d'Hagrid étaient si gonflés qu'il aurait été miraculeux qu'il voit ou il allait. Harry jeta un regard au rang de derrière vers lequel Hagrid se dirigeait et réalisa ce qui le guidait, car là, habillé en veste et pantalon chacun de la taille d'un chapiteau, se tenait le géant Graup, sa grosse tete semblable à un rocher inclinée, docile, presque humain. Hagrid s'assit à coté de son demi frere et Graup tapota Hagrid sur la tete ce qui fit s'enfoncer lespieds de sa chaise dans le sol. Harry eut une merveilleuse et pasagère envie de rire. Mais alors la musique s'arréta et il se tourna vers l'avant à nouveau. Un petit homme avec une touffe de cheveux portant une simple robe noire s'était levé et se tenait maintenant en face du corps de Dumbledore. Harry ne pouvait pas entendre ce qu'il était en train de dire. Des mots singuliers planaient jusqu'à eux par dessus des centaines de tetes. "noblesse d'esprit" "contribution éclairée" "grandeur de coeur" cela ne signifiait pas grand chose. Cela avait peu a voir avec Dumbledore tel que Harry l'avait connu. Il se souvint soudain de l'idée de Dumbledore de quelques mots "idiot, rebuts, graisse et ordre, et à nouveau, il réprima un sourire... quel était le problème avec lui ? Il y eut un petit bruit d'éclaboussures sur sa gauche et il vit que le peuple de l'eau était venu à la surface pour écouter également. Il se souvint de Dumbledore s'accroupissant au bord de l'eau deux ans auparavant, très près de là ou Harry était maintenant assis, et discutant en sirene avec la chef des sirenes. Harry se demandit ou Dumbledore avait
appris le language des sirenes. Il y avait tant de choses qu'il ne lui avait jamais demandé,
tant de choses qu'il aurait du dire... et là, sans prévenir, il fut balayé, la terrible vérité, plus complétement et indéniablement que jamais jusqu'a présent. Dumbledore était mort, parti... il agrippa le médaillon froid dans sa main si fermement qu'il se fit mal, mais il ne pouvait empécher des larmes chaudes de se déverser de ses yeux : il détourna le regard loin de Ginny et les autres et regarda fixement le lac, en direction de la foret, comme le petit homme continuait à parler de façon monotone... il y avait du mouvement parmi les arbres. Les centaures étaient venus présenter leurs respects, eux aussi. Ils ne se montrérent pas à découvert mais Harry les vit se tenir immobile, à moitié dans l'ombre, regardant les sorciers, leurs arcs pendant à leurs cotés. Et Harry se souvint de sa première excursion cauchemardesque dans la forêt, la première fois qu'il avait rencontré la chose qui était alors Voldemort, et comment il lui avait fait face, et comment Dumbledore avait parlé de mener une bataille perdue peu de temps après. C'était important, Dumbledore avait dit, de combattre, et combattre encore, et de continuer la lutte, car seulement ainsi le mal pouvait etre tenu à distance, bien que jamais tout à fait éradiqué. Et Harry vit très clairement comme il était assis sous le chaud soleil combien les gens qui se souciait de lui s'était dressé devant lui, un par un, sa mère, son pére, son parrain, et finalement Dumbledore, tous déterminés à le protéger, mais à présent c'était terminé. Il ne pouvait pas laisser qui que ce soit d'autre se dresser entre lui et voldemort. Il devait abandonner pour toujours l'illusion qu'il aurait du avoir perdue à l'age d'un an : que la protection des bras de ses parents signifiait que rien ne pouvait le blesser. Il n'y avait pas de réveil de ce cauchemard, pas de réconfort murmuré dans le noir lui disant q'il était vraiment en sécurité, qu'il avait tout imaginé, le dernier et le plus grand de ses protecteurs était mort et il était plus seul qu'il ne l'avait jamais été auparavant. Le petit homme en noir avait enfin cessé de parler et retournait à sa place. Harry attendit que quelqu'un d'autre se lève, il attendait des discours, probablement du ministre, mais personne ne bougea. Puis plusieurs personnes hurlèrent. D'éclatantes flammes blanches avaient fait irruption autour du corps de Dumbledore et la table sur laquelle il reposait : de plus en plus haut, cachant le corps. De la fumée blanche s'évanouit en spirale dans les airs en réalisant des formes étranges. Harry pensa, le temps d'un battement de coeur, qu'il avait vu un phénix volait joyeusement dans le bleu, mais l'instant d'après le feu avait disparu. À sa place se tenait une tombe en marbre blanc, renfermant le corps de Dumbledore et la table sur laquelle il reposait.
