Cette fic me tenait particulièrement à cœur. Du moins, au temps où je l'avais écrite...

Parce que maintenant, je n'en suis plus aussi fière. Mais je tiens quand même à la publier. Je l'ai écrite rapidement, mais j'ai passé près d'un an à la corriger.

Et finalement, je me décide enfin.

Quand je la relis, je me dis que j'avais vraiment des idées très naïves à l'époque, mais je vous laisse en juger...

Je vous demanderais simplement de me dire si vous l'aimez ou pas. Ça me décidera ou non à poursuivre sa publication.

Voilà, maintenant, je vais faire les présentations d'usages...

oOoOo

Titre : Un sentiment étrange

Genre : Ship

Rating : Il n'y a pas si longtemps, j'aurais mis "M", mais je pense que le "K+" suffira !

Résumé : Dans le cadre d'un échange entre gouvernement, un militaire français débarque sur Atlantis,. Mais comment cela va t-il se passer ?

Note 1 : Il me semble que mon résumé ressemble fortement à une des fics publiée ici. Mais je n'ai commis aucun plagiat, et je pense même que les histoires ne sont absolument pas identiques !
Je dis je pense, parce que je n'ai pas lu cette fic... (je ne lis pas les fics qui ne sont pas complètes !)

Note 2 : Vous serez certainement surpris de voir que dans cette fic, Ronon est présent alors que Ford est là aussi. C'est une des invraisemblances que je n'ai pas évité, car j'avais besoin de ces deux là pour monter mon histoire. Vous lirez aussi que j'ai emprunté sans aucun remord, certaines scènes de certains épisodes. Bon, je pense avoir tout dit...

Maintenant, place à la lecture !!

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Chapitre 1

Dans la salle de réunion, où tout le monde avait été convié, et après avoir discuté de leur précédente sortie, le Dr Elisabeth Weir annonça soudainement.

-J'ai reçu un message document provenant du SGC cet après midi, et nous allons avoir un visiteur. Car dans le cadre d'un échange entre les Etats-Unis et l'Europe, le SGC a pris la décision de nous envoyer un capitaine de l'armée française. Il s'appelle...

Elle regarda le papier devant elle et continua.

-... Capitaine Alex Legrand.

-Et qu'a t-il de particulier ce capitaine ? Demanda Sheppard.

-En fait, je ne sais pas grand chose de lui, sauf qu'il est français et qu'il nous a été envoyé par le ministère de l'intérieur français. Je pense vous en dire plus quand il sera là.

-Un militaire français ! Sur Atlantis ? J'ai hâte de voir ça !

-Dans une heure en fait ! Annonça alors Elisabeth.

-Dans une heure quoi ?

-Vous le verrez dans une heure.

-Ah bon ? Et d'où il débarque ?

-Du Dédale. Il est prévu qu'il atterrisse tout à l'heure sur Atlantis.

-Ah ouais ? Chouette, juste à temps ! J'espère que vous avez pensé à leur communiquer ma liste…

-A ce propos, j'ai modifié cette liste...

-Vous avez fait quoi ?

-Je n'ai pas jugé nécessaire de demander au SGC de nous fournir des films sur le football, quant aux packs de bières…

-Quoi ? Vous avez supprimé les packs de bières ? Pourquoi vous avez fait ça ?

Sentant que la discussion allait mal tourner, Teyla se leva, suivit de Ronon, Ford et Rodney.

-Bon, dit-elle, si vous n'avez plus besoin de nous...

Elisabeth tourna la tête dans leur direction et répondit.

-Merci Teyla, effectivement, je n'ai plus besoin de vous... tous... Conclue t-elle en regardant le militaire.

Ils sortirent, mais pas Sheppard, qui resta assis, les bras croisés.

-Alors ?

-Alors quoi ?

-J'attends une réponse ! Pourquoi vous avez fait ça ?

-Je n'ai pas estimé nécessaire de leur demander…

-Nécessaire ? Mais ce n'était pas nécessaire ! Juste vital ! S'emporta Sheppard.

-Vital ? Vous y allez un peu fort Sheppard ! S'exclama Elisabeth en se fâchant.

-Non, j'estime qu'après une mission, on a le droit de se détendre et…

-Et la bière, ainsi que le football, font partis de vos moments de détentes ?

-Oui, tout à fait ! Mais vous ne pouvez pas comprendre !

-Et pourquoi je ne peux pas comprendre ?

-Parce que vous êtes une femme ! Répliqua John en croisant les bras.

