Disclaimer : Vous connaissez la chanson : je n'ai rien, ils ont tout.
Notes (sous forme de blabla) : Ceci est l'histoire de Greg Lestrade, telle que mes deux neurones qui se disputent l'ont conçue. Je trouve que le personnage présente tellement de possibilités et je voulais une histoire qui se termine bien pour lui. Et bien sûr, ce n'est pas de la grande littérature ^^
Je dois le titre à Glasgow (je ne trouve plus de mots assez justes pour la complimenter), il est tiré d'une chanson de Soundgarden (elle est fan de la B.O. des Avengers ^^). Et tous les titres des chapitres viennent de chansons. Merci, très précieuse Glasgow.
Bon courage pour la lecture.
_xxxXxxx_
Chapitre 1 : I'm a fool for conversation
Il était de retour, pour son plus grand bonheur et sûrement pour le plus grand malheur de certains autres. Il avait passé ces dernières années à parcourir le monde, à détruire des vies et des choses importantes, à consolider son empire, à tisser son immense toile. Il avait gardé le meilleur pour la fin : cette fois, il était à Londres et il allait pouvoir retrouver son Ange. Bien des années avaient passé. Le temps ne les a certainement pas épargnés, mais qu'importe. Le jeu recommençait !
Il avait tout prévu : beaucoup de moyens, des hommes uniquement guidés par l'appât du gain à son service, beaucoup de temps, et surtout énormément d'envie, envie de jouer, envie de manipuler son Ange adoré, envie de se venger. Oui, il allait s'amuser.
_oooOooo_
Alors, c'était tout ! Le fameux trésor d'Agra n'était qu'une succession de codes pouvant servir à cracker n'importe quel système bancaire. Et il ne marchait pas parce que son inventeur indien, bien qu'étant un des plus brillants jeunes informaticiens de son époque, avait échoué dans un calcul. Toute cette affaire n'était qu'une pure perte de temps depuis le tout début pour Sherlock Holmes. Il allait subir le contrecoup et allait s'effondrer comme une loque pendant une semaine entière. Le besoin d'une ou plusieurs doses de cocaïne ne s'était jamais autant fait ressentir.
En revanche pour le très cher Docteur John Watson, aucune affaire n'avait jamais été aussi intéressante. Elle avait permis la rencontre de la charmante Miss Mary Morstan, blonde aux yeux bleus, une parfaite puéricultrice, pétrie de beauté et de bonté. Elle s'était présentée un matin au 221B Baker Street, leur signalant des versements conséquents sur son modeste compte en banque. Depuis, tant l'ami de Sherlock que la demoiselle ne se dissimulaient plus leur intérêt réciproque.
John Watson avait toujours su se faire aimer des dames. Son côté ordinaire, affable et doux, cachant en réalité du mystère et un fort caractère, avait de quoi rassurer et attirer en même temps. D'ailleurs, les femmes n'étaient pas les seules à aimer John. Les hommes, ne percevant aucune menace réelle à son encontre, l'adoptaient immédiatement. Bref, John savait se faire désirer des femmes et apprécier des hommes.
Et pourtant, il avait choisi un Sherlock Holmes comme meilleur ami. C'était une vraie énigme pour tout le monde. Quelque chose qui avait débuté comme une simple colocation avait évolué en union indéfectible, et bien que l'on aimât John, personne ne comprenait son attachement pour un psychopathe qui insistait à se faire qualifier de sociopathe de haut niveau.
Les gens comprirent encore moins la dévastation dont John avait fait preuve quand son colocataire mourut, et ils ne saisirent toujours pas, bien qu'ils furent soulagés et admiratifs, pourquoi John avait eu tant de mal à pardonner à Holmes quand il revint du royaume des morts.
Mais tout cela était loin, à présent. Ils avaient scellé leur réconciliation en déjouant une attaque terroriste et la Partie a brillamment repris.
Pour en revenir au problème qui se présentait à Sherlock, le rapprochement entre John et Ms Morstan était inquiétant. Il connaissait John quand il avait un béguin. Il devenait distrait, toujours prêt à se plier aux quatre volontés de sa petite amie du moment, absent et indisponible. C'était bien assez de sacrifice pour Sherlock de laisser le médecin exercer pendant ses heures de bureau, il ne fallait pas pousser l'exagération jusqu'aux femmes qui l'accaparaient. Non, il devait réagir parce qu'il avait besoin de John, besoin de son admiration, besoin de son babillage, de son thé, il y tenait.
