Bonjour, en attendant de poster la suite des choix de la vie, voici une petite fic en 2 parties, j'espère qu'elle va vous plaire. La deuxième partie sera postée ce week-end.

•Disclaimer « La série JAG ne m'appartient pas. Elle est en la possession de DPB, Bellisarius Production, CBS et Paramount. Je ne fais qu'emprunter les personnages un petit moment, mais je promets de les rendre plus tard. Je ne touche aucune somme d'argent pour cette histoire. Ce n'est qu'un divertissement. »

Le Noël de Sarah !

Je suis là, toute seule, assisse dans le noir. Je regarde, mais je regarde quoi ? Je m'appelle Sarah ! Mais est-ce vraiment mon prénom ou celui d'une autre ? Je ne comprends pas tout mais je ne suis pas comme les autres.

Aujourd'hui en rentrant à la maison, j'ai flâné dans les rues de Washington. Vous savez ! On apprend beaucoup de choses sur soi en regardant les autres.

La ville a mis sa plus belle parure, les vitrines sont décorées et illuminées. Les grands et les petits s'arrêtent devant et restent là à regarder les yeux emplis de lumière. Cette même lumière que tout le monde a en cette période de l'année.

Mais moi, je ne fête jamais Noël, car lui ne veut pas. La maison reste alors froide et sombre en cette période hivernale.

L'autre jour je suis allée chez une amie, elle a décoré sa maison, la joie et la chaleur des fêtes procurent une sensation de bien-être. On a parlé de tout et de rien en préparant des tas de biscuits de Noël. C'est la tradition d'en mettre quelques-uns uns au pied du sapin le soir de Noël. Elle m'en a donné mais je vais les manger car je n'ai pas de sapin pour les mettre à son pied.

Vous ne comprenez pas pourquoi je ne fête pas Noël ! Mais parce que ce mot est interdit dans notre maison.

Vous savez ! Toute l'année se passe bien même si ce n'est pas le grand amour entre nous. Les fêtes de fin d'année, c'est notre semaine de déprime à nous.

J'ai lu un jour que c'est pendant les fêtes que les gens se suicident le plus. J'avoue que j'ai beaucoup réfléchi à ce phénomène et je n'ai trouvé qu'une réponse à ça. Je pense que cette période de fêtes et de joie peut rappeler à certains, combien ils sont seuls et malheureux. Ainsi toute cette joie extérieureles pousse à agir.

Je sais, ce n'est pas très joyeux de penser à ça un 24 décembre. Mais bon ! Je suis là, seule, assisse dans le noir et je réfléchis.

Savez-vous ce que j'ai fait l'année dernière à cette date précise ? Et ben, j'ai passé le réveillon au JAG. Eh oui ! Il avait demandé à être de permanence cette nuit-là ! Et, vous savez quoi ? Cette année aussi ! Mais là, je lui ai dit non ! Je reste à la maison ! Et voilà, pourquoi je suis là, à vous parler en ce moment

Je suis rentrée dans sa vie, il y a douze ans et je crois que plus il me regarde, plus il souffre. Le problème c'est que je ne comprends pas pourquoi il agit comme ça. Je n'ai rien demandé à personne, et je dois subir le même calvaire tous les ans.

Il va bientôt être l'heure de la messe de minuit, je n'y vais jamais, mais ce soir j'en ai l'occasion, il n'est pas là ! Et puis,j'irai aussi au mur, endroit où il ne va plus. Si jamais il l'apprend, je vais passer un sale quart d'heure. Mais bon, j'en ai assez dece silence qui opprime ma poitrine chaque jour davantage.

Allé ! Debout ! Je m'habille en vitesse, enfile mon manteau le plus chaud, mes bottes, mon bonnet, mes gants et mon écharpe.

Ça y est ! Enfin je suis dehors. La neige tombe à gros flocons. Alors ! La chapelle se trouve deux rues derrière ! Oui c'est ça ! Presque tout le monde se trouve déjà à l'intérieur. Je rentre en essayant de faire le moins de bruit possible mais, ces foutues portes grincent. Tout le monde se retourne. Ha ! Moi qui voulais passer inaperçue, c'est raté. Ce n'est pas possible !

J'aperçois, assis dans les premiers rangs, le personnel du JAG. Ils me dévisagent, ce qui n'est pas étonnant, me voir ici, relève du miracle.

Harriet me fait signe de venir les rejoindre. Je fais quoi ? Bon ! J'y vais ! Ça sera plus sympa ! J'arrive et m'installe rapidement car la messe commence.

