Guilty Pleasure

Chapitre 1 : Prélude au changement.

Auteur : Maid Mink

Disclaiming : Les personnes appartiennent évidemment à J.K Rowling

Genre : Yaoi / Romance

Couple: Harry Potter / Draco Malfoy

Rating : M

Note : Merci à ma bêta lectrice Cécile pour m'avoir aidé et avoir corrigé. Le titre de la fic vient d'une chanson de Cobra starship du même nom. Je ne voulais pas la poster tout de suite, mais à quoi bon attendre, ça sera votre cadeau de noël.

« On s'ennuie de tout, mon ange, c'est une loi de la nature ; ce n'est pas ma faute. »

C. de Laclos

~*~

Il fuit. Il court à en perdre haleine. Son souffle se fait difficile, va-t-il réussir à tenir encore quelque mètre ? Il sait pourtant, que ce qu'il fuit est déjà loin derrière lui. Mais il a l'étrange impression qu'il ne pourra jamais s'en défaire, que ça continuera à le poursuivre tout du long…

Cette nuit, il a laissé sa femme rentrer seule chez elle. C'est indigne de lui, il en a honte. Mais ce n'est rien comparé à ce qu'il a osé faire ce soir là. Il doit désormais trouver une bonne excuse, expliquer du mieux son absence malgré la difficulté et le risque; si jamais elle apprend la vérité, si elle apprend pourquoi il a découché jamais, jamais elle ne pourra lui pardonner. Jamais elle ne devra lui pardonner ! Il s'arrête de courir, quelque seconde, il a fuit et n'est pas pressé de rentrer chez lui. Ses mains tremblent, ses jambes tremblent, sa respiration saccadée l'empêche d'avancer. Il essaye de reprendre ses esprits, de continuer sa route, mais il ne peut pas, il ne peut plus. Une seule phrase résonne dans sa tête. Elle le dénonce, le martyrise, lui rend ses pensées insupportables. Il s'assoit sur le trottoir et essaye de se sortir ce mantra de la tête :

« -J'ai couché avec lui… »

Cette phrase résonne et s'empare de son âme. Il conserve l'infime espoir, qu'à force de la répéter elle s'emmêle et qu'il oublie tout.

Malheureusement Harry n'était pas ivre cette nuit là. Il n'avait aucune excuse et n'avait pas à en trouver. Il avait toute sa tête et savait parfaitement ce qu'il venait de faire. Il avait été consentant.

« -J'ai été idiot. Comment ais-je pu me laisser emporter aussi facilement ? Pourquoi suis-je allé si loin… »

Fatalement. Il aurait pu pleinement assumer ses actes. Mais à la place il a quitté l'appartement discrètement. Il a refermé la porte et s'est enfui en courant comme un voleur qui a réussie à dérober son butin. Sauf que le voleur n'ose même pas rentrer chez lui, car du moment qu'il a commis un crime il est fiché, emprisonné. Cette nuit le hante, les gestes, les paroles chuchotées, les bruits indiscrets, les odeurs .Il ne regrette même pas ses actes.

Assis sur le trottoir il médite. Il a adoré. Sentir ses baisés réchauffer son cou, ses caresses enflammer ses sens. Oui il a aimé ça. Non il ne peut s'en vouloir. Il en a juste honte.

Il a laissé sa femme seule et abandonné son partenaire d'une nuit.

Il ne regrette rien. Il se dégoutte juste.

Pourra-t-il lui avouer ? Elle lui fait confiance… Il devrait lui avouer… Mais il ne veut pas la perdre ! Il ne peut pas envisager cette solution alors il préfère le mensonge.

Il se remémore la soirée. Il est habitué à ce que lui et ses amis se retrouvent tous les mois pour dîner. C'est comme une grande famille, chacun invite qui il souhaite. Ami, petit ami, du moment que le tout reste convivial. Tous les mois on change d'hôtes et cette nuit là c'était Blaise et sa femme qui était chargé du repas. Harry était ravi de manger chez eux.

Les plats sont toujours délicieux et il est en admiration devant leur maison. Il se remémore chaque coin de la salle. Il veut savoir ce qu'il a fait de travers. Il veut savoir pourquoi les choses se sont déroulées ainsi. Il veut savoir s'il l'aurait refait, ou si c'était juste une véritable erreur d'une nuit.

Le dîner se passa normalement, comme tous les mois. La femme de Blaise avait été parfaite, comme à son habitude. Rien à redire sur cette soirée. Harry n'avait but que quelque verre. Pas de quoi le rendre éméché, il fallait qu'il soit en forme pour travailler le lendemain. Comme d'habitude tout était chaleureux, les rires raisonnaient à l'intérieur de la salle à manger. Le vin était monté au nez de certain et les plaisanteries se faisaient de plus en plus osées. A ce moment de la soirée Harry avait l'habitude de quitter les lieux et de s'échapper sur le balcon pour trouver une certaine quiétude. Il regardait les couleurs de la ville, les illuminations tape à l'œil qui éblouissent. Les traits rouges et blancs qui dans la nuit forme des guirlandes et définissent la circulation des voitures. Au loin les montagnes tracent un point de fuite menant vers la clarté de la lune. Sphère toujours aussi fascinante à regarder qui se dédouble dans l'eau. Tout ce paysage pouvait se retourner et se regarder dans les deux sens grâce au lac qui sépare la ville et la nature, le réel et l'irréel. Ainsi on peut percer les moindres secrets de ce décor enchanteur, observer les moindres courbes naturelles ou crées de toute pièce, comme on admire une statue antique.

