Hey hey tout le monde ! Un Sterek ? Hé oui ça faisait longtemps ! Mais je n'ai pas oublié ce ship, loin de là !
J'avais commencé cette fiction il y a pratiquement un an ( avant que la saison 5b ne sorte en fait) mais je n'avais jamais eu le temps de la continuer correctement. L'erreur est maintenant réparée et même si elle est encore en cours d'écriture j'ai pas mal de chapitres d'avance ! Je vais donc essayer de poster une fois par semaine.

Dans cette petite fic nous avons du Sterek, un amour à sens unique entre Theo et Stiles ( inutile de préciser pour qui ce n'est pas réciproque !) et, peut être, si l'évolution de la fiction le permet, un peu de Malydia !
Tentés ?

Chansons m'ayant inspiré pour le chapitre 1 :
- Numb, Linkin Park
- Sweet dreams, Eurythmics ( la version de Marilyn Manson n'est pas mal non plus d'ailleurs !)

Un grand merci à ma bêta La Dictateuse ;)

Bonne lecture !


Chapitre 1

Silence.

Aucun bruit, aucune voix, aucun son, rien. Juste un oppressant silence. Même sa propre respiration était inaudible, trop lente, trop faible.

Juste un silence complet qui le rendait fou. Il avait envie de crier pour rompre ce calme insupportable mais aucun son n'arrivait à sortir de sa gorge. Même parler lui semblait impossible tellement l'énergie lui manquait.

Il se sentait engourdi, tellement épuisé, comme s'il n'aurait plus jamais la force de marcher.

Et cette douleur sourde, diffusée dans tout son corps. Désagréable sensation.

Le jeune homme avait presque envie de se replonger dans la torpeur qu'il venait de quitter, il était atrocement fatigué si bien qu'il savait que le sommeil viendrait sans soucis. Mais il ne devait pas se rendormir. Il ne savait pas pourquoi mais c'était une mauvaise idée, un sentiment d'insécurité lui collait à la peau. Définitivement, il ne fallait pas qu'il dorme.

Il se fit alors violence pour résister à l'envie qui le tiraillait et ouvrit péniblement les yeux. La lumière artificielle des néons au dessus de sa tête lui agressa la rétine et il cligna plusieurs fois ses paupières pour s'y habituer. C'était étrange d'ailleurs que la lumière soit allumée, il semblait faire jour dehors. Pas très économe tout ça.

Le jeune homme passa une main lasse sur son visage, tentant d'éloigner les restes de son sommeil. Ses pensées étaient floues, son cerveau encore embrumé par sa phase de réveil. Que s'était-il passé ? Et où était-il ?

Il roula sur le côté et s'appuya sur ses coudes pour se redresser un minimum et observer les alentours. Avec ses murs dont la peinture grisâtre s'effritait, sa taille assez impressionnante, ses néons dont la plupart étaient défectueux et cette faible odeur de produits chimiques, l'endroit ressemblait à un dépôt désaffecté. C'était sûrement un dépôt désaffecté d'ailleurs.

Il ne reconnaissait pas le lieu et il n'avait aucun souvenir de s'y être trouvé avant son moment d'inconscience. Moment d'inconscience dont il connaissait pas la durée. Et ce n'était pas la seule chose que son cerveau avait préféré enlever arbitrairement de sa mémoire.

Que faisait-il ici ? Avec qui était-il ? Pourquoi était-il seul ? Etait-il ici depuis longtemps ? Et si oui est ce que quelqu'un s'inquiétait et s'acharnait pour le retrouver ?

Vide total.

Il ne se rappelait de rien, même son propre prénom lui était inconnu. Quoique... C'était quelque chose qui ressemblait à... Non décidément il n'arrivait à le retrouver. Et ce mal de crâne qui le transperçait ne l'aidait pas à s'en rappeler. Il gémit douloureusement.

« C'est juste le choc, j'ai dû recevoir un coup à la tête ou un truc de ce style, ça va me revenir. Tout va me revenir » se persuada-t-il

Il se massa les tempes, prenant le temps de respirer longuement pour se calmer, ses battements de cœur ayant jusque là un rythme anarchique. Manquerait plus qu'il fasse une nouvelle crise de panique, on ne l'aiderait pas cette fois.

