Les monstres sont réels, les fantômes le sont aussi. Ils vivent à l'intérieur de nous et parfois, ils gagnent. (Stephen King)
Titre: Les monstres sont réels
Diclaimer: La série et ses personnages ne m'appartiennent pas.
Personnage central: Adam/Amanda
Précisions supplémentaires: De tout les épisodes de cette série, c'est celui dont la fin m'aura le plus déchirée (avec l'épisode de l'assassin qui tuait des familles entières et la scène des alliances retrouvées en trop grand nombre). Je pense que la série ne fera jamais de clin d'œil à cet épisode en faisant dire à Reid qu'il a réussit à aider Adam, ou s'il a échoué. Ce texte n'a pas cette vocation. Je voulais juste porter un regard plus intérieur. Merci pour votre lecture, j'attends vos critiques, quelles qu'elles soient.
Écrit en collaboration avec H.
Dans l'obscurité profonde de son inconscience, il entend l'appel. Une voix rassurante, indéniablement masculine, proche de la sienne, qui se répercute dans les couloirs de sa mémoire, à sa recherche. C'est une lumière tremblotante de l'autre côté de la porte mais quand il frôle la poignée, si haute et si lointaine, avec cette robe de fille qui l'empêche d'avancer, elle revient, forte et rassurante, avec son odeur de pain chaud et ses longs cheveux bruns. Elle lui dit que l'autre l'attend derrière, que l'autre sera toujours présent, lui aussi à l'affût de sa chaire, de son sang. Qu'il ne se passera pas une seconde sans qu'il vive dans la crainte et la douleur, à ravaler une salive gluante comme la morve et salée comme ses larmes. Avec personne d'autre pour l'aider qu'elle, personne pour le protéger vraiment.
Elle lui rappelle ces jours brisés, son corps replié contre le coin d'un mur, à attendre que l'autre se décide à l'emmener à l'hôpital ou non.
Elle lui rappelle ses mains fortes qui glissaient sur son ventre blanc, sa voix qui l'appelait par le nom d'une femme, avec cette odeur d'alcool et ce rire pas vraiment joyeux.
Elle lui rappelle la fission, ses propres caresses apaisantes, ses berceuses, elle qui n'a jamais été une soeur, pas vraiment une amie.
Elle qui ne le complète pas, qui n'est que les fondations d'un monde capable de le soutenir, son lit, son lait, le plus doux de ses pyjamas, sa peluche préférée, les entortillements de ses doigts au creux de sa chevelure, ses chatouilles, ses baisers.
Elle qui n'est qu'une autre part de son âme, plus vivante, plus vivace.
Elle qui n'est que le miroir amélioré de sa vie.
Alors que pourrait la lumière contre ce soleil intérieur, quand elle tremble, hésitante, de l'autre côté (de l'autre côté de l'autre), cette flamèche dérisoire (si réelle si intrigante si familière) face à ce feu brûlant et stable, un coin de ciel dégagé juste à côté de ses yeux, à l'intérieur, en sécurité.
Et puis, de toute façon, ce feu l'aime, il le sait, l'aime de manière pure, instinctive et à jamais.
Alors Adam abaisse la main, oublie la voix, et revient se blottir contre le corps chaud et maternel d'Amanda.
