Et me revoilà avec une nouvelle histoire qui devrait être beaucoup plus légère que ce à quoi je vous ai habitués (oui oui, en lisant le début vous allez me demander où j'ai vu de la légèreté... Mais je vous promet qu'il n'y aura aucune violence physique dans cette story, même si c'est dur pour moi).
Je préfère prévenir d'avance, même si cette histoire est centrée sur Elsa et Anna de la Reine des Neiges, il n'y aura pas de Elsanna ! Pourquoi ? Parce qu'elles sont sœurs dans ce scénario, et je n'ai pas du tout envie d'écrire de l'inceste.
Au niveau des personnages, vous retrouverez majoritairement des membres de la famille Disney, mais aussi de la comédie musicale Wicked (si vous ne connaissez pas, c'est pas bien !) et peut-être un peu de DC Comics (deux personnages seront évoqués mais ne devraient pas apparaître réellement à moins que ça vous intéresse). D'ailleurs, je suis carrément embêtée car FF ne permet de faire un crossover qu'entre deux histoires donc impossible d'annoncer qui d'autre sera là... Au moins vous aurez la surprise !
Bref, trêve de bavardages, bonne lecture !
Chapitre 1
Le soleil perça à travers ses stores à demi fermés et Anna poussa un grognement en cachant ses yeux face à l'offensante lumière qui l'empêchait de profiter de sa seule grasse matinée de la semaine. Un sourire étira soudain ses lèvres alors que son bras restait fermement en place au dessus de ses yeux embrumés. C'était le dernier jour de cours avant le début des vacances de noël et une chose était certaine, elle profiterait comme il se doit de toutes ces heures de sommeil supplémentaires qui s'offriraient à elle.
La petite rousse sauta finalement hors de son lit. Elle était réveillée maintenant de toute façon. Un regard vers son réveil lui apprit qu'il était tout de même déjà 10h05, un score honorable pour un jour de cours bien qu'elle ne commençait pas avant 13h. Avait-elle déjà dit à quel point elle aimait les vendredis ? Ses yeux scannèrent sa chambre, sans vraiment savoir ce qu'ils cherchaient, avant de tomber sur la photo d'elle et Elsa, sa sœur, enfants à une sortie aux sports d'hivers. Elle y était elle-même à peine visible, toute emmitouflée qu'elle était dans sa doudoune, son écharpe et son gros bonnet qui laissaient à peine deviner ses yeux. À ses côtés, sa sœur riait aux éclats. Le froid ne l'avait jamais vraiment gênée et elle ne portait un manteau que parce que sa mère l'y avait obligé. Pas de bonnet, pas d'écharpe pour cacher au monde son magnifique visage, encore poupon à l'époque, et ses cheveux platine si brillants et doux.
Presque instinctivement, Anna se saisit de la photographie avec nostalgie, laissant courir ses doigts sur le verre qui la protégeait. Elsa lui manquait comme personne ne lui avait jamais manqué dans sa vie. Les deux sœurs n'étaient pas si proches que ça à l'adolescence de la plus grande, pourtant la blonde avait toujours été un roc pour sa cadette, un modèle. Et puis elle était partie à la fac trois ans plus tôt pour ne jamais revenir.
Anna reposa la photographie avec tristesse. Elle ne comprenait pas. Pourquoi ? Pourquoi ses parents avaient-ils proscrit le nom d'Elsa de leur langage ? Pourquoi sa sœur était-elle devenue si froide et distante avec elle, ne lui répondant que vaguement par SMS ? Pourquoi ? Juste pourquoi ? Dans quelques jours ce serait noël, leur fête préférée à toutes les deux, et Anna se dit que ce serait le troisième où elle ne pourrait pas grimper dans son lit aux aurores avec un sourire aux lèvres et des étincelles dans les yeux à l'idée de découvrir le tapis de cadeaux sous le sapin. Elle aurait tellement aimé boire un chocolat chaud en regardant Love Actually avec elle, comme tous les ans avant cela. Jouer dans la neige et rentrer trempées jusqu'aux os mais heureuses. Se battre à propos du menu. Tout ce qui n'était plus devenu que des souvenirs lointains.
Après un soupire résigné, Anna descendit les marches séparant sa chambre de la cuisine, suivant la bonne odeur de pain grillé qui s'en dégageait.
-Oh, tu es déjà debout ma puce ?
Son père lui souriait en touillant son café avec une expression chaleureuse sur le visage.
-Oui, j'ai oublié de fermer mes stores en entier hier soir.
Son père hocha silencieusement la tête. Il lui ressemblait énormément, pas physiquement, mais dans son caractère optimiste et simple.
Le toaster fit jaillir deux beaux morceaux de pain grillé dans un « clang » métallique.