Minute. Crise de panique ? Une nouvelle ? Donc il était tendance à des crises de panique. C'était toujours une information à prendre. Il n'empêche qu'il avait raison, sa mémoire allait lui revenir petit à petit. Du moins il espérait.

Il laissa donc ses pensées dériver, priant pour que son cerveau lui lâche d'autres informations, tout en se tâtant un peu de partout pour vérifier qu'il n'était pas blessé. Il avait de jolis ecchymoses, notamment un particulièrement beau au niveau de sa hanche gauche et qui se déclinait sur plusieurs teintes de bleu. Charmant.

Un prénom revenait sans cesse. Derek. Derek ? Pourquoi était-ce la seule chose qui repassait en boucle dans sa tête ?

Des visages flous dansaient devant ses yeux mais il n'arrivait à poser un nom sur aucun d'entre eux. De toute façon il les oubliait aussi vite, sans qu'il puisse envisager de trouver leur identité.

Ses méninges travaillaient au ralenti et il était incapable de se concentrer sur quelque chose... Si on oubliait les marques de coups sur son corps, il pourrait presque croire qu'il avait bu et qu'il vivait juste une mauvaise gueule de bois. Même si cet entrepôt était un endroit vraiment lugubre pour faire une fête. Et très vide aussi. Et, encore une fois, beaucoup trop silencieux pour servir de réception.

Un pic de douleur lui vrilla une nouvelle fois le crâne et il jura, entendant pour la première fois le son de sa propre voix.

Il passa sa main dans son cou avant de la retirer vivement quand il sentit deux trous dans sa peau. Choqué, il se mit en position assise de manière tellement rapide qu'il en eut le tournis. Qu'est ce que c'était que cela encore ? Quel loup-garou avait tenté de lui perforer la nuque ? Et comment savait-il que c'était un loup-garou d'ailleurs ? Tout simplement pourquoi était-il persuadé que l'existence des loups-garous était prouvée ? Décidément pas mal de choses avaient été rayées de sa mémoire...

Tout d'un coup des bruits de pas se firent entendre et dans l'esprit du jeune homme un voyant rouge s'alluma.

Danger.

Il se força à ne pas paniquer et chercha des yeux un moyen de défense dans la pièce. Rien, évidemment.

La personne se rapprochait et, bizarrement, l'humain savait que c'était un ennemi. Une intuition qu'il ne comprenait pas.

Pourtant lorsque l'inconnu arriva, il ne semblait absolument pas agressif, il paraissait même inquiet ? C'était un jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux bleus. Lorsque son regard tomba sur l'amnésique il prononça un prénom. Stiles. Le sien ? Probablement.

Le nouvel arrivant se précipita immédiatement auprès de lui et il s'agenouilla à ses côtés, souriant de soulagement -à priori-.

- Stiles ! Oh dieu soit loué, je te trouve enfin ! Que je suis rassuré !

Ledit Stiles fixa son interlocuteur, un peu perdu, il fallait bien l'avouer. Il savait qu'il le connaissait mais il était incapable de se souvenir de lui. Certainement loin de deviner son trouble, l'autre reprit la parole :

- J'ai eu si peur qu'ils te tuent avec la Super lune !
- De qui tu parles ?

La voix de Stiles était légèrement rauque, il se racla la gorge tout en continuant de tracer des cercles autour de ses tempes avec ses doigts. Celui en face de lui eut l'air assez surpris.

- De la meute de Scott.
- Scott ?

Ce prénom lui était familier mais pareil, impossible de mettre un visage sur ce nom. Pas même une voix, une qualité, une distinction. Nada. Il fronça ses sourcils, réfléchir faisant ressortir son mal de tête.

- Qui est Scott ?

Il observa avec attention la personne assise à ses côtés et il fut encore plus perdu.

- Et toi qui es-tu ?

Un éclair de tristesse passa dans les yeux bleus et son propriétaire demanda de façon hésitante :

- Tu ne me reconnais pas ?

Stiles secoua sa tête et le jeune homme aux cheveux châtains eut l'air un peu plus blessé, il afficha un sourire sans joie.

- C'est moi, Theo, ton meilleur ami.

Bizarrement cela sonnait faux. Mais l'amnésique mit ça sur le compte de son réveil chaotique et ne se méfia pas.