Il aimait ce moment où il n'avait plus à penser à son travail qu'il détestait, à la monotonie stable et rassurante de sa vie. Tout depuis qu'il a quitté Poudlard et tué Voldemort se déroule sans ennuis. Il a enfin le droit au calme auquel il aspire depuis sa naissance. Une vie normale. Qui l'ennuie un peu trop, qui se stabilise au point qu'il voudrait tout faire basculer. Il ne veut blesser personne, ne déranger personne, mais il s'oppresse tout seul un peu plus chaque jour redoutant le moment où toute cette accumulation se déversera sur les gens qu'il aime. Il attend… Patiemment.

Alors qu'il est fasciné par le paysage et obnubilé par ses pensées, deux verres se posent sur le balcon à côté de lui. Il tourne la tête vers la gauche cherchant dans le noir la personne qui vient le déranger. Draco Malfoy. Depuis qu'il les a aidés dans la guerre contre Voldemort il est lui aussi invité à ces soirées. Il est en quelque sorte devenu leur ami, leur allié. Quelque chose d'étrange s'est installé entre les deux garçons. Sans pouvoir oublier leur haine passé ils ne peuvent s'ignorer. Ils apprirent à se connaître d'avantage, à s'apprécier et à lier une amitié ambiguë que personne ne comprend réellement.

Le blond détacha son regard du paysage et afficha un sourire amical. Harry le lui rendit. Près de l'ancien mangemort il oublie ses préoccupations et pense toujours à autre chose. A des choses futiles, inutiles, mais qui l'amuse et le détende énormément. Leur relation tournait autours du déni et de l'incapacité à créer une relation normale. Il ne parlait jamais d'eux, ou très rarement. En général Harry parlait de lui et Draco l'écoutait, commentait et l'aidait. Jamais ils ne s'avoueraient qu'ils étaient amis, pas directement. Jamais ils ne montreraient en public leur admiration, leurs sentiments respectifs. Les gens autours d'eux devinaient. Devinait quoi ? Que leur amitié s'amplifiait à chaque fois pour se transformer en un manque excessif de l'autre, car sans se mentir Harry pouvait s'avouer qu'il aimait la compagnie du blond. Ils ne se sont jamais retrouvé éloigné loin l'un de l'autre, ni jamais retrouvé proche plus que nécessaire. C'était les bases de leur « relation ».

« -Tu adores vraiment cet endroit n'est ce pas ? Finit par demander Draco après avoir siroté la moitié de son verre.

-Pas toi ?

-Si… C'est vraiment beau. A chaque fois que tu viens chez Blaise tu trouve le moyen de t'éclipser pour te réfugier ici. Tu n'aimes pas notre compagnie ?

-Si, mais j'aime aussi le calme. Et si je ne le fait pas lors des repas quand aurais-je l'occasion de le faire ? »

Le blond ne répondit pas, feintant de réfléchir à la question purement rhétorique tout en regardant le paysage à la fois urbain et naturel qui s'offrait à lui.

Voila autours de quoi se basait leur relation. Parler pour remplir les blancs. De chose et d'autres, jamais sérieusement. Qui se doutait que tout n'était qu'une façade bâti par les deux hommes ?

-Je faisais souvent ça à Poudlard…

-De quoi ?

-Regarder le paysage, ça peu paraître ennuyant, mais ça m'aide à réfléchir, ou au contraire, à me sortir de toute pensée. C'est apaisant…

-Je comprends, surtout que cet endroit est vraiment beau. Le lac de Poudlard offrait parfois le même paysage la nuit.

-Oui, j'ai toujours aimé m'asseoir sur le rebord de la fenêtre, seul…

-Oh, dit le si tu veux rester seul ! Son ton était pratiquement ironique mais apparemment le brun ne le perçu pas.

-Non reste ! Tu ne me dérange pas !

-Je blaguais Harry, j'ai bien l'intention de t'ennuyer toute la soirée ! Le dédain habitait chacun de ses mots, même sa façon de respirer avait quelque chose d'orgueilleux. C'était presque naturel, ça ne dérangeait d'ailleurs plus personne. Il avait été habitué à parler avec le même air toute son enfance et la mélodie était à présent douce, sans fausse note. Sa voix se laissait écouter, et de toute façon Harry pensait qu'il avait bien raison d'être fière de lui-même.

-Oh… répondit simplement Harry, ainsi le blond le regarda suspicieusement, soit l'effet de l'alcool était surpuissant, soit il était trop à côté de ses pompes pour répondre à quoi que ce soit… Est-ce que tout lui semblerait aussi inintéressant ? Jusqu'où pourrait-il aller ?

« Les choses ne peuvent pas être plus ennuyante qu'elles ne le sont déjà. Continua le brun. Tu as de la chance d'être Auror. Il se pencha sur le rebord du balcon, le menton sur les bras il regarda au loin. Moi je me fais royalement chier…

-Tu sais, il y a s'en doute des moyens de rendre ta vie plus excitante !