-Tu n'as qu'à prendre ces tranches, je vais remettre du pain à griller.
-Merci p'pa.
Anna se saisit sans attendre de la nourriture offerte et la tartina généreusement de chocolat fondu. La pâte à tartiner de la mère de Kristoff, son meilleur ami, était littéralement à tomber par terre. La jeune rousse se mit à manger avec appétit en regardant activement des yeux autour d'elle sous le regard amusé de son père.
-Qu'est-ce que tu cherches ?
Anna roula des yeux. Pourquoi la lisait-il si facilement ?
-Mon classeur d'Histoire Géo', j'ai un DS cet après-midi, j'aurais bien aimé relire mon cour une dernière fois.
-Quelle couleur ?
-Bleu clair.
Son classeur avait toujours été bleu, c'était la couleur d'Elsa et aussi sa matière forte.
-Ta mère l'a rangé sur le buffet hier soir.
-Merci !
Anna se leva, tartine à la bouche, pour récupérer son cours, se rassit et l'ouvrit à la bonne page en râlant.
-Je déteste vraiment l'Histoire Géo'… c'était plus simple quand Elsa m'aidait en racontant des anecdotes pour rendre tout ça un minimum intéressant.
Son père se figea en entendant cela et Anna lui jeta un regard avant de soupirer. Elle se leva, se versa un mug de chocolat chaud et remonta dans sa chambre, avec la tasse et son classeur, sans rien dire.
-Elsa ! Youhou Elsa !
La blonde releva les yeux pour les plonger dans ceux de sa meilleure amie, Elphaba.
-Ma parole, tu es complètement dans la lune aujourd'hui… Des problèmes avec Mérida ? Ou peut-être le contraire ?
Un sourire presque salace étirait les lèvres de la grande brune.
-Depuis quand tu fais des sous-entendus pervers toi ?
Elphaba haussa les épaules avant de répondre.
-Je crois que je passe trop de temps avec Glinda…
Un éclat de rire sortit de la gorge d'Elsa.
-Et malgré tout tu n'arrives pas à avancer !
-Avancer quoi ? Il n'y a rien à avancer, cette nana m'énerve au plus haut point.
La blonde regarda son amie en arquant juste un sourcil. Pour une fille avec un tel engagement politique, un dédain profond pour les convenances sociales et un QI de géni, Elphaba pouvait être ridiculement aveugle. En tout cas pour tout ce qui concernait ses sentiments et une certaine colocataire blonde en études de droit.
-Bref, assez parlé de moi, à quoi tu pensais ?
-Pardon ?
-Tu avais l'air horriblement déprimée quand j'ai interrompu ton broyage de noir.
-C'était rien…
-À d'autres, je te connais comme si je t'avais faite.
Elsa soupira, rien ne servait d'essayer d'avoir le dernier mot avec Elphie. Elle n'était pas en Science Po' pour rien.
-Je pensais à ma sœur.
-Attends, quoi ? Depuis quand tu as une sœur ?
-Depuis toujours… J'évite juste d'en parler…
-Pourquoi ?
-Mes parents m'interdisent de la voir depuis que…
-Ouais, je vois.
Elphaba regarda le visage soucieux de sa meilleure amie. Elle sentait qu'Elsa avait besoin de se vider le cœur mais elle se sentait impuissante, incapable de l'aider. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était…
-Parle-moi d'elle, on a une heure à tuer avant le cour de cette sorcière de Mme Morrible.
Le visage d'Elsa s'illumina et elle sortit son portable sur lequel elle pianota avant de montrer une photo d'elle et Anna, prise pour l'entrée au lycée de sa cadette, à son amie.
-Mince, elle est canon !
-Sérieux Elphie ? C'est ma p'tite sœur…
-Hey, j'y peux rien, j'ai des yeux, c'est pas de ma faute si tu viens visiblement d'une famille de top modèles. Maintenant accouche !
-Ok ok ! Elle s'appelle Anna et elle a trois ans de moins que moi. Elle…
Elphaba écouta religieusement sa meilleure amie parler de sa cadette avec des étoiles dans les yeux. Elle n'arrivait pas à croire qu'Elsa ait pu garder l'existence d'Anna secrète, pendant trois ans, alors que l'importance de la petite rousse dans sa vie était claire. Alors Elphie l'écoutait, écoutait ce manque. Elle l'écoutait raconter leurs aventures au ski, la fois où Anna s'était coincée dans un arbre en voulant sauver un chat, comment la petite sœur venait la réveiller aux aurores aux premières chûtes de neiges alors qu'elle était un loir le reste du temps et la façon incroyable dont elles avaient forcé la réserve de chocolats de leur mère.