- Meilleur ami ? répéta Stiles sans trop savoir que dire en retour

Il demeura muet un certain temps, tentant en vain de retrouver un quelconque souvenir en lien avec le jeune homme avant de secouer la tête.

- Je... Je suis désolé, je... Je ne sais pas ce qui m'arrive, j'aimerais te croire mais je...

Il commençait à avoir du mal à respirer, tout s'embrouillait dans son esprit et cette situation le terrifiait réellement. Il détestait vivre ce sentiment d'impuissance, il avait horreur de ne pas comprendre ce qu'il se passait.

Deux mains se posèrent doucement sur ses avant-bras, l'interrompant dans son début de crise de panique. Stiles sursauta un peu mais se détendit lorsque Theo lui sourit amicalement.

- Tu peux me faire confiance, j'ai toujours été celui sur lequel tu pouvais compter.

Leurs regards s'accrochèrent et Stiles se sentit peu à peu en confiance, calmé par ce comportement plus qu'attentionné. Et puis après tout pourquoi Theo lui voudrait du mal ? Jusqu'ici il avait été plus que gentil.

Le brun hocha alors sa tête et Theo le relâcha tout en le détaillant avec attention, cherchant probablement des traces de blessure.

- Tu as mal quelque part ?
- Principalement à la tête mais globalement ça va.

Il omit volontairement de signaler ses bleus, déjà parce que ce n'était vraiment pas grave et ensuite parce que se déshabiller pour les montrer ne le tentait absolument pas.

- Rien à signaler ? insista la chimère en voyant son hésitation
- Hé bien... J'ai quelque chose d'étrange dans mon cou.

Tout en parlant, Stiles pencha sa tête en avant, dégageant en nuque, se doutant que Theo allait la regarder. Ce dernier se plaça derrière lui et un silence pesant s'installa subitement.

N'entendant aucun commentaire de la part de son ami, le brun se redressa et se retourna pour remarquer que l'air de Theo était devenu beaucoup plus grave. Inquiet, il demanda :

- Qu'est ce qu'il y a ?
- Disons que ça explique beaucoup de choses.

Theo le fixa quelques instants puis finit par se relever, Stiles demeurant tout aussi confus.

- C'est un loup-garou qui a fait ça ?

L'autre se tourna vers lui, probablement surpris que, malgré sa perte de mémoire, Stiles se rappelle de cela mais il hocha sèchement sa tête en réponse.

- Ouais. C'est exactement ça.

Encore au sol, l'amnésique vit Theo serrer ses poings et, perdu, il ne sût quoi dire. Il hésita à rompre le silence, sentant sans avoir de sens sur-développés la tension du loup-garou.

- Tu es fâché ?

La question arracha un sourire doux à l'interpellé et il vint caresser gentiment les cheveux de Stiles pour le rassurer.

- Pas contre toi. Contre Scott.
- Pourquoi Scott me voudrait du mal ?

Il n'avait aucune idée de qui était ce type mais s'il avait bien un terme qu'il n'associait pas directement avec ce prénom c'était la méchanceté. Mais après tout il pouvait se tromper non ?

- Tu ne te rappelles vraiment de rien ?
- Même pas le moindre petit détail, c'est comme si mon cerveau était un disque dur et qu'on avait tout supprimé.

Patient, Theo se rassit et lui donna la réponse à ses interrogations, histoire d'éclaircir un peu quelques points devenus obscurs pour Stiles.

- Scott sait que tu es important pour moi, il veut m'atteindre en s'en prenant à toi.
- Pourquoi est-il contre toi ?
- Il était mon alpha il y a très longtemps. Pour résumer, il a fait des actes affreux et je n'ai plus voulu être avec lui, j'ai été un oméga et je me suis installé à Beacon Hills en pensant être tranquille. J'ai formé ma propre meute de mon côté, tu y étais, tu ne t'en souviens pas je suppose ?

Stiles secoua sa tête puis fronça ses sourcils, un détail lui semblant étrange. Une meute ?

- Attends si je suis un loup-garou, ou quoique ce soit d'autre, comment ça se fait que je ne sois pas guéri ?
- Tu es humain Stiles.

