Mise à jour du 17 février. Le chapitre a été revu et corrigé avec LuneBlanche et retravaillé suivant les conseils de FicAndRea.
Disclaimer : Harry Potter et son univers appartiennent à J., je ne gagne aucun argent en m'appuyant sur ses œuvres.
Résumé : Voyage dans le temps. Dumbledore envoie Harry dans le passé avec pour mission de faire découvrir ses parents l'un à l'autre. Harry arrivera t-il à réfréner ses envies de sauver tout le monde ?
Cette histoire prend place à la fin du tome 5. Juste après la mort de Sirius et la révélation de Dumbledore à propos de la prophétie. (Rappelez-vous : Harry cri beaucoup et avec des majuscules.) Je me sers des livres 6 et 7 comme base de connaissance, mais certains éléments seront modifiés. Mais je vous laisse juger de vous-même.
Merci à mon amie Sploutch pour son aide et ses corrections.
Chapitre 1 : Prendre un nouveau départ
- Bien sûr que non, professeur. Il est hors de question que je fasse le Serment Inviolable.
L'affirmation était claire, irrévocable, sans aucune trace de doute. Au fond de lui, Albus Dumbledore savait que quoi qu'il dise, rien ne ferait revenir son étudiant sur sa décision.
Bien sûr, il ne pouvait pas s'attendre à ce que le garçon soit conciliant. Après tout, il y avait à peine deux semaines, celui-ci était en train de tout casser dans ce même bureau, et sa colère l'avait presque mené à s'en prendre à lui. Il y avait à peine deux semaines que son parrain était mort.
Et aujourd'hui, il lui proposait de le revoir, de connaître ses parents, de les rencontrer de leur vivant, à leur entrée en sixième année. Un voyage de 20 ans dans le passé.
Mais, car il y avait un mais, il ne pourrait pas se faire connaître, il ne devrait rien changer au déroulement de l'Histoire. Il ne devrait sauver personne. Plus qu'à quiconque d'autre, c'était trop demander à Harry. Peut-être était-ce l'espoir d'effacer la mort de Sirius, d'atténuer le chagrin de sa disparition ? Peut-être une chance de se racheter, d'alléger cette culpabilité qui avait l'air de le ronger ? Et puis, bien sûr, l'espoir de se trouver une famille aimante. Oui, Harry Potter avait de quoi vouloir changer sa vie contre une autre. De se fabriquer un nouveau passé. Impossible malheureusement.
Dès qu'il avait compris la mission qui lui était assignée, Harry avait voulu profiter de l'occasion pour tout changer. Bouleverser le passé et construire un nouveau présent. Le présent de ses rêves. Et depuis que cette idée lui avait traversé l'esprit, le directeur de Poudlard avait tout fait pour l'en dissuader. D'ailleurs, l'étudiant s'était emporté, et Dumbledore avait bien cru qu'il allait avoir droit à une répétition de la scène qui avait conduit le garçon à briser la moitié de son bureau. Il comprenait, bien sûr. Harry était épuisé, tourmenté, révolté. Et alors qu'on lui présentait l'occasion de réparer les injustices de sa vie, on lui signifiait en même temps qu'il devrait rester spectateur de cette tragédie...
La seule chose qu'il serait autorisé à faire ne changerait pas le passé, mais le futur. Sa mission était comme une opération chirurgicale. Et, de la même façon que le battement d'ailes d'un papillon engendre des tornades, un léger changement ferait apparaître un espoir.
Oui, si la mission réussissait, le vent tournerait en leur faveur dans cette guerre. Aujourd'hui, le directeur de Poudlard se retrouvait sans solution viable et leur destin ne lui avait jamais paru aussi sombre.
Trop tard. Il était déjà trop tard. Et il lui avait fallu prendre une décision immédiatement. Voldemort ne s'était pas contenté de travailler à connaître la prophétie. Il leur réservait une mauvaise surprise…
Chassant ces sombres pensées de son esprit, Albus Dumbledore revint au sujet actuel de ses préoccupations. Harry le regardait d'un air buté depuis l'autre coté de son bureau. Que faire maintenant ? Comment faire adopter son point de vue au garçon ? Il ne pouvait pas le laisser faire à sa guise, il avait déjà tellement souffert… Mais… le piéger et trahir une fois de plus sa confiance ? Le décevoir une fois de plus ? Le directeur ne pouvait s'y résoudre.
