Ami du jour bonjour, ami du soir, bonsoir !
Pour les lecteurs qui ont déjà connu cette fanfiction, je tiens à présenter mes excuses pour avoir supprimer la fiction sans vous avoir prévenu. Je m'étais rendu compte que ce premier chapitre avait été posté beaucoup trop précipitamment car les prochains chapitres risquaient d'être moindre en qualité ainsi qu'en quantité. Mais maintenant, toute l'histoire a été revu, seul les chapitres ne restent plus qu'à être tapés. Aussi, en vous présentant une fois de plus mes excuses, je vous donne les deux premiers chapitres de cette fiction, en espérant obtenir votre pardon. Je vous invite à lire ou à découvrir pour les nouveaux lecteurs, ce premier chapitre ainsi que ce second.
Aussi un grand merci à Lenne83 qui m'a motivé pour écrire la suite de cette histoire! :)
Genre : Drama/Romance
Rated : T
Résumé : Anzu, une égyptienne d'une rare beauté perd tout ce qu'elle a de plus cher en une journée. Perdu, elle sera entrainée dans un nouveau divertissement : les combats de femmes. Survivra-t-elle dans cet environnement brutal tout en réussissant sa vengeance ? AtemxAnzu
Disclaimer: Yu-Gi-Oh ne m'appartient pas, hélas. Seul les Original Characters dans ce chapitre m'appartiennent.
La Guerrière Divine
Chapitre 1 : Insignifiant comme le Nil.
Au fin fond de la Haute-Egypte existait un pays frontalier : La Nubie. Aucun égyptien n'osait s'aventurer sur les terres hostiles et brûlantes de ce territoire, réputé comme le pays de la mort. Le désert s'étendait à perte de vue et la chaleur présente était telle, qu'elle était insoutenable. Certains prêtres juraient même que le dieu soleil Râ avait maudit cette partie du monde. L'autre raison qui effrayait les étrangers était la chasse permanente qui s'y produisait : une chasse à l'esclave. Avoir un esclave provenant de Nubie était un luxe chez les Egyptiens, si bien qu'ils étaient spécialement réservés pour les nobles et les membres de la coure royale. Ce qui était tant apprécier chez eux était leur robustesse et leur capacité à s'adapter à la chaleur étouffante. Pourtant, certain égyptiens vivaient dans ces contrées, mais ce n'était pas à cause d'un courage mal placé, mais pour une raison beaucoup plus sombre : la guerre. Canaan, la plus grande nation rivale avec l'Egypte avait entreprit une déclaration de guerre et avait déconcerté les plus grand stratèges du pays en attaquant la Haute-Egypte en traversant la Mer Rouge. Sans refuge, les Egyptiens fuirent vers la Basse-Egypte et les autres, qui n'avaient pas le choix fuirent vers la Nubie.
Dans ce climat hostile, peu avait su s'adapter et peu avait osé entreprendre le voyage de retour vers leur partie. Ainsi, seules quelques familles d'égyptiens habitaient dans ce territoire désertique. Du moins, pas tout à fait. La plupart du peuple Nubiens vivaient en nomade et traversaient le désert sur des chameaux, vivant en volant les peu de voyageurs qu'ils croisaient, mais quelque uns s'étaient sédentarisé et avaient fondé des villages non-loin de la berge du Nil. Le fleuve sacré en Egypte avait apporté un peu de prospérité, rendant la vie légèrement moins difficiles. Néanmoins la pauvreté était le quotidien, le synonyme même de la vie des habitants. Cependant, dans le petit village de Kahen, égyptiens et Nubiens cohabitaient en paix et, malgré leur vie misérables, appréciaient chaque jour que Râ leur offraient.
-Un deben le poisson ! Un deben ! S'époumona l'un des seuls marchands du village qui venait à peine de rentrer avec sa fraîche cargaison.
Plusieurs femmes de foyers jetèrent des coups d'œil intéressés avant de passer outre ou de payer le deben demandé. La principale source d'alimentation, que se soit en Egypte ou en Nubie était le poisson qui résidait dans le Nil et les céréales cultivées sur la berge, bien sûr c'était l'alimentation des plus pauvres. Les riches nobles Egyptiens avaient l'argent pour s'offrir les mets les plus somptueux et les plus chers tels que la viande d'élevage, le gibier ou encore la bière.
Une jeune femme Egyptienne s'approcha de l'échoppe de fortune en cherchant du regard ce qu'elle voulait.
-Ha ! Mâat ! Qu''est-ce que se sera aujourd'hui ? demanda le marchand en lui adressant un sourire.