Ça Stiles en était pratiquement sûr avant même d'en avoir la confirmation. Il se sentait parfaitement humain et en était bien heureux d'ailleurs.

- Mais je me disais que t'avoir dans ma meute te protégerai plus et dissuaderai les créatures surnaturelles de t'attaquer.
- Tu t'es trompé visiblement, lança sarcastiquement Stiles et Theo haussa ses épaules.
- Ça a marché jusque là, j'espérais que ça fonctionnerait pour Scott aussi.

Il parût se rappeler subitement de quelque chose et il se redressa, à l'affut, inspirant à plein poumons. Stiles le regarda faire, se tendant de son côté, ayant peur que celui qui l'avait agressé, à priori Scott, revienne.

- On ne devrait pas s'attarder. Je finirai de t'expliquer dans la voiture.
- Tu as senti quelque chose ?

Par réflexe, l'humain ne pût s'empêcher de jeter des coups d'oeil autour de lui, comme s'il arriverait à voir quelque chose avant l'être surnaturel à ses côtés. Comme si c'était possible.

- Non mais je trouve ça louche que l'on t'ai abandonné ici.
- Peut être qu'on voulait justement que tu me trouves ? C'était peut être un style d'avertissement ? Genre cette fois on me laisse en vie mais pas la prochaine ? proposa Stiles

Après avoir parlé il se rendit compte que son idée était particulièrement glauque et il espéra profondément qu'il n'allait pas mourir dans les prochains jours. Theo ne releva pas le côté macabre de sa proposition et plissa ses yeux.

- Peut être. Tu penses pouvoir te lever ?
- Bien sûr.

Stiles fit le fier mais il déchanta bien vite. Il s'aida du mur pour se lever mais lorsqu'il tenta de marcher il vit trouble et dût se coller au mur pour ne pas chuter. Theo vint l'épauler mais l'humain eut à peine fait un pas qu'il étouffa un gémissement et son ami sursauta.

- Qu'est ce qu'il y a ? Je t'ai fait mal ?
- Ma cheville... répondit Stiles et tout en parlant il se détesta pour avoir une constitution aussi fragile

Allez il ne manquait plus que ça. Il s'était fait mal au pied en plus. Rien de cassé à priori mais c'était fortement désagréable et le tiraillait s'il tentait de s'y appuyer. Alors qu'il songeait à sautiller sur sa jambe valide pour avancer, Theo lui prit la main et des veines noires apparurent le long de sa peau. Lorsqu'il le relâcha, Stiles se rendit compte que poser son pied sur le sol ne le faisait plus souffrir.

Il sourit à son guérisseur, mi-impressionné mi-reconnaissant.

- Merci Theo.
- Je t'en prie.

L'humain se dirigea donc vers l'extérieur avec Theo, ce dernier gardant un œil et un bras vers lui au cas-où.

Il faisait grand jour dehors et lorsqu'ils furent à l'extérieur la chimère sortit son téléphone et appela un numéro que Stiles n'eut pas le temps de voir.

- Oui c'est moi. Oui je l'ai retrouvé, vous pouvez arrêter vos recherches.

Comprenant que Theo devait parler à sa fameuse meute, Stiles ne broncha pas et attendit patiemment. Le loup jeta un bref regard vers lui pendant un moment de silence puis reprit la parole :

- Oui il a l'air d'aller bien... Enfin je vous expliquerai là-bas.

Il échangea d'autres phrases que Stiles ne saisit pas en entier puis il revint vers lui et le guida vers sa voiture. Il lui laissa le temps de s'installer à la place passager puis démarra. Il quitta le lieu de l'entrepôt et continua ses explications.

- Donc j'avais fait ma propre meute à Beacon Hills mais Scott n'a pas voulu me laisser et il s'est installé avec la sienne pour revenir me chercher.
- Et tu as refusé de repartir avec lui ? supposa Stiles qui avait peut être perdu sa mémoire mais pas ses neurones bien qu'elles aient du mal à travailler

Theo hocha la tête et il fixa son regard sur la route.

- Il m'avait dit qu'il arriverait à me faire changer d'avis mais je n'ai pas fait attention à ses mises en garde. La super lune me préoccupait et je ne pensais pas qu'il choisirait ce moment là pour agir...