Il tenta alors une autre approche.
- Très bien, Harry, je ne peux pas t'y forcer. Pourtant, d'une manière ou d'une autre, il faut que je m'assure que tu ne modifieras pas la trame de l'Histoire. Le temps est une chose trop délicate à manipuler pour que je te laisse prendre le risque de provoquer le Chaos par tes paroles ou tes actions.
- Je comprends que vous craigniez que je cède à la tentation d'éviter le meurtre de mes parents. Je comprends aussi les conséquences que cela pourrait avoir sur le monde des sorciers. Et enfin, je comprends que vous ne puissiez plus me faire confiance après les évènements du Département des Mystères mais...
Une immense douleur se peignit sur les traits de l'enfant, qui n'en était déjà plus un.
- Mais si vous êtes capable de m'envoyer dans le passé, Voldemort le sera tout autant. Et s'il fait le voyage, me retrouverai-je pieds et poings liés face à lui ?
- Il ne le fera pas Harry... Cette magie le répugne. Il n'en a pas connaissance, dit le vieil homme d'un ton las.
- Pour l'instant professeur. Qui vous dit qu'il ne découvrira pas ma disparition ? Ne s'intéressera pas au sujet ? Et de toute façon, on ne peut rien prévoir de ses réactions. Il pourrait arriver tellement de choses pendant mon absence. Il me faudra être capable de réagir face aux imprévus.
Dumbledore soupira. Cela faisait une bonne heure qu'ils se disputaient sur le sujet. Qui aurait cru que le survivant avait une si bonne appréhension du déroulement du temps ? Quel dommage qu'il ne puisse pas envoyer quelqu'un d'autre. Il secoua la tête. Il pouvait céder maintenant. Cela ne paraîtrait pas suspect.
- D'accord Harry, je vais essayer de trouver un sort pour t'avertir des choses à ne pas révéler, mais que tu pourras ignorer si la situation l'exige …
Le garçon hocha la tête et Dumbledore continua :
- Une fois là-bas tu t'appelleras Harry Fickle.
D'un geste négligent de la main, il fit venir à lui un épais dossier.
- Voici tout ce que tu dois savoir sur ta nouvelle identité. J'y ai aussi adjoint les explications à fournir pour ton arrivée inattendue et inconnue du Ministère. Larry Cosgo avait autant de mémoire qu'un poisson rouge, cela ne surprendra personne que quelques informations soient passées à la trappe. Je veux que tu apprennes tout cela par cœur. Après tout, tu dois convaincre tout le monde que tu l'as réellement vécu.
- Enfin, comme dernière précaution, il va falloir que tu reprennes des cours d'occlumancie.
- Pas question ! Je ne laisserai pas Rogue s'approcher encore de mon esprit.
- Calme-toi Harry. Le professeur Rogue n'a pas plus envie que toi de reprendre ces séances. Mais le ministère ayant reconnu le retour de Voldemort, il a été facile de leur emprunter un spécialiste en la matière. Une langue de plomb en fait. Tout est arrangé, il viendra chez toi tous les après-midi, de 15 à 18h.
- Chez les Dursley ? Si vous croyez qu'ils vont être d'accord, vous vous mettez la baguette dans l'œil jusqu'à l'omoplate !
- On ne leur demande pas leur avis de toute façon. J'irai leur expliquer la situation personnellement. Eh bien Harry, je crois que tout est dit. Bien sûr, je te recommande expressément de ne parler de ce voyage à personne. Oh ! Et peux-tu demander au rofesseur Rogue de venir ? Il est chargé des potions nécessaires à ton voyage.