-Et je suis aussi la dirigeante de cette cité, ne vous en déplaise ! Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des rapports à finir.

Elle tourna le dos au militaire, lui signifiant ainsi que la discussion était close.

-Ouais, de toute façon, elles ne comprendront jamais rien… Marmonna t-il en se levant et en prenant la direction de l'escalier.

-Qu'avez-vous dit ? Demanda Elisabeth en se retournant.

Sheppard s'arrêta sur la première marche et se retourna. La regardant en face.

-J'ai juste dit que vous, les femmes, n'y comprendrez jamais rien au football ! Ce n'est pas grave, j'en parlerais moi-même à Caldwell.

-Allez-y ! Il était d'accord avec ma décision.

Sheppard ouvrit la bouche et ne dit plus rien. Elisabeth s'amusa de sa réaction et continua.

-Et oui, il n'a toujours pas digéré que c'est vous qui ayez le commandement de la cité, depuis que le colonel Sumner est… décédé, alors…

Elle avait eu du mal à finir sa phrase, en voyant la tête qu'avait fait le militaire quand elle avait parlé de Sumner. En effet, quand ils avaient "débarqué" sur Atlantis, il y a de cela un an, lors d'une mission qui aurait dû être de routine, leur équipe avait réveillé ceux qui maintenant étaient leurs pires ennemis, les Wraiths.

L'équipe du colonel avait alors été faite prisonnière. Sheppard qui était major à l'époque, avait pris la décision d'abréger les souffrances de son supérieur et l'avait abattu.

Il avait eu du mal à s'en remettre, car même si ils n'avaient jamais été amis, il ne supportait pas de voir souffrir quelqu'un. Et cette décision avait été la pire qu'il n'ait jamais eu à prendre.

-Désolée John, je n'aurais pas dû…

-Ce n'est rien Elisabeth, il faudra bien que je vive avec…

Et il descendit les marches rapidement. Elisabeth, quant à elle, retourna dans son bureau.

A bien y repenser, la réaction de Sheppard était peut-être justifiée.

Elle n'avait pas jugé bon de donner suite à ses demandes un peu "bizarre", mais en y réfléchissant bien, personne sur cette cité, n'avait plus besoin de se détendre que les militaires. Ils étaient constamment sur le qui-vive, et n'avaient pas vraiment eu de repos depuis qu'ils étaient là. Elle prit alors la décision, que lors de la prochaine venue du Dédale, elle ferait en sorte de satisfaire leurs demandes. Même si elle ne comprenait pas le plaisir qu'ils pouvaient ressentir en regardant un match télévisé qui datait d'au moins trois semaines ! C'était le temps qu'il fallait au Dédale pour faire le trajet entre la Terre et la galaxie de Pégase où était située Atlantis.

Elle se pencha sur son portable et allait l'allumer quand son oreillette grésilla.

// Dr Weir, je reçois une communication du Dédale. //

-J'arrive.

Elle parcourut les quelques mètres qui la séparaient de la salle de contrôle, et s'approcha de Chuck.

-Alors ? Que veulent-ils ?

-Je n'en sais rien encore, ils ne m'ont rien dit.

-Vous pouvez me brancher sur leur fréquence ?

-Oui madame… allez-y, c'est fait, dit-il après quelques secondes.

-Dédale ? Ici Weir, Qu'est-ce qui vous arrive ?

// Il nous ar…e que le …age s'est ..ssé moins bi.. que prévu, nous n'ar…erons que dem…. //

-Je ne comprends pas bien, demain ? Mais pourquoi ?

// Je pense que vous compren… mieux demain, je vous l'…querais. Pour l'instant, nous av… encore du mal avec les com…, on a eut un petit pro…//

-Un problème ? C'est ça ? Mais de quelle sorte ?

// On… dir… ça… dem… //

-Colonel Caldwell ? Je vous entends mal ! Qu'avez-vous dit ?

// J'ai d… qu'on ver… ç…. main… //

-Caldwell ? Je n'ai pas compris ! Répétez !

Il n'y eut plus que des crachouillis incompréhensibles et la communication fut interrompue.

-Vous pouvez arranger ça ? Demanda t-elle à Chuck.

-Non madame, je suis désolé, mais ça vient de chez eux.

-Bon, il n'y a plus qu'à attendre demain. Merci.

-De rien madame.

Et elle retourna dans son bureau.

-Maintenant, il ne me reste plus qu'à annoncer ça à Sheppard. Il va être furieux…

Le lendemain était un jour que le colonel avait décidé, avec son accord bien sûr, de garder entièrement pour lui. Il en avait marre d'être constamment en service et comme en ce moment les Wraiths leur fichait la paix, il voulait en profiter un peu.