Ses mains se crispèrent un peu sur le volant.

- Mais c'était évident. Tu étais resté seul au cas où l'un d'entre nous ne puisse plus se contrôler... Je... J'aurais voulu pouvoir te protéger, je suis désolé...

Il avait l'air tellement désolé, tellement coupable que le cœur de Stiles se serra et il se mordit la lèvre. Il frôla le bras de Theo du bout des doigts et tenta d'avoir un sourire réconfortant malgré son tournis qui revenait :

- Hey, ça va je suis en vie, je sais que tu as fait tout ton possible pour me retrouver et c'est suffisant pour moi.

Theo eut un petit sourire triste mais il hocha quand même sa tête. Et s'il cacha son air pleinement satisfait de la tournure des événements, cela échappa aux yeux d'un Stiles frappé par la fatigue.

Ce que l'humain remarqua, par contre, c'est qu'ils s'éloignaient de la ville et il se raidit un peu.

- Tu ne me ramènes pas chez moi ?
- Non.

Stiles fronça ses sourcils et alors qu'il s'apprêtait à protester, Theo le stoppa en prenant la parole le premier :

- C'est trop dangereux.

C'était bien aimable de s'inquiéter mais il pouvait se défendre seul. Enfin... Si on oubliait les événements de la veille. Dans tous les cas il n'avait pas besoin qu'on le chouchoute comme s'il était un objet fragile.

- Je m'en fiche. Je ne vais pas laisser mon père. Ramène moi.

Tout en se montrant le plus persuasif possible, il se félicita mentalement de se rappeler de son père. C'était pratique parfois d'avoir un cerveau fonctionnant à deux cents à l'heure. Il savait que son père s'inquiéterait s'il ne le revoyait pas rentrer.

- Theo, insista-t-il.
- Je te laisserai rentrer si je pouvais mais ce n'est pas si simple.

Stiles leva ses yeux au ciel et croisa ses bras.

- Je t'en prie, explique moi.
- Il est de leur côté.

Là en effet ça devenait un peu compliqué pour l'humain. Pourquoi son père défendrait quelqu'un qui lui voudrait du mal ? Sentant l'afflux de questions, Theo prit les devants :

- Scott a un druide avec lui. Un druide relativement puissant.
- Et il a manipulé mon père ?
- On peut dire ça comme cela. Tu insistais pour rester avec lui alors je te laissais mais là, la situation est plus grave. On ne peut pas prendre le risque.

Il toisa Stiles et analysa son comportement. Ce dernier n'était pas septique mais il hésitait, c'était certain.

- Est ce que tu me fais confiance ? demanda Theo
- Oui.
- Alors crois-moi.

Stiles se laissa alors aller dans le fond de son siège et il prit sa tête entre ses mains. Mais quelle galère.

- Donc tu m'emmènes où ?
- Là on l'on se réunit avec la meute depuis l'arrivée de Scott.
- Je vais pourrir tout seul, génial.

Stiles avait toujours détesté être laissé derrière et mis à part parce qu'il était humain et ce n'était pas une perte de mémoire qui allait lui enlever ce trait de caractère. Comme s'il pouvait rester enfermé dans une pièce en attendant sagement d'avoir de la compagnie. Il n'était pas un vase qu'on pouvait poser sur un meuble, il ne se brisait pas à la première chute et il n'était clairement pas du genre à attendre sagement des heures durant en ne bougeant pas.

- Je resterai avec toi.
- Faudra bien que tu rentres chez toi un jour ou l'autre.
- Hé bien ce sera alors un des membres de la meute, qui sont tes amis je te signale.

L'humain poussa un long soupir fatigué.

- Des amis dont je ne me rappelle plus, ça va être très drôle.

Theo haussa ses épaules et sourit. Un sourire beaucoup trop innocent pour qu'il ne soit pas forcé d'ailleurs.

- Oh je suis persuadé qu'ils seront ravis de te rafraîchir la mémoire, assura-t-il.

Stiles n'en doutait pas, mais il se sentait trop fatigué pour affronter la multitude de questions qui allait pleuvoir sur lui. Il voulait du calme. Au moins le temps qu'il fasse le tri dans son esprit.