Il avait songé un moment à s'administrer la morphine que Mrs Hudson gardait toujours à proximité, mais John pouvait se mettre à alerter Mycroft. Cela ne valait pas le dérangement. Il avait une meilleure idée : le bluff était une arme puissante pour celui qui savait l'utiliser.
C'était donc sans aucun scrupule que Sherlock Holmes trouva en un éclair son mauvais coup, en ce matin de printemps. Il allait patiemment attendre le retour de John Watson pour réduire en miettes ses velléités de couple.
De retour pour le déjeuner, John qui ne se doutait de rien, était d'une humeur joyeuse. Il avait même acheté du lait et ne s'était pas disputé avec la machine du Tesco. Bien entendu, tout n'était pas parfait, surtout qu'il fallait aborder une discussion importante avec Sherlock, mais avec un peu de recul, tout n'allait pas non plus de travers.
C'était donc en toute innocence qu'il monta la volée de marches pour aller à l'appartement, en toute innocence qu'il lança une vanne à Sherlock allongé en robe de chambre sur le canapé et encore en toute innocence qu'il rejoignit la cuisine. Il fut un peu surpris quand il vit son colocataire s'appuyer au chambranle, en train de darder sur lui un regard de fauve sur sa proie et décida d'en faire la remarque, mais sans qu'il put sortir le moindre mot, l'autre homme bougea très rapidement. C'est en cet instant que tout partit en vrille.
Sherlock saisit John par la nuque et plaqua leurs lèvres ensemble en un baiser avide et possessif. John voulut le repousser, mais l'assaillant se rapprocha et souda leurs corps en empêchant tout mouvement. Il n'aurait pas dû oublier à quel point Sherlock avait de la force. De même que lorsqu'il ouvrit la bouche pour essayer de parler, le sale type en avait profité pour introduire sa langue et jouer avec la sienne.
Il ne pouvait pas le nier : Sherlock savait embrasser à merveille. Et malgré l'absurdité de la situation, son engagement auprès de Mary et son hétérosexualité affichée, il dut se résoudre à répondre au baiser qui devenait de plus en plus langoureux. Il se surprit même à gémir et à passer ses bras autour de la taille fine du détective consultant.
Ce baiser, le premier de sa vie avec un homme, était bizarrement en train de devenir le meilleur de tous. De son côté, Sherlock qui sentait le corps de John se détendre peu à peu décida de rompre légèrement le contact afin de parler et surtout, de reprendre sa respiration. La réaction de John ne se fit pas attendre.
« Sherlock ! Je peux savoir ce qui se passe ? »
En même temps, il avait tenté de le repousser violemment, mais l'autre maintenait sa prise.
« Je t'ai embrassé. Ce n'était pas évident ? La vraie question que tu essaies de poser est « pourquoi », n'est-ce pas ?
- Oui, hum, effectivement. Tu peux me lâcher ?
- Non.
- Non ? Pourquoi ?
- Tu partirais et je ne veux pas que tu partes.
- Sérieusement. Lâche-moi ou je te fais mal.
- Faux. Tu ne feras rien parce que si tu le voulais, tu l'aurais déjà fait. Tu résistes pour la forme, c'est tout. Ne résiste pas, s'il te plaît, John. »
Il s'était fendu d'un « s'il te plaît » avec la grande conviction que cela pouvait tout résoudre. Il allait reprendre le baiser là où il s'était arrêté, mais John se déroba.
« Encore une de tes sordides expériences, je parie, gronda-t-il, commençant à se fâcher.
- Erreur. Ce n'est pas une expérience, John. C'est une tentative de rapprochement. Comment je m'en sors ?
- Mal, très mal, Sherlock. Dis-moi ce qui t'arrive vraiment. »
À la guerre comme à la guerre. Sherlock avait une stratégie très au point. Il prit donc un air de chien battu et appuya son front contre celui du médecin.