Elle se cala dans son fauteuil en se frottant les yeux et en soupirant.

-Oh bon sang, c'est pour ça qu'il était en colère ! Je comprends mieux pourquoi.

En effet, le Dédale devait arriver aujourd'hui avec son "colis" et elle venait de lui apprendre qu'il ne l'aurait pas ! A sa place, elle aussi aurait été furieuse.

-Bon, je me rattraperais la prochaine fois ! Se dit-elle tout haut.

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Furieux, il était furieux ! Pourquoi prenait-elle ce genre de décision sans lui en parler ? Il ne demandait jamais rien, il acceptait les missions sans rechigner !

Enfin si, un peu... en fait, ça dépendait de la mission, mais quand même ! Des films, il ne demandait pas grand chose !

Juste quelques matchs enregistrés sur un disque de quelques millimètres d'épaisseur, ça ne prenait pas de place ! Bon les bières, il ferait avec.

Enfin, sans plutôt. Mais ça, il pourrait toujours demander à Teyla si son peuple ne pouvait pas essayer d'en fabriquer. Après tout, c'était un peuple de fermier et de cultivateur, ils devaient bien savoir faire quelque chose de buvable ! Il se dirigea vers le gymnase. En attendant que le Dédale, et son grincheux de commandant Caldwell arrive, il fallait qu'il se défoule.

Caldwell...

Il ne l'aurait pas cru capable d'une telle vengeance. Il est vrai qu'il aurait bien aimé être le chef militaire de la cité, mais Elisabeth avait préféré le prendre lui, le major Sheppard, à la suite du décès de Sumner. Comme il possédait le gène rare des anciens, il avait accès à pas mal d'engins de toute sorte, et surtout, il pouvait piloter un jumper plus facilement que n'importe qui. L'appareil "lisait" dans ses pensées, et réagissait aux moindre de ses désirs. Sauf celui de lui fabriquer un sandwich au poulet…

Il entra dans la salle et y retrouva Ronon, qui s'entraînait avec Teyla. Ils avaient décidé, sans se concerter, d'y aller dès que la réunion s'était terminée, et qu'ils avaient vu que la discussion risquait de tourner au vinaigre.

-Colonel ? Vous vous joignez à nous ? Demanda Teyla.

-Oui, si ça ne vous dérange pas !

-Non, bien sûr que non !

-Je vais vous laisser… Commença Ronon.

-Non ! Sauf si ça vous embête de prendre une raclée ! Répliqua John.

Ronon était surpris, le militaire n'employait jamais ce genre de mots avec lui. Mais il sourit doucement.

-Parce que vous croyez encore y arriver ?

-Oui, je suis d'une humeur massacrante aujourd'hui ! Alors on y va !

Il prit les bâtons que Teyla lui tendait et commença. A un contre deux. Mais il était tellement furax qu'il se déchaîna et réussit, au bout de quelques minutes, à mettre Teyla à terre. Ronon le prit par surprise, l'attrapa par le bras, et le fit tournoyer avant de le balancer à son tour sur le tapis.

-Ce n'est pas pour aujourd'hui, lui dit-il.

John se releva vite et reprit la pose. Après quelques coups de bâton bien placé pour Ronon et pas tant que ça pour lui, il décida d'abandonner.

-Je capitule, vous avez gagné ! Merci quand même.

-De quoi ?

-De m'y avoir laissé croire ! Bon, le Dédale ne va pas tarder à arriver, on y va ?

-On vous suit…

Ils se dirigèrent tous les trois vers la salle de contrôle. En montant les marches, Sheppard se demandait comment il allait réagir face à Caldwell. Ce militaire borné et suffisant ne lui plaisait pas, et moins il le voyait, mieux il se portait. Mais il avait un grade légèrement supérieur au sien et il fallait faire avec, et obéir. Ça ne lui plaisait pas, mais c'était l'armée et il devait bien le supporter. Heureusement, il ne venait pas trop souvent sur Atlantis !

Ne voyant personne dans la salle, ils se dirigèrent vers le bureau d'Elisabeth.

-Alors ? Toujours pas là ? Demanda Sheppard en entrant.

-Non, Caldwell a eu un problème technique et le Dédale ne sera là que demain…

-Mais c'est pas vrai, il va me pourrir ma journée de congé ! S'emporta t-il.

-Sheppard ! S'exclama Elisabeth.

