Note : Je ne suis pas propriétaire de T-Moon ou des studios Bethesda Softworks, non plus que d'aucune de leurs œuvres, à commencer par Fate/ Stay Night et TES IV Skyrim. Je n'ai écris cette histoire que pour mon propre plaisir et celui des lecteurs.


Prologue

Le monde change, il a toujours changé.Parfois aussi, le monde s'effondre.

Mon nom est Artoria Pendragon. Mon père est Uther Pendragon roi de Logre et Haut-Roi de Bretagne. Ma mère s'appelle Yrgern et a rang de Duchesse de Cornouailles.

Mon histoire s'inscrit dans le cours des événements qui secouèrent l'île de Bretagne quelque quarante ans avant ma naissance. En proie à des crises intérieures, des soulèvements et des invasions, l'Empire Romain se désagrégeait lentement. Les deux légions stationnées sur la lointaine île de Bretagne était plus que jamais nécessaire ailleurs. Elles furent retirées.

De ce fait, les Bretons se retrouvèrent soudainement indépendants. Toutefois, sans les Romains, la Bretagne ne pouvait plus se défendre. Au nord, au-delà du mur d'Hadrien, vivait les Pictes, des sauvages jamais civilisés. A l'ouest, au-delà d'un bras de mer, la verte Irlande abritait les querelleurs Irlandais. Ils nous envahirent.

En 449, après J.C., le roi Vortigern fit appel à trois tribus germaniques en guise de mercenaires : les Angles, les Jutes, et les Saxons. Ils s'installèrent dans le sud-est de l'île. Toujours en plus grand nombre, leurs grandes barques débarquaient leurs frères venus s'installer parmi nous. Bientôt, ils comportèrent en véritable maîtres de la région.

Vortigern refusait d'écouter ceux qui le poussaient à se débarrasser des Saxons. En fait, tout son intérêt se focalisait sur la construction d'un grand château en Cambrie. Seulement, sans explication, il ne cessait de s'effondrer. Un druide proposa de sacrifier un enfant né sans père. Celui qui fut choisit s'appelait Merlin.

Merlin ne fut toutefois pas tué car il prophétisa que le château ne cesserait de crouler tant que le dragon rouge et le dragon blanc se battraient sous les fondations du Castel.

L'allusion fut limpide pour tous ceux qui l'entendirent ce jour là. En effet, l'étendard de Bretagne était de sinople avec un dragon de gueule, tandis que celui des Saxons était d'azur avec un dragon d'argent. Le château symbolisait le royaume tout entier, mis en péril par ce conflit.

Vortigern fut renversé par un Romain appelé Ambrosius Aurelianus. Il prit le titre de Pendragron, c'est-à-dire "Grand (maître des bannières de) Dragon(s)". Car le roi commandait aux ost de chevaliers qui allaient au combat sous les bannières marquées du dragon. Le roi Ambrosius réussit tant bien que mal à contenir les Saxons, empêchant qu'ils ne conquièrent l'ouest de l'île. Il édifia notamment la digue Aurelianus, à l'est de Salisbury, comme ouvrage défensif.

A sa mort, en 480, il fut remplacé par mon père Uther Pendragon. Ce dernier fut le premier à adopter le titre de "Grand Dragon" comme un nom propre.

Uther poursuivit l'oeuvre d'Ambrosius, malheureusement avec moins de succès. Entre-temps, Merlin était devenu un grand magicien très connu, et mon père vint lui demander conseil. L'Enchanteur répondit alors à peu près ceci : Le Pendragon est le Haut-Roi de Bretagne parce qu'il a passé l'épreuve de l'Épée dans la Pierre. Ayant tiré, d'une main, Caliburn de son fourreau rocheux, Uther a prouvé que le dragon Maglocunnus, protecteur des Bretons, voyait en lui un homme digne de commander les armées.

