chapitre 1: Souvenirs d'une retenue
Hermione regardait tendrement sa fille jouer sous le vieux chêne de leur jardin. La journée s'annonçait magnifique, la jeune femme en avait donc profité pour sortir un peu. La première vraie journée d'été. Même Harry était venu. Ils ne se voyaient plus autant qu'à l'époque de Poudlard, mais se voyaient autant qu'ils le pouvaient, s'écrivaient le plus possible afin de ne pas perdre contact. Le jeune homme venait de terminer ses études pour devenir Auror, -Hermione, quant à elle avait terminer ses études de médicomage depuis un moment déjà-. il devait souvent s'absenter en dehors de la ville, laissant Ginny seule, de plus les missions pour l'Ordre étaient fréquentes. Depuis la dernière attaque provoqué par Voldemort au Ministère, ces deux-la s'étaient beaucoup raprochés l'un de l'autre, ils ne se quittaient plus. Hermione trouvait qu'ils allaient très bien ensemble.
- Léa! ma chérie, ne va pas trop loin, cria Hermione à la petite fille.
- Non, maman, ze vais zuste là-bas. Z'est pas trop loin...
Harry se tourna vers elle.
- Elle lui ressemble vraiment, son portrait tout craché!
- Je sais mais elle à mon caractère, l'âme des Gryffondors.
- C'est vrai mais il y a quelque chose en elle qui me fait penser à son père. Quoiqu'elle ne respectera peut-être pas autant les règles que toi à l'époque, sourit Harry. Une future maraudeuse...
- Harry, je ne veux pas que tu lui mettes des mauvaises idées en tête. C'est une vraie maniaque des potions. Hier, je l'ai surprise à faire un drôle de mélange dans la cuvette des toilettes avec tout ce qu'elle avait pu trouver dans la maison.
- Elle est en avance pour son âge, dit Harry.
- Oui.
Le reste de l'après-midi passa rapidement, se remémorrant des souvenirs de leur scolarité à Poudlard, de tout ce qu'ils avaient fait et qui leur avait vallu une retenue, de leurs camarades de classe, des professeurs... d'un en particulier...
- Alors que vas-tu faire? Lui dire?
- Que veux-tu que je fasse, Harry? J'ai attendu trop longtemps, il a le droit de savoir. Je lui ai caché cela bien trop longtemps.
- Hermione, ne t'en fais pas avec cela, il comprendra, j'en suis sûr. Il est peut-être sarcastique, cinique et j'en passe mais je suis sûr qu'il sera compréhensif. Il t'aime. A l'époque s'aurait été trop risqué. Les mangemorts étaient à ses trousses et aux tiennes, alors imagine ce qui se serait produit s'ils avaient eu une telle information. Les conséquences auraient pu être graves. De toute façon, quest-ce qu'aurait pensé les gens s'il avaient sû que tu portait son enfant, c'était ton professeur et toi son élève...
- Je sais, mais quand même... et que vais-je faire ensuite? Comment lui annoncer une telle chose? Quand j'ai su, je ne l'ai dit à personne, enfin à peu de personnes, et il aurait dû être le premier à savoir.
- Tu trouveras bien, Hermione ait confiance... Tu trouves toujours quelque chose. Et tes parents? demanda-t-il.
Elle n'en parlait jamais, Harry se doutait que son père ait mal réagit.
- Oh! Eux, c'est une autre histoire, disons que la réaction à été moins bonne, pour mon père. Il refuse toujours de me parler et c'est devenu pire quand il a sû que le père de Léa avait presque son âge. Je crois même qu'il m'a déshéritée. Il ne voulait pas que je garde l'enfant. Ma mère, elle a eu un choc, mais elle a respecté ma déscion. Aujourd'hui, elle comprend pourquoi j'ai voulu la garder.
Hermione lui sourit. Après tout, peut-être qu'il voudrait bien, d'une femme et de sa fille dans sa vie...
- Mais tu ne m'as jamais raconté comment tout ça a commencé.