-Excusez-moi, mais je le pense ! Dit-il en se radoucissant.

Après tout, elle n'y était pour rien.

-Bon, je vous pardonne, mais ne recommencez pas !

Le militaire n'avait pas un caractère emporté et malgré son accès de mauvaise humeur, elle ne lui en voulut pas.

-Puisque le Dédale ne vient que demain, vous avez quartiers libres ! Leur annonça t-elle.

-Super ! S'exclama John en se retournant.

Il allait sortir quand une idée lui vint.

-Dites, vous n'avez pas besoin de moi, là ?

-Non, pas vraiment... pourquoi ?

-Bon, et bien je prends un Jumper et je sors, alors !

-Pourquoi faire ?

-Une balade, juste une balade…

-Une balade ? En Jumper ?

-Oui, alors ? J'ai le droit ? Demanda t-il avec son air charmeur.

Elle ne put résister à sa moue et rit.

-Bon d'accord, vous pouvez sortir.

Il se leva avec le sourire. Il savait parfaitement à quoi il allait passer sa journée…

oOoOo

Sur le continent, il se posa non loin du campement des Athosiens. Celle-ci, après avoir su pourquoi il voulait l'emmener, avait d'abord refusé, mais devant sa mine renfrognée, avait cédé avec le sourire. Le militaire savait s'y prendre avec les femmes…

Ils se dirigèrent d'un bon pas vers la personne que lui avait indiqué Teyla, comme étant celui qui serait le plus apte à rendre le "petit service" qu'il désirait.

-Vous êtes sûre de vous ? Demanda t-il encore.

-Oui, il ne sait peut-être pas à quoi vous vous attendez, mais je pense qu'il fera au mieux !

-Bon, je prends le risque. De toute façon, je pense pouvoir le supporter ! C'est lui ? Demanda t-il en voyant un homme pas très loin.

-Oui, c'est lui, il s'appelle Aldan.

Ils s'approchèrent de la personne en question, qui était plutôt âgée.

-Bonjour Aldan, comment vas-tu ?

-Teyla ! Bonjour ! Alors ? Que me vaut votre visite, à toi et ton ami ?

-Et bien en fait, le colonel Sheppard a quelque chose à te demander… et je pense qu'il s'en sortira tout seul, n'est-ce pas colonel ?

-Oui, du moins je crois !

-Bon, dans ce cas, je vous laisse, je vais en profiter pour aller voir mes amies.

-On se retrouve, dans disons… une heure ?

-D'accord, à dans une heure !

-Alors ? Qu'est-ce que vous me voulez ? Demanda le vieil homme.

-Et bien voilà…

Et il lui expliqua en long en large et en travers, ce qu'il attendait de lui. Aldan, surprit, lui dit ce qu'il pensait pouvoir faire.

-Je vous fais entièrement confiance ! Quand est-ce que vous pensez pouvoir commencer ?

-Dès maintenant ! Je pense avoir tout ce qu'il faut !

-Parfait ! Dans combien de temps se sera prêt ?

-Disons dans deux semaines au minimum, mais je pourrais vous donner très vite un aperçu de ce que je vais obtenir !

-Encore mieux ! Vous êtes génial, merci ! Vous me sauvez la vie ! S'exclama Sheppard.

Le vieil homme le regarda, amusé. Les jeunes gens d'Atlantis étaient vraiment étranges…

Et John était ravi de sa visite sur le continent. Finalement, il allait avoir ce qu'il voulait. Et sans passer par Caldwell ni Elisabeth. Il partit à la recherche de Teyla qu'il trouva en grande discussion avec ses amies.

-Colonel ! Dit-elle en le voyant arriver, vous avez fini ?

-Oui, et vous ? Mesdames... Dit-il en se penchant pour saluer les trois jeunes femmes assises à côté de Teyla.

Elles le regardèrent en souriant. Le militaire était un homme charmant, et toutes les femmes du village le trouvaient plutôt séduisant. Mais, même s'il ne s'était jamais permis de faire aucun geste, ni de dire quoi que se soit qui aurait pu prêter à confusion, aucune de ses dames ne désespéraient qu'un jour, il se décide à faire le premier pas avec l'une d'elle.

-On y va ? Demanda t-il à Teyla.

Celle-ci avait remarqué le manège de ses amies et sourit elle aussi. Elle, elle savait qu'il ne ferait jamais rien. Jamais rien de bien sérieux, en tout cas. Elle ne lui connaissait aucune petite amie, mais après tout, elle ne connaissait rien de sa vie privée. Et ce n'était pas son problème !