« John. J'ai besoin de toi. Ça fait plus d'un mois depuis la dernière affaire. Je n'ai pas envie de replonger dans la drogue, John. Tu avais dit un jour qu'il fallait que je me trouve quelqu'un. Mais si ce quelqu'un était juste devant moi depuis toujours. John, aide-moi. S'il te plaît. »
Le tout était prononcé de manière séductrice avec sa profonde voix de baryton, légèrement enrouée, celle à laquelle personne ne pouvait résister.
John était pour le moins sceptique, mais en plongeant ses yeux dans ces deux lacs limpides, en sentant la respiration saccadée et le contact si agréable, il sut qu'il ne résisterait pas longtemps. Pour toute réponse, il ferma les yeux et avança les lèvres.
C'était le signe d'assentiment que le détective attendait. Il l'attira encore plus proche et entreprit de caresser son compagnon de la plus douce des façons dont il était capable. Sans casser le baiser, il fit glisser son blouson de ses épaules et commença à tirer sur son pull. John qui se laissa faire jusque là, recula un peu et l'interrogea du regard. Il répondit par un murmure :
« Reste… »
Et il resta. Ce jour-là, à l'heure du déjeuner, Sherlock Holmes et John Watson eurent des relations sexuelles sur le sol de la cuisine du 221B Baker Street. Ils se découvrirent mutuellement, se caressèrent comme jamais. Sherlock avait trouvé comment faire gémir son amant en lui mordillant la peau juste sous l'oreille. John goûta avec plaisir la chaleur des fameuses pommettes saillantes. Le célèbre détective sortit un préservatif d'une de ses poches, avant même qu'ils ne furent totalement nus. Ce salaud avait tout prévu. Il frotta ensuite leurs érections l'une contre l'autre à travers leurs boxers. Ce fut délicieux et électrisant. Le reste se passa comme dans un rêve, avec une pointe de douleur tout de même, mais aussi et surtout avec énormément de plaisir. John était conquis. Faire l'amour avec Sherlock était parfait. Le contact de leurs peaux brûlantes, leurs mouvements qui étaient comme chorégraphiés, la sensation de plénitude quand Sherlock le possédait. Tout était parfait.
Ils séparèrent leurs corps de longs moments plus tard, haletants, humides des longs et puissants orgasmes qu'ils eurent. Ils étaient toujours allongés dans la cuisine et John songeait que premièrement, ils n'avaient encore rien mangé, deuxièmement, il était largement en retard au travail et troisièmement, il avait rendez-vous avec Mary à la fin de la journée. Il exprima tout cela dans un profond soupir.
Cela ne put échapper à la perspicacité habituelle de son amant (confirmé à présent) qui alla droit au but :
« Qu'est-ce que tu vas dire à Mary, ce soir ? »
Le silence lui répondit, mais en se redressant un peu pour voir la réaction de John, il devina dans ces yeux bleus sombres qu'il avait gagné.
Le soir même, John mit un terme à sa relation qui débutait. Ce fut pénible, voire douloureux, mais Ms Morstan n'avait aucune chance. Personne ne pouvait rivaliser contre Sherlock Holmes. Échec et mat, Mary.
De retour à l'appartement, le médecin fut accueilli par les assauts câlins et l'appétit sexuel de son colocataire. Une fois de plus, ils finirent enlacés et tout nus, mais cette fois, devant la cheminée, entre leurs deux fauteuils qui se faisaient face.
Mrs Hudson eut toutes les peines du monde à se remettre de son choc quand elle les surprit au petit matin. Cependant, elle eut en même temps ce sourire malicieux qui caractérisait une personne constatant qu'elle avait toujours eu raison.
La douche froide pour John se passa au petit déjeuner quand, voulant s'approcher pour voler un baiser à Sherlock, il fut doucement mais fermement repoussé :
« Il faut éclaircir la situation, John.
- Qu'est-ce qu'il y a, encore ?
- Je ferai mieux de te prévenir tout de suite : je ne suis pas fait pour être en couple.
- Pardon ? Pour une douche froide, elle était glaciale.
