Hello! =) Ca y est je me lance avec cette fanfic! =) Ca faisait un petit moment qu'elle me trotait dans la tête! =) Je m'excuse pour ce premier chapitre un peu indigeste, je vous rassure, ça va s'alléger par la suite =) J'avais juste besoin de poser le cadre, expliquer le revirement de la situation pour Malfoy, etc. J'espère qu'elle va vous plaire, j'attends bien sûr avec bienveillance vos remarques quellles qu'elles soient! =)
Bien sûr, il va de soi que les personnages (enfin... la majorité!) et l'univers de cette fanfic n'appartiennent qu'à JKR.
Bonne lecture! =)
Je marchais sur le chemin de terre. Le ciel est aussi gris qu'un jour de janvier puisse le permettre. J'aime ce temps : il me rappelle la réalité. Car tout est triste, tout est détruit, tout.
Pourtant, je suis soulagé. Si la situation nous accable tous, elle n'empirera plus jamais. Promettons le nous. Cette guerre absurde est finie, ses horreurs aussi. Il n'y aura plus de mort pour éclaircir nos rangs, d'ailleurs, il n'y a plus de rang. Sang pur, sang de bourbe, il coule de la même façon, mélangé aux larmes de désespoir et de haine, je l'ai remarqué. La mort c'est une chose commune à tous et elle prend dans ses bras sans faire de distinctions. Nous voilà enfin égaux.
Le monde s'est écroulé. Mon monde, mes convictions. Lors de ma cinquième année à Poudlard, je sentais déjà vaciller l'univers créé autour de moi. Bien sûr, j'étais incapable de m'en rendre compte clairement. Je répondais aux ordres avec zèle mais au fond de moi quelque chose criait et essayait de s'enfuir. Cette chose gigotait vainement et n'arrivait qu'à s'empêtrer un peu plus dans les chaînes qui la retenaient prisonnière. Mon éducation m'avait donné une conscience qui n'était pas la mienne. Aussi quand nous allions dénoncer, quand nous allions faire régner l'ordre avec un abus croissant, une hésitation me retenait. Une fraction de seconde, mon cœur se serrait.
Cependant, prenant ça pour de la peur, de la lâcheté je tentais de la faire taire, de l'oublier. J'étouffais les appels de mon humanité. Si bien que lors de ma sixième année, lorsque le seigneur des ténèbre m'a confié la mission de tuer Dumbledore, je n'ai pas vu mon père pâlir d'effroi et ma mère s'évanouir. J'étais au début excité, fier du privilège que l'on m'accordait. Je me réjouissais de voir ma tante Bellatrix manger son chapeau de jalousie et les autres me considérer avec déférence. Severus avait fait le serment inviolable pour me protéger, je n'en voyais pas la peine.
Seulement, j'ai rapidement déchanté lorsque la pression du mage noir s'est fait plus forte et que mes tentatives échouaient à chaque fois. J'ai perdu toute confiance en moi et mon désespoir était grandissant. Voldemort me menaçait de me tuer moi et ma famille. Je compris alors la terreur de mon père depuis qu'il était de retour. Il ne dormait plus, ne mangeait plus, sursautais sans cesse. Chaque minute me remplissait un peu plus d'effroi. A un tel point que j'avais l'impression que mon être était perpétuellement plongé dans un bac d'eau glacé ou désolé par des vents, blizzards obscurs de la dévastation.
Cette peur fut rapidement rejointe par la sensation d'absurdité. Oui, tous les jours, je voyais des gens heureux dans les couloirs, Potter, Weasley et Hermio… et Granger. Même dans la tourmente. C'est ainsi que j'ai compris que j'étais sur le mauvais chemin. Mais il était trop tard. Trop tard pour reculer. Mais aurais-je réellement pu reculer ? J'ai l'impression que mon père a scellé mon destin le jour même où il a rejoint les mangemorts, avant ma naissance. J'ai donc compris qu'il fallait que je renonce à mon propre bonheur.
Alors j'ai fait ce que l'on me demandait, pour mon père et ma mère en danger de mort, sans la conviction de le faire pour une idéologie mais pour sauver les personnes chères à mes yeux. Je me réconfortais en me disant que si je réussissais, ce ne serait pas le mal mais l'amour qui triomphait. Oui, c'est peut être un peu tiré par les cheveux mais il fallait que je m'accroche à quelque chose et n'importe quoi aurait pu faire l'affaire. Tout ce que j'ai fait jusqu'à la fin n'était plus motivé que par cela.
J'ai essayé de tuer Dumbledore, mais j'ai échoué comme pour mes autres tentatives. Severus l'a fait à ma place. Horriblement je m'en réjouis : je n'aurai pas supporté d'avoir des morts sur ma conscience, surtout la sienne.