Il y eut un peu plus de cris lorsqu'une pluie de fleches s'éleva dans les airs, mais retombérent à coté de la foule. C'était, Harry le savait, le tribut des centaures : il les vit tourner bride et disparaitre dans les arbres calmes. De la meme facon, les sirenes plongérent lentement dans l'eau verte et disparurent. Harry regarda Ginny, Ron et Hermione : le visage de Ron était plissé comme si le soleil l'aveuglait. Le visage d'Hermione était baigné de larmes mais Ginny ne pleurait plus. Elle rencontra le regard d'Harry avec le meme regard dur, enflammé qu'il lui avait vu quand elle l'avait enlacé dans ses bras après avoir remporté la coupe de quidditch en son abscence, et il sut que à ce moment ils se comprenaient parafitement, et que quand il lui dirait ce qu'il s'apprétait à lui dire, elle ne dirait pas "fais attention" ou "ne le fais pas" mais accepterait sa décision, car elle n'en aurait pas moins attendu de lui. Il se durcit donc afin de dire ce qu'il savait devoir dire depuis que Dumbledore était mort.
Ginny, ecoute, dit-il calmement, alors que le bourdonnement des conversations se fit plus fort autour d'eux et que les gens commençaient à se lever. Je ne peux plus continuer à sortir avec toi. Nous devons cesser de nous voir. Nous ne pouvons pas etre ensemble.
elle dit avec un étrange sourire tordu
c'est pour une stupide et noble raison c'est ca?
ca été comme...comme une vivre la vie de quelqu'un d'autre ces dernieres semaines avec toi, dit Harry. Mais je ne peux... nous ne pouvons... j'ai des choses a faire seul à présent.
Elle ne pleura pas, elle le regarda simplement dans les yeux.
Voldemort utilise les personnes dont ses ennemis sont proches. Il t'a déja utilisée comme appât une fois, et c'était juste car tu était la soeur de mon meilleur ami. Penses a quel danger tu t'exposerais si tu continuais à sortir avec moi. Il le saura, il le trouvera. Il essaiera et me touchera à travers toi.
Et si je m'en moques? dit Ginny audacieusement
Moi je ne m'en moque pas, dit Harry. Comment penses tu que je me sentirais si c'était ton enterrement.. .et que ce soit ma faute...
Elle regarda ailleurs, vers le lac.
Je n'ai jamais vraiment abandonné tout espoir avec toi, dit-elle. Pas vraiment. J'ai toujours espéré...Hermione me disait de vivre ma vie, peut etre sortir avec d'autres personnes, me detendre un peu par rapport à toi, car je n'arrivait pas a parler quand tu étais dans la piece tu te souviens? Et elle pensait que tu me remarquerais plus si j'étais un peu plus moi-même.
Maligne cette Hermione commenta Harry, essayant de sourire. J'aurais juste voulu t'avoir demandé plus tot. Nous aurions pu avoir du temps... des mois...des années peut etre...
Mais tu était trop occupé à sauver le monde des sorciers, dit Ginny riant à moitié. Bien… je ne peux pas dire que je suis surprise, je savais que ca arriverait en fin de compte. Je savais que tu ne serais pas heureux à moins que tu ne traques voldemort. Peut etre que c'est pour ca que je t'aime tant.
Harry ne pouvait pas supporter d'entendre ces choses, ni ne pensait que sa résolution tiendrait s'il restait assis à coté d'elle. Il vit Ron. Il tenait maintenant Hermione et caressait ses cheveux pendant qu'elle sanglotait sur son épaule, des larmes coulant de son nez. Malheureux, Harry se leva et tourna le dos a Ginny et à la tombe de Dumbledore et marcha loin autour du lac. Bouger serait plus supportable que restait assis immobile. De même que commencer dès que possible de chercher les horcruxes et de tuer voldemort serait meilleur que d'attendre de le faire...