Au regard que lui lançait le directeur, Harry comprit que ce serait inutile voire dangereux d'essayer de faire valoir ses protestations. Et quelque chose dans le sourire du professeur lui disait qu'une telle requête était sûrement préméditée.
Maudissant Dumbledore pour ses trois prochaines existences, Harry se mit en quête de son professeur de potions. Traverser la moitié du château à sa recherche ne lui permit pas de se calmer de sa récente confrontation avec le directeur, bien au contraire. Il le croisa sur le chemin des cachots et, toujours énervé, l'aborda sur un ton sarcastique.
- Professeur ! Le directeur vous demande. Vous êtes apparemment indispensable pour mon prochain voyage.
- Cessez de vous vanter, Potter. Ce n'est pas parce que le directeur a un faible pour votre personne que tout le monde pense que vous êtes le plus adapté pour cette mission. Vous allez une fois de plus vous entêter et ce sera aux adultes de tout réparer …
Quelque part, Harry savait qu'il ne devrait pas reporter sa colère sur Rogue. Pourtant, ces paroles blessantes l'échauffèrent un peu plus encore et lui donnèrent des ailes :
- Voyons professeur, on m'envoie corriger les défauts que vous reprochez constamment à mon père, réjouissez-vous avec moi ! Remarquez que si je m'ennuie, je pourrais peut-être faire quelque chose pour vous aussi, vous en pensez quoi ?
Le professeur Rogue eut l'impression de prendre une douche froide. Qui sait ce que Potter pouvait réellement faire, jusqu'où il pouvait aller dans sa bêtise ? Mais déjà le gamin continuait :
- J'imagine que, pour un esprit tordu comme le vôtre, la situation doit vous enchanter : le fils entremetteur pour ses parents, n'est-ce pas le summum de l'ironie ?
- Cela suffit Potter, je n'ai pas le temps d'écouter vos âneries. Ce que le directeur a à me dire est bien plus important que les divagations de votre esprit malade.
Plus tard, dans le bureau directorial, le professeur Rogue avait bien essayé d'en apprendre plus sur ce que devrait faire le gamin exactement, et le pourquoi d'une telle mission, mais même en mettant en avant le fait qu'il avait besoin de plus d'informations pour ses incantations et ses potions, tout ce qu'il avait pu obtenir était de vagues indices. Le directeur s'y entendait lorsqu'il fallait parler par énigmes.
"Réparer les erreurs du passé", "Obtenir la puissance nécessaire pour vaincre son ennemi", "Apprendre du passé pour préparer un avenir meilleur". Il était bien avancé avec ça. A quel plan grandiose avait encore pensé cet esprit hors du commun qu'était Albus Dumbledore ? Pourquoi le jeune Potter avait-il parlé de réunir ses parents ? N'était-ce pas quelque chose qui s'était déjà passé ? Pourquoi vouloir un changement pour un résultat identique ? Cela n'avait aucun sens ! Il allait falloir jouer finement pour en savoir plus.
Un mois plus tard, Harry revenait à Poudlard. Pour une fois, son séjour chez les Dursley lui avait paru court et presque agréable. En fait, il avait tout bonnement été trop occupé pour avoir le temps de subir sa chère famille.
C'est à cela que servaient les cours d'occlumancie bien sûr. Loin des cachots de Poudlard et du professeur Rogue à la pédagogie discutable, Harry avait pu mieux appréhender cet art de l'esprit. Il avait aussi comprit qu'il ne pouvait espérer être en mesure de se défendre face à un legilimens, mais être capable de détecter une intrusion serait déjà un grand pas en avant.
Cependant, Dumbledore voulait simplement éviter qu'il ne ressasse la mort de Sirius. Et le choix de l'étude de l'occlumencie s'était avéré extrêmement judicieux. Non seulement Harry devait se concentrer sur ses leçons plutôt que sur son chagrin et ses remords, mais en plus, devoir mettre de coté sciemment les pensées parasites lui permettait de les accepter petit à petit. Harry avait ainsi apprit à observer les images lui revenant en mémoire avec un certain détachement.