Ils prirent donc la direction du jumper, et repartirent vers Atlantis.

oOoOo

Ils venaient juste d'atterrir. Elisabeth, après avoir donné l'autorisation d'ouvrir le dôme pour les laisser rentrer, prit son courage à deux mains et sortit de son bureau. Elle allait lui annoncer sa décision.

Elle attendit un peu, qu'ils descendent tous les deux. Il avait l'air enjoué. Mais ça ne l'étonnait qu'à moitié, il n'était pas du genre à rester fâché très longtemps.

-Sheppard, je peux vous parler ?

-Maintenant ?

-Oui, s'il vous plait…

Le ton qu'elle avait employé ne lui disait rien qui vaille. Qu'avait-il encore fait ? Il avait beau chercher, il ne trouvait pas. Il l'a suivi dans son bureau et elle s'assit sur son fauteuil sans le regarder.

Il prit place, à son habitude, sur le coin et attendit. Comme il ne voyait rien venir, il lança.

-Bon, qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que vous ne trouviez pas les mots pour le dire ?

-Sheppard, je n'ai pas trop apprécié la manière dont vous m'avez parlé tout à l'heure, mais, continua t-elle en voyant qu'il allait parler, je vous ai pardonné et j'ai pris une décision.

-Peut-on savoir laquelle ? Demanda t-il gentiment.

-La prochaine fois que vous demanderez quelque chose, je vous promets que je donnerais mon accord, sans même vous demander ce qu'il y a d'écrit sur votre liste.

Le sourire radieux qu'elle vit sur le visage du militaire la récompensa. Tout en l'inquiétant.

Que pourrait-il bien demander, maintenant qu'il savait qu'elle ne le refuserait pas ?

Elle regretta un peu sa décision, mais finalement, elle avait promis, alors tant pis pour elle. Elle n'avait qu'à faire attention, et réfléchir avant de parler…

-J'espère que vous serez raisonnable, dit-elle pour se rassurer.

Il se leva et devant la porte se retourna.

-Mais bien sûr Elisabeth, je suis toujours raisonnable… Répondit-il avec un petit sourire en coin.

Bah voyons… Comme si j'allais vous croire…

Il sortit, l'air joyeux et sifflota en descendant les marches. Elle le regarda à travers la baie vitrée de son bureau. Arrivé en bas, il leva la tête dans sa direction, et dit un peu plus fort pour qu'elle entende.

-Vous savez que vous pouvez me faire confiance !

Et il partit.

-Je n'en suis pas aussi sûre que ça... Murmura t-elle pour elle-même.

oOoOo

Le lendemain, jour d'arrivé du Dédale, John ne se précipita pas pour accueillir le commandant du Dédale. Il avait obtenu un jour de congé, que le colonel Caldwell avait pris un malin plaisir à gâcher en refusant de lui livrer ce qu'il avait demandé. Alors il ne fit aucun effort. Il s'était habillé en civil. Pantalon de toile clair et chemise bleue légèrement ouverte. Ses cheveux noirs, décoiffés comme d'habitude et son menton pas très bien rasé, faisaient ressortir le vert de ses yeux. Il avait demandé à Elisabeth si il pouvait aller faire un tour sur le continent, mais elle avait catégoriquement refusé. Même s'il était en congé, il se devait d'être présent pour l'arrivée du vaisseau. Il avait poussé un soupir à fendre l'âme et levé les yeux au ciel, mais elle n'avait pas flanché.

-Si j'avais su, je ne serais pas revenu de ma promenade d'hier ! Se lamenta t-il.

-Et j'aurais certainement envoyé quelqu'un vous chercher ! Répliqua Elisabeth en souriant.

-Ouais, ça je peux vous faire confiance là-dessus... Marmonna t-il.

Ce genre de petite bataille verbale était monnaie courante entre eux, et permettait de faire baisser toutes les tensions qu'ils pouvaient accumuler dans leur travail respectif. Ils ne se disputaient que très rarement, en fait, ils ne savaient pas si ça leur était déjà arrivé !

Ils attendaient donc dans la salle de réunion qu'on les prévienne que le vaisseau arrivait. Appel qui ne tarda pas d'arriver à l'oreillette d'Elisabeth, ce qui la fit sursauter.

// Dr Weir ? //

-Oui ?

// Le Dédale arrive ! //

-Parfait, on descend, merci.