C'était dangereusement tentant, mais ne blaguait-il pas ? Etait-il sérieux ?

Il pouvait facilement faire des hypothèses étranges face aux sous entendues souvent indéchiffrable du blond. Depuis le temps Harry les déchiffraient aussi facilement qu'un Egyptien d'antan lisaient les hiéroglyphes.

Ses questions trouvèrent très vite une réponse. Doucement, le visage du blond s'approcha, avec précaution, de peur peut être qu'il ne se volatilise. Son cœur battait à vive allure, et c'est peut être cette cadence surprenante qui fit qu'Harry resta sagement à sa place. Draco l'emprisonna contre le mur à l'aide des ses bras. La proie n'avait pas d'issus, ni d'alternative, pas le choix.

Alors il ne blague pas ce con…

Les secondes passèrent vite, beaucoup trop vite, il aurait voulu que ça dure beaucoup plus longtemps. Il ne devait pas penser ainsi. Il aurait du lui dire d'arrêter, lui dire que ce n'était pas son genre. Mais maintenant qu'il avait essayé… Comment s'en passer, parce que ce connard était doué… pour embrasser…

« -Est-ce mal ? Finit par demander Harry après avoir repris quelques esprits. Leur baisé avait été court, très simple. Trop simple ?

-Tout dépend de ce que tu entends par « mal ». Quelle est ta définition ?

-Je ne sais pas… Quelque chose qui ferait souffrir autrui, ou quelque chose de nuisible à la morale…

-Alors agir ainsi est mal. Mais si tu ne fais rien, qui te dit qu'autrui ne souffrira pas quand même? »

Harry se tut.

Viser juste, viser là où ça fait mal. Sans tuer l'autre. Juste un tir à blanc pour le faire réagir. On n'enseigne pas l'art d'être éphèbe ou orateur. Les mots, on sait les manier. Ou pas.

Savoir ce que l'on veut, ajuster le tir, viser, et tirer. Ses lèvres visèrent juste, son corps dans le collimateur, ses mains en ligne de mire. La proie ne se débattit pas. Elle s'accrocha à la vie, elle s'accrocha à lui, pour changer sa vie.

Les lèvres de l'ancien mangemort revinrent à la charge et le vide qui occupait l'esprit d'Harry se fit béant. Tout ce qui l'occupait se trouvait en face de lui et comblait parfaitement ses attentes.

Cette fois il approfondit. Pas la conversation, elle, elle était morte. Les choses s'envenimèrent. Harry passa ses mains dans les cheveux d'argent, agrippant le col de son costume. Il l'encourageait volontairement et le blond souriait fière de sa chasse.

Puis les mains du chasseur vinrent se placer sur les hanches de la victime vertueuse. Ils n'avaient pas peur d'être découvert. Ils n'avaient plus peur de rien. Ils étaient seuls. L'un en face de l'autre. Leur sang battant à travers la moindre de leur veine. Malgré l'air frisquet de la nuit, ils se sentaient bouillonnant. Près à faire n'importe quoi.

D'habitude, ils s'en tenaient aux propos déplacés, n'allant jamais plus loin, ne franchissant pas les limites. Ils ne surent donc pas quelle étrange entité s'était emparée de leur corps ce soir là. Dévoilant leur désir refoulé, faisant apparaître des désirs insoupçonnés. Ils se laissaient emporter, dépassant leur raison sans même s'en rendre compte. Ils firent surgir du néant leur inconscient. Au moment où leurs corps entrèrent en contact, leurs esprits étaient déjà au plus loin, sur l'autre rive, perdus.

-C'est mal.

C'est peut être à ce moment qu'Harry se mit à penser qu'il était ivre, il ne sait plus. Quand est ce que cette idée lui a effleuré l'esprit ? Lui a-t-elle seulement effleuré l'esprit ? N'était t-il pas maître de lui-même du début à la fin ? Il a beau se remémorer, il ne sait plus.

-Nous n'avons encore rien fait pourtant.

-Alors qu'est ce que tu attends ?

Le blond sourit face à ce manque de patience et se colla pour de bon au corps du brun. Il finit de les réchauffer. Ils tentèrent de rendre leur respiration haletante discrète. Et pour se faire, leurs lèvres se rapprochèrent, et aucun d'eux n'eut le temps de se dire que la situation était irréversible. Peu importe ce qu'ils étaient en train de foutre en l'air, ils ne pouvaient plus faire marche arrière. La main du blond était allée trop loin, avait franchit les barrières définit par les couches de vêtement. Harry se laissait aller à tout, au mouvement de poignet, au baiser, aux sourires, aux chuchotements indiscrets.

Ce changement dans sa vie il en avait besoin. Il haïssait son boulot et était exaspéré de son train-train quotidien. Draco lui avait toujours offert une échappatoire. Ce soir il lui permettait de fuir pour de bon, de s'emprisonner autre part. Draco n'attendait que ça, le bon moment, la bonne opportunité sur laquelle il pourrait se ruer pour arracher son gain.