° ° °
Flash back.
7e année d'Hermione à Poudlard.
La jeune fille avait eu droit à la pire torture qu'on pouvait infliger à Poudlard. Une retenue avec le Professeur Rogue pour avoir aidé Neville qui n'arrivait pas à préparer la potion du cours. Rogue l'avait suprise en train de murmmurer la procédure à suivre au jeune homme.
- Toujours prête à aider, n'est-ce pas, Miss Granger, dit-il, mais comprenez-vous quand je vous dit que le cours se déroule en silence, donc qu'il vous est formellement interdit d'aider ou de répéter la procédure à qui que ce soit? Cette potion risque fort bien de se retouver aux ASPICS, et au cas ou vous ne le sauriez pas elle doit se préparer seule. Combien de fois devrais-je vous le dire, Miss Granger?
Rogue se planta devant elle les bras croisés, l'air menaçant.
- Vous terminez votre potion en silence, et ce jusqu'à la fin du cours. Me suis-je fait comprendre cette fois-ci, ou faudra-t-il que je le répètte?
- Mais... Je voulais juste...
- IL N'Y A PAS DE MAIS, Miss Granger. J'enlève 20 points à Gryffondor pour votre insolence et pour avoir perturbé le cours.
- Oui, professeur.
La cloche qui annonçait la fin du cours sonna. Hermione rammassa ses livres en vitesse mais Rogue retint son poignet avant qu'elle puisse partir.
- N'oubliez pas que vous avez une retenue, 20h00, ne soyez pas en retard.
Hermione se dégagea brusquement et sortit de la classe d'un pas furieux. Courage se dit-elle, c'est la dernière année, essaye de finir ça en beauté, même avec Rogue. La jeune fille ne crut pas si bien dire...
À vingt heures, Hermione arriva aux cachots de Rogue. Elle ne lui laisserait pas le privilège de la rabaisser cette fois-ci. Avoir une retenue avec Rogue ne l'enchantait guère, mais c'était le prix à payer pour son insolence durant le cours. Elle l'avait quelque peu provoqué, et il avait mordu. La seule élève à avoir assez de courage à le défier... quoique elle était sûre que cela ne lui déplasait pas tellement, il devait avoir une vie ennuyante... Il semblait qu'elle y avait pris goût aussi... Mais, la jeune fille remarqua que l'homme était de plus mauvaise humeur que d'habitude, plus morose, l'air malade et fatigué. Il avait cessé de la critiquer, enfin moins. Elle se dit qu'il ne devait pas être au meilleur de sa forme. Cependant, c'était plus grave que ce qu'elle pensait.
Hermione arriva devant la porte du burreau, cogna quelques coups.... Aucune réponse, elle attendit, peut-être était-il occupé? Mais toujours rien. Il ne la ferrait pas attendre en plus. Elle cogna une deuxième fois, rien, silence. À quoi bon rester là comme une idiote à attendre, pourquoi ne pas entrer à l'intérieur juste pour voir... La porte n'était même pas vérouillée, il devait être là, forcément, sinon elle n'aurait pas pu entrer. Le calme total, à croire que la pièce était vide de toute présence humaine, une chandelle presque toute consumée brûlait dans son chandelier sur la table du coin. Hermione pénétra dans la pièce.
- Professeur Rogue? appela-t-elle faiblement.
Aucune réponse, étrange. Elle s'approcha du fauteuil près de la cheminée, une masse sombre, allongée par terre, qui fallit la faire trébucher. Hermione réussit à se rattrapper avant de tomber sur cette... cette chose, qui était en réalité...
- Professeur!
Il était étendu sur le sol, inconscient. Hermione écarta quelques mèches de cheveux noirs qui pendaient devant ses yeux, elle prit un coussin qui trainait dans le coin de la pièce et le glissa sous sa tête.
- Professeur Rogue...murmura-t-elle.
L'homme réagit enfin, il bougea lentement les paupières. Deux grands yeux bruns noisette l'obsevaient curieusement.
- Miss Granger...?
