Chapitre 1 Fini la picole
Le Gensôkyô. Monde dans lequel cohabitent humains, Yôkais, et toutes autres créatures mystiques. Grâce à la miko d'Hakurei, Reimu Hakurei, et de son amie magicienne, Marisa Kirisame. A elles deux, et avec l'aide d'autres Yôkais, elles règlent les catastrophes appelées « Incident », et font du Gensôkyo un havre de paix. Dans un coin du Gensôkyô, se trouve un trou, énorme, conduisant au monde souterrain. C'est par cette voie obscure qu'un fléau va s'abattre sur ce lieu enchanté. Une Oni, plus précisément.
Dans le monde souterrain du Gensôkyô, se trouve l'ancienne capitale, dans lequel vivent les Onis et autres Yôkais. A l'extérieur de la ville, se trouve un vieux sanctuaire abandonné, en ruines. Devant ces ruines, une petite fille se tient. Il s'agit de Satori Komeji, maîtresse du Palais des esprits de la Terre. La petite yôkai monte les quelques escaliers séparant le sol et le parquais grinçant du bâtiment en bois. Elle approche de l'entrée du bâtiment, plongé dans les ténèbres. Cela ne s'entendait pas trop de loin, mais un bruit vraiment assourdissant en ressort. Une fois à l'intérieur, elle y voit plus clair. Ce son, il s'agit… d'un simple ronflement.
En effet, affalée sur le sol, habillé de seulement un débardeur et d'une culotte, on retrouve une femme assez musclée, affublée d'une corne ressemblant à un chapeau d'anniversaire sur le front, dotée d'une longue chevelure blonde, affublée de menottes aux poignets et aux chevilles, et enfin d'une poitrine qui ferait mourir de jalousie une bonne partie des résidantes du Gensôkyô. Il s'agit de Yûgi Hoshiguma dormant comme une grosse larve, la couverture de traviole, et quelques bouteilles de saké, laissant penser qu'elle a dû bien picoler la soirée précédente.
-Que c'est pitoyable…Dit Satori en poussant un soupir, accablée par ce triste spectacle.
La petite yôkai, en ayant pris soin de retirer ses chaussures, s'avance vers la bourrée au bois dormant, n'ayant toujours pas senti la présence de la violette. Une fois à ses côtés, cette dernière s'accroupit, regardant l'air béat de l'autre. Voulant briser ce silence, et tandis qu'une mouche virevolte à côté d'elle, Satori l'interpelle.
-Hem, Yûg-
Mais elle est interrompue par Yûgi qui, dans un geste violent, abat son poing dans le parquet, juste devant Satori qui, sous la puissance qu'a mis la blonde dans le coup, se décolle du sol. Après un petit silence, Yûgi, toujours endormie, soulève son poing et se retourne.
-Hmrgl… Fait-elle.
Dans la trace du poing de Yûgi, se trouve la mouche, qui a subit la colère divine d'une Oni qui aimerait bien dormir peinarde. Satori, en voyant ça, tremble, les yeux écarquillés et la bouche en coin, se disant qu'elle a failli subir le même sort que ce pauvre insecte. Voyant que ce n'est pas avec de simples mots qu'elle va sortir le monstre de puissance de son sommeil, elle tente une autre approche. Elle prend la coupe de saké fétiche de Yûgi traînant aux alentours, puis une petite bouteille du même liquide. L'oreille gauche de Yûgi bouge, entendant des sons qui lui sont familiers. Satori commence alors à verser la boisson des dieux dans la coupe. En plus du son du saké qui coule, Yûgi sent aussi, toujours en plein sommeil, l'effluve sortant de la bouteille sacrée. Au moment où la dernière goute de saké tombe dans le récipient, La Oni ouvre brusquement les yeux, éclairés tels des phares, et, par instinct, bondit vers Satori, tel un guépard, et arrache la coupe des mains de Satori avec les dents. A la fin de son bond, 2 mètres plus loin, elle engloutit le contenu de la coupe, comme si elle n'avait pas bu depuis des jours. Voyant qu'elle est enfin prête à l'écouter, Satori se lance.
-Hem hem ! Pousse-elle pour attirer l'attention de la bête sauvage.
Cette dernière se retourne, de l'alcool autour de la bouche.
-Bah, Satori, qu'est-ce que tu fous là ? Lui demande-elle d'un air surpris.
-Je vois que tu es réveillée, Yûgi. Lui répond Satori d'un ton désagréable, agacée par la désinvolture de son interlocutrice. Puis-je te parler ?
-Pas de problèmes ! Dit joyeusement Yûgi en s'assaillant face à la violette de manière décontractée. C'est pour quoi ? Des envahisseurs à bastonner ? Une soirée picole ?
Satori, de par ce que viens de dire Yûgi, reconnais bien là les Onis : obsédés par la castagne et l'alcool. Après un soupir désespéré, elle reprend.
-J'aurai un service à te demander.
-Vas-y, balance ! Lui répond Yûgi, insouciante.
