Hey !
Je suis plus qu'heureuse de vous présenter le premier chapitre de ma toute première fic, The Cross I'm Bearing.
L'idée de cet UA me vient tout droit de la chanson The Cross de Scorpions dont je me suis pleinement inspirée en prenant au mot chacune de ses paroles pour réussir à bâtir cet univers.
Univers plutôt obscur par ailleurs mais ne vous inquiétez pas, je me suis efforcée de garder une part de lumière au beau milieu de ces ténèbres.
Ecrire cette fic m'a énormément tenue à cœur et j'espère qu'elle vous sera vraiment agréable à lire.
Je tiens à préciser qu'elle est déjà totalement écrite et que je publierai un nouveau chapitre chaque samedi.
Sur ce... Bonne lecture~
Chapitre I
« C'est une belle journée »
.
Dean enclenche le contact. Démarre, démarre, démarre… la supplie-t-il.
Mais non. La voiture n'est pas conciliante.
« -Foutue bagnole ! »
« -C'est pas en lui parlant comme ça qu'elle démarrera. » remarque Bobby.
Mais Dean ne répond pas et retourne machinalement fouiller dans les câblages. Bobby rit pour lui-même en observant avec tendresse ce fils qui n'est pas le sien. Ça fait une heure que Dean tente de démarrer cette loque. Car oui, véritablement c'est un épave, on n'a jamais vu ça. Cela doit faire 15 ans que Bobby la garde dans son garage, ne voulant pas s'atteler au travail sachant qu'elle cache en elle une bonne dizaine de pannes différentes. C'est pourtant dommage, la carrosserie est restée intacte.
« -Laisse tomber Dean, elle ne vaut rien. »
« -Non, elle mérite qu'on la répare. Tout mérite d'être réparé. »
Bobby avale quelques gorgées de bière qui n'est par ailleurs plus très fraîche et ne dit rien.
Il sait.
Il sait tout simplement ce à quoi Dean fait référence. Mais cette voiture, si tant est qu'on puisse toujours appeler cette chose ainsi, ne peut réellement pas être réparée, ça relèverait du miracle.
La sonnerie du téléphone de Dean retenti. Il prend un vieux chiffon crasseux et tente tant bien que mal de s'essuyer les mains avec pour décrocher. C'est Sam.
« -Salut Sammy. Comment ça va ? »
« -Bien, bien. Et toi ? »
Dean n'aime pas le ton de la voix de son petit frère. Il ment, il ne va pas bien.
« -Moi ça va. C'est une belle journée. Dis, ça va toi au boulot ? »
« -Au boulot ? Pourquoi cette question ? Oui tout va bien. Très bien même. » pris au dépourvu, tentant au mieux de feindre l'innocence.
Alors là, c'est sûr, Sammy a des problèmes de boulot et pas des petits. Rien d'illogique en soi puisque travailler dans une agence fédérale ne doit pas être de tout repos. Mais là ça semble différent de d'habitude. Il sent bien que son cadet insiste beaucoup trop pour faire comme si tout allait bien, trop bien même. C'est donc que ça ne va vraiment pas bien.
« -Elle porte sur quoi ton enquête du moment ? »
« -J'ai pas le droit de t'en parler… C'est compliqué… »
Alors là c'est la meilleure. D'habitude même s'il n'a pas le droit de lui en parler il le fait quand même. Parce que c'est son frère, parce qu'ils partagent tout.
« -Bon sinon tu m'appelles pour quoi ? » relance l'aîné.
« -Je voulais juste savoir si tu allais bien. »
« -Bon bah super, tu sais que je vais bien maintenant. » ne sachant que répondre.
Bobby, qui était resté silencieux jusque là, lance un regard interrogateur à Dean, ne comprenant pas le but de la conversation, bien qu'il n'entende que ce que Dean dit. D'après l'expression faciale de celui-ci, lui-même n'en sait pas plus sur cette bizarrerie.
« -Dis-moi Dean, est-ce que je t'ai déjà parlé de mon nouveau coéquipier… ? »
Il réfléchit quelques secondes pour tenter de se souvenir.
« -Euh… Oui, t'as fait un échange il y a un an déjà, tu m'as dit qu'il était cool mais coincé si je me rappelle bien. D'ailleurs il serait vraiment temps que tu me le présente, j'aimerais bien savoir à qui mon frère confie sa vie. » lance-t-il telle une pique.
Dean insiste bien sur ce point puisque Sam avait étrangement refusé cette même proposition un mois plus tôt en lui disant que celui-ci était malade ainsi que les mois d'avant pour diverses raisons. C'était bien entendu des mensonges, Dean en est sûr. Pourtant son petit frère n'a pas l'habitude de mentir, encore moins à lui.
« -Oui, on verra ça une autre fois promis mais en ce moment on est débordé à l'agence. »
« -Sam, il y a un problème avec ce coéquipier ? » dubitatif.
« -Non du tout, Castiel est super. » l'air de rien « Je dois te laisser, on se voit bientôt. »
« -A… A plus Sammy. » en raccrochant, abasourdi par cette conversation sans queue ni tête.