- Ça va aller?
- Oui...oui, je crois.
Hermione le regarda sceptique, disait-il vraiment la vérité?
- Vous devriez aller vous allonger, vous êtes tout pâle, dit-elle.
Rogue acquiessa. Hermione voulut l'aider à se relever, mais il ne la laissa pas faire. Quand même, il avait sa dignité, étant un Serpentard et elle une Miss-Je-Sais-Tout Gryfondorienne.
- Je n'ai pas besoin de votre aide, Granger, articula-t-il froidement. Je peux encore marcher tout seul.
- Je voulais juste vous aider, répondit-elle sèchement.
Severus se détourna de son regard, puis marmonna quelque chose, qui semblait être un vague -merci, Miss Granger- mais il était de notoriété publique que Severus Rogue ne remerciait personne, à moins d'y être forcé, et à quel point, mais encore moins remercier une Gryffondor, cette Gryffondor là précisément. En quelques minutes, il avait perdu toute sa crédibilité.
- Je peux aller chercher Dumbledore ou Mme Pomfresh, si vous voulez, Professeur...
- Non, ce serait totalement inutile, les remèdes de Mme Pomfresh ne peuvent rien faire contre cela, Miss Granger. Et Dumbledore encore moins, sinon me confier à Mme Pomfresh.
- Mais, qu'allez-vous faire, dans ce cas? demanda-t-elle.
Severus se retourna et dit d'une voix lasse:
- Attendre, Miss Granger, attendre que cela passe.
- Mais voyons c'est incensé, Professeur. Il doit bien y avoir un moyen...
- Ah, oui, ricana-t-il, vous en connaissez un moyen, pour s'opposer à la volonté de Voldemort?
Hermione resta bouche bée. Severus la regarda avec un sourire mauvais, satisfait de lui-même. Petite fouineuse, cela t'apprendra, se dit-il à lui même.
- Je...je...non... je suis désolée, Professeur...je...ne savais pas...
- Non, vous...- il s'imterrompit, sa main crispée sur son avant bras gauche, le visage pâle-
Severus du se retenir au bras d'Hermione pour ne pas tomber. Pendant un instant, leurs regards se croisèrent. Ses yeux, froids et totalement vides de toute émotion exprimaient cette fois-ci la peur, la douleur. Elle l'aida à s'assoir dans le fauteuil le plus proche, l'homme ne broncha pas, pour une fois...
Hermione revint quelques minutes plus tard avec une tasse fumante, et lui tendit. Severus la regarda, méfiant. Décidément, il ne lui fesait pas confiance.
- Tenez, buvez, vous vous sentirez mieux après.
Dédaigneusement, Severus jetta un coup d'oeil au contenu de la tasse puis leva les yeux vers elle.
- Qu'est-ce que c'est?
- Aucune importance, buvez.
- Pas avant que vous m'aillez dit ce que contient cette tasse.
Hermione soupira.
- Ce que vous pouvez être borné, parfois! C'est un remède Moldu, pas du poison. Si ceux de Mme Pomfresh sont inneficaces contre votre mal, peut-être qu'un remède Moldu le sera d'avantage.
- Un remède moldu... Pfff! Non, pas question que je boive cela.... Non attendez, m'avez vous traité?
- De borné, Professeur. Buvez, sinon, je vous force à le faire, je ne rigole pas.
- Vous vous introduisez dans mon burreau, puis vous m'insultez, et maintenant des menaces, votre insolence et votre manque de respect coutera à Gryffondor....
- Combien cette fois-ci, Professeur? De toute façon Gryffondor ne doit plus avoir beaucoup de points à l'heure qu'il est, ajoutez-en à Serpentard et ce sera pareil.
L'homme ne répondit pas, jamais une de ses élèves ne lui avait parlé sur ce ton, mais une telle réplique venant de sa part c'était plus dur à prendre. Severus voulu riposter mais la douleur revint plus intensément. Hermione lui tendit à nouveau la tasse, Severus la prit à contre-coeur, et la bu d'un seul trait, grimaçant.