J'ai toujours voulu me rapprocher de Potter. Il m'intriguait. Il représentait mon parfait opposé, dans tous les domaines. Rien que d'énoncer que nous étions respectivement à Gryffondor et Serpentar semblait nous séparer pour toujours. Malgré toutes les mésaventures qui se dressaient chaque année sur son chemin, il respirait la joie de vivre. Moi, je n'aspirais qu'à cela : une paix intérieure, une sérénité et un courage assez puissant pour me dresser contre ceux qui m'imposaient leurs lois. Je me suis rendu compte que cette force, il la tirait de son entourage, ses amis prêts à tous se sacrifier pour une cause qu'ils savaient juste. Le sacrifice, voilà quelque chose dont je me croyais incapable. Du moins je n'avais pas trouvé de causes qui pourraient mériter cela, en tout cas elle ne m'était pas encore apparue clairement.
N'étant qu'un pion du seigneur des ténèbre, ma mort n'aurait rien eu de significative, au contraire, elle aurait eu l'effet escompté car elle devait servir de punition à mes parents. Weasley venait d'une famille aimante avec tous ses frères et sœur cela devait mettre une sacré ambiance au Terrier ! Cette chaleurosité me manquait dans l'austère manoir de mon enfance. Je me suis mis à vouloir me retrouver grand frère. Granger… Une fille comme elle. Elle était aussi très bien entourée. Trop bien peut être. Elle m'a toujours rendu perplexe. A l'époque, j'étais persuadé que les nés moldus valaient moins que rien. Elle était brillante, que dis-je éblouissante. Elle m'insupportait… Au début.
J'ai toujours été très timide et je me cachais derrière un dédain qui moi-même m'exaspérait. Je cherchais à entrer en contact avec les autres mais à chaque fois j'étais incapable de le faire de manière simple. La provocation était pour moi le seul moyen d'entrer en communication. Avant de parler à quelqu'un j'ai toujours une bouffée d'adrénaline, ce que je trouve ridicule. Une sorte de trac. Alors avec mes nerfs à cran mes paroles dépassaient toujours mes intentions, voire partaient dans l'exact opposé. Jamais je n'oublierai la fois où j'ai insulté Hermione de sang de bourbe. Je m'en suis tellement voulu que j'en ai presque regretté de ne pas avoir été touché par le maléfice de Weasley. Potter m'avait raidi le jour où il a refusé de me serrer la main dans le train alors que je faisais un effort surhumain pour venir lui parler. En fait, il m'a terrorisé. J'ai su à ce moment là que rien ne serait simple entre nous : il me méprisait, je n'avais pas su l'aborder de la bonne façon que cela soit chez Mme Guipure ou à l'instant même. Je comprenais ce sentiment. Sans savoir pourquoi, peut être par fierté, par orgueil, j'ai décidé d'aller dans son sens : mieux vaut le conflit à l'indifférence.
Rapidement, je me suis intéressé à Hermione, développant contre tous les autres sentiments que j'éprouvais envers Harry et Ron une certaine jalousie qui n'arrangeait en rien nos relations. J'essayais de paraître sous un jour avantageux et sur la seconde on me rabaissait avec sarcasme. Ce n'est pas évident d'avoir le rôle du vilain petit canard ! Surtout aux yeux de celle…
Ma famille s'est faite lavée de tous soupçons par la suite, lors des nombreux procès qui ont suivi la grande guerre. Elle a même été remerciée, honorée grâce à la trahison de ma mère, qui, par son mensonge, a protégé Harry. Ce dernier a témoigné en notre faveur. Plus que tout, il m'a sauvé de l'incendie de la salle sur demande. Je lui dois une reconnaissance éternelle pour ma famille et moi-même. Certains m'accusent de retourner ma veste. Il n'en est rien : depuis longtemps mes convictions racistes étaient poussières et ma reconnaissance envers Harry était non seulement réelle mais avait aussi véritablement lieu d'être. Pendant tout l'affrontement, je n'ai cessé d'espérer la mort du tyran et la vie sauve de mes camarades. Souvent, je croyais entendre la voix d'Hermione ou l'apercevoir mais ce n'était que mon imagination. Pourtant j'aurai voulu que cela soit vrai. Je ne saurais décrire le soulagement qui s'est emparé de moi lorsque j'ai appris qu'elle était saine et sauve.
J'ai décidé de me racheter, de tout faire pour regagner le temps perdu, de me consacrer enfin à une cause qui me semblait juste. J'ai donc pris la décision de suivre une formation de médicomage et de m'y consacrer corps et âme. J'ai été recruté à St Mangouste où je travaille dans le service des urgences.