-Pourquoi tu ne l'invites pas pour Noël ? On avait prévu d'organiser quelque chose entre nous de toute façon.
-T'as pas écouté ? Je n'ai plus le droit de la voir…
-Oh, ça ? Il suffit qu'elle devienne tout à coup très bonne amie avec moi et que je l'invite à visiter le campus à la même date pour l'aider à choisir sa future école. Tes parents ne savent pas que j'existe de toute façon, non ?
-Je ne sais pas… c'est une mauvaise idée… Anna ne sait pas pour… Je ne pourrais pas…
-Tu n'as pas honte quand même ? Tu sais ce que je pense de la honte à ce sujet !
-Non, ce n'est pas ça… C'est juste… et si elle réagissait comme mes parents ? Je ne veux pas la perdre elle aussi…
-Mais tu es déjà en train de la perdre Elsa…
La blonde baissa les yeux. Elphaba n'avait pas tort.
-Rhaaaa !
Anna laissa sa tête tomber dans ses bras en entendant la sonnerie annonçant sa fin de journée. Elle était persuadée d'avoir raté ce foutu DS d'Histoire Géo'. Une main compatissante se posa sur son épaule et elle tourna la tête vers Kristoff sans la sortir de ses bras. Le sourire du grand blond était chaleureux, comme toujours, et il tira doucement la copie coincée sous son coude pour la rendre en même temps que la sienne. Lorsqu'il revint, Anna s'était reprise en main. Elle était en vacances, au diable ce DS ! Son sac sur l'épaule, elle tendit le sien à Kristoff et ils sortirent tous les deux bras dessus, bras dessous. Son meilleur ami était le meilleur alibi au monde pour cacher son secret.
-Tu veux boire un chocolat chaud à la maison avant de rentrer ?
-Tu veux rire ? Un chocolat maison de ta mère ? Je ne manquerais ça pour rien au monde ! Laisse-moi juste prévenir ma mère…
La petite rousse sortit son portable de sa poche et appela sa mère.
-Allô ? Anna ?
-Allô, m'man, Kris m'a invité à boire un chocolat chez lui, je peux ?
-Pas de problème, mais rentre pour dîner. Amusez-vous bien.
-Yep, merciiii !
Anna raccrocha et rangea son portable.
-C'est bon !
Le grand blond leva un pouce en l'air et ils commencèrent à marcher jusque chez lui.
-Ton portable a fini de déconner ?
Anna le regarda en roulant des yeux.
-Ça dépend des jours. Mardi ma poche a eu une conversation passionnante avec ma cousine Rapunzel…
-Ah ah ! Je crois que tu vas vraiment devoir le changer.
-Je sais ! Enfin, il tiendra bien jusque Mai, j'en demanderais un nouveau à mon anniv'.
Kristoff ouvrit la porte de chez lui et une énorme boule de poils sauta sur Anna.
-Salut Sven, dit-elle en caressant le gros bouvier bernois.
-Maman ! Je suis rentré ! Anna est là.
La tête de Madame Reinsdyr apparue à l'angle d'une porte. C'était une femme de petite taille aux formes généreuses et aux cheveux bruns. L'opposé polaire de son fils adoptif. Anna aimait Mme Reinsdyr comme une mère. La femme était douce, drôle et charmante avec un côté spontané et détendu qui manquait cruellement dans sa famille.
-Entrez les enfants ! Sven, laisse Anna respirer, vas à ta place.
Le chien ignora royalement l'ordre et un sourire résigné étira les lèvres de la femme.
-Bonjour Madame Reinsdyr.
-Bonjour Anna.
Ce sourire là était chaleureux et procurait la sensation d'un feu de cheminé en plein hiver. Doux et réconfortant.
-Allez donc vous installer dans la chambre de Kristoff, je vous apporte un chocolat chaud dans cinq minutes.
-Merci maman.
Kris se pencha pour embrasser sa mère sur la joue avant de monter avec sa meilleure amie.
Les deux adolescents parlèrent du DS d'Histoire un moment mais, après l'arrivée du chocolat chaud, la conversation devient bien plus légère.
-De coup vous partez quand ?
Kristoff allait profiter des vacances pour skier avec sa famille dans une station tenue par ses cousins, oncles et tantes.
-Ce soir. Je pense qu'on décollera juste après ton départ, papa préfère conduire de nuit.
-C'est Sven qui va être content de courir à la montagne ! Dit-elle en grattouillant le ventre de l'énorme chien.
-Tu parles ! Il va encore passer son temps à ronfler à côté du feu dans le chalet.
La jeune fille regarda le chien. Yep, fort probable.
-Et toi Anna ? Tu as réussi à y voir plus clair dans ce que tu me disais ? Tu sais que je suis là pour toi si tu as besoin de parler.