Il regarda la route sans s'y intéresser, il se rendit compte que bien plus tard que c'était une erreur. Il était emmené loin de la ville, loin de chez lui, dans un endroit dont il ne se rappelait plus l'existence. De ce fait, il n'avait aucune idée du chemin à prendre s'il devait revenir en ville. Mais alors qu'il se laissait guider par quelqu'un dont il ne souvenait plus, ce problème ne lui effleura même pas l'esprit. Après tout, pourquoi craindrait-il quelque chose ? Theo était venu le sauver, lui faire confiance était une idée parfaitement censée. N'est-ce pas ?

- Tu l'as surveillé depuis tout ce temps ?

La question sortit Theo de ses pensées et il se tourna vers Donovan, celui-ci désignait du menton le jeune homme inconscient et étendu sur le sol. Theo toisa son bêta du regard.

- Et alors ?

Donovan haussa insolemment ses épaules et se mît à la hauteur de l'autre, réprimant une grimace. Geste qui n'échappa évidemment pas à celui situé à ses côtés.

- Je ne critique pas tes choix mais pourquoi lui ?
- Mes choix ne te regardent pas, se contenta de répondre Theo.

Bien, le message était clair. Aucune discussion possible à ce sujet. Pas de soucis. Donovan plissa ses yeux.

- Comment je dois agir envers lui ?

Lui. Theo nota que Donovan évitait soigneusement de le nommer par son prénom comme si l'idée même le révulsait et cela l'énerva mais il ne le laissa pas paraître. Il garda son masque autoritaire et sûr de lui.

- Tu ne l'approches plus. Si tu restes près de lui, il risque de se souvenir.

Et si cela arrivait, mieux valait ne pas les avoir tous les deux dans la même pièce au risque que l'échange dégénère.

- C'était toi qui voulais que je l'attaque à une époque, lui rappela son bêta.

Ce n'était pas faux, même si le terme exact serait plus de la manipulation qu'une simple demande amicale. Mais Theo n'allait clairement pas avouer à Donovan qu'il n'avait été qu'un pion pour mener à bien sa victoire. Alors il afficha un sourire se voulant reconnaissant et hocha sa tête.

- Et je t'en remercie mais maintenant je n'ai plus besoin que tu le fasses.

Ce qui ne voulait pas dire que Donovan ne lui serait pas encore utile. Loin de là.

Theo jeta un oeil vers ce dernier et le surprit à fixer d'un air haineux l'humain évanoui. Il réprima un grondement presque possessif et lança un regard mauvais à Donovan.

- N'y pense même pas.
- C'est lui qui m'a tué, grogna Donovan en réponse.

Cette fois-ci la chimère ne retint pas son grognement intimidant, faisant luire ses yeux pour appuyer son avertissement. Donovan s'empressa de courber l'échine face à ce comportement agressif.

- Je t'interdis de le toucher, si j'apprends que tu lui as fait quoique ce soit ou que tu as tenté de lui parler, tu sentiras passer mes représailles.

Donovan déglutit et ne bougea pas.

- Me suis-je bien fait comprendre ? le menaça Theo
- Parfaitement, balbutia l'autre.

Le premier hocha alors sèchement la tête et croisa ses bras.

- Bien, c'est tout ce que je demande. Maintenant file.

Donovan ne se fit pas prier et Theo se retrouva de nouveau seul.


Stiles était assez fier de lui. Non seulement il avait réussi à marcher dans le repère sans l'aide de Theo -ce qui était un exploit vu les vertiges désagréables que son fourbe de corps s'amusait à lui envoyer- mais en plus les membres de la meute n'avaient dit leur prénom qu'une fois et il s'en souvenait.

Et pour se prouver qu'il s'en rappelait, il se le récita mentalement une nouvelle fois : Josh, Corey, Tracy, Hayden et... Un inconnu au bataillon. Le souvenir de cette personne fit froncer les sourcils de Stiles.

C'était un adolescent aux cheveux noirs qu'il avait à peine aperçu car celui-ci semblait avoir pour passion de l'éviter. L'humain se faisait peut être des idées mais il trouvait étrange que ce soit le seul à ne pas lui avoir adressé un seul mot. Rien. Pas la moindre syllabe. On dirait... On dirait qui d'ailleurs ? À qui ce comportement asocial lui faisait-il penser ? Qu'est ce que c'était frustrant de ne pas comprendre les réflexions qu'il avait par automatisme mais dont il manquait des bouts à cause de sa mémoire défectueuse.