Mâat était une très belle femme, son physique étant relativement reliée à son pays d'origine, des yeux en amandes, une peau hâlée, qui s'assombrissaient au fil des années sous le soleil intense de la Nubie, un nez droit avec des lèvres pulpeuse et charnu ainsi que des cheveux bruns qui pouvait se confondre facilement avec le noir. La seule particularité chez elle et qui attirait la gente masculine était ses yeux bleus sombres qui envoûtaient quiconque s'y plongeaient. Son nom aussi semblé être le reflet de la personnalité de la jeune femme : le même nom que la déesse Mâat, déesse représentante de la vérité. Un concept que le village savait sacrée chez elle. Peu après son achat, elle marcha en direction d'un autre marchand, rencontrant quelque connaissance où elle s'arrêta pour discuter quelques instants avant de reprendre sa route. Bien que les hommes la désirait, elle était déjà unie à un homme, son mari qu'elle avait rencontrée durant sa fuite : Séref. Elle était l'un des femmes égyptiennes les plus chanceuses de toutes les générations à savoir qu'elle aimait réellement son mari. Un jeta un regard pensif vers les dunes qui cachaient la berge du fleuve, pensant à lui et particulièrement à leur fille.
De l'autre côté de ces dunes se trouvait un homme, âgée dans la trentaine qui tenait par la main une petite fille en faisant de grand gestes enthousiastes, un sourire sur le visage. Lui aussi avait le physique typique des égyptiens, une peau hâlée, très sombre, des yeux en amandes avec un nez droit et les cheveux noirs. Lui aussi avait fuit l'Egypte lorsque la guerre était arrivé aux portes de son village. Etant le seul survivant de sa famille, il avait traversé seul le désert insoutenable de la Nubie avant de rencontrer celle qui deviendra plus tard sa femme sur le trajet. Avant charpentier pour un sou, il s'était reconverti dans l'agriculture et s'occupait maintenant d'une partie des cultures sur la berge du Nil, non loin du village. Puis, peu après un évènement vint bouleverser sa vie, pas seulement la sienne mais aussi celle de sa femme et même de tout le village. Peu après son mariage, Mâat avait donné naissance à un enfant qu'ils baptisèrent Anzu. L'évènement aurait put sembler commun mais tous remarquèrent que la nouvelle-née était complètement différente des autres et en grandissant cette différence s'était accentuée. La peau aussi pâle que le sable blanc qui venait border le Nil, des cheveux bruns clairs, des lèvres fines et délicates, un nez certes droit mais fin et surtout, des yeux d'un bleu éclatant semblable au Nil lorsqu'il baigne dans les rayons du soleil, expressif, avec une légère forme en amande. Dès sa naissance, tout le village était entré en effervescence, le prêtre avait même assuré en contemplant l'enfant d'un air hébété que la déesse Isis avait posé sa bénédiction sur elle. On aurait pu douter de l'identité du père mais les soupçons partirent bien vite lorsque du haut de ses deux ans, Anzu avait un sourire et des manières qui avaient des ressemblances frappantes avec son père. Elle était le centre des conversations du village et dès qu'elle passait, certains arrêtaient leurs activités pour la regarder, fasciné par tant de beauté pour un si jeune âge. Ses parents était très fière d'elle, vive d'esprit, curieuse et souriante, ils s'estimaient très chanceux d'avoir un enfant telle qu'Anzu. Parfois, Mâat la regarderai jouer dans le sable, un semblant de tristesse dans les yeux, se sentant coupable d'avoir donné naissance à un tel enfant qui avait pourtant le statu le plus bas dans la société égyptienne. Elle se demandait parfois comment les choses auraient été si Anzu avait vu le jour dans une riche famille Egyptienne. Mais elle chassait vite ses pensées sombres lorsque sa fille lui souriait de toutes ses dents.
Séref pointa du doigt le Nil, en expliquant à sa fille pourquoi il était tant sacrée et précieux aux yeux de tous. Il savait pourtant qu'à maintenant neuf ans, Anzu avait quelques connaissances sur la religion et les symboles des dieux égyptiens.
-Alors Isis partit sur sa barque en papyrus pour retrouver les quatorze morceaux du corps de son époux et frère, le Dieu Osiris. Conta l'homme en regardant sa fille.
-Il réussit, n'est-ce pas, père ? dit-elle avec détermination.