Malgré cela, Uther restait un homme ordinaire, bien incapable de tirer toute la puissance de Caliburn. Toutefois, il existait une lignée très aimée du dragon, celle de duchesse Ygern. Si Uther lui faisait un enfant, ce dernier naîtrait investi de la puissance de Maglocunnus. Humain par le corps, son âme et son cœur seraient ceux d'un dragon. L'enfant serait donc assuré de pouvoir manier l'épée de la Victoire Promise à sa pleine puissance.

Pendant l'absence du duc de Cornouailles, Merlin donna l'apparence de ce dit seigneur à mon père. Ce dernier rejoignit ensuite Ygern dans la couche maritale.

Je fus ainsi conçue.

Naturellement, la réalité des événements ne put être cachée. Le duc de Cornouailles ne tarda guère à découvrir que celui qui avait ainsi usurpé sa place jusque dans la matrice de son épouse n'était autre que le Haut-Roi. Il livra bataille sur le champ de Terrabil et y fut vaincu. Assiégé, il périt peu après.

Alors, le roi Uther prit Ygern pour épouse.

Je naquis peu après, en 488. Cependant, j'étais femme et Uther me rejeta, ne voulant rien avoir à faire avec ce qu'il considérait comme un échec de sa lignée. Merlin m'emporta et me confia à un vieux chevalier du nom d'Ector, lui demanda de m'élever dans le métier des armes.

Quant à Uther, il entreprit de se donner un héritier plus à son goût.

Je grandis à Bristol, dans l'ignorance de mon lignage. La maison du chevalier Ector n'était rien de plus qu'une grosse ferme et la vie n'avait rien de luxueuse. Enfant, je manquais de mourir. La fièvre me fit faire le premier de mes rêves prémonitoires : j'y vis un lion qui arpentait la plaine de Salisbury.

Plus tard, mes armées arboreront des bannières d'Azur marquées d'un lion d'argent. Comme je me remettais de ma maladie, Keu - le fils d'Ector- m'offrit un jouet qu'il avait fabriqué en souvenir de ce rêve. Un petit lion de bois très laid et peu ressemblant...

En 495, j'avais sept ans. On annonça la mort d'Uther Pendragon. Il venait de remporter la bataille de Saint-Albans contre les Saxons, en dépit de la faiblesse de ses armées et de sa maladie. Toutefois, après le combat, un saxon déguisé en médecin l'empoisonna.

Le royaume se retrouva plongé dans l'anarchie. Personne n'arrivait à tirer Caliburn de la pierre et on croyait qu'Uther n'avait pas d'enfant, aussi le trône resta vide.

Les nobles s'entre-tuèrent, laissant les Saxons libres d'étendre leur emprise sur la Bretagne.

Finalement, en 503, un grand tournoi fut organisé entre tous les seigneurs de Bretagne - et même au-delà- pour trouver un roi. Tous les chevaliers pouvaient participer, et sire Keu se rendit à cette fête d'arme. Comme j'étais son écuyer, je l'y accompagnais.

Le destin s'en mêla. Mon frère devait faire face à son premier adversaire et j'avais oublié sa lame. Alors que je revenais vers sa tente en coupant à travers champs, je vis une magnifique épée. Elle était fichée dans une grande pierre rectangulaire, sur une estrade. Sa garde était d'or, avec des émaux bleus, comme sur sa poignée et son pommeau. Seule une partie de la lame sortait de son socle et des lettres magnifiques d'une écriture étrange semblaient m'appeler.

"Celui qui, d'une main, pourra arracher cette épée à la pierre, sera roi sacré d'Angleterre".

Je me retournais vers celui qui venait de parler. Enveloppé dans une cape blanche qui masquait le haut de son visage, il était assis au pied de l'estrade. J'étais à ce point magnétisé par l'arme que je ne l'avais point vu.

" Artoria, si tu prends cette épée, jamais plus tu ne seras heureuse. Tu seras seule et tu connaîtras une fin amère".