C'est curieux ! Pour une fois, on ne dit pas que des choses joyeuses pour un 24 décembre. J'avoue que les paroles du pasteur me troublent beaucoup. Ça y est, c'est déjà fini. Harriet me demande si je veux venir à la maison. Mais non, je ne veux pas ! J'ai déjà un autre programme.

Tout le monde est sorti. Moi, je suis toujours là, assisse sur ce banc. Le pasteur s'approche de moi et me parle. Curieux, qu'est-ce qu'il me veut ?

_ Bonsoir Sarah ! Ça me fait plaisir de te voir ici ce soir !

(Tiens ! Il me connaît, faisons comme si.)

_ Bonsoir ! Votre sermon était très intéressant !

_ Dis-moi ! Si tu veux parler, sache que ma porte t'est toujours ouverte.

_ Ça va ! Merci ! Par contre, vous n'avez pas parlé que de choses joyeuses ce soir ! J'ai trouvé ça curieux !

_ C'est vrai ! Il faut aussi penser à ceux qui ne sont plus, à ceux qui sont seuls ou malheureux. Voilà pourquoi !

_ Ok ! Merci ! J'essayerai de revenir l'année prochaine !

Je sors de l'église et reprends mon périple. Je marche tranquillement sur le trottoir lorsqu'une voiture s'arrête à ma hauteur.

_ Sarah ! On peut te déposer quelque part ?

_ Euh ! Ça va aller !

_ Mais non ! Il fait un froid de canard !

_ D'accord alors !

_ Monte ! Tu rentres chez toi ?

_ Non ! Je vais au Mall!

_ Ah ! Ok, je comprends !

Le voyage se passe dans le silence, ce qui m'arrange bien, car je n'ai pas envie de parler. Je sens que les Roberts ont très envie de me poser des questions mais, ils ont la bonne idée de s'en abstenir en observant mon air renfermé. La voiture s'arrête près du mémorial du Viêt-Nam. Ouf ! Je vais enfin retrouver ma solitude.

_ Merci beaucoup Harriet ! Joyeux Noël à vous tous !

_ De rien ! Joyeux Noël Sarah !

Je regarde la voiture s'en aller et j'attends de la voir tourner au carrefour pour me diriger vers le mur.


Quelques personnes sont là, comme moi, venues rendre hommage à ces hommes disparus.

Dans ma poche, j'ai des bougies, j'en prends une et je l'allume. Je la pose par terre contre le mur, à la verticale du nom de Harmon Rabb. Je reste là un moment, en silence. J'observe ce nom, je le touche, je le caresse. Puis, une soudaine envie de parler

_ Bonsoir ! Je ne sais pas trop comment commencer. Je suis Sarah ! Mais ça, vous le savez ! Ça fait longtemps que je veux venir ici. Vous, qui êtes son père, dites-moi ! Dites-moi pourquoi il est comme ça avec moi ! Dites-moi ce que j'ai fait de mal ! A cause de moi, il pleure souvent, il est triste. Pourquoi ? Je ne comprends pas ! Dans les autres familles, Noël est un moment de joie, de bonheur. Mais, pas chez nous ! Là, il est au travail, et tous les ans c'est la même chose. Parfois j'ai l'impression qu'il ne m'aime pas. Lorsqu'il me regarde, je ne sais pas ce qu'il voit,mais son regard s'emplit de tristesse. Il m'arrive souvent d'observer le ciel et de demander aux astres lumineux de faire partir cette douleur. Voilà ! Je ne sais pas quoi vous dire d'autre. Je sais qu'il ne vient plus ici, mais j'espère que vous pourrez quand même nous aider.

Voilà ! Je l'ai fait ! J'ai tout dit. Je me recule de trois pas et admire encore ce nom et cette bougie qui brille dans la nuit.

Je me retourne et là, derrière moi, je découvre Harriet et AJ Chegwidden. Pourquoi sont-ils ici ? Je ne comprends pas ! Pourquoi ne sont-ils pas en train de s'amuser comme tous les ans ?

_ Sarah ! Par où commencer ! Il y a des choses qu'on aurait dû te dire depuis longtemps.

_ Quelles choses AJ ?

_ Viens avec nous Sarah ! Nous allons te montrer quelque chose et te raconter une histoire.

_ Non Harriet ! J'ai fait ce que je voulais faire, et maintenant je rentre !

_ Sarah ! Lorsque l'on t'a vue à la chapelle ce soir, on a su que quelque chose n'allait pas ! Harriet a raison ! Tu dois nous suivre et nous écouter !

_ Pourquoi ? Qu'y a t-il ? Qu'essayez-vous de me dire ?

_ Nous voulons te parler de ta mère !

_ De ma mère ? ! Pourquoi ? Elle nous a abandonné papa et moi !