Pas de doute possible : son frère lui cache des choses et pas des petites. Mais après tout, peut-il réellement lui en vouloir puisqu'il travail tout de même au FBI et que l'agence lui impose de ne pas divulguer certaines choses ? De toute façon Dean est incapable de lui en vouloir pour quoique ce soit.
Mais tout de même son frère reste distant avec lui depuis quelques mois et ça le tracasse. D'habitude ils s'appellent deux à trois fois par semaines et ce pendant parfois des heures. A présent Sam ne l'appelle plus qu'une fois par semaine durant quelques brèves minutes et lorsque c'est Dean qui l'appelle, il ne lui répond pas ou lui fait la simple promesse de le rappeler avant de raccrocher.
« -Qu'est-ce qu'il voulait ? » demande le vieil homme le sortant de ses pensées.
« -Aucune idée. » en haussant les épaules et retournant à son travail.
« -Tu sais Dean… Je n'ai pu m'empêcher de remarquer ce matin qu'il y avait la voiture de Cole garée chez toi… » lance-t-il innocemment.
« -Et… ? » s'enquiert-il, las de cette même conversation que le vieux bougon relance sans arrêt.
« -Et je l'aime bien ce garçon. Il est gentil. »
« -Bobby, on en a déjà parlé. Cole et moi ne mangeons pas de ce pain là. D'ailleurs il n'y a même pas de lui et moi. »
« -Je veux juste que tu sois heureux. » avec sincérité.
« -Je sais. » avec un pâle sourire « Mais Cole est marié à l'armée, moi à la solitude et je suis bien en ménage avec elle. » en souriant pleinement pour feindre le contraire. « Bon, je vais me rentrer, j'en ai marre de cette carcasse, on réessaiera dimanche prochain. »
Après une accolade avec son père de substitution et une promesse de revenir dans une semaine, Dean grimpe dans son bébé à lui, sa Chevrolet Impala de 1967. Renegade de Styx résonne dans l'habitacle.
Simplement, c'est une belle journée.
Bobby tentera toujours de le caser avec quelqu'un, par tous les moyens possibles. Si seulement il pouvait enfin comprendre qu'il n'est pas fait pour ça, son bourru de père adoptif se ferait beaucoup moins de soucis.
Dean n'est pas surpris quand il ouvre la porte de chez lui, de trouver un homme en train de cuisiner on ne saurait trop dire quoi.
« -T'es resté ici toute la journée ? » ne s'étonne-t-il même plus.
« -Tu veux que j'aille où ? Je suis toujours en arrêt je te signale. » répond le militaire.
« -Oui et dans exactement cinq jours et sept heures tu retournes en Afghanistan et je ne verrais plus ta sale tronche. »
« -En Irak. » soupire Cole en le corrigeant, prenant conscience du peu d'intérêt que son ami accorde à sa vie « Ça a été avec Bobby ? »
« -C'était une belle journée. » dit-il inlassablement.
Le militaire ne prête même plus attention à cette phrase que Dean répète sans cesse. Il sait que coûte que coûte tous les jours de l'année sont de belles journées pour lui. Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente ou qu'un nouveau tsunami ravage Haïti, ça sera toujours une belle journée.
« -J'ai fais des pâtes. » annonce-t-il fièrement avant de s'avancer dangereusement vers son vis-à-vis.
Il le prend par la taille et dépose un baiser sur ses lèvres auquel le châtain n'hésite pas à répondre. Puis il le pousse jusqu'à ce que Dean doive s'asseoir sur une chaise et se met à califourchon sur lui, continuant de l'embrasser, le faisant frémir sous le joug de ses lèvres.
Las de sa journée à réparer des voitures chez Bobby, il se laisse faire. Du moins jusqu'à ce que les mains de Cole qui se baladaient jusque là dans ses cheveux atterrissent sur son torse. Immédiatement il le repousse et se lève.
« -Pourquoi ? » s'enquiert le militaire.
« -Tu le sais très bien. » rétorque Dean, mauvais.
A dire vrai, Cole n'en sait rien. Il sait que Dean ne veut pas qu'on le touche au niveau du torse mais pourquoi ça il ne le sait pas. Trois ans qu'ils couchent ensemble de temps à autre et jamais au grand jamais il n'a enlevé son t-shirt. Ce n'est pas comme s'il avait un ventre à bière à cacher, au contraire, ça se voit qu'il est musclé. Donc non, Cole ne sait véritablement pas.
« -Pardon… » murmure l'homme a la carrure d'acier.
« -C'est rien. »
Dean se rapproche de lui, lui prend les mains et les embrasse.
« -Bon, on se les fait ces pâtes ? » fait-il mine enjouée.
.~.
Un verre de whisky à la main, les pieds sur sa table basse, la télé lancée sur les dessins animés du matin sans le son, une matinée comme les autres.
Des bruits de pas résonnent sur le plancher.
« -Sérieusement Dean, faudrait arrêter le whisky à 7 heures du matin. »
Il ne répond pas.