Ils se levèrent de leurs sièges. Elisabeth descendit le grand escalier en premier, suivit de John, les mains dans les poches. Ford et Rodney suivaient, en compagnie de Teyla et Ronon fermait la marche.

Ils se postèrent devant le "téléporteur" qui permettait d'aller d'un endroit à un autre de la cité plus rapidement qu'un ascenseur. La porte s'ouvrit et Caldwell en sortit, suivit d'une autre personne.

-Colonel Caldwell, ravie de vous voir.

-Dr Weir, Sheppard, bonjour.

-Oui, bonjour à vous aussi colonel ! Dit Rodney d'un ton peu amène.

Lui non plus n'appréciait pas le militaire et le fait qu'il ne s'adresse même pas à lui en arrivant, lui avait mis un peu la haine.

-Dr McKay, excusez-moi, mais j'ai eu un voyage assez fatigant.

-Y'a quelqu'un qui peut m'aider à sortir mes affaires de ce truc, s'il vous plait ? S'exclama la personne derrière lui.

Caldwell leva les yeux et soupira. Elisabeth était étonnée. Jamais le commandant du Dédale ne s'était montré sous ce jour. Fatigué, agacé et énervé.

Il regarda les Atlantes et leur dit.

-Je vous présente le capitaine Alex Legrand, qui est de l'ar...

-Bonjour, je suis Alex Legrand, capitaine Alex Legrand ! Coupa le nouvel arrivant.

John sourit franchement. Il faillit même éclater de rire devant la mine désespérée de Caldwell.

Il tendit la main, et se présenta.

-John Sheppard, et voici le Dr Elisabeth Weir, le Dr Rodney McKay, Teyla Hemmagan et Ronon Dex. Alors comme ça, vous êtes capitaine ? C'est bizarre, votre uniforme n'est pas conf...

-Je sais ! Coupa l'autre, je suis capitaine dans l'armée française. Et je tiens à préciser que je suis là contre ma volonté. Alors si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'aimerais assez aller me reposer. Le décalage horaire et le voyage m'ont épuisé. Madame, je regrette de m'être présenté comme ça, mais je suis crevé. Y a t-il un endroit où je puisse m'allonger quelques instants, s'il vous plait ?

Elisabeth était restée bouche bée. Jamais une personne ne s'était osée à ce genre de discours devant elle. C'était nouveau et elle ne s'y attendait pas. Elle fut prise de cour, et pendant un moment, se demanda si elle ne rêvait pas. Mais la mine fatiguée de Caldwell lui fit dire que non.

-Euh… oui, bien sûr, mais les quartiers qui devaient vous revenir durant durée de votre séjour ne sont pas fini d'être préparé, et...

Sheppard la coupa et dit.

-Pourquoi ne pas lui donner ceux qu'occupe le colonel Caldwell quand il est sur Atlantis ! Ça ne vous dérange pas mon colonel au moins ? Dit-il d'un ton ironique.

-Colonel ? Interrogea Elisabeth, ça ne vous dérange pas ?

-Non, je retourne sur le Dédale, nous avons quelques réparations à effectuer, dit-il en jetant un œil noir au français.

-Je me suis déjà excusé plein de fois ! Soupira celui-ci, mais si vous voulez, je peux vous aider à réparer ?

-Surtout pas ! S'écria Caldwell, je vous interdis de toucher à quoi que se soit !

Toutes les personnes présentes avaient beaucoup de mal à garder leur sérieux. Qu'avait bien pu faire le capitaine pour que le colonel soit autant en rogne ? Et surtout, pourquoi le laissait-il lui parler sur ce ton ? Il était colonel, et l'autre n'était que capitaine ! Français d'accord, mais capitaine seulement !

-Bon, d'accord... j'avoue que je n'aurais jamais dû toucher à ce panneau de commande, mais c'est facile pour vous, tout est en anglais ! Je n'ai pas compris tout ce qu'il y avait d'écrit dessus ! Et je n'ai pas fait exprès d'appuyer la où il fallait pas !

-Capitaine, je vous en prie ! Dit Elisabeth. Calmez-vous ! Vous devez être fatigué, après un peu de repos, ça ira mieux, j'en suis sûre !

-Oui madame, vous avez raison. Je m'excuse de mon comportement déplacé, dit-il doucement.

Mais quand il vit la tête du commandant du Dédale, qui avait croisé les bras et le regardait de travers, il s'emporta.

-Mais ça m'énerve aussi, que tout soit écrit en anglais, vous ne pouvez pas faire comme chez nous ? Au moins il y a double affichage, comme ça, tout le monde comprend !