_ Non ! C'est ce que ton père t'a toujours dit et il nous a défendus de te parler d'elle !

_ Tout à fait ! Mais aujourd'hui on ne peut plus rester sans rien dire, on ne supporte plus de te voir de plus en plus malheureuse à chaque Noël.

_ Ta mère était une femme extraordinaire et elle n'aurait pas voulu ça !

_ Etait ? Que lui est-il arrivée ?

_ …

_ Eh ! Mais dites-moi ! AJ ! Tu es mon parrain ! Dis-moi ce qu'elle a eu !

_ Elle est morte, Sarah ! Elle s'est battue pour que tu restes en vie, elle a lutté. Elle t'a tenue dans ses bras quelques instants avant de mourir.

_ Oui ! Ta mère savait que ce serait elle ou toi !

_ Elle a voulu que tu vives ! Tu étais son miracle. Elle ne voulait pas d'une vie sans toi !

_ Elle… elle est morte en me mettant au monde ?

_ Oui !

_ Mais… Pourquoi papa ne me l'a pas dit ? C'est pour ça qu'il me déteste ?

_ Ton père, a très mal vécu la mort de Mac et il n'a pas su quoi faire. Il t'aime, mais n'arrive pas à l'exprimer.

_ Mac ? ! Ma mère s'appelait Mac ?

_ Euh ! Non ! C'était comme ça qu'on l'appelait ! Mais en fait, son véritable nom c'était Sarah Mackenzie.

_ Sarah ? ! Comme…moi !

_ Oui ma puce ! Et tu lui ressembles beaucoup !

_ Ou est-elle enterrée ?

_ Ici à Washington! A Arlington !

_ Quoi ? ! Mais !

_ Oui, ta mère était une militaire, une Marins, et une excellente avocate du JAG !

_ C'est vrai ? Je veux y aller ! Je veux voir où elle se trouve !

_ Très bien ! On y va !

_ Merci !

Je suis complètement perdue ! Ma mère ne m'a pas abandonné. Elle m'aimait tellement qu'elle s'est sacrifiée pour moi. Elle est là, toute proche de moi.


Je suis mon parrain et ma marraine sur les pelouses recouvertes de neige du cimetière d'Arlington.

Soudain, ils s'arrêtent. AJ se penche pour déblayer un carré de neige. Dessous, se trouve une plaque, sur laquelle est gravé le nom de ma mère.

Je n'arrive pas à y croire. Mes jambes n'arrivent plus à me tenir debout. Je n'ai qu'une envie, c'est d'être seule. Je regarde AJ et Harriet, et je regarde à nouveau cette tombe. Puis, je me décide.

_ Pourquoi ?

_ Qu'est-ce qu'il y a ? Que veux-tu savoir ?

_ Pourquoi disait-elle que j'étais son miracle ?

_ Ta mère avait eu une maladie, et ses chances d'avoir un jour un enfant étaient très faibles. Lorsqu'elle a appris qu'elle était enceinte, elle était folle de joie.

_ C'est vrai ? Mais pourquoi papa agit-il comme ça ? Pourquoi il ne veut pas fêter Noël ?

_ Parce que le jour où il a appris que tu étais dans le ventre de ta mère, c'était devant le mur, un 24 décembre.

_ C'est vrai ? Mais… il doit être malheureux ! Pourquoi il ne me parle pas d'elle ? Pourquoi il a inventé tous ces mensonges ?

_ Je ne sais pas trop ! Mais toi seule peut le changer !

_ Moi ? Il ne m'aime pas ! Il détourne toujours son regard de moi !

_ Tiens ! Regarde !

_ Qu'est-ce que c'est ?

_ Une photo de ta mère !

_ Mais… je …

_ Oui ! Tu lui ressembles beaucoup et je crois que c'est ça qui est difficile pour ton père !

_ Elle était si belle ! J'aurais aimé la connaître !

_ C'est encore possible. Il ne tient qu'à toi, de l'amener à te parler d'elle.

_ Vous croyez ?

_ Oui.

_ Je peux vous demander quelque chose ?

_ Bien sûr !

_ J'aimerais rester seule un moment !

_ Euh… Sarah ! Tu es sûre ?

_ Oui ! S'il vous plait ?

_ Très bien ! On t'attend dans la voiture !

_ Merci !

_ Surtout prends tout ton temps !

_ Merci !

Je les regarde partir et me retrouve seule en face de cette tombe froide. Cette fois mes jambes me lâchent complètement et je me retrouve à genoux dans la neige. Les larmes ont envahi mon visage.

Je sais ! Je sais enfin la vérité !


Voilà, à suivre...

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