Surpris de cette réaction, il lui demanda d'où lui venait une telle certitude. Elle fronça ses sourcils en réfléchissant avant de répondre fermement :
-Si la grande déesse Isis avait échoué, alors nous n'aurions pas connu l'existence du Dieu Osiris. De plus Horus est son fils, dont la mère est la déesse Isis elle-même, cela veut donc dire qu'elle a réussi. Ai-je tort, père ? demanda-t-elle avec une inquiétude grandissante dans les yeux, doutant de son jugement.
Il éclata d'un grand rire avant de s'agenouiller pour être à sa hauteur.
-En effet, Isis a bien succéder dans sa tâche et avec l'aide de sa sœur, Nephtys, elle entreprit de reconstituer le corps du dieu défunt, puis Anubis l'assista durant l'embaumement. Mais le dieu fût temporairement ramener à la vie par son épouse Isis, c'est ainsi qu'elle mit au monde Horus.
-Père, la déesse Isis a-t-elle bien retrouvé les quatorze morceaux ? Les prêtes disent pourtant le contraire, Isis aurait été contrainte de créer le morceau manquant en argile. Dit Anzu, confuse par la version que venait de dire son père.
-Cela, ma fille, tu le sauras quand tu auras l'âge de raison. Répondit son père en souriant, légèrement gêné.
Effectivement les prêtes avaient raisons, mais il était formellement interdit de révéler aux enfants quel était le dernier morceau qui était en réalité ce qui faisait qu'un homme était un homme. De ce fait, les femmes apprenait tard les vrais détails du mythe, les hommes l'apprenait beaucoup plus tôt. Il scruta le ciel et déduit à la position du dieu soleil-Râ qu'ils allaient bientôt entrer dans l'heure du milieu de journée et qu'il fallait rentrer au plus vite. Vers ce moment de la journée, la chaleur était telle que personne n'osait sortir de leurs huttes.
-Il est temps de rentrer voir ta mère, ma fille. Dit-il en regardant Anzu lui faire un sourire éclatant.
Il regarda intensément sa fille, encore surpris de sa beauté et sa différence avec lui et sa femme. L'une des choses qui le fascinait le plus était sa peau. Pâle, brillante comme une perle et malgré le soleil et ses puissants rayons, elle n'avait jamais foncé pour devenir un teint halé comme à tous égyptiens et nubiens. Il secoua sa tête brièvement et se mit en marche des dunes pour retourner vers le village.
Pendant ce temps, Anzu qui le suivait d'un pas rapide, regarda une dernière fois le Nil, qui la fascinait. Isis avait navigué sur ce fleuve, il apportait prospérité et sécurité. Définitivement, dès le jour où elle avait posé les yeux sur cette eau, elle avait manifesté un intérêt non dissimulé pour ce fleuve, il en alla de même pour la religion égyptienne lorsque son père lui conta les mythes qui reliait ce fleuve aux dieux et déesses. Pourquoi aimait-elle autant se fleuve ? Elle ne savait pas vraiment la raison réelle, mais le Nil était différent des autres rivières et fleuves qui parcouraient l'Egypte d'après son père. Cette différence la rassurait car elle savait très bien qu'elle aussi était différente des autres. Parfois cela lui faisait plaisir que les vieilles et sages dames du village la complimente mais parfois elle était apeuré, serait-elle un jour rejetée ? Elle chassa ces pensées de son esprit, se concentrant sur le moment présent. Le futur, elle avait toute sa vie devant elle pour y penser. Bientôt ils arrivèrent devant leurs huttes en terre cuites, qui pouvait sembler vulgaire et misérable pour les nobles, mais pour Anzu, c'était aussi bien qu'un palais, car c'était ici qu'elle était née, ici qu'elle avait grandi jusqu'à ses neuf ans. Cela pouvait sembler stupide, voir même impensable, mais c'était bien ce qu'Anzu pensait de cette hutte brinquebalante.
-Nous sommes rentrés ! Déclara son père, en souriant.
-Vous avez de la chance, nous allons pouvoir tout de suite passer à table. Dit calmement Mâat en souriant doucement.
Anzu regarda sa mère, admirative. Elle était émerveillée par tant de grâce et de douceur dans ses mouvements ou ses expressions et ne pouvait s'empêcher d'être fière d'être sa fille. Comme d'habitude le repas se fit en silence, après avoir prononcé une prière à Isis pour la remercier de sa clémence envers leur famille. Dès qu'Anzu quitta la paillasse qui servait de table, Mâat se tourna vers son mari, soucieuse.
-Qu'y a-t-il ? demanda-t-il avec un air sérieux. Il savait qu'elle avait quelque chose sur le cœur depuis quelques temps.