Malheureusement pour lui, il avait lancé sa tirade en français, et personne n'avait compris un traître mot de ce qu'il avait dit. S'en était trop pour John qui éclata de rire. Mais il se calma très vite, quand il vit le regard courroucé de la dirigeante d'Atlantis. Mais il décida que le spectacle avait assez duré.

-Vous me suivez ? Dit-il alors au capitaine, je vais vous montrer vos quartiers. Avec votre permission bien sûr ! Continua t-il à l'intention de Caldwell.

Celui-ci était fatigué et remercia Sheppard, qui n'en crut pas ses oreilles. Le militaire avait vraiment dû passer trois semaines épouvantables pour vouloir se débarrasser du français aussi vite !

-Bien sûr, vous l'avez Sheppard.

-Bon, on y va ? Dit-il à l'intention du capitaine.

-Oui, j'arrive ! Répondit celui-ci.

-Je vous rejoins dès que le capitaine Legrand est installé ! Lança John à Elisabeth.

-Bien, on vous attend en salle de réunion.

oOoOo

Sheppard passa le premier et invita Legrand à le suivre. Il lança la conversation dans les couloirs d'Atlantis en marchant doucement.

-Dites-moi, vous parlez très bien notre langue pour un français !

-Oui, pourtant nous avons la réputation d'être des fainéants dans ce domaine. Quoi que les américains et les anglais ne peuvent pas être pires que nous...

John s'arrêta brusquement.

-Quoi ? Pourquoi dites-vous ça ?

-Mais parce qu'ils ne sont pas obligés de faire l'effort de parler une langue étrangère étant donné que tout le monde parle anglais ou presque !

-Est-ce vrai que vous mangez des grenouilles ? Rétorqua John d'un ton détaché, légèrement agacé par la réplique.

Ah il veut jouer à ça ? Et bien, il ne va pas être déçu du voyage !

Alex marchait derrière le colonel et souriait franchement, alors il essaya de parler sans que ça se remarque.

-Oui, c'est vrai, et des escargots aussi ! Et vous ? La bière et les pop-corn devant les matchs de foot à la télé, ça marche ? Ah non, je m'excuse, pas la bière ! Vous les américains, c'est le coca-cola, n'est-ce pas ?

Sheppard était estomaqué ! Il n'aurait jamais cru ça. Il venait purement et simplement de se faire remettre à sa place par un petit freluquet de français !

Il se retourna et le regarda de plus près. Il allait lui balancer une réplique bien senti quand il le vit fermer les yeux et vaciller. Le capitaine s'appuya vite sur le mur et respira à fond.

-Est-ce que ça va ? S'inquiéta John. Vous allez bien ?

-Oui, juste le décalage horaire et la fatigue. Ça fait presque une semaine que je n'ai pas passé une bonne nuit.

-Une semaine ? Et comment ça se fait ? Le Dédale est pourtant confortable.

Il avait essayé de paraître convaincant, mais comme il n'y croyait pas lui-même, ça n'avait pas marché. Legrand le regarda et sourit.

-Ouais, autant qu'un parking sous-terrain… Murmura Legrand en français.

-Quoi ?

-Un parking sous-terrain ! Laissez tomber... Dit-il en voyant que Sheppard n'avait pas compris sa phrase, décidément, ça va pas être facile de se comprendre... Soupira t-il, en anglais cette fois.

-Non, et je suis désolé de ne pas parler un mot de français ! Ça aurait été peut-être un peu plus facile pour vous ! ... voilà !

-Voilà quoi ?

-Vous êtes arrivé chez vous !

-Ouf, il était temps, ce sac pèse une tonne !

-Donnez-le moi ! Dit-il en se baissant.

-Non ! Laissez ! Il faudra bien que je me débrouille, mais merci quand même monsieur.

Sheppard sourit. Monsieur… Le capitaine l'avait appelé monsieur ! C'est vrai qu'il était habillé en civil, et qu'il ne s'était pas présenté sous son grade. Mais ça lui avait permis de se faire une petite idée du caractère du français. Et ce qu'il avait découvert lui avait plu. Legrand avait réussi à mettre hors de lui un colonel, et avait apparemment bousillé quelque chose sur le Dédale. Ça par contre, ce n'était pas cool, car c'était leur seul moyen à eux, les Atlantes, d'aller sur Terre.

-Bon, et bien, je vous souhaite une bonne nuit et à demain.

-Merci monsieur, et bonne nuit à vous aussi.