Une nouvelle masse s'installe à ses côtés sur le canapé et pose sa tête sur ses épaules. Le silence règne toujours.
« -Cole, tu sais que tu n'es qu'un plan-cul ? »
Il veut être blessant. Vraiment. Mais il ne fait que dire la vérité et Cole la connaît déjà. Alors il reste, comme toujours. Et pourtant Dieu sait à quel point Dean veut l'éloigner. Pour son propre bien, parce qu'il ne veut pas que cet homme s'attache à lui pour ne pas avoir à le faire souffrir. Et même si Cole est tout de même au fin fond de lui-même, blessé par les paroles qu'il lui lance chaque fois qu'il se rapproche un peu trop de lui, il reste. Parce qu'en plus d'être un plan-cul il est un ami.
Dean avale son le contenu de son verre et se lève.
« -Tu vas où ? » s'enquiert le militaire.
« -Abreuver mes alcoolos du matin, c'est moi qui ouvre le bar aujourd'hui. Et sors un peu de chez moi. Tu mettras la clé sous le paillasson. » lance-t-il avec un petit clin d'œil.
.~.
Porte du bar ouverte, lumières allumées, radio lancée : You give love a bad name de Bon Jovi. Excellent choix pense Dean avec nostalgie, les démons du passés dansant dangereusement dans sa tête.
Très vite les clients matinaux arrivent. Le vieux Martin est de retour. Dean le pensait mort, il n'était pas venu depuis une semaine.
Le métier de barman n'est pas un métier de rêve mais il s'en accommode bien. C'est convivial, il y a des habitués qui deviennent des bons camarades et quelques occasionnels qui viennent pour oublier leurs journées passées au bureau, lui permettant de changer de paysage. Donc vraiment, ce métier n'est pas trop mal.
A midi deux silhouettes féminines bien connues franchissent la porte du bar.
« -Hey, comment vont mes deux femmes préférées ? » lance joyeusement Dean.
« -Bien et toi ? » répond la plus jeune.
« -C'est une belle journée. »
Ellen et Jo font abstraction du fait que dehors l'atmosphère est étouffante, chaude et humide. En bref un gros orage arrive. Mais après tout si c'est une belle journée pour Dean, tant mieux.
« -Je t'ai apporté de la tarte et un sandwich au poulet. » déclare Ellen.
« -T'es la meilleure patronne du monde. » sourit le châtain.
« -Le vieux Martin est revenu ? » fait Jo étonnée.
« -Apparemment. » répond platement le barman.
16h30. Dean frotte machinalement le comptoir du bar tout en écoutant Jo lui parler, sachant parfaitement que le zinc est déjà propre. Dans 30 minutes il leur laissera le bar. Dans 30 minutes une nouvelle journée de travail banale de la vie de Dean Winchester sera terminée et c'est tant mieux.
Un vieil homme au teint ébène portant sous son nez une moustache franchit la porte du bar ce qui attire aussitôt l'attention du barman : il n'a pas la tête des gens du coin.
L'homme s'approche du comptoir et s'adresse à Ellen.
« -Bonjour madame, Rufus Turner, FBI. » en pointant sa carte sous son nez « Vous êtes la gérante de ces lieux ? » demande familièrement l'homme avec cependant une certaine sympathie.
Les poils de Dean se hérissent dans sa nuque. Immédiatement il pense à son petit frère, peut-être qu'il est arrivé malheur à Sammy…
« -C'est exact. »
« -Savez-vous où je peux trouver Dean Winchester ? » continue l'agent.
Dean a un mauvais pressentiment. Vient-il vraiment pour Sammy ? Lui est-il arrivé quelque chose ? Il peut sentir l'angoisse grimper en lui, une boule serrer sa gorge.
« -C'est moi. Que se passe-t-il ? » s'agite le barman qui presse le pas vers le nouvel arrivant.
« -Nous avons des questions a vous poser. »
« -A quel sujet ? » le cœur au bord de l'explosion.
« -L'affaire Lucifer. » le ton neutre de sa voix sonnant comme un glas aux oreilles de Dean.
Son cœur s'arrête de battre net.
Il s'attendait à tout, vraiment n'importe quoi. Tout sauf ça.
« -Non… Non, non, non, non, non… » répète-t-il lentement et machinalement, totalement absent.
C'est une blague, juste une mauvaise plaisanterie ? L'affaire était sans suite donc pourquoi revenir vers lui ? C'est juste impossible.
Pas ça, tout mais pas ça. C'est une belle journée. C'était une belle journée. Personne n'a le droit de lui infliger ça. Pas à lui. Non ça n'est tout bonnement pas humain.
Il avait enfin retrouvé un semblant de normalité, juste un semblant de vie normal, il en avait finit avec son passé.
Il sent son corps défaillir, la nausée monter, son cerveau sombre dans un trou noir…
Plus rien.
J'espère que ce premier chapitre vous a plu.
N'hésitez pas à me laisser une review, je vous répondrais à cœur joie.
A samedi si vous le voulez bien.