Harry avait donc joué le jeu. Il était en effet heureux de pouvoir s'occuper, et avec ses leçons et le dossier que Dumbledore lui avait demandé d'étudier, il se sentait acquérir l'âme d'une machine. Que rêver de mieux ?
Se donner cœur et âme à cette étude lui semblait être le chemin de la rédemption. Peut-être était-ce l'idée qu'il devait apprendre l'occlumencie en mémoire de Sirius. Peut-être était-ce l'espoir que malgré tout et malgré Dumbledore il saurait rendre le passé meilleur ? Il était résolu à faire son possible pour avoir toutes les chances de son coté lorsqu'il serait rendu dans le passé.
Il avait été abasourdi par le souci du détail dont Dumbledore avait fait preuve vis-à-vis du contenu du dossier. Non seulement il répondait à toutes les questions que l'on pourrait se poser sur le personnage de Harry Fickle mais, en plus, il le renseignait sur tout ce qu'il était sensé savoir à propos de la situation politique, historique et sportive de l'époque. Et même sur les confiseries et les farces et attrapes.
McGonagall le précédait dans les couloirs de Poudlard. Privée de ses élèves, l'école dégageait une atmosphère bien différente. Leurs pas résonnaient sur les pavés, donnant l'impression à Harry d'être insignifiant face à l'imposante aura dégagée par le château
Harry se demanda un instant ce que son professeur de métamorphose pensait des manigances du directeur. Mais la réponse était évidente. Personne ne se serait risqué à provoquer le Chaos. Tout le monde préférait un univers connu et des points de repères inébranlables. Et le passé faisait partie des points de repères qui nous définissent.
Le seul parmi ceux au courant du voyage qu'il aurait pu rallier à sa cause, pour contrer Dumbledore dans son idée de le soumettre au secret, était un être qui avait tout perdu, ou presque. Mais Rémus Lupin était trop accablé par la perte du dernier Maraudeur pour avoir la volonté de résister au professeur Dumbledore. Et puis, Rémus avait tendance à accepter sans se révolter les faits qui se produisaient.
Par contre, le dernier qu'il se serait attendu à voir lui venir en aide était son professeur de potions. Qu'était-il arrivé au fier maître des cachots pour qu'il voie en Harry son dernier espoir ? Quoique dernier espoir n'avait pas l'air d'être exact. Il n'y avait apparemment plus d'espoir pour l'ancien mangemort. Mais qu'est-ce qui pouvait mener un homme à abandonner toute prudence, renier toute sa vie et tout faire pour aider un ennemi, un être méprisé ?
Lorsqu'il l'avait rencontré aux abords de Privet Drive, quinze jours auparavant, il avait l'air dévasté, sans plus aucun repère, presque fou. Prêt à parier l'essence même de son existence sur un pile ou face. Peut-être se disait-il que le Chaos serait préférable à son tourment.
En tout cas, si Dumbledore l'avait vu dans le même état que lorsqu'Harry l'avait rencontré, il avait déjà découvert le pot aux roses. Mais le professeur Rogue était un très bon occlumens. Il y avait de fortes chances pour qu'il se soit ressaisi avant de le revoir.
Ils arrivèrent bientôt dans une salle où tout le monde les attendait. Les huit personnes qui lui faisaient face constituaient l'équipe chargée du bon déroulement de son voyage. Tout était prêt. Trois petits pentacles dessinés au sol en entouraient un quatrième bien plus grand et plus complexe. Sur une table étaient disposés les potions et tout le matériel nécessaires à la préparation de son voyage.
Il déposa ses bagages près de la table et se tourna vers Dumbledore.
- Ma baguette et mon livre ?
Sans un mot, Dumbledore lui tendit sa baguette, modifiée par les soins d'Ollivander pour la rendre méconnaissable, ainsi que son album photo ensorcelé de manière à ce qu'il soit le seul à pouvoir le consulter. Il y avait ajouté des photos de tous ceux qui comptaient le plus à ses yeux. A commencer par Ron et Hermione.