Il ne s'agissais pas d'un inconnu... Merlin venait souvent chez Ector, pour m'apprendre à manier l'épée. Je nouais mes cheveux en une natte que j'enroulais sur l'arrière de mon crâne puis enlevais Caliburn à la pierre.

" Qu'importe, si le peuple est en paix", je répondis.

J'avais souvent vu cette épée en rêve... Je savais qu'il n'y avait pas d'autre choix possible pour moi.

Merlin me raconta mon histoire puis me jeta un sortilège qui empêchait que je sois reconnue comme une femme. En sa compagnie, je regagnais le terrain de joute, Caliburn en main. Là, je fus présentée aux seigneurs présent comme " Arthur Pendragon, fils et héritier du roi Uther". Je n'avais que quinze ans... et on rit de moi.

Au final, je repartis avec Merlin et sire Keu. La première Table Ronde n'avait que trois membres mais nos exploits furent nombreux.

Sept années s'écoulèrent. Sept longues années de luttes continuelles, de quêtes et de grandes aventures. Depuis que j'avais ôtée l'épée de la pierre, j'avais gagnée de grands pouvoirs. D'abord, j'avais cessé de vieillir, ensuite je pouvais infuser l'épée d'e la puissante énergie magique libérée par mon cœur de dragon. La Table Ronde était à présent un grand ordre chevaleresque et on se disputait une place à mes côtés. Quant à moi, je commandais des armées. J'avais scellé ma féminité sous l'acier de mon armure. Certains eurent des soupçons. Toutefois, en ces temps de guerre, le peuple voulait être protégé et les chevaliers cherchaient un seigneur lige digne de les diriger. Je combattais en première ligne et je défaisais les ennemis. J'étais considérée comme juste et désintéressée. Sur le champ de bataille, mes décisions étaient correctes. En 510, je fus sacrée roi de Logre à Londinium. Toutefois, cette même année, de nombreux seigneurs de Bretagne se coalisèrent contre moi. Je les battis deux fois, à Carlion et Bedegraine. Puis, en 513, je les défis définitivement à la deuxième bataille de Terrabil.

Finalement, en 516, à la tête de tous les Bretons, j'affrontais les Saxons à la bataille de Badon. Pendant trois jours, nous combattîmes, encerclés de toutes parts dans un camp sommaire. Ce fus une grande victoire, les envahisseurs furent chassés de Bretagne et le pays connut la paix pour la première fois depuis le départ des Romains.

Après la victoire, j'instaurais le serment chevaleresque. Je rédigeais des lois, chassais les brigands et punis les mauvais seigneurs. Le royaume était en paix et prospère. Pourtant...

Lorsque j'entrais dans la salle de la Table Ronde où les chevaliers vantaient leurs exploits, tous se taisaient. J'avais été acceptée pendant la guerre parce que les seigneurs voulaient être à mes côtés dans la victoire. Surtout, ils voulaient être assez près de moi pour s'emparer de Caliburn, car ils voulaient profiter de mon échec et mon trépas qu'ils pensaient inéluctables. Certains m'appelaient "l'enfant-roi" derrière mon dos. Plus je gagnais de batailles, plus on me jalousais. Parce que j'étais un bon roi, on me craignait. Parce que j'étais juste, on me détestais.

En cela, je me conformais au serment que j'avais prêtée à moi même en dégainant l'Épée de la Sélection. Je devais être un roi parfait, car on ne pouvait protéger les humains en étant gouverné par les émotions humaines. Je ne pris jamais une décision sous l'emprise de la colère. gardant une parfaite balance dans les affaires de l'état, je ne commis aucune erreur.

Malgré que je n'ai jamais perdu une bataille,dirigé le royaume sans désordre et punis les criminels, j'entendis un de mes chevaliers murmurer : "Le roi Arthur ne comprend pas les émotions humaines".