- Quest-ce que c'était?
- Un simple remède de grand-mère.
- C'etait infect.
Hermione lui adressa un sourire malicieux.
- Je le sais bien.
- Et vous m'en avez fait boire quand même?
Elle répondit sans hésiter:
- Oui. Maintenant, vous aller vous reposer, Professeur.
- Mmmph...
La jeune femme lui décrocha un regard noir et attendit, au moins jusqu'à ce qu'il s'endorme... Toujours pratique ces vieux remèdes Moldus. Puis, elle entra dans sa chambre. Il avait bon goût, rien de vraiment luxueux mais d'une bonne qualité. Une immence chambre, avec lit à baldaquin aux couleurs des serpentards (vert et argent)- naturelement- entouré d'étagères remplies de livres. Il n'avait même pas eu le temps d'enlever sa brobe de sorcier qu'il s'était profondément endomi. La jeune femme eut recours à un sotilège pour les lui retirer,- il n'est pas mal non plus.... Non, attend on parle de Rogue.... Tu ne peux pas le trouver "pas mal" , pensa-t-elle- puis elle les plia pour les déposer sur le coin du lit. Elle rabatit la couverture sur son torse. Ensuite, prit place dans un fauteuil dans le coin de la pièce, avec un livre. Peut-être aurait-il besoin de quelque chose....
Il devait être au moins une heure du matin. Hermione commençait à sommnoler légèrement. Severus se réveilla brusquement en tenant son bras gauche contre lui, le front moite. Elle s'assied sur le rebord du lit et l'entoura de ses bras. L'homme s'accrocha à elle, comme à une bouée. Hermione fut suprise d'un tel geste de sa part. Elle lui murmmurait des paroles de réconfort. La douleur s'estompa, Severus posa lourdement sa tête sur l'oreiller, la respiration halletante.
- Pourquoi êtes-vous restée, Miss Granger? Vous auriez pu aussi bien me laisser là et n'en souffler mot à personne...
- Parce que vous ne vouliez pas que j'aille chercher quelqu'un, et je ne pouvais pas vous laisser seul, alors je suis restée.
Severus l'observa attentivement.
- Non, ce que je veux savoir c'est pourquoi - il marqua une pause- pourquoi m'avez-vous aidé?
Hermione ne su que dire. Elle même ne savait pas pourquoi elle l'avait fait. Même si elle n'affectionnait pas particulièrement son professeur, elle ne pouvait tout simplement pas se résoudre à le laisser dans cet état. Qui sait, si elle ne serait pas intervenue, peut-être serait-il encore plus mal en point qu'il ne l'est déjà.
- Je ne sais pas...
- Eh, bien Miss Granger, il y a au moins une chose dans ce monde auquel vous ne connaissiez pas la réponse.
- Ne vous en faites pas, Professeur, je trouverai bien quelque chose.
- Je n'en doute pas une seule seconde.
- Professeur, je peux vous poser une question?
- Vous venez de le faire, mais dites quand même.
- Avez-vous vraiment été un....- elle s'imterrompit comme si elle craignait de pronomcer ce nom là-.
- Un Mangemort?
- Euh... enfin... je...
Les joues d'Hermione virèrent rapidement au rouge. Severus parut s'amuser de son embarras, voilà ce qui arrive quand on fouine encore dans les affaires des autres, pensa-t-il.
- Enfin, je l'ai été, dit-il en remontant sa manche pour laisser sa marque à découvert.
Hermione resta silencieuse, pourquoi lui ai-je demandé cela?, se dit-elle. ce n'est aucunement de mes affaires qu'il ait été mangemort ou pas.
- Cela vous étonne, Miss Granger? demanda-t-il.
- Non... enfin...oui...je... Je... je devrais y aller, il se fait tard... et j'ai cours demain...
Hermione sortit en vitesse, confuse, laissant Severus seul.