- Oui. Tu as parfaitement entendu. Sache que je t'estime beaucoup et que nous aurons autant d'activité sexuelle que tu voudras – j'en apprécierais en quantité et en qualité, d'ailleurs – mais je ne peux pas être ton « petit copain ». »
Le « non petit copain » en question frappa la table de son poing fermé en respirant difficilement avec des éclairs dans le regard. D'un coup, l'ambiance devenait un tout petit peu tendue.
« « Activité sexuelle » ? C'est comme ça que les génies appellent ça ? Je l'ai quittée pour toi, Sherlock ! Pour ça ?! »
Afin de s'épargner des coups qui n'allaient pas tarder (oui, il n'était pas totalement étourdi, il n'avait pas oublié la dernière fois), Sherlock saisit le médecin par la taille, mais celui-ci commença à se débattre. Et comme d'habitude, il utilisa sa tactique personnelle.
« Shhh, John, shhhh. Écoute-moi, s'il te plaît. Si tu l'as quittée aussi rapidement, alors que nous ne nous sommes rien promis, c'est parce que tu ne l'aimais pas assez. Ensuite, c'est vrai, je t'apprécie du fond du… cœur, mais tu ne peux pas m'en vouloir de rester moi-même. Je ne peux pas t'offrir tout ce que tu cherches, seulement ce que je peux te donner. Je l'ai dit et je le maintiens : j'ai vraiment besoin de toi. Alors, qu'est-ce que tu en dis ? »
Pendant tout son petit laïus, il tenait John étroitement serré, le berçait et avait adopté la voix caressante. John eut un hoquet et un sursaut de désespoir.
« Tu m'annonces que tu veux m'utiliser, Sherlock. Tu n'es vraiment qu'un salaud qui prend tout le monde pour de la merde.
- Un honnête salaud, John. Je ne t'oblige à rien. J'ai juste mis mes cartes sur table. Nous sommes trop forts pour arrêter d'être amis. »
Le médecin se retira de l'étreinte de son insensible « ami ». Il le regarda une dernière fois et sortit de leur appartement. Cependant, le détective le savait. John n'allait pas retourner voir Mary, il avait senti à ses réactions que John lui donnait raison. Il lui restait juste à se résigner à la situation.
Ce n'est que deux jours plus tard, après plusieurs textos demeurés sans réponse, que John réapparut. Sans entrée en matière, il déclara :
« Sache que je t'en veux.
- Je l'avais deviné.
- Et bien que tu aies raison sur certains points, ça ne veut pas dire que c'est toi le maître de cette… non-relation.
- D'accord… quels sont tes termes ?
- Tu ne saboteras pas mes relations potentielles. Il plissait les yeux de façon menaçante.
- Mais encore ?
- Quand j'aurai trouvé une personne qui me conviendra… Seigneur, si j'en trouve… on arrêtera tout. Et pas un mot à propos de ça. Tu as compris ?
- Oui, j'ai compris, John, mais je crains que Mrs Hudson ne se soit déjà chargée de répandre la nouvelle.
- Merde. C'est pas grave. Marché… conclu ? Demanda-t-il dans une grimace.
- Marché conclu, John.
- Maintenant, Sherlock, dans la chambre et à genoux, parce que je suis furieux contre toi.
- Mais surtout contre toi, n'est-ce pas ? Demanda-t-il l'air narquois.
- Oh, la ferme ! »
Oui, John était terriblement furieux. Il s'en voulait de céder aux exigences du détective avec autant de facilité, il s'en voulait de ne pas pouvoir résister à ce corps tentant, même en sachant qu'il n'y avait rien d'autre à en espérer. Mais en même temps, la vie était trop courte, il fallait savoir de temps en temps faire taire sa conscience et son cœur pour pouvoir profiter de ce qu'elle avait à offrir.
C'était ainsi que commença une relation qui n'en était pas vraiment une entre Sherlock Holmes et John Watson, une sorte d'union incestueuse, amour vache, qui recelait pourtant une profonde amitié. Les relations humaines n'étaient certainement pas leur for.
À suivre ?
_xxxXxxx_
Notes de fin : Merci pour votre attention :D Si vous voulez de plates excuses et des justifications pour toutes les aberrations commises, vous pouvez me les réclamer par review, PM, ou tout moyen efficace ^^. De même que si vous voulez que je continue cette histoire ou que je l'arrête, faites-le-moi savoir. À vous de jouer :)