Plus je m'efforçais d'être un roi parfait et plus on questionnait mes décisions. Ils me pensaient sans sentiment. Cela conduisit de nombreux chevaliers de grande réputation à quitter Camelot. J'acceptais cela comme une nécessité du gouvernement, m'isolant davantage de mes preux. Je n'allais pas changer parce que je me sentais trahie, abandonnée ou solitaire. J'avais repoussée la jeune fille Artoria et son désir d'être heureuse le jour où j'avais tirée Caliburn de la pierre. Il n'y avait rien de juste ou de mauvais dans ce genre d'événements triviaux.

Merlin me convainquit de me marier pour donner un aspect plus normal à ma cour de Camelot. J'épousais Guenivere. J'eu de la chance qu'elle partage mon rêve de paix en Bretagne et qu'elle sacrifie son propre bonheur en acceptant ce mariage blanc. Car bien sûr, je ne lui cachait pas mon secret... cela aurait été impossible.

Pendant la guerre contre les Saxons, sire Lancelot du Lac, un gentilhomme de France, rejoignit la Table Ronde. Il prit bientôt la première place. Le plus beau des chevaliers, le meilleur épéiste, les quêtes les plus épiques, le plus courtois d'entre nous, et, en plus, il était le fils adoptif de la Dame du Lac.

Guenivere s'éprit de lui et... je laissais faire.

Cependant, Lancelot découvrit que je connaissais leur liaison et que je taisais ce qu'il considérait comme une tromperie. Il vint alors à moi comme un grand pêcheur. Pour moi, il n'y avait aucune faute. Je le laissais partir sans le punir, le laissant le cœur à vif d'une blessure qui le tarauderait pendant des années, rongeant sa raison. Je semais ainsi les graines de la destruction de Camelot, même s'il faudrait encore longtemps avant que les fruits amers de ce jour ne soient récoltés au milieu des ruines de l'oeuvre de ma vie.

Le premier signe de la fin de l'Âge d'Or de Camelot fut le bris de Caliburn. L'Épée de la Victoire Promise fut rompue au cours d'un combat insignifiant, même pas disputé et indigne de figurer parmi mes grandes batailles. Je traversais une des épreuves les plus dures de ma vie.

Pour la première fois, je perdis tout courage. Sans l'épée, je n'étais plus roi...

Je m'enfermais dans mes appartements, n'en sortant plus. Seul sire Keu voulut me réconforter. Comme pendant mon engeance, il sculpta un oiseau dans le bois et me l'offrit.

Finalement, la Dame du Lac me vint en aide. Elle m'offrit une épée appelée Excalibur, ou Nouvelle Caliburn. Une lame qui fut bientôt surnommée l'Épée d'Or de la Victoire. Cette arme était puissante, je la considérais comme un grand cadeau. Ce qui irrita Merlin. Le vrai cadeau, m'expliqua-t-il n'était pas Excalibur, mais Avalon son fourreau. Grâce à lui, j'étais à l'abris des plus puissantes magies et mes blessures se refermaient presque dans l'instant.

Malgré cela, Excalibur n'eut jamais la place de Caliburn dans mon cœur. J'avais désirée l'Épée de la Victoire Promise, je lui avais sacrifié le bonheur et la vie ordinaire d'Artoria.

Merlin me convainquit ensuite qu'il me fallait avoir un fils. Comme cet enfant devait être né de Guinevere, il me donna une potion qui me transforma temporairement en homme.

Malheureusement, ce fut mis à profit par une de mes ennemies.

Morgane la fée, ma demi-soeur, et fille d'Ygern engendré par le duc de Cornouaille, me détestait. Elle utilisa sa magie pour prendre l'apparence de Guinevere et ce fut avec elle que je conçu "l'héritier". Morgane créa un homoculus issu de moi et ayant hérité de mes capacités. Elle le porta en son sein et l'enfanta, le nommant Mordred.