Harry !
Il se retourna. Rufus Scrimgeour claudiquait rapidement vers lui autour de la berge, s'appuyant sur son baton de marche.
J'esperais pouvoir te dire un mot... ca te derange si je marche un peu avec toi?
Oui, répondit Harry, indifférent, en reprenant son chemin.
Harry,c'est une terrible tragédie, déclara Scrimgeour à voix basse. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'ai été atterré en apprenant la nouvelle. Dumbledore était un très grand sorcier. Nous n'étions pas toujours d'accord, comme vous le savez, mais personne ne sait mieux que moi…
Qu'est-ce que vous voulez ? demanda Harry
Le ministre parut agacé mais, comem d'habitude, il se contrôla et s'efforça d'afficher une expression à la fois compréhensive et chagrinée.
Vous êtes anéanti, je le comprends, reprit-il. Je sais que vous étiez très proche de Dumbledore. Je pense que vous deviez être son élève préféré. Le lien qui vous unissait tous les deux…
Qu'est-ce que vous voulez ? répéta Harry en s'arrêtant de marcher.
Scrimgeour s'immobilisa à son tour, s'appuya sur sa canne et fixa Harry d'un regard qui se voulait pénétrant, à présent.
D'après ce qu'on dit, vous étiez avec lui quand il a quitté l'école, la nuit où il est mort.
Qui dit cela ? demanda Harry.
Quelqu'un a stupefixé un Mangemort au sommet de la tour, après la mort de Dumbledore. Il y avait également deux balais là-haut. Le ministère n'est pas stupide,Harry.
Content de l'apprendre, répliqua Harry. Eh bien, sachez que l'endroit où je suis allé avec Dumbledore et ce que j'y ai fait ne regarde que moi. Il ne voulait pas que cela se sache.
Une telle loyauté est certainement admirable, assura Scrimgeour, qui semblait avoir du mal à réprimer son exaspération. Mais Dumbledore est mort, Harry. Il a disparu.
Il ne disparaîtra vraiment de l'école que lorsque plus personne ne manifestera de loyauté envers lui, répondit Harry en souriant involontairement.
Mon cher ami…même Dumbledore ne peut pas revenir de…
Je ne prétends pas le contraire. Vous ne comprendriez pas. Mais je n'ai rien à vous dire.
Le ministre hésita puis poursuivit, sur un ton qui se voulait délicat :
Le ministère peut vous offrir toute sorte de protections, savez-vous, Harry ? Je serais ravis de mettre deux de mes Aurors à votre disposition…
Harry éclata de rire.
Voldemort veut me tuer de sa main, et ce ne sont pas vos Aurors qui l'arrêteront. Alors, merci pour votre proposition mais ce n'est pas la peine.
Donc, reprit Scrimgeour d'un ton froid, à présent, la demande que je vous ai faite à Noël…
Quelle demande ? Ah, oui… Quand j'étais censé dire à qui voulait l'entendre quel magnifique travail vous faites, ce qui aurais permi en échange…
…de remonter le moral de tous, coupa le ministre d'un ton sec.
Harry le considéra un moment.
Vous avez relâché Stan Rocade ?
Le teint du ministre prit une couleur violette qui évoquait irrésistiblement l'oncle Vernon.
Je vois que vous êtes…
L'homme de Dumbledore jusqu'au bout, acheva Harry. C'est vrai.
Le ministre lui lança un regard noir puis tourna les talons et s'éloigna en boitant sans ajouter un mot. Harry pouvait voir percy et le reste de la délégation du ministère qui l'attendait, jetant des regards anxieux à Hagrid et Graup sanglotants, qui étaient toujours à leur place. Ron et Hermione couraient vers Harry, croisant Scrimgeour, Harry se retourna et marcha lentement attendant qu'ils le ratrappent, ce qu'ils firent finalement sous l'ombre d'un hêtre sous lequel ils s'étaient assis lors de temps meilleurs.