Tout se brouilla, ils fermèrent les yeux, transplanèrent et se retrouvèrent dans la chambre de Draco.

La suite vous la connaissez. Peu importe la manière, les précautions prises, l'humain est connut pour tout réduire à néant. Il n'y a souvent pas de retour possible, on ne peut pas tout réparer. Parfois on ne veut même pas réparer. Il suffit de tout oublier. L'oublie qui suit la faute. Ça peut prendre du temps mais tout être humain est doté de cette capacité innée qui consiste à oublier. Une personne, un geste ou même une parole. Mais comment oublier cette nuit ? Comment oublier les regards qu'il lui a lancé, les sourires satisfait, ses traits bercés par le plaisir. Avait-il vraiment envie de l'oublier ? Il ne sait même pas pourquoi il a fuit mais il l'a fait. Il n'a pas attendu son réveil et est partie en courant de chez Draco. Il n'a plus aucun refuge désormais. Il n'a plus qu'à s'asseoir sur des marches qui ne lui appartiennent pas et ruminer en se remémorant encore et encore cette soirée, cette nuit, ce moment à oublier et qui est comme incrusté au fer rouge dans son esprit. Se rappeler de sa voie gémissante, de ses doigts habiles glissant le long de son corps. Tout avait été beaucoup trop marquant… Tout avait été trop bon…

Qu'importe ce qu'il aurait du faire… Il n'aurait pu y échapper… Il n'aurait pas voulu y échapper…

Puis une image, une simple image finissant de le détruire. L'image de sa femme souriante l'attendant devant chez lui.

Il se rappela cette scène une nouvelle fois malgré lui. C'était la première fois qu'il se trouvait dans un tel état et la honte le submergea. Envers sa femme. Comment avait-il pu lui préféré un homme ? Pas besoin de réponse, ce qui est arrivé ne peut être changé, il n'y a pas besoin de se justifier. Il se mit à penser que c'était normal de fléchir fasse à Draco. Qui ne le ferait pas ? Etais-ce sa faute si son cœur s'était mis à battre autant ? Son corps tout entier tremblait désormais. Se rappeler de cette nuit, penser à sa femme. Il se sentait finit.

Il venait de tout foutre en l'air. Comment pourrait-il encore la regarder en face ? Pourrait-il encore la prendre dans ses bras ? Pourrait-il revenir en arrière ? Il avait fait une erreur et il allait l'assumer. Il faudrait éviter la source de ses ennuis, il suffirait de faire comme si rien ne s'était jamais passé. Il suffirait de ne plus jamais le revoir. Il aurait pu le repousser, mais il ne l'a pas fait… Le blond à été rapide mais ce n'était pas la première fois qu'il essayait… Cette nuit avait été la fois de trop…

Si lui oubliait, s'il disparaissait alors personne n'en saurait jamais rien. Un emploi du temps compliqué ne facilitait pas les relations. Si jamais leur amitié ambiguë s'annihilait aux yeux des autres, personne ne le remarquerait. Il pouvait s'en sortir sans aucun problème. Il serait obligé d'aller au repas… Mais ne serait pas obligé de parler avec Draco. D'ailleurs, il est assez intelligent pour avoir la même idée. S'ils s'ignoraient mutuellement alors tout serait arrangé…

C'est un beau salaud.

Il a tout pour âtre heureux.

Il fout tout en l'air.

Il n'y a pas de fatalité lorsque la victime de la tragédie est en accord avec son destin.

Les jugements sur son comportement peuvent être nombreux. Il se haït lui-même. Il ne peut même pas soulager sa conscience en rejetant la faute sur l'alcool ou sur n'importe qu'elle autre substance. Peut être que Draco l'a drogué ? L'idée lui effleura l'esprit et s'en alla aussitôt. Il préférait endosser la faute plutôt que de penser que son ami lui avait fait ça. Et puis peut être qu'avec le GHB il ne se serait souvenu de rien après ? C'était bien l'une des caractéristiques de cette drogue ? A cette heure, et sans avoir dormi, son esprit partait en vrille et se mettait à penser à n'importe quoi. Pourtant il aurait voulu oublier…

Il s'en voulait, se dégoutait, juste parce qu'il donnerait n'importe quoi pour recommencer cette nuit. Au plus profond de lui c'était ce qu'il souhaitait. Mais il valait mieux fuir. Oui, c'était sans doute la meilleure solution. Oublier. Rien n'était arrive.

Comment allait-il expliquer son absence à sa femme ?

« Draco à voulu me montrer un truc à propos du travail et je me suis endormi chez lui… désolé j'aurais voulu te prévenir… »

Ça sonnait bien et ça n'était pas totalement faux… Du moins… Il avait bien dormi chez Draco…

Il n'a aucune excuse, aucune explication.

Tout est sans doute foutu…

Le jour finit de se lever…

Une semaine s'est écoulé. Il n'a eu aucun problème avec sa femme. Lorsqu'il est rentré au petit matin, il s'est douché et a balancé son excuse bidon. Ginny l'a acceptée sans se poser de question. Une vie monotone entraîne une confiance trop aveugle… Apparemment ils se sont tous dit qu'il est allé chez Draco pour le travail.