A nouveau, les années passèrent.

Mordred avait grandi. Ignorant qui il était, je l'admis à la Table Ronde. Élevé dans l'ignorance de notre parenté, il se révéla un chevalier dévoué bien que brutal. Toutefois, lorsque sa mère lui révéla qu'il était un homoculus façonné à ma semblance, il voulut que je le reconnaisse comme mon fils. Je fis une immense erreur... J'étais loin de le détester, toutefois, il manquait de maturité pour hériter du trône. De plus... la manière dont il était né ... la trahison... le viol de ma personne. Je refusais, transformant son amour en haine.

Le monde changeait. La magie refluait, transformant petit à petit la Bretagne en un lieu triste et gris où les gens comme moi n'avions plus notre place. Je lançais mes chevaliers à la recherche du Graal. Pensant qu'il pouvait restaurer l'énergie magique nécessaire à l'ouverture des portes vers les mondes féeriques source de notre puissance. Nombre de mes meilleurs preux partirent... et certains ne connurent qu'une tombe anonyme, au loin.

Finalement, le premier signe de la chute de Camelot fut la révélation de la relation entre Guinevere et Lancelot. Cela fit un tel scandale que je fus obliger de régir comme le ferait un mari trompé. Je chassais sire Lancelot de la cour et enfermais la reine dans un couvent. Malheureusement, Lancelot fut désespéré et voulut enlever la reine. Dans sa folle tentative, il tua deux chevaliers qui étaient de la famille de Sire Gawain - mon neveu- et blessa grièvement ce dernier. Il fallut que le pape intervienne et fasse prêter serment à Sire Gawain de ne pas chercher à se venger pour que l'on évite une guerre civile. Quant à Lancelot, il s'enfuit dans les bois et il vécut comme un animal, les remords l'avaient rendu fou...

Après cela, la Table Ronde commença son agonie. La bonne humeur des premiers temps avait fait place à des rancœurs, des jalousies. Les réunions n'étaient plus que d'interminables récriminations des uns contre les autres, et des règlements de compte dont je devenais l'arbitre... car chacun me demandait de prendre partie.

J'accueillis une demande d'aide du pape avec soulagement. Depuis 496, le dernier empereur romain avait été déposé par le roi Odoacre des Ostrogoths. Son successeur, Théodoric appartenait à l'hérésie arianiste. Il ne manquait aucune occasion de nuire au souverain pontife.

Je pris la tête d'une armée. Cependant, la veille du départ, on me vola Avalon, le fourreau d'Excalibur...

Le guerre se passa bien pour nous. Au cours de la bataille des Flandres, nous affrontâmes des géants et les défîmes. Notre route nous conduisis jusqu'à Rome. L'armée de Théodoric, faite de mercenaire, fut facilement vaincue. Le pape nous implora d'épargner la vile, j'y agréais. Il me fit alors couronner empereur d'Occident !

Toutefois, j'appris de terribles nouvelles. Mettant à profit mon absence, Mordred s'était proclamé roi. Je revins en hâte.

J'arrivais en Bretagne en 535, avec une armée affaiblie par la campagne qui m'avait conduit à Rome. En face, Mordred avait réunis tous ceux qui avaient quitté mon service au cours des années... par haine, jalousie ou tout simplement parce qu'ils me pensaient sans-sentiment.

Je ne reçu qu'un seul renfort, celui de sire Lancelot. Il n'avait pas recouvré la raison. Cependant, il voyait dans la guerre une occasion de se racheter à ses propres yeux. Malheureusement, sire Gawain s'y opposa si violemment que je n'eut d'autre choix que de refuser l'aide de sire Lancelot du Lac. Si j'avais accepté, sire Gawain et de nombreux autres seraient partis.

Je demeure persuadée que si Lancelot avait combattu avec nous, la victoire aurait été nôtre.