Dumbledore avait été très compréhensif à ce propos. Après tout, il n'allait pas revoir ses amis pendant toute la durée de sa mission. Et il avait été ravi de son initiative pour cacher des preuves si évidentes de son origine. Cela dit, un tel acte de bonne volonté ne l'avait pas empêché de vérifier toutes ses affaires avant le grand départ.
- Bien, dit-il. Nous pouvons commencer. La première étape sera de modifier ton apparence.
McGonagall, Remus et Tonks se placèrent autour du premier pentacle et Harry les rejoignit en se positionnant au milieu. Rogue leur distribua des potions. Celle pour Harry était violette et n'avait pas meilleur goût que le polynectar.
A peine avait-il fini de la boire que trois voix s'élevèrent en une longue litanie pendant que les participants versaient le contenu de leurs fioles sur le dessin. Le pentacle s'illumina et très vite, Harry ressentit une intense sensation de brûlure sur toute la surface de son corps. Il se sentit fondre sous la chaleur, et comme si on le remodelait. Puis, alors qu'il pensait ses tourments terminés, il eut l'impression que des centaines de fers rouges venaient s'appliquer sur chaque centimètre carré de son épiderme.
Et brusquement tout cessa. Harry s'effondra sur le sol, épuisé. Il se releva très vite cependant. La douleur avait disparu sans laisser de trace et il ne tenait pas à rester prostré devant autant de spectateurs.
- Je viens de passer l'épreuve du feu, c'est ça ? demanda-t-il, sarcastique.
Avant que quiconque ne puisse répondre, il continua.
- Alors ? A quoi je ressemble ?
Il retira ses lunettes qui le gênaient maintenant et interrogea du regard le petit groupe qui le regardait avec curiosité.
- Tout s'est parfaitement déroulé, ne t'inquiète pas, lui répondit Dumbledore en faisant apparaître un grand miroir.
Il était maintenant plus grand, avec les cheveux bruns et les yeux d'un bleu intense. La seule chose qui lui rappelait son ancienne apparence était sa cicatrice en forme d'éclair, toujours présente sur son front. Il lui semblait qu'une leçon de morale se cachait derrière le fait que la seule chose qui le désigne encore comme Harry Potter soit ce qui faisait de lui « le Survivant ». Mais de toute façon, cela n'avait pas d'importance là où il allait.
- Es-tu prêt pour la suite, Harry ?
Harry s'arracha de sa contemplation pour rejoindre le deuxième pentacle, un couteau en argent à la main. Maugrey, Kingsley et le professeur Flitwick l'entouraient. Sans un mot, il s'entailla les deux mains et les tendit de chaque coté pour que le sang tombe sur les traits dessinés au sol. A l'unisson, les trois voix retentirent alors, claquant comme des coups de feu. Et à chaque fois une rune lumineuse apparaissait. Et à chaque fois il sentait comme une secousse à son âme.
Lorsque quatre mots furent dits, Harry prit la parole.
- Moi, Harry James Potter, répondrait désormais au nom de Harry John Fickle. Que la magie le sache et le fasse connaître.
Un dernier mot, une dernière rune et ce fut tout. Encore tout chamboulé, Harry reposa le couteau sur la table et Remus lui appliqua un baume cicatrisant sur ses mains.
Dumbledore lança un sort d'identification sur Harry pour constater le bon déroulement des opérations et lui demanda.
- Reste le patronus. Tu t'es décidé Harry ?
- Oui, répondit celui-ci, un léger sourire aux lèvres.
Un instant plus tard, il s'installa au centre du dernier petit pentacle tandis que Remus, Rogue et Maugrey prenaient place tout autour.
- Spero Patronum
Un grand cerf argenté apparu, et les trois hommes entonnèrent l'incantation en cœur. L'animal dont il était si fier commença alors à fondre. Et si le spectacle de Rogue et Maugrey en train de chanter était quelque chose qu'il n'aurait voulu rater pour rien au monde, il fut beaucoup moins ravi de devoir se joindre à eux pour donner une nouvelle forme à son patronus.