Fierté et honte le ménageait.

Ça avait été si facile.

Il devait pourtant fuir le blond et ça le détruisait, il attendait avec impatience le repas du mois prochain juste pour ne pas être forcé de l'éviter. Pour être obligé de se retrouver dans la même pièce que lui.

Et pourtant il savait pertinemment qu'il feinterait la migraine ou un quelconque autre problème pour fuir. Il ne se sentait pas près à faire semblant. Il ne se sentait pas capable de mentir et d'avoir l'air normal. Il préférait l'éviter encore un peu. S'obliger à l'oublier, lui, et leurs actes, pour de bon.

Alors les jours passèrent, normalement, habituellement. Sa vie avec sa femme se faisait ordinaire, il avait repris son train-train quotidien.

Son travail ? Il consiste à corriger les rapports des Aurors du ministère de la magie. Pourquoi Harry n'est pas devenu lui-même un Auror ? Il aurait pu… Il a réussi haut la main le concours (lui et Draco sont arrivé ex aequo à la première place de leur promotion) mais par bonté d'âme ou pour Merlin seul sait qu'elle raison. Ils ont décidés de lui confier les rapports. En plaisantant ils lui ont dit « c'est un peu comme une retraite prématuré et un peu mieux payé ! Vous avez tellement fait pour nous Mr. Potter ! A nous de faire quelque chose pour vous ! » Harry a bien tenté de remplir des missions, de se rendre utile, de quitter ce foutu boulot, mais rien à faire. Ils refusaient tout.

Alors pour fuir, il lui suffit de recevoir les rapports par hibou à son domicile et de ne plus montrer le bout de son nez au ministère. Il a raconté à Ginny que c'était trop fatiguant d'aller au ministère pour si peu et qu'il se concentrait mieux à la maison. Aucune raison de penser à un mensonge bien que ce fut le cas. Parfois des rapports en provenance de Draco lui parvenait, il aimait bien les lires. L'Auror faisait toujours en sorte de les rendre intéressant, ou plutôt « héroïques », histoires qu'ils soient moins chiant. Evidemment il devait les recopier entièrement, mais c'était habituel. S'il prenait comme exemple les rapports de Ron –lui aussi Auror- inintéressant vu les missions auquel il est rattaché et les centaines de fautes d'inattention qui parsèment son travail. Recopier ceux de Draco était une partie de plaisir, la seule chose qui pouvait un tant soit peu l'amuser dans ce boulot. Les autres ne prenant même pas la peine de corriger leurs écrits ou même de les rendre censés. Parfois certains partaient en hors sujet où faisaient des fautes d'inattention qui relève de la science fiction. Il avait eu le droit à tout. Il pourrait même en écrire un livre, devenir célèbre -une fois encore- et quitter ce travail. Entre deux rêveries il se remettait à écrire, ses mains n'en pouvant plus. A noël il se mettra aux objets moldu et s'offrira un ordinateur. Il trouvait ça bien rapide et beaucoup plus pratique qu'une plume. On est plus au moyen âge merde !

Quand à Ginny ? C'est la secrétaire du ministère, boulot plutôt stable, bien payé et pas trop fatiguant. En plus d'être dix fois plus intéressant que celui d'Harry. Il pense effectivement que prendre des rendez vous et répondre au téléphone de l'accueil est moins chiant que de corriger des rapports. Il n'a bien entendu jamais essayé…

Leurs vies sont donc stable, sans anicroche et avec un boulot rentable, ce que beaucoup d'être humain rêverait de posséder. Lui non. Après tout, on n'est jamais satisfait de ce que l'on a. Sauf que de la à foutre sa vie et ses relations en l'air, juste pour mettre du « piquant » dans sa vie. Peut être va-t-il trop loin ?

Au bout de quelques semaines il réussit à se réhabituer à son mode de vie. Travailler à la maison pour ne pas avoir à le croiser. L'oublier le plus souvent en s'occupant avec n'importe quoi, s'occuper d'avantage de sa femme pour ne pas être bouffé par les remords. Son nouveau mode de vie est « sain et équilibré » encore un peu plus et il se met à faire du sport régulièrement, le jogging est compté comme un sport ? Dommage pour lui… Qu'il mange 5 fruits et légumes par jour… Non les patates sont des féculents et non pas un légume ! Et les carottes, les oranges, les pommes ? En faite si, il a complètement réorganisé sa vie. C'est totalement normal ! Et on ne peut absolument pas mettre ce changement sur le compte de la crise de la quarantaine et encore moins de l'adolescence mais au moins il ne pense plus au blond. Il est devenu accro à des cachets à base de plante pour s'endormir tôt le soir. Il s'est acheté une télévision et une console de jeu pour se vider la tête. Il lit de plus en plus de romans. Tous ces changements se faisant lentement, Ginny ne s'inquiète pas d'un tel bouleversement. Il n'y a qu'Harry qui est perturbé par le désordre qu'il crée dans sa « nouvelle vie ».

Au final il n'a fait du mal qu'à lui seul.