° ° °
Hermione s'emdormit en pensant que l'homme qu'elle avait vu était totalement différent de celui qui enseignait les potions. Étrange, se dit-elle, finalement, cette retenue n'avait pas été pas si pire que cela.
Le lendemain, la jeune femme se réveilla de bonne heure, une pile de travaux à terminer l'attendait, pour une bonne partie de la journée. Elle s'instala à la bibliothèque, personne ne la dérangerait ici, la majorité des élèves seraient à l'extérieur en raison du beau temps. La journée passa lentement, Hermione avait autre chose en tête pour le moment ce qui nuisait grandement à sa
concentration. Vers la fin de l'après-midi, il ne lui restait plus qu'à faire la dissertation sur les potions médicinales. Elle ne trouvait plus son livre. Pourtant, elle était sûre de ne pas l'avoir oublié quelque part, hier... À moins que... Le livre serait resté chez Rogue, elle avait dû le laisser sur le fauteuil en partant. Hermione laissa ses affaires sur sa table et se rendit dans les cachots. Quand elle cogna à la porte, cette fois-ci elle n'eut pas à attendre, il vint lui ouvrir.
- Que voulez-vous, Miss Granger? demanda-t-il d'une voix doucereuse.
- J'ai oublié mon livre, hier, et j'en aurais besoin.
Severus la laissa entrer et il se dirigea vers son burreau. Il lui tendit le livre.
- C'est un excellent oeuvrage, Miss Granger, vous avez fait un bon choix... Cependant, il est incomplet et mal expliqué à mon goût, au cas ou vous voudriez approfondir vos connaissances sur le sujet, je vous conseillerais- il se dirigea vers sa bibliothèque et sortit un vieux livre relié de cuir rouge.- celui-ci.
Hermione se retourna, étonnée par une telle proposition, et prit le volume, sans le quitter des yeux. Severus détourna son regard, quelque peu mal à l'aise... -Dûr sur l'orgeuil!- Elle s'apprêta à partir quand il dit:
- Euh... Miss Granger... je voulais vous remercier, pour enfin.... hier...
- Non... ce n'est pas la peine.... vraiment... Vous avez meilleure mine aujourd'hui....
- Euhmm... Je n'ai pas voulu vous mettre mal à l'aise quand j'ai demandé si cela vous étonnait que j'aie été mangemort... J'avoue que c'était un peu brusque... vous vous êtes presque sauvée en courant...
- Oh...euh... ce n'est pas grave... j'étais juste un peu embarrassée par une telle réplique...
Hermione senti son regard se poser sur elle, elle se retourna vers lui mais il avait déjà regardé ailleurs. Sans s'en rendre compte, Hermione s'était rapprochée. Beaucoup plus près qu'un professeur et son élève ne devraient l'être en temps normal, sa poitrine frôlait presque son torse. Severus ne fit cependant aucun mouvement pour l'écarter. La main d'Hermione se posa sur son avant-bras, il frissonna.
- Vous avez mal? demanda-t-elle.
- Un peu, avoua-t-il, c'est sensible encore.
- Oh...
Elle se rapprocha encore, ils se touchaient à présent. La jeune femme carassa doucement son visage -il savoura intensément ce geste de sa part- puis elle posa doucement ses lèvres sur les siennes. L'homme recula, surpris. Pourtant, combien aurait-il donné pour pouvoir la tenir dans ses bras, ne serais-ce qu'un instant.
- Miss Granger... je ne croit pas que...., murmura-t-il.
- Chut... -elle posa un doigt sur ses lèvres-.
Severus se dégagea totalement son son étreinte non sans difficulté.
- Écoutez, Miss Granger, je suis votre professeur et vous mon élève, nous ne pouvons....
- Je sais, mais vous êtes avant tout un homme et moi une femme. Alors pourquoi ne pourrions-nous pas?
- Vous ne pouvez pas m'aimer, je n'ai pas droit à un tel sentiment de votre part, n'y d'aucune autre d'ailleurs...
- Et pourquoi cela, Severus? demanda-t-elle.