Quand ce fut fini, on prit le temps de faire une pose. La dernière étape serait éprouvante, et tous les participants se devaient d'être en pleine forme pour la mener à bien. On se restaura quelque peu et Harry en profita pour passer des vêtements à sa taille. On compléta en conséquence ses bagages.
Une heure plus tard, Harry avait fait ses adieux et se tenait au centre du plus grand des pentacles. Tout le monde avait pris place autour de lui, deux potions à la main, de couleurs différentes selon leur place. Lui-même en avait trois.
- Au succès de ta mission, Harry.
Avec un clin d'œil, Dumbledore leva sa première fiole et en avala le contenu. Tout le monde l'imita. Puis, Maugrey, Tonks et Kingsley versèrent leur deuxième fiole sur le pentacle en commençant à psalmodier. Ils commençaient le long processus qui permettrait de manipuler le temps.
Remus fit de même et son incantation couvrit leurs voix :
Que jamais, par tes paroles, tu ne trahisses tes secrets.
Que ce que tu puisses dire ne comporte jamais d'indice sur ton identité.
Que ce que tu puisses prononcer ne révèle jamais tes origines.
Que tes propos n'indiquent pas quel fut ton voyage.
Que tes mots ne reflètent pas ton éducation.
Que ta langue ne dénonce pas la nature de ceux que tu connais.
Que ta bouche ne dévoile pas ce qui doit se passer.
Que ton Verbe, jamais ne trahisse tes secrets.
Un anneau de lumière jaune entoura alors le cou d'Harry avant de se disperser au travers la pièce.
McGonagall n'attendait que ce signal pour commencer à son tour.
Que jamais, par tes actes, tu ne trahisses tes secrets.
Que ce que tu puisses faire ne révèle jamais qui tu es.
Que tes actions ne désignent pas tes origines.
Que tes manières ne mènent pas à des suspicions.
Que ton comportement n'indique pas ta lignée.
Que tes réflexes ne dévoilent pas ce que tu caches.
Que ta démarche préserve les liens qui te décrivent.
Que ta Geste, jamais ne trahisse tes secrets.
Des bracelets de lumière rouge marquèrent la fin de cette deuxième étape, et Flitwick prit la parole.
Que jamais, par tes pensées, tu ne trahisses tes secrets.
Que ton esprit protège tes secrets.
Que tes idées ne puissent être devinées.
Que tes sentiments ne soient pas dévoilés.
Que tes connaissances n'indiquent pas ta provenance.
Que ton imagination taise ton ascendance.
Que tes réflexions ne puissent t'être volées.
Que ta Pensée, jamais ne trahisse tes secrets.
Un ruban de lumière bleu ceignit son front pour valider ces propos et ce fut au tour de Rogue de poser ses conditions.
Que jamais, par tes intentions, tu ne trahisses tes secrets.
Que tes choix ne dévoilent pas ce que tu caches.
Que tes silences ne soient jamais insignifiants.
Que ton inaction ne soit jamais mal interprétée.
Que tes créations ne dévient pas de ton dessein.
Que tes messages ne perdent jamais leurs sens.
Que tes décisions ne corrompent pas tes projets.
Que ton But, jamais ne trahisse tes secrets.
Une ceinture verte vint clore cette cérémonie du Secret, et Harry but sa deuxième potion. Il avait vu Dumbledore regarder Rogue d'un air incrédule puis de plus en plus furieux à mesure qu'il égrenait les Restrictions, mais il ne pouvait en aucun cas interrompre le processus. Les deux pentacles imbriqués qui étaient censés empêcher Harry de protester se retournaient maintenant contre lui et l'obligeaient à poursuivre la cérémonie s'il ne voulait pas encourir des conséquences désastreuses.
Et en effet, versant la dernière fiole sur le dessin, Dumbledore prit la parole pour spécifier la destination d'Harry et le projeter à travers les méandres du temps.
Alors que Dumbledore prononçait les dernières incantations, Harry échangea un regard ravi avec le professeur Rogue. Il se rappelait leur première rencontre cet été.
« Potter, seriez-vous prêt à risquer le Chaos ? »
« Bien sûr. »