Ce qu'il n'avait absolument pas prévu dans son nouveau programme. Il aurait pu s'en douter. Il avait fait attention. En faite non ? Il ne sait plus. En avait t'il au moins parlé entre eux ? De cette éventualité… Ça non. Il n'avait surement pas prévu que Ginny tombe enceinte au bout de quelques semaines. Elle s'en est rendu compte très vite, elle tomba enceinte au moment même où elle était censée avoir ses règles. Elle ne s'inquiéta pas du retard mais finit tout de même par aller voir un médecin, puis un gynécologue -Harry préférait éviter les hôpitaux magiques- pour apprendre l'heureuse nouvelle.

Harry réagit positivement, il fut même extrêmement heureux, comment ne pas l'être ? Dans neuf mois sa femme allait accoucher de leur enfant. C'était inouï. Magnifique. Presque magique. Après une vie de rêve, encore plus banal qu'avant il allait devenir père et jouer à la bonne petite famille complètement heureuse. Cette pensée le fit rire, ironiquement, presque avec dégout. Il voulait être père mais plus le temps passait et plus sa vie devenait …normale ? Cohérente ? Comment faire lorsque l'on a l'habitude d'être pourchassé par des monstres gigantesques et d'être la cible numéro un du sorcier le plus puissant du royaume ? Il préférait ne pas y penser et se réjouir de la nouvelle comme il se devait. Il était certain que Ginny allait annoncer l'événement au prochain repas et il savait qu'il ne voudrait pas voir Draco se réjouir pour eux. Le voir sourire et prononcer les mots « félicitation » qu'importe qu'ils soient sincères ou non. Il ne voulait pas les entendre.

Il en était sur à présent, il ferait semblant d'être malade et louperait ce dîner. Il n'a aucune raison d'y aller. Il sait que tout le monde sera ravi d'apprendre la nouvelle. Pas besoin d'assister à cet émerveillement collectif, qui lui sapera le moral plus qu'autre chose. Pour chasser ses idées négatives, il se mit à penser au futur prénom de son enfant. Les premiers prénoms qui lui vinrent furent évidemment les noms de ses parents défunts, James et Lily, ainsi que ceux de Sirius, Remus et d'Albus. Il faudrait en discuter avec Ginny. Par chance leur maison est déjà équipée d'une chambre en trop. Ça deviendra surement la chambre du bébé. Son cœur se réchauffa, le bonheur l'envahi rien qu'à la pensée qu'un petit être puisse l'appeler papa. Toutes ses craintes s'effacèrent pour ne former qu'un petit nuage brumeux au fond de son cœur. Il préfère s'emplir la tête du bonheur pas penser à Draco. Surtout pas. Ne pas penser qu'il veut le voir. Avant il l'aurait appelé de suite pour lui annoncer la nouvelle, il aurait aussi appelé Ron et Hermione. Il n'aurait pas pu attendre ! Désormais… L'envie est toujours là, mais il sait qu'il ne doit pas le faire. Les mots du blond, qu'ils soient sincères ou non lui arracheraient la poitrine de toute façon.

Il lui fallait courir, oublier, il empoigna sa serviette, enfila ses baskets et partit en courant dépassant à vitesse grand v chaque maison de son fichu quartier. Martelant le béton devant chaque résidence, ne pensant plus à rien d'autre qu'à la douleur qu'il infligeait à ses jambes. Accélérant la cadence chaque fois que son esprit s'égarait. Parfois ses pensées se tournaient vers son futur bébé et ses pieds ralentissaient.

Il ressentait un flottement, un papillonnement à l'intérieur de son être qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps.

Il va être père.

La nouvelle sembla presque irréelle, car sa vie en elle-même n'a pas changée pour un sou. Il s'arrêta de courir après quarante-cinq minutes, le flottement se fit encore plus intense car ses jambes marchaient toutes seules, mécaniquement, sous l'effet de l'effort. Il redoutait le moment où tout redeviendrait normal. L'adrénaline, l'effort, il faisait tout pour que ses pensées se perdent. Il ne voulait penser à rien d'autre qu'à son enfant à présent.

Coûte que coûte.

Le temps s'engrena et se perdit littéralement…

Nous savons tous que fuir signifie parfois « s'échapper ». Et que s'échapper peut signifier « ce sortir d'une impasse ». Tragiquement à force de fuir et de vouloir s'échapper on finit par rencontrer une impasse. Bien que toutes les routes mènent à Rome certaines sont impossibles d'accès. Mais on peut se sortir facilement d'une impasse, il suffit de faire marche arrière ou demi-tour, sauf si la source de notre fuite n'arrive par derrière et nous piège pour de bon. Dans ce cas il suffit de respirer un grand coup et d'attendre que son heure vienne.