Certes, la mort de Voldemort a entraîné avec elle la chute de l'empire du mal mais les partisans les plus fervents s'organisèrent en réseau et continuaient à terroriser la population. Heureusement les groupuscules restaient divisés et chacun voulait imposer aux autres leur propre leader ce qui menait à des discordes au sein de leur camps. Les aurors se servaient de ces fragilités pour les combattre. Cependant, il était difficile de savoir leur nombre : il en naissait et disparaissait tous les jours. Harry en filait une particulièrement active. Les membres ne se contentaient pas de se retrouver le soir à siroter une bièraubeurre en ressassant des souvenirs et en maugréant tout en refaisant le monde à leur façon. Ils dévalisaient des commerces moldus, agressaient des sorciers nés moldus de Londres, et étaient l'auteur d'autres actes violents dans le genre. C'est donc très éprouvé que je l'ai vu se présenter à moi.
Nous avions gardé contact, de façon discrète bien sûr. Ayant une dette que jamais je ne serais en mesure de lui rembourser, je lui proposai toute mon assistance pour certaines affaires. C'est ainsi que je mettais à profits mes congés : J'enquêtais, espionnais, m'infiltrais. Pour connaître le milieu, les revendications, la psychologie type des insurgés je devenais véritablement utile à Harry. Ron avait eu plus de mal à me pardonner et à me comprendre. Il lui a fallu du temps mais maintenant toutes traces hostilité avaient disparu. Je lui dois également beaucoup : Sans lui et sans Herm…Granger, Harry n'aurait jamais été aussi loin. Il serait sans doute mort dès sa première année à Poudlard. Je n'ai pas vraiment de contact avec Granger. Sans doute me déteste-elle autant que lorsque nous étions encore étudiants. Ce que je comprends. A penser qu'elle me maudit peut être toujours me serre le cœur, je n'ai pas encore osé me demander pourquoi. Il en va ainsi depuis longtemps. Avant même que j'aie remis les fondements de mon éducation en question. Peut être depuis ma première année ? Souvent je me rabrouais pour ce nouveau sentiment en moi, malheureusement il persistait. Pire : il s'affermissait. Il valait mieux pour moi que je la méprise. Hélas, se mentir à soi même et aussi vain que d'apprendre à lire à un troll.
Je sortais du bloc opératoire exténué après une longue intervention : un homme s'était fait gravement blessé par un hippogriffe alors que ce dernier était parti faire du camping sauvage. Ce que les gens peuvent être imprudents ! Ma prochaine patiente était une petite fille ayant reçu de fortes brûlures au niveau des chevilles et des mollets. A leur taille et leur couleur, je pencherais pour l'attaque d'un strangulot. Je la fais entrer dans la salle d'auscultation, la fait s'asseoir sur la table et pose les questions permettant de vérifier mon hypothèse : c'était l'été, les enfants se baignaient dans des lacs infestés de ces bestioles. Après avoir prescrit une pommade pour guérir les vilaines blessures, je libérais mère et fille. Je m'assis un instant. Ma fatigue commençait à se faire insistante. Mon teint déjà très pâle était cadavérique, c'est un comble pour quelqu'un qui sauve des vies. Je fermais un instant les yeux. Et si pour une fois, je partais vraiment en vacances ? Pop ! Le bruit d'une transplanation me sortit de ma rêverie. Je n'avais pas envie d'ouvrir les yeux : soit c'était Harry et une nouvelle mission, soit c'était un ennemi qui m'avait retrouvé et dans ce cas, il était déjà trop tard.
- Salut, Drago, tu as l'air épuisé !
C'était Harry.
- Salut. Oui, la menace de Gyde me pèse.
- Mais il est mort…
- Pas sa femme. Jamais on ne m'a lancé un regard aussi haineux. Je ne suis pas prêt de l'oublier ! Je sais qu'un jour ou l'autre elle finira par me retrouver.
- Tu sais bien que seule, elle n'arrivera à rien…
- Oui c'est vrai que c'est la seule partisane de Voldemort sur terre et qu'elle ne trouvera jamais personne pour à se rallier à sa cause…
Ca y est, je reprenais mon ton dédaigneux pour dissimuler mon angoisse. Chassez le naturel…
Harry comprenait l'homme qui était devenu son ami avec les épreuves qu'ils avaient dû surmonter ensemble depuis la fin de la guerre. Il essayait de le rassurer comme il pouvait. N'étant pas lui-même très serein, il avait du mal à trouver les mots justes.
- Ecoute, je pense qu'il serait bon que tu fasses une pause. La mission que je voulais te proposer peut attendre.
Non, elle ne pouvait pas attendre, mais devant le visage déconfit de son associé, Harry ne se sentait pas le courage de lui demander une fois de plus de risquer sa vie. Pas pour l'instant.
-Je vais bien. Je peux la faire. Ca me changera les idées. Quelle est elle ?