-J'ai un mauvais pressentiment. Dit-elle en baissant les yeux.
-Vraiment ? Demanda-t-il un peu surpris, est-ce à cause de ce qui est arrivé au village Napolis ? reprit-il en fronçant les sourcils.
Mâat hocha la tête, regardant ailleurs.
-Le messager a dit qu'il ne restait aucun survivant, comment un incendie aurait-il pu faire ça ? demanda-t-elle avec une voie où perçaient le doute et l'anxiété.
-Je te confierais que je trouve aussi cela étrange. Finit par dire Séref, mais pourquoi s'inquiéter autant ? interrogea-t-il avec considération.
-J'ai… vu des signes, de mauvaise augure. Quelque chose arrive. Dit-elle avec plus de fermeté au fur et à mesure qu'elle parlait. Les lotus se fanent le long de notre berge, les grenouilles se font absentes…
Il fronça les sourcils. Le lotus était le symbole de la renaissance et en cette période que l'année, les lotus se multiplient, et en aucun cas se fanent. Les prêtes avaient aussi remarqué l'absence des grenouilles, symbôle de longévité de vie, et s'en inquiétaient. Il ne pouvait nier les faits et se tourna à nouveau vers Mâat.
-Se pourrait-il que les dieux nous envoient un avertissement ? Questionna-t-il plus à lui-même qu'à sa femme.
-J'en ai peur… murmura Mâat avec inquiétude. Allons-nous connaitre le même sort que Napolis… ?
Instinctivement, ils se tournèrent vers leur fille, qui jouait au fond de la hutte, inconsciente du danger qui guettait le village. Mâat la regarda avec tendresse et anxiété, priant pour qu'Isis ait vraiment béni sa fille, implorant au fond d'elle-même qie s'il arrivait quelque chose, qu'Anzu soit épargné. Séref regarda également sa fille, savant très bien à quoi sa femme pensait. Il espérait, probablement en vain, que rien n'arriverait.
Une semaine plus tard, au temple d'Isis à Kahen, les prêtres se concertaient avec inquiétude. Les signes étaient maintenant clairs et ils ne savaient quoi faire. Prévenir la population entrainerait la panique, et il ne pouvait se permettre d'envisager de quitter le village pour le désert rude de la Nubie. Emprunter le Nil serait de la folie, les récolte arrivants à leur terme et signalant que bientôt la crue arriverait, empêchant toute fuite par le fleuve. Le souvenir de Napolis était encore présent dans leur esprit et ils craignaient le pire : que le même sort s'abatte sur eux. Ils se tournèrent vers la piètre sculpture d'Isis et prièrent de toute leur force pour que la déesse entende leur détresse.
Quelques jours plus tard, Anzu regarda anxieusement le ciel. Les rayons brulants de Râ étaient moins puissants aujourd'hui, et de fins nuages noirs fendaient le bleu azur du ciel. Jamais encore cela n'était arrivé à Kahen et Anzu savait que quelque chose n'allait pas, elle ne connaissait pas la raison pourquoi, mais une force invisible au fond d'elle-même la tiraillait, comme elle lui criait que quelque chose s'approchait. Malgré ses neuf ans, elle n'était pas dupe, ses parents, les prêtres et les autre habitants du village avaient changé de comportements, ils étaient moins souriante et chaleureux mais plus inquiets et nerveux.
-Que ce passe-t-il ? demanda une voie douce derrière elle.
-Mère… commença Anzu, est-ce quelque chose ne vas pas ? Finit-elle par demander, ses yeux brillant d'une lueur d'inquiétude.
Mâat la regarda quelque secondes avec une expression stupéfaite avant de se reprendre et de s'asseoir à côté de sa fille.
-Pourquoi cette question ? S'enquit Mâat avec considération.
-Je… Je ne sais pas pourquoi, mais je sais, je sens que quelque chose ne vas pas, quelque chose de dangereux approche… Et… Elle s'interrompit soudainement, rougissant légèrement de gêne de s'exprimer aussi librement devant sa mère.
Mâat regarda sa fille intensément, un regard que jamais Anzu ne lui avait connu. C'était un regard grave, si profond qu'elle en était presque effrayé.
-Je veux que tu m'écoutes attentivement, jusqu'à la fin, d'accord ? Commença sa mère.
Sa fille lui répondit par un hochement positif de tête, appréhendant ce qu'elle allait entendre.
-Comme tu le sais, mon nom est le nom de la déesse Mâat, déesse de la justice et de la vérité. Je veux qu'au court de ta vie, ses deux principes soit ta force, tes guides mais aussi tes limites car personne ne peux en échapper. Tout ce puni un jour, que ce soit tôt ou tard. Même le Pharaon, le fils de Râ n'en est pas protéger.