Ce jour là, Harry avait rendez vous avec ses supérieurs. Il avait accepté de s'y rendre -n'ayant pas tellement le choix. Draco ne serait pas présent, ça ne le concerne pas. Donc, il avait une chance sur mille de tomber sur lui au ministère. Il suffisait de prendre un chemin différent de celui qu'il empruntait d'habitude. D'éviter tous les endroits où il serait susceptible de croiser le blond. Un vrai jeu d'enfant. Il arriva confiant au ministère-ou presque-, empruntant l'un des téléphones moldus factice déposés dans les rues pour s'y rendre. Ceux qu'il n'emprunte d'habitude jamais. La voix qui décide de faire descendre ou non les sorciers fut surprise d'entendre le nom de Potter mais s'exécuta. Il passa par des couloirs déserts pour atteindre enfin les ascenseurs où il n'a aucune chance de croiser qui que ce soit. Le ministère est toujours bondé, rempli de sorcier vagabondant de façon condescendante dans les couloirs, ne regardant pas autours d'eux. Il arriva devant la porte de l'ascenseur qui s'ouvrit immédiatement dés qu'il appuya sur le bouton pour monter. Il s'engouffra dans le fond de l'engin avant d'inhaler une grande bouffé d'air, satisfait. C'était sans compter sur l'arrivé d'une personne dans l'ascenseur. Etais-ce normal de passer par ce chemin complètement inintéressant ? Il ne prêta pas attention à l'homme qui venait d'entrer. Puis l'ascenseur commença à se refermer avant qu'une main ne se glisse juste à temps pour arrêter la machine. Les portes se rouvrirent et un autre sorcier pu à son tour rentrer dans le huis clos. Le cœur d'Harry manqua un battement, peut être deux, sa respiration se fit difficile, il se tourna face au fond de l'ascenseur. C'était sans espérer que les designers qu'il haïssait à présent ai placé un miroir dans le fond. Il se retourna de nouveau contre la porte, sa gêne venait d'être étalée et il se sentit idiot. Pourtant il n'y a pas de quoi. Il a fait des pieds et des mains pour ne pas tomber sur lui et il se retrouve coincé avec lui. Mais il faut voir le côté positif des n'y a que deux étages à descendre et il n'est pas seul avec Draco dans la cabine. Un autre sorcier, qu'il ne connait pas, se trouve là. Sa seule planche de survie. Sa bouée de sauvetage. Qui s'envola bien vite en descendant au premier étage pour les laisser seuls tout les deux.

Bien que pour le brun les secondes passent au ralenti l'ascenseur est plutôt rapide et il sera bientôt sorti de ce calvaire. Il n'a rien à craindre.

« -Tu va me fuir encore longtemps ? Son ton ne montrait pas de colère, pas d'impatience, en fait il était presque indifférent. Et au-delà du dédain, de la colère ou de ces moqueries. C'était surement son indifférence qui était la plus blessante.»

Pourquoi Draco souhaitait-il parler ? Non c'était tout à fait naturel. C'est plutôt à Harry de se poser des questions sur son attitude. Ils sont enfin seuls et l'ancien Griffondors ne peut plus fuir, mais ne peut pas non plus répondre à cette question.

« -Je ne te fuis pas »

Le blond étouffa un rire. Avec rage, il appuya sur le bouton d'arrêt d'urgence de l'appareil. Il tourna son regard coléreux vers le visage du brun qui fit tout pour l'éviter le plus longtemps possible.

« -Non, tu as raison, tu ne viens plus à ton bureau, tu évite toutes les réunions où je suis présent. -C'est donc exceptionnel que tu sois présent aujourd'hui et que je ne sois pas invité- Tu évite même nos repas mensuels… Sans parler des coups de téléphone, des hiboux, des messages transmis à ta femme, des…

-Tu as finit ?

Ses paroles furent dures, acérées, le blessé est impossible et trop dur. Il lui a coupé la parole ne pouvant plus entendre ses propres actes énumérés, comme une liste non exhaustive. Même si Harry arrivait à le blesser, il ne s'en rendrait pas compte. Peut être que le mal est fait depuis longtemps. Mais il faut éviter cette conversation. Elle n'a pas de raison d'avoir lieu. Il tenta d'appuyer sur le bouton. Draco l'en empêcha et bloqua sa main contre le miroir le forçant par la même occasion à le regarder dans les yeux. Harry posa son regard ailleurs le plus vite possible. Il lui fut impossible de fixer ses yeux saillant.

-Je n'ai aucun reproche à te faire Harry. Je suis seul fautif. Je ne voulais pas tout détruire. Mais apparemment il n'y a aucun moyen de revenir en arrière.

-Non… non Draco tu n'es pas le seul fautif, non tu n'as pas tout détruit, c'est moi qui m'efforce de tout détruire. Parce que tout est différent, je ne veux pas revenir en arrière, mais cette situation est une impasse, elle ne peut pas avancer.

Jamais il ne pourra lui dire. Il lui suffit juste de mentir.

-Très bien, je vois…

Aucun son ne put sortir de la bouche du brun. Il n'eut rien à dire. Il était déstabilisé par la présence du blond. Le silence allait tout détruire pour de bon. Il n'aurait rien à faire.

-Félicitation… Pour toi et Ginny.

La seule chose qu'il ne voulait absolument pas entendre venant de sa part. Il ne put empêcher ses poings de se serrer, le bras toujours bloqué par la main de Draco, qui en sentant la tension relâcha prise. Harry cracha un merci peu sincère, plutôt amère.

-Au fait ? Ginny t'a prévenu ?

