Disclamer : La légende arthurienne appartient à la culture populaire, pour ce qui est de son introduction dans l'univers de Kaamelott, on ne le doit qu'à Alexandre Astier.

Episode référent : Qui aime Kaamelott connaît forcement ce sublime épisode qu'est Le jour d'Alexandre (livre III ép. 51)

Si ma fanfiction porte le titre du Jour d'Alexandre III c'est qu'elle s'inspire également d'une autre fanfiction qui est sans doute ma préférée (hélas non publiée sur ce site) et qui porte, elle le n°II.

J'ai essayé avec mes modestes moyens de ne pas faire trop honte aux deux premières versions.

Je m'excuse par avance pour la mise en forme, car le site ne permet pas de faire une mise en forme façon « théâtre en alexandrins ».

J'ajouterais que certains vers ont été intégrés un peu au chausse-pied et qu'ils dépassent parfois les douzes pieds. Je m'en excuse, mais j'ai tenu compte de la manière de parler des acteurs qui ont parfois tendance à "manger" quelques syllabes.


Pour mes lecteurs fidèles : je tenais à remercier tous les lecteurs qui ont laissé un commentaire sur mes autres fanfictions kaamelottiennes et plus particulièrement Nina une lectrice anonyme à laquelle il ne m'est pas possible de répondre directement, voilà pourquoi je le fais ici.


Une suite à l'OS : Initialement cette histoire avait été écrite comme un OS, mais un beau matin l'envie m'a prise de vouloir écrire un nouvel OS en Alexandrins et je l'ai donc publié ici. Si l'envie me prend à nouveau, mes nouvelles contributions seront également publiées ici.


"Le roi a décidé pour le jour d'aujourd'hui
Qu'en vers de douze pieds vous devrez vous comprendre
Depuis l'aube levée et ce jusqu'à la nuit
Ainsi célèbrerez le trépas d'Alexandre"

(Kaamelott Livre III ép. 51 Le jour d'Alexandre)

Chapitre 1 – Le matin

.

INTRODUCTION

.

A la table ronde, Arthur, le Père Blaise, Perceval, Karadoc, Yvain, Gauvain, Léodagan, Lancelot, Bohort, Galessin

.

ARHTUR – Père Blaise que reste-t-il à l'ordre du jour ?

PERE BLAISE – Comme chaque année, l'anniversaire de la mort d'Alexandre le Grand.

ARTHUR – Et bien je crois qu'on est tous d'accord, comme les autres fois, du lever au coucher du soleil tout le monde dans le royaume devra s'exprimer en vers de douze pieds, deux hémistiches égales (1). Des questions ?

GAUVAIN – J'en ai une mon Oncle.

ARTHUR – Je vous écoute.

GAUVAIN – Si pour honorer la mémoire d'Alexandre le Grand, nous devons nous exprimer en alexandrins toute une journée durant, devrons-nous à votre mort faire de même ?

ARTHUR – C'est pas un peu prématurée comme question ?

PERCEVAL – En plus le roi il s'appelle Arthur, faudra plutôt parler en arthurins.

GAUVAIN – C'est étrange, je ne connais pas cette métrique.

ARTHUR (agacé) – Peut-être parce que ça n'existe pas les arthurins.

YVAIN – Moi je dis que c'est quatorze pieds.

LEODAGAN (comptant sur ces doigts) – Ar-Thur-Pen-dra-gon-roi-de-Bre-ta-gne et-des-im-bé-ciles… C'est bien ça, ça fait quatorze.

ARTHUR – Contentez-vous pour une fois de compter jusqu'à douze.

.

.

Acte I

.

Chambre d'Arthur et Guenièvre

.

Arthur et Guenièvre sont encore endormis lorsqu'Angharad fait son entrée. Dans la pénombre du petit matin elle heurte par mégarde un guéridon sur lequel un pichet d'étain est posé. Celui-ci tombe sur le sol de pierre émettant un bruit fort et métallique.

Arthur se réveille en sursaut.

ARTHUR (la voix est encore ensommeillée)
Qu'est-ce donc ce raffut ?

ANGHARAD
Ce n'est que moi Monsieur

ARTHUR
Angharad, la boniche ?

ANGHARAD
Gouvernante… je préfère

ARTHUR
Et tout ce brouhaha, à peine ouvert les yeux ?

ANGHARAD
Le petit déjeuner.

ARTHUR
Et bien la belle affaire !

Arthur s'assoit dans son lit alors qu'Angharad pose le plateau sur ses genoux. Guenièvre se réveille à son tour

GUENIEVRE (en s'étirant)
Quel est donc ce fumet qui exhale dès l'aurore ?

ANGHARAD
Du fromage, du lard et de la confiture.

GUENIEVRE (hésitante)
Est-ce bien raisonnable ? Oh et puis zut alors
Quelques rondeurs en plus me siéront j'en suis sûre.
Les hommes, m'a-t-on dit, nous préfèrent girondes.

ARTHUR (plaçant une tranche de fromage sur une tranche de pain)
Gironde, assurément, mais cela fait longtemps
Que de rondelette vous passâtes à ronde.