Bref. Ce comportement distant intriguait énormément Stiles. Peut être s'était-il disputé avec lui avant sa perte de mémoire ? C'était la seule explication plausible. Sinon pourquoi ce garçon le fuirait au point que Stiles l'ait seulement vu s'éclipser de la pièce dès son entrée si bien que même son visage lui était inconnu ?

Il y avait quelque chose d'étrange dans tout cela.

Stiles soupira et arrêta d'y penser, chassant son mauvais pressentiment.

Le repère était un lieu vraiment spécial. À première vue c'était un laboratoire abandonné pour scientifiques plutôt dérangés -parce que les outils étaient assez spéciaux il fallait bien se l'avouer- mais grâce à Theo il avait découvert une porte cachée qui donnait accès à un escalier puis un espèce d'appartement. Tant mieux parce que Stiles ne s'imaginait pas dormir à côté d'une table d'opération. Vraiment pas.

L'appartement était assez austère, les murs étaient gris et les installations très simplistes mais du moment qu'il avait un lit et une douche, l'humain survivrait. Même s'il espérait ne pas à avoir à vivre ici très longtemps, ça risquait d'être lassant à la longue.

Il passa une main lasse dans ses cheveux et observa la pièce dans laquelle il venait d'entrer, c'est à dire la salle de bain. Theo avait anticipé son besoin de calme et avant que les membres de la meute ne lui posent trop de questions, il lui avait proposé d'utiliser la douche pour se détendre et se remettre de ses émotions. Stiles n'avait envie que de cela alors il n'avait pas refusé.

Il fit un tour sur lui-même, l'endroit était relativement petit mais bien assez spacieux pour qu'il puisse se déplacer sans se sentir à l'étroit. La salle de bain était plutôt basique, elle se comportait de quelques meubles comme une commode, une étagère, également d'une baignoire, d'un lavabo et d'un miroir mural juste au dessus. L'humain évita de s'attarder sur son reflet qui faisait réellement peur -c'était possible d'avoir des cernes aussi violacées ?- et se déshabilla le plus lentement possible, malgré tout ses courbatures et autres douleurs lui arrachèrent quelques grimaces. Être humain avait vraiment ses désavantages.

Il déposa ses vêtements en boule sur la commode et cet aspect négligé dénotait totalement avec la pile d'habits soigneusement pliés et superposés juste à côté. C'étaient des vêtements que Theo-visiblement un peu maniaque- lui prêtait puisqu'actuellement Stiles n'avait pas accès aux siens. Les habits étaient plutôt pas mal, Theo avait bon un sens de la mode et de l'agencement des couleurs. Il s'entendrait bien avec... Avec...

Et merde, ça recommençait.

Stiles jura et se glissa dans la baignoire, allumant l'eau pour se changer les idées. La sensation de l'eau sur sa peau le fit soupirer d'aise et il ferma ses yeux quelques instants, la chaleur faisant du bien à ses muscles endoloris.

Il arrêta alors de réfléchir puisque de toute façon cela n'entraînait que des maux de tête désagréables et posa son front contre la paroi froide du mur. Cela le soulagea et il finit par se détendre, n'écoutant que le bruit tranquille de sa respiration.

Tout était silencieux mais, cette fois-ci, ce n'était pas pesant, c'était simplement agréable. Quoique s'il tendait l'oreille il pouvait distinguer les discussions de ses amis dans les pièces adjacentes. Avec son ouïe, il était incapable de comprendre ce qu'ils disaient alors il ne fit pas plus attention aux voix environnantes.

Il resta bien cinq minutes parfaitement immobile avant qu'il se rappelle qu'il ferait bien de se laver avant de vider l'eau. Il était quand même allé dans la salle de bain pour cela à l'origine.

Il inspira un bon coup , s'autorisant à profiter quelques secondes supplémentaires et un sourire de bien-être s'étira sur ses lèvres.

Stiles finit par ouvrir les yeux et il se figea.

À ses pieds l'eau était teintée de rouge. De rouge sang.


J'espère que ce début vous a plu !