La petite rousse poussa un soupire. Elle avait vraiment le meilleur ami au monde.
-Je crois que ça se confirme et… c'est super flippant.
-Y'a pas de raison d'avoir peur An'.
-Ouais, c'est vrai que c'est pas flippant de se découvrir lesbienne dans une petite ville pourrie et fermée comme la notre…
-Attends, on ne va pas finir nos jours ici. Dans quelques mois c'est les études supérieures et la grande ville. C'est pas aussi terrible que tu le crois. Et puis au moins je resterais le seul homme de ta vie !
Anna lui claqua le torse du dos de la main avant de se laisser tomber contre lui en riant.
-N'oublie pas Sven !
-On vient en lot, il ne compte pas.
Kristoff resserra ses bras autour de son amie la plus proche. Dans un autre monde il aurait pu en être amoureux mais, au final, elle était une sœur pour lui.
-T'inquiète Anna, ça va aller.
La première pensée qui traversa l'esprit d'Anna en arrivant chez elle fut que clairement, ça n'allait pas. Elle pouvait entendre ses parents crier depuis la rue et ce n'était jamais arrivé avant.
Elle ouvrit la porte d'une main tremblant.
-Je ne veux plus jamais voir son visage dans cette maison hurlait sa mère.
Dans le couloir, une valise trônait à côté de la porte.
-Calme-toi chérie…
-Me calmer ? D'abord la première et maintenant ELLE ?
Un courant d'air fit claquer la porte derrière Anna, qui était restée figée dans l'entrée, et ses deux parents arrivèrent face à elle. Sa mère rouge de rage et son père le regard décidément vissé sur ses chaussures.
-Maman ? Papa ?
La voix d'Anna était faible, presque étranglée.
-Sors d'ici ! Prends ta valise et vas-t-en !
Le venin dans la voix de sa mère fit frissonner la jeune fille.
-Que- pour- pourquoi ?
Mme Arendelle sortit son portable et pianota dessus jusqu'à le mettre en haut-parleur.
« Vous avez un message enregistré. Message reçu aujourd'hui à 18h32 ».
Il y eut un grésillement, comme un froissement, et puis elle s'entendit, lointaine, parlant à Kristoff. Ses yeux s'agrandir comme des soucoupes et seule une partie de la conversation résonna dans sa tête, encore et encore.
« C'est vrai que c'est pas flippant de se découvrir lesbienne dans une petite ville pourrie et fermée comme la notre ».
« Se découvrir lesbienne ».
« Lesbienne ».
« Lesbienne ».
-DEHORS !
L'ordre de sa mère était tranchant alors qu'elle lui jetait la valise dans les bras.
-Papa…
La voix d'Anna était étranglée alors qu'elle cherchait désespérément à attraper le regard fuyant de son père.
Il ne la regarda pas. Il se contenta de murmurer, comme une excuse.
-Je suis désolé Anna…
La petite rousse serra sa valise tout contre elle et sortit de la maison en courant, ses larmes coulant le long de ses joues.
Ses pas l'avaient menée devant chez les Reinsdyr mais les lumières étaient éteintes. Ils étaient déjà partis et Anna était seule. La jeune fille regarda autour d'elle. Il faisait nuit et froid. Elle se laissa tomber sur le pas de la porte. Elle tremblait, de froid, de peur ou d'autre chose, elle ne savait pas, mais elle tremblait. Elle était seule, si seule. Elle avait besoin de quelqu'un, de la seule personne avec qui elle se soit toujours sentie en sécurité, même dans les pires moments. Ses mains trouvèrent son téléphone et fouillèrent les contacts en tremblant jusqu'à l'appeler.
Le combiné fut décroché pour la première fois depuis longtemps et ce simple fait la fit fondre en larmes.
-Anna ? Anna, c'est toi ? Qu'est-ce qui se passe ?
Ses pleurs redoublèrent en entendant la voix inquiète de l'autre côté du téléphone.
-Anna, merde, tu pleurs ? Anna !
-Aide-moi, s'il-te-plaît, aide-moi… Elsa.
C'est le moment où je supplie pour des reviews ? Non ?
Plus sérieusement, que ceux qui trouvent le sujet un peu hard se rassurent. Le thème va être sombre sur les trois premiers chapitres avant de s'alléger considérablement (et peut-être même de virer cucul).
Dites-moi ce que vous en pensez pour l'instant, votre avis devrait beaucoup compter par la suite car il y a encore des choix sur lesquels j'hésite. Je pousserais peut-être même le vice jusqu'à vous offrir des options entre lesquelles choisir...
Prochain chapitre prévu samedi prochain, je vais essayer de prendre un rythme d'un chapitre par semaine.