Dès le matin, je constatais deux manquement dans mon armée. Merlin et sire Keu avaient disparu. Je pense qu'ils savaient qu'il s'agissait de ma dernière bataille et qu'ils ne voulurent pas y assister.

L'affrontement de Camlann dura tout le jour. Les plus grands chevaliers s'y rencontrèrent et y moururent. Sire Gawain périt sous la lame de Mordred, qui rouvrit la vieille blessure que lui avait infligé Lancelot. Ce dernier finit par se jeter dans cette bataille qu'on lui avait interdite, massacrant des dizaines et des dizaines de preux avant de succomber sous le nombre. Trop tard, pour que son intervention change quoi que ce fut...

Finalement, le soir arriva.

La colline de Camlann était rouge. Rouge de sang, rouge du soleil couchant. Un spectacle que j'avais vu si souvent... les armes plantées dans le sol... les cadavres... tout était rouge.

Seule, j'arpentais ce champ de carnage. A part les gémissement des mourants, je n'entendais que le vent. Puis... des sons d'épées... un grand cri et un défit. Mordred m'appelait. Il se tenait au-dessus du cadavre d'un de mes chevaliers à l'agonie. Mordred était exalté... et désespéré... lui aussi venait de perdre toute son armée. Il me défia, me demandant si je le haïssais puis se jeta sur moi. Clarent, son épée, m'arracha Excalibur des mains. La lame retomba au loin et je brandis ma lance, Rhongomyniad. " je ne t'ai jamais détesté pas un seul instant" lui répondis-je. La Lance de la Fin des Temps le transperça de part en part. Il cria "Arthur !" mais eut le réflexe de riposter.

Transpercée de part en part, incapable de seulement tenir debout, j'atteignis la fin de ma vie sur la colline de Camlann. Excalibur était au sol, à quelques pas, pourtant je ne pouvais faire aucun effort pour la reprendre.

Au contraire, je me mis à pleurer...

Pendant des années, j'avais vécu sans montrer d'émotion. Mais le royaume avait péri, mes chevaliers étaient morts, je n'avais plus rien à défendre.

J'implorais le ciel couvert de nuages rougeoyants et le soleil sanglant. Si seulement, je pouvais avoir une seconde chance... Si j'avais trouvé le saint Graal, rien de tout cela ne serait arrivé.

Je n'attendais pas vraiment de réponse, toutefois une forme dorée, comme une fleur de lumière, apparut au dessus du champ de bataille.

" Arthur Pendragon, acceptes-tu d'être appelée pour combattre au nom du Saint Graal ? "

Je n'avais d'autre choix que de mourir vaincue... ou d'accepter. Mon hésitation ne dura que quelques secondes.

" Combattre pour le Saint Graal ?"

" Le Graal est la vie et la source des miracles. Si tu acceptes d'être invoquée par le Graal, tu recevras une nouvelle vie. Et si tu sauves le monde de Nirn du fléau qui le menace, ton vœu de recevoir une seconde chance sera validé. Pour la réussite de ta quête, le Saint Graal te donnera les connaissances nécessaires à ta nouvelle vie en même temps qu'un nouveau corps. Cependant, ce dernier sera celui que tu avais à l'âge de quinze ans, sans l'expérience du combat que tu as acquise depuis. Il y a des limites aux pouvoirs du Graal."

" Pourquoi... moi ?"

"Parce que tu es le Roi des Chevaliers. Dans tous les mondes il y a des légendes sur des Rois-Sauveurs, porteurs de l'Épée Sacrée. Le Roi-Sauveur est celui que les hommes appellent à leur secours lorsque le monde est menacé. De plus, tu as le sang d'un dragon. Tu découvriras que sur Nirn, il y a aussi une épée de la Victoire Promise désignant les rois et que seul un Sang de Dragon peut vaincre ce qui menace Nirn".

"J'accepte"

Que pouvais-je faire d'autre ?

Une grande lumière blanche m'entoura soudain.