-Tu es sûr ? Je ne veux pas…
-Absolument sûr ! Ils peuvent se passer de moi, ce sont les vacances scolaires, ils ont tous quitté la région pour l'été, le service tourne au ralenti.
-Je ne pensais pas au service mais à toi. Es-tu vraiment en état pour…
-On ne peut mieux ! Alors je t'écoute.
Harry soupira. C'était une véritable tête de mule. Tout ce qu'il pouvait faire c'était le surveiller de près.
-La Ligue du Camélia Blanc a encore frappé. Il sort de plus en plus fréquemment. Il devient urgent de les stopper. Mardi soir ils ont agressé trois nés moldus en l'espace de deux heures et deux jeudi. Des commerces moldus ont étés vandalisés également. Nous ne savons pas ce qui a pu les encourager à amplifier leurs actions.
-Très bien. Et donc je m'infiltre, je découvre dans un premier temps ce qui les pousse à agir de la sorte puis je vous les livres.
-Oui, c'était le plan que j'allais te proposer.
-Ca me semble parfait.
-Voici ta nouvelle identité : Lawrence Casey. Juge d'instruction. Célibataire. Si on te pose des questions, je te laisse broder, je sais que tu excelles en la matière. Je préfère te laisser les coudées les plus franches possibles pour ce cas là.
-D'accord, je commence quand ?
-Dès que possible.
-Alors je cours poser de nouveaux congés. Je te rejoins à ton bureau dès ce soir. Je finis vers 20h.
Alors que j'étais sur le point d'ouvrir la porte de la salle Harry m'interpella :
-Drago…Tu feras attention. Ces types seront plus difficiles à coincer que l'Organisation des Sangs Nobles. Je préfère te prévenir. Leur réseau est plus complexe. Ils sont très discrets, leurs actions sont faites impeccablement. Si on veut les coincer, ce sera sur le fait accompli. Ils sont plus avisés, plus prudents. Ils savent parfaitement ce qu'ils font… C'est vraiment délicat… Vraiment, vraiment très délic…
-Quelque chose te tourmente. Je ne t'ai jamais vu aussi à cran avant une mission.
Harry voulut prendre un air détendu.
-Mais pas du tout voyons ! Qu'est ce que tu vas imaginer là ? Haha…hahaha !
Je m'adossai contre le mur et croisai les bras, prêt à attendre.
-Je ne sortirais pas de la pièce tant que tu ne m'auras pas tout dit…
Harry soupira à nouveau. Rien ne servait de nier, il se faisait toujours trop facilement percer à jour par le jeune homme.
-L'Ordre du Phénix a déjà fait les frais de cette Ligue…
Le reste de ce qu'il semblait vouloir dire paraissait très douloureux. Il reprit cependant :
-Hermione s'est retrouvé huit jours à Ste Mangouste en soin intensif de façon très discrète bien sûr. Ils n'hésitent pas à utiliser des sorts du même type que le sectum sempra.
Heureusement, sa vie n'était pas en danger mais nous avons eu très peur. Il est incroyable qu'elle ait réussi à s'enfuir et à transplaner dans l'état où elle était.
Je sentis mon cœur s'arrêter en entendant le nom d'Hermione. Si mes jambes sans que je sache pourquoi se mirent à trembler au point de menacer de se dérober sous moi, je ne montrais rien à Harry, soucieux de paraître calme. Ces tremblements, était-ce encore de la peur ? Peur de ce qui pourrait m'arriver ? C'était une peur bien étrange.
Harry reprit la parole :
-Pourquoi ne rejoins tu pas l'Ordre ? Ce serait beaucoup plus pratique… Tu ne serais plus forcé de prendre des risques seul.
-Tu sais bien que personne ne m'accepterait ! Ils me mettraient tous dehors à coup de balais !
-Pas si je t'introduis convenablement. Laisse-moi faire ! Ron est déjà de ton côté.
Je ne sais pas si c'était la fatigue ou la peur de me lancer dans cette mission périlleuse mais contre ma propre attente je finis par céder après des mois de propositions de Harry. Il m'expliqua que la semaine prochaine tout serait prêt pour mon arrivée dans l'ancienne maison des Black. Je poserais donc mes congés après les deux semaines suivantes en espérant ne pas prendre trop au dépourvu mon chef de service. La situation ne permettait pas d'attendre plus.
Nous nous dîmes donc à plus tard et Harry transplana toujours anxieux mais heureux de me sortir de ma solitude. Je rouvris la porte, inquiet en ce qui concernait mon retour, la mission… Mais il y avait aussi quelque chose d'autre. Un je-ne-sais-quoi qui me retournais le ventre et l'image d'Hermione qui s'imposait devant mes yeux. Je l'imaginais blessée et mes jambes reperdirent de leur vigueur, mon cœur semblant tomber au plus profond de moi