Guenièvre honteuse, lâche le morceau de lard dont elle s'était emparée pour finalement prendre un grain de raisin.

ANGHARAD
Madame ne dit rien ?
(attend une réponse qui ne vient pas)

Monsieur doit être content
D'avoir trouvé épouse aussi coite et docile.

ARTHUR (à Angharad, le regard assassin)
C'est qu'elle commence vraiment à me gonfler
La prétendue promise au roi des imbéciles.

GUENIEVRE (un léger sanglot dans la voix)
C'est compris la boniche ? On vous a pas sonné !

.

.

ACTE II

.

Laboratoire de Merlin et Elias

.

Merlin est affairé au-dessus d'un chaudron bouillonnant. Elias apparaît par magie.

ELIAS
Voila chose nouvelle, vous'êtes mis au turbin ?

MERLIN
Oh vous la ram'nez pas !

ELIAS
J'me fais pas d'illusion
Toute potion portant la patte de Merlin
Finira, à coup sûr, en immense explosion.
Tachez pour une fois à circoncire l'affaire
Au quelques pieds carrés qui vous sont dévolus

MERLIN
Alors Môsieur Elias ferait mieux de se taire
S'il ne veut pas finir avec mon pied au cul.

ELIAS
Vous pouvez m'insulter autant qu'il vous plaira,
Cela ne change rien à votre incompétence.

MERLIN
Dans ce cas pourquoi pas, c'est comme il vous plaira :
Votre mère est si maigre qu'on dirait une lance.

ELIAS
Vous avez terminé ?

Merlin
J'en ai d'autres en réserves.

ELIAS
Me voilà à présent totalement rassuré.
Qui put croire sans l'ouïr, que Merlin eut une verve
Aussi plate pour honnir que pour plaisanter.

Elias disparaît par magie, juste avant que le chaudron de Merlin n'explose. On le retrouve, le visage et les vêtements maculés de suie, les cheveux et la barbe en pétard.

.

.

ACTE III

.

Dans la chambre d'Yvain.

.

Yvain est sous les couvertures, seul le haut de son crâne dépasse. Léodagan est debout bras croisés, le regard noir.

LEODAGAN (hurlant)
Debout !

YVAIN (marmonnant)
Mais heu...

LEODAGAN (hurlant plus fort)
Debout !

YVAIN (marmonnant toujours)
Mère, cinq minutes encore.

LEODAGAN
Décarrez du pajot ou mon pied au derrière
Vous en extirpera plus vite qu'un météore.
Cela vous apprendra, à défaut des manières
A jamais plus prendre le mari pour l'épouse.

YVAIN (sortant enfin de sous les couvertures)
Arrêtez de hurler… Même pas peur d'abord.

LEODAGAN
Levez-vous c'est un ordre, espèce de triple bouses !
Plus d'une heure déjà qu'on vous attend dehors

YVAIN
Ah bon ? et pourquoi donc ?

LEODAGAN
En plus vous l'ignorez ?
Votre examen final pour être Chevalier
A lieu en ce moment. Veuillez donc vous grouiller !

YVAIN
Ah ça !... Y'a pas besoin, je vais me recoucher.

(il remonte les couvertures sur lui)

LEODAGAN
Et pourquoi ce forfait ? Auriez-vous les miquettes ?

YVAIN
Que nenni, point du tout : Chevalier je le suis.

LEODAGAN
Ceci n'est que rouerie, habile pirouette.
Pas plus Sieur vous n'êtes que je suis Mévanwi.

YVAIN (s'asseyant dans son lit)
Vous voulez dire ?

LEODAGAN
Et oui !

YVAIN
Que je dois ?

LEODAGAN (hurlant)
Vous manier !
Enfilez vos bottes, votre armure, votre heaume
Et tout votre attirail sans omettre l'épée

YVAIN
L'armure, c'est obligé pour avoir son diplôme ?

LEODAGAN (menaçant)
Ne me dite pas que vous l'avez oubliée ?

YVAIN
Non père, elle est bien là, rangée dans mon armoire

(après quelques secondes de silence, il reprend hésitant)

Il y a quelques temps, pour dire la vérité
L' ami Gauvain et moi nous voulions savoir
Si on pouvait user du plastron et d'l'écu
Pour dévaler le pan à l'arrière du Donjon.

LEODAGAN (menaçant)
Vous l'avez cabossée ?
(Gauvain opine du chef)
J'en reste sur le cul...

YVAIN
C'était vraiment hyper, comme si nous volions.

LEODAGAN
Nulle dieu ici-bas, des Bretons ou Romains
Pas même le Dieu chrétien, ne me condamnerait
Si je vous étranglais avec mes propres mains !

NOIR

YVAIN
Dois-je comprendre que je suis dispensé ?

Fin du premier OS


(1) Hémistiche est en effet un nom masculin et cela aurait dû être « deux hémistiches égaux » et non pas « égales » ou encore « égals » , mais dans l'épisode original, Bohort parle d'hémistiches « égales » donc j'ai gardé la même expression.