Est t-il conscient qu'il bloque l'ascenseur ? Est t-il au courant qu'il va tuer quelqu'un si cette personne ne reprend pas sa respiration au plus vite ? Si elle ne s'échappe pas au plus vite de cette cage oppressante ? Qu'a t-il encore à dire ? Peut-on détruire quelqu'un d'avantage ? Harry n'aura surement plus la force d'assister à la réunion et pourtant il devra être présent. De quoi doit-il être au courant ? Il n'est au courant de rien concernant le blond. Et n'est pas certain d'avoir envie de l'être.

-A propos de quoi ? Sa voix tenta de redevenir normale.

-Ma mission en Amérique.

-Je ne suis pas au courant…

Pourquoi est ce qu'une mission est aussi importante ? Harry en prendra compte lorsqu'il corrigera le rapport. Il n'a pas besoin d'autre information… Il commença à paniquer. Sur le contenu de cette mission.

-Je vais partir pendant un an, sans rentrer en Angleterre... Cette mission est longue et demande du temps. Je vais faire un rapport tout les mois, ça devrait suffire. Il ne se passera sans doute pas grand-chose d'intéressant en premier lieu. Et puis…

La suite Harry n'en prit pas compte. Il était toujours bloqué sur la durée. « Un an ». Autant dire une éternité. Alors il allait partir pendant un an et le seul souvenir qu'il garderait de lui serait une putain de dispute dans un ascenseur ? Il ne veut pas, ne peut pas l'accepter… Draco appuya de nouveau sur le bouton d'arrêt d'urgence, Harry reprit conscience, cette fois les secondes défilèrent trop vite, il appuya instinctivement sur le bouton rouge pour arrêter cette machine infernal. Il respira un bon coût. Il doit intégrer pour de bon la nouvelle. Il s'assit dans la cage d'ascenseur. Cacha son visage à l'aide de sa main et balbutia quelque phrase.

« Je suis désolé …

Je n'aurais pas du te fuir…

Trop dur…

Je ne veux pas… »

L'ensemble dut former quelque chose de cohérent dans son esprit, ou peut être pas. Mais le blond ne saisit pas tout, ne put saisir, se persuadait qu'il ne saisissait pas. Car des excuses pour lui ne pouvaient être réelles. Il s'assit lui aussi à ses côtés.

« -Je regrette… enchaina de façon cohérente Harry. Pas ce qu'il s'est passé entre nous, plutôt ce que moi j'ai fait.

-Je pensais que la nouvelle te soulagerait… Tu as l'air abasourdi. Ce n'est qu'une année…

-Une année où tu va passer à autre chose, peut-être est-ce déjà le cas… Et merde !

-Je suis bien obligé de passer à autre chose.

Harry le sait. Il sait qu'il ne peut pas monopoliser le blond. L'imaginer dans les bras d'un autre lui est insupportable. Mais qu'éprouvait alors le blond ? Est-ce aussi dur pour lui d'avoir couché avec un mec déjà marié ? Il doit s'en vouloir… Peut être que lui non plus ne veut pas que leur relation s'annihile… Peut être qu'il part parce que le brun l'a fuit, et qu'il ne supporte plus cette situation. Harry n'en sait rien. Ne comprend plus rien. Il y a quelque temps il aurait été persuadé que le blond se foutait de sa gueule. Mais maintenant il se connaissait bien tout les deux… Et pourtant, tout était devenu trop compliqué…

-Répond juste à ça Draco!

Me détestes- tu ?

Non

Vais-je te manquer ?

Sans doute

Est-ce que je pourrais espérer te reparler après ta mission ?

Je suppose

Pourrais-je redevenir ton ami ?

Bien sur

Alors pars, envoie moi tes rapports, rends les intéressants et reviens ! »

La conversation prit fin, Harry appuya sur le bouton, l'ascenseur arriva et il alla assister à sa réunion. Son esprit devait accepter la nouvelle. C'était étrange de se dire qu'il ne le verrait pas pendant une année complète… C'était même plutôt dure… Mais il s'était habitué à l'éviter, le blond lui facilitait les choses. De quoi pouvait-il encore se plaindre ? Tout se jouait en sa faveur. En devenant père il reprendrait une vie de famille stable et pourrait effacer son erreur. En étant éloigné de l'ancien mangemort pendant un an, il pourrait oublier le désir qui brûle toujours à l'intérieur de lui. Alors il pourrait l'oublier ? C'était réellement une chance pour lui ? Ses mains, ses yeux, ses lèvres, son corps, sa voix, ses paroles, une année entière. Plus grand-chose n'avait d'importance. L'oublier. Serait-ce aussi facile ?

Reprendre sa vie monotone qu'il déteste tant, mais qui est tellement tranquillisante.

Alors c'est donc possible ? D'effacer une erreur et de tout reprendre normalement ?

Il suffit pour lui d'y croire…


NDA : Le personnage d'Harry peut paraître détestable ou très idiot… Mais c'est sans doute parce que c'est celui sur lequel on sait le plus de chose… Je pense que dés que l'on pénètre les pensées d'un être humain il devient tout d'un coup beaucoup plus idiot. (Du moins pour certains ~)

Il ne sait pas du tout ce qu'il veut et fait les mauvais choix. Tant pis pour lui ~ Moi ça m'arrange bien !

J'espère que cette fic ne vous à pas ennuyée… On ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup d'action…

A la revoyure.