Et il ferma la porte sous le regard souriant de John qui tourna les talons et repartit vers la salle de contrôle en sifflotant. Ce petit capitaine français lui plaisait...

oOoOo

Mais tout ce qui pouvait mettre en rogne le colonel Caldwell lui plaisait. Il retrouva les autres comme il s'y attendait et s'assit à sa place.

-Sheppard ! Alors ? Demanda Elisabeth.

-Alors quoi ?

-Vous avez mis le capitaine au lit ? Se moqua Caldwell.

-Oui, il a même fallu que je lui chante une berceuse, et maintenant, il dort comme un bébé... Ironisa John.

Elisabeth ne put s'empêcher de sourire à la réplique de Sheppard. Par contre Caldwell goûta un peu moins la plaisanterie.

-Vous verrez, vous allez beaucoup l'apprécier. Il est exactement comme vous. Nonchalant, réfractaire aux ordres, et n'en faisant qu'à sa tête. Vous allez vous entendre à merveille, j'en suis sûr ! Répliqua Caldwell avec un sourire qui démentait ses paroles.

-Mon colonel, je suis persuadé que vous exagérez !

-Mais pas du tout ! Vous vous en rendrez compte très vite, croyez-moi sur parole !

-Mais qu'a t-il donc fait pour que vous soyez dans cet état ? Demanda Elisabeth curieuse.

-Et bien pour commencer, il est arrivé avec deux heures de retard parce qu'il avait oublié de préparer son passeport, donc l'avion affrété pour lui est arrivé à la base militaire de Cheyenne Mountain en plein orage, ce qui a obligé le pilote à faire un atterrissage plutôt risqué.

-Mais ce n'est pas de sa faute s'il y avait un orage tout de même ! Rétorqua Rodney. Il a eu droit à un avion rien que pour lui ? Continua t-il après un instant. Mais qu'est-ce qu'il a fait pour mériter un traitement pareil ?

-Rien ! Répondit Caldwell.

-Rien ?

-Non, et c'est ça le pire, il n'a rien fait du tout ! Il a juste été en quelque sorte "tiré au sort" parmi les militaires de sa base pour participer à cet échange. Bon, si ça ne vous dérange pas, continua t-il en se levant, j'aimerais retourner sur le Dédale pour superviser les réparations...

-Non, bien sûr que non, ça ne nous dérange pas, répondit Elisabeth. Vous resterez à bord cette nuit ?

-Oui, et de toute façon, le colonel Sheppard a gentiment offert mes quartiers au capitaine.

-Mais je vous ai demandé si ça ne vous dérangeait pas ! Répliqua John.

-Oui, c'est vrai... Soupira celui-ci

Il se leva alors de sa chaise et s'approcha de la porte.

-On vous retrouve demain au briefing ? Lui demanda Elisabeth.

-Oui, je pense que je serais là. J'ai un dossier à vous remettre de la part du général Landry. Bon, une nuit au calme me fera le plus grand bien. Je vous laisse... bonsoir à tous !

-Bonsoir mon colonel ! Dit Sheppard, un sourire aux lèvres.

-Bonsoir Caldwell... Dit Elisabeth ébahie.

Elle n'avait jamais vu le militaire comme ça. Et même si elle non plus ne l'appréciait pas trop, elle était étonnée qu'un simple capitaine ait pu le mettre dans cet état.

Il sortit de la salle d'un pas rapide, se présenta devant la porte du téléporteur et disparut très vite.

-Sheppard ? Qu'est-ce que vous en pensez ?

-Pas grand chose, je dois dire que je suis aussi surpris que vous. Mais comme le colonel Caldwell doit vous donner un dossier demain, autant attendre que vous l'ayez en main avant de dire quoi que se soit !

-Je suis d'accord. Bon, je dois avouer que suis aussi fatiguée. Bonne nuit à tous.

-Bonne nuit ! Répondirent tous les autres ensembles.

Ils sortirent tous et prirent la direction de leurs quartiers respectifs. Il fallait qu'ils se reposent, la journée du lendemain risquait d'être un peu mouvementée...

oOoOo

A suivre...

oOoOo

Voilà.

C'était le premier chapitre de cette fic qui est intégralement écrite, mais que je n'arrête pas de corriger, afin d'enlever le plus possible d'incohérences.
Dites-moi ce que vous en pensez, et sachez que je réponds systématiquement à toutes les reviews que je reçois. Mais il faut pour cela que vous soyez enregistré...

Sinon, je vous ferais part de mes remerciements en publiant le chapitre suivant...

Merci de me lire, et à vous de jouer !!