Que voulait scrimgeour?" murmura Hermione.
La meme chose qu'a Noël, répondit Harry en haussant les epaules. Que je lui donne des informations confidentielles sur Dumbledore et que je sois la nouvelle mascotte du ministère.
Ron sembla lutter un moment avec lui meme, puis dit à voix haute à Hermione.
Ecoute, laisse moi y retourner et frapper percy!
Non, dit elle fermement en attrapant son bras
Je me sentirais mieux!
Harry éclata de rire, meme Hermione sourit un peu, bien que son sourire disparut lorsque'elle regardait le chateau.
Je ne peux supporter l'idée que nous ne reviendrons peut etre jamais, dit elle doucement. Comment poudlard peut il fermer?
Peut etre qu'elle ne fermera pas, dit ron. Nous ne sommes pas plus en danger qu'a la maison non? C'est partout pareil maintenant. Je dirais meme que poudlard est plus sur, il y a plus de sorciers à l'intérieur pour défendre l'endroit. Qu'en penses tu Harry?
Je ne reviendrais pas meme si elle rouvre, répondit Harry Ron resta bouche bée, mais Hermione dit tristement
Je savais que tu dirais ça Harry. Mais alors que vas tu faire ?
Je retourne chez les dursley une fois de plus car Dumbledore voulait que je le fasse. Mais ce sera une courte visite, et après je partirais pour de bon.
Mais où iras tu si tu ne retourne pas à l'école?
Je pense que je retournerais à Godric's Hollow, murmura Harry. Il avait eu cette idée en tete depuis la nuit de la mort de Dumbledore. Pour moi tout a commencé là bas. J'ai juste une impression que j'ai besoin d'aller là bas. Et je pourrais me rendre sur la tombe de mes parents, j'aimerais ça.
Et après?
Puis je dois retrouver les quatre horcruxes non? Dit Harry les yeux sur la tombe blanche de Dumbledore, qui se réfléchissait dans l'eau de l'autre coté du lac. C'est ce qu'il voulait me voir faire, c'est pour ca qu'il m'en a tout dit. Si Dumbledore avait raison – et je suis sur que oui – il y en a encore quatre la dehors. Je dois les trouver et les détruire puis je dois aller chercher le septième bout de l'ame de Voldemort, le bout qui est toujours à l'intérieur de son corps, et je suis celui qui le tueras. Et si je croise Severus Rogue le long du chemin, ajouta-t'il, que le meilleur gagne.
Il y eut un long silence. La foule avait presque disparue désormais, les retardataires regardant le visage monumentalement trempé de grawp comme il serrait Hagrid dans ses bras, dont les mugissements de peine faisait toujours écho de l'autre coté de l'eau.
Nous serons là, Harry, dit ron
Quoi?
A la maison de ton oncle et de ta tante. Et là nous partirons avec toi, où que tu ailles.
Non, dit très vite Harry, il n'avais pas pris ça en compte, il avait pensé qu'ils comprendraient qu'il entreprendrait ce dangereux périple tout seul.
Tu nous l'a dit une fois déjà, dit calmement Hermione, qu'il un temps pour repartir en arrière si nous le voulions. Nous aurions eu le temps de le faire non?
Nous sommes avec toi quoi qu'il arrive. Mais, mon ami, tu vas devoir venir chez ma mère et mon père avant d'aller ailleurs, meme à Godric's Hollow.
Pourquoi?
Le mariage de Bill et de fleur, tu te souviens?
Harry le regarda stupéfait, l'idée que quelque chose d'aussi normal qu'un mariage puisse encore exister semblait incroyable et pourtant merveilleuse.
ouais, on ne peut pas le rater, dit il finalement.
Sa main se ferma automatiquement autour du faux horcruxe, car en dépit de tout, en dépit du noir et sinueux chemin qu'il voyait s'étendre devant lui, malgré la rencontre finale avec Voldemort qu'il savait devoir arriver, peut etre dans un mois, un an, ou dix, il sentit son coeur allégé à la pensée qu'il restait toujours un dernier cher jour de paix qui restait à apprécier avec ron et Hermione.