Anzu regarda sa mère avec un regard confus. Pourquoi disait-elle tout ça ?
-Et surtout, je veux qu'au court de ta vie que tu agisses en fonction de ce qui est juste, je veux que même si tu souffres, jamais tu ne voudras ne plus vivre, je veux que même si tu croises un obstacle, tu fasses tout ce qui est en ton pouvoir pour le surmonter, je veux que dans la tristesse, tu penses à ce qui t'as rendu heureuse, je veux que dans la discorde, tu sois la première à faire un geste… Mâat fit une pause avant de reprendre, ses yeux emplis de tristesse. Tout ce que je t'ai dit, semble bien difficile à faire mais ce n'est qu'en suivant ces principes que tu vivras pleinement chaque jour, tu es peut-être trop jeune pour comprendre mais je te le demande, n'oublie jamais ce que je t'ai dit. Ton père et moi avons suivit ce code, et je n'ai aucun regrets. Cela m'a permit d'avancer lorsque j'avais perdu mon chemin, cela m'a permit de me relever quand j'avais échoué…
Elle saisit le visage d'Anzu entre ses mains et la regarda droit dans les yeux.
-Ce code a fait ma force, je voudrais, je veux qu'elle soit ta force à ton tour. Ainsi je serais toujours avec toi, n'oublie jamais cela… Anzu.
Elle écarquilla les yeux à l'entente de son nom. Jamais, au grand jamais, les parents n'appelaient leur enfant familièrement, sauf en cas d'extrêmes exceptions.
-Mère… Pourquoi… ? Commença-t-elle.
Mâat ne la laissa pas finir, se détournant d'elle afin de rejoindre le fond de la hutte, là où son mari se trouvait, réfléchissant à propos des futures récoltes et si elles allaient être assez pour tout le village. Anzu regarda sa mère, ébahi, perdu, confuse. Que signifiait tout cela ? Elle avait retenu le message de sa mère, « Vivre sans regrets » et pour cela elle devait suivre ce que sa mère avait suivit autrefois. Mais pourquoi le dire maintenant ? Toujours confuse, elle avait besoin de sortir, besoin d'air frais pour lui remettre les idées en place et réfléchir à ce que sa mère venait de dire. Après avoir obtenu la permission, elle sortit de la hutte avec une légère précipitation. Séref regarda sa femme, soucieux.
-Que lui as-tu donc dit ?
-Tu te souviens qu'à sa naissance, un jour ou l'autre nous lui expliqueront les qualités et principes de la déesse Mâat et Isis ? Afin que plus tard, elle les suive ?
Ses yeux s'agrandirent de stupeur.
-Tu viens de les lui dire ? Maintenant ? Mais… Elle n'est pas en âge de comprendre ! Pourquoi maintenant ?
-J'ai eu… le sentiment que je devais. Dit Mâat en regardant les dunes derrière lesquelles Anzu avait disparu.
Plus loin, Anzu était plongé dans ses pensées, contemplant le Nil. Elle s'était fort éloignée du village, si bien, qu'elle ne voyait plus le temple d'Isis. Et pourtant elle ne voulait pas retourner. Elle voulait juste rester assise sur le sable, se posant des questions qui soudainement la traversée. Les paroles de sa mère l'obsédé, pourquoi lui dire ça ? Pourquoi maintenant ? Elle se retournait la question sans cesse, elle avait certes compris ce que sa mère voulait lui dire, mais pourquoi suivre ce code était-il nécessaire ? Peut à peut, ses paupières se firent lourdes et finalement, elle s'endormit sur le sable.
« - Réveille-toi ! »
Ses yeux s'ouvrirent brusquement, le souffle court, la sueur coulant le long de son visage. Anzu se redressa en position assise, complètement déboussolé. Elle avait chaud, une vive douleur dans la poitrine la tiraillait. C'est cette douleur qui avait dû la réveillé, songea-t-elle, combattant du mieux qu'elle pouvait ses nausées. La douleur s'amplifia alors qu'un horrible pressentiment vint brutalement.
-Mère. Père. Murmura-t-elle précipitamment.
Elle détourna son regard du Nil, constatant que le ciel était sombre bien qu'aucuns nuages n'étaient en vue. Elle se mit à courir, de plus en plus vite alors que la panique la gagnait sans aucune raison. Elle n'arrivait plus à réfléchir, les questions défilaient à grande