Satori hésite est-ce vraiment à elle qu'il faut demander cela ? C'est à contre cœur, mais elle n'a pas le choix.
-Et bien, voilà…
A l'extérieur du temple délabré, c'est le calme plat. Hormis une fillette Oni qui passait par là par hasard, jouant avec son cerceau qu'elle fait avancer avec un bâton.
-QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !? Crie Yûgi à l'intérieur de la bâtisse, cri résonnant dans toute la caverne et faisant sursauter la petite.
-Tu veux que j'aille chercher Koichi à la surface !? Demande-t-elle, abasourdie par cette demande.
Face à elle, Satori, assise en seiza, reste stoïque.
-Oui c'est bien cela. Lui confirme-elle, en hochant la tête. Cela fait trop longtemps qu'elle erre dans le Gensôkyô il serait bien qu'elle rentre.
-M-mais tu peux pas envoyer, chais pas, Rin ou Utsuho !? C'est tes animaux de compagnie, non ?
- Je te rappelle que Rin et Utsuho doivent garder chacune leur secteur respectif. Lui explique la yokai. Et puis au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, à part boire et te battre avec tes congénères, tu ne sers pas à grand-chose ici.
Yûgi est blessée par ce que Satori vient de dire, elle a attaqué là où ça fait mal.
-Tch ! Fait Yûgi en détournant le regard. Chuis pas sa baby-sitter, à ta sœur ! Alors tu te démerdes, avec elle !
Satori constate que Yûgi est toujours aussi tête de mule. Mais elle n'abandonne pas pour si peu elle va tenter de flatter son ego.
-C'est dommage. Koichi est, on peut le dire, insaisissable. N'est-ce pas là un défi de taille pour la grande, la puissante, la redoutable Yûgi Hôshiguma, membre des 4 Déesses de la montagne ? Lui dit-elle d'un ton élogieux.
-Hmm… pas faux… Dit Yûgi en se frottant le menton.
-Et si tu réussis ta mission, je t'offrirai des dizaines de bouteilles de saké, le meilleur !
Appâtée par la soif de l'alcool et de la victoire, Yûgi prend sa commanditaire par les épaules.
- Chuis ton Oni, ma grande ! Crie-elle, enjouée, ses yeux pétillant de mille feux.
-Trop facile à manipuler… Pense Satori, un sourire au coin.
- Ha ! Comment je vais trop manquer aux autres, ils vont se faire bien chier, sans moi… Se dit Yûgi.
Que nenni ! Ayant entendu parler de son départ pour la surface via la petite Oni de tout à l'heure, Onis et autres Yokais vivant dans l'ancienne capitale se font une joie folle que cette maudite Oni qui fout le bordel, vide toutes les réserves de saké et se bastonne pour un oui ou pour un non, se casse. Et pour cela, ils fêtent cela dans la joie et la bonne humeur, avec beaucoup d'alcool. Et ils le font sous la vue de la concernée et de Satori, alors qu'elles traversent l'allée centrale pour sortir de l'ancienne capitale, ne semblant pas perturbées par l'agitation. Yûgi a mis ses vêtements habituels, sa robe bleue, ses getas, son haut de gym et sa coupe de saké acrochée au côté droit de sa hanche. La musique résonne, l'alcool coule à flot, certains dansent. Divers objets en tout genre volent un rouleau de PQ vole vers Yûgi, qui l'esquive juste en inclinant la tête. Une femme Oni arrive face à eux, poitrine à l'air cachée par une barre noire (… ta gueule, c'est magique !), poussant un gloussement, nos deux amies restent indifférentes à cela, la laissant passer. Une fois dépassée l'immense porte d'entrée, cette dernière se ferme dans un grand grincement, la fête ne devenant qu'un bruit de fond.
-Je sens déjà d'ici l'odeur de la liberté. Que dieu bénisse la bibine et la baston.
Satori est désespérée de voir que ça ne fait rien à Yûgi, que ses semblables se réjouissent de son départ et dans cette fête, elle a vu des choses qu'elle n'aurait jamais dû voir. Passé cela, elles se dirigent vers le pont entre la surface et le monde souterrain. Arrivées au pont, qui est en fait l'immense trou, elles croisent une bonne connaissance : Parsee Mizuhashi, gardienne du pont. Assise sur un rocher, elle mordille son écharpe, faisant son habituelle crise de jalousie.
-Grmbl… Ils font la fête, et moi chuis obligée de poireauter ici… Chuis trop jalouse ! Marmonne-elle, le regard noir.
-Alors, tu vas bien, Parsee ? Demande une voix bienveillante derrière elle.
Parsee se retourne, et voit alors Satori, ce qui la rend de bonne humeur.
-Bonjour, Dame Satori ! S'exclame la princesse du pont, toute souriante.
Cette dernière voit ensuite celle qui l'accompagne : cette maudite vache à lait d'Oni.
-Salut vieille branche ! Tu dois te faire chier comme un rat mort ! La salue Yûgi, riant aux éclats.
Ne supportant pas qu'elle soit bien mieux gaulée qu'elle, Parsee se remet en mode jalousie, se mordillant le pousse.
-Bonjour, Yûgiiii… Lui répond-elle d'un ton hyper désagréable.
Au-dessus d'elles, un immense trou surplombant le plafond de la caverne, dont on ne voit même pas une trace de lumière venant de la surface. Face à cela, la Oni, main droit au-dessus les yeux, pousse un sifflement.
-Et ben, c'est pas de la gnognotte, ce pont.
-Pff ! Fait la gardienne du dit-pont, trou bras croisés et d'un ton hautain. C'est bien un commentaire venant d'une simple d'esprit.
-AH OUAIIIIS !? S'énerve la brute
-OUAIIIIIS ! Lui répond Parsee.
Les deux se regardent droit dans les yeux, les dents serrés, en grognant.
-Vous ne vous entendrez jamais, hein. Commente Satori, soupirant.
C'est alors qu'on entend un léger grincement venant du puis. En sort un petit objet pendu à un fil. Un seau, plus précisément. Il descend jusque devant les filles. En sort une fillette aux cheveux verts foncés coiffés en couettes, habillée en blanc. Il s'agit de Kisume.
-Bonjour, bonjour ! S'exclame-t-elle d'un air tout choupi.
Yûgi regarde cette chose d'un air perplexe.
-Heu… c'est quoi ce truc ? Demande-t-elle en pointant du doit la petite chose.
-Hé, je suis pas un truc, madame ! S'énerve la verte en s'agitant dans son seau.
-Ton moyen de transport. Lui répond Satori.
-HEIIIIIIN !? Crie la Oni d'un ton abasourdi. Tu te fous de ma gueule, là ? T'as vu la taille de ce machin, j'pourrais à peine mettre mon pied dedans !
-Tu ne peux pas voler, je te rappelle. C'est le seul moyen que tu as de monter à la surface. Lui explique la violette. Et puis Kisume peut adapter la taille de son seau. N'est-ce pas, Kisume ?
-Oui, bien sûr !
Agacée, Yûgi se sépare du groupe.
-Tch !
Une fois que l'Oni est partie, Parsee en profite pour parler en tête à tête avec Satori.
-Dame Satori, pourquoi vous vous ramenez ici, avec l'autre truie ? Demande la gardienne.
-C'est simple, Parsee. J'ai chargée notre chère amie de ramener ma sœur.
Pendant leur conversation, Yûgi, en arrière plan, fait divers étirements.
-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Dame Satori. Pensez aux ravages qu'elle pourrait provoquer à la surface. Ce n'est pas pour rien que les Onis ont été exilés ici.
-Je sais. Confirme la violette avec un soupir. Mais d'un côté…
Voyant que la concernée fait toujours ses étirements, Satori en profite pour parler plus bas.
-N'est-ce pas là le meilleur moyen de se débarrasser d'elle pendant un moment ? Chuchote-t-elle.
Au départ surprise par la vraie raison de cette mission, Parsee est au final plus que ravie. Enfin cette fichue vache à lait va la laisser tranquille. Elle prend Satori par les épaules.
-Dame Satori, vous êtes géniale ! S'exclame-t-elle, les yeux étoilés.
Ayant fini ses exercices, Yûgi donne un gros coup de poing dans sa paume, le bruit résonnant dans la caverne, faisant retourner les autres.
-C'est fini la parlotte, place à l'action ! Dit-elle en s'avançant vers le groupe, en craquant ses doigts.
D'un claquement de doigt, la petite Kisume agrandit son seau.
-Vous pouvez monter ! Dit-elle d'un air tout kawai.
-Pas la peine, microbe. Lui répond la Oni.
-Hé ?
-Y a combien de mètres, d'ici à la surface ? demande la cornue, en faisant tourner son épaule gauche et son bras.
-Tu ne compte tout de même pas grimper à mains nues ? Lui demande Parsee. On est au moins à 6 000 mètres de profondeur, là !
-Hm ! Qui te dit que je vais grimper « à mains nues » ? Fait Yûgi en la regardant avec un sourire narquois.
S'étant encore un peu avancée, pile en dessous du trou, la brute plie les jambes, bras à demi levés. Mettant toute sa force herculéenne dans ses jambes, elle fait un gigantesque saut en diagonale en direction du trou, laissant derrière elle le sol fissuré à l'endroit où elle a bondi. Arrivée à la paroi du trou, elle pose son pied droit dessus, et fait ainsi un wall jump à la verticale pour se diriger à la surface. Après qu'elle ait disparu dans des ténèbres, au sol, Satori et Parsee, les yeux écarquillés, sont abasourdies par ce qu'elles viennent de voir.
-Je… je ne saurais jamais jusqu'où s'étend sa force… Dit Satori, aberrée.
-Beuuuh, pour une fois que je pouvais servir à quelque chose, moi… Gémit Kisume, les yeux en larmes.
To be continued…