Il baissa la tête, jamais il n'avait parru aussi abattu, aussi fatigué. Hermione aurait voulu pouvoir l'aider, le réconforter ou simplement le serrer dans ses bras.
- J'ai fait... des choses dont vous n'auriez même pas idée, Miss Granger, des choses dont j'igniore si je pourrais me les pardonner, un jour.
- Eux vous les ont déjà pardonnées...
- Cela ne suffit pas, Miss Granger. Je n'arrive même plus à me regarder dans une glace, tout ce que je vois c'est le visage d'un meurtrier, tant de mauvais souvenirs refont surface que je ne peux éviter d'y penser, à toute heure du jour ou de la nuit. Ma vie seule ne suffirait pas pour remplacer celles que j'ai détruites.
- Peu importe ce que vous étiez, ou ce que vous avez fait, il y a vingt ans, ce qui compte c'est ce que vous êtes devenu aujourd'hui, ce que vous avez accompli pour lutter contre lui, tout ce que vous avez accompli pour l'Ordre, sans vous nous n'en serions pas là. Croyez-moi, c'est une raison amplement suffisante...
Quand Hermione acheva sa phrase, Severus s'était assis dans son fauteuil la tête entre les mains. La jeune Gryffondor s'approcha doucement puis prit son visage de ses deux mains.
- Et c'est suffisant pour moi, Severus...
Elle l'embrassa doucement.
Fin du Flash Back.
À onzes heures du soir, Hermione était assise à la table de la cuisine, une montagne de parchemins froisés devant elle et une plume noire à la main. Cette lettre, elle l'avait écrite puis recommencé, puis réécrite au moins... elle avait cessé de compter le nombre de fois. Tout ce parchemin gaspillé pour ne rien dire, seulement qu'un début de phrase qui ne convenait pas suivie d'une tache d'encre, signe du manque d'inspiration. La jeune femme prit une feuille brouillon, une feuille de cartable blanche, trés utilisée chez les moldus, et recommença à écrire.
Cher Severus
Si tu savais tout le courage que cela m'a prit pour écrire ces mots. Tu aurais été ahuri devant la pile de parchemins qui trainent devant moi. À l'époque, j'aurais probablement fait perdre de nombreux point à Gryffondor pour gaspillage de matériel scolaire. Seulement pour te dire quelque chose que tu aurais dû être le premier à savoir, en tant que principal concerné. Cependant, je n'ai pas eu le courage de te le dire au bon moment, j'ai eu peur, tout simplement, peur de ce que tu aurais dit, peur que tu me rejetes si je t'aurais annoncé cela. Hé oui! La petite Gryffondor prétencieuse et Miss-Je-Sais-Tout que j'étais a eu peur. Alors, je suis partie, j'ai quitté la maison de mes parents et me suis instalée à Londres côté moldu. J'avais besoin de m'éloigner un peu du monde de la sorcelerie, mais sutout de faire le point sur ce qui c'est passé durant cette nuit là... Maintenant, tu dois savoir, je n'avais pas le droit de te laisser dans l'ignorance. Il fallait que je te le dise moi même avant que tu ne l'apprenne par quelqu'un d'autre. Je ne peux te le dire dans une lettre, je viendrai te voir à Pourdlard ce week end, si tu est disponible.
Affectueusement,
Hermione Granger.
Hermione lut et relut sa lettre pour finalement la transcrire sur un nouveau parchemin. Satisfaite du résultat, elle plia la lettre et la glissa soigneusement dans une enveloppe. Dans la petite pièce qui donnait sur le jardin, un magnifique hibou Grand-duc se tenait sur un perchoir en fer.
- Approche un peu, Enzo. Porte cette lettre au professeur Severus Rogue à Poudlard, le plus rapidement possible. D'accord?
Le hibou lui mordilla affectueusement le doigt, signe qu'il avait compris. Hermione ouvrit la fenêtre, Enzo déploya ses ailes et s'envola dans la nuit. Hermione resta un moment à regarder le ciel, perdue sans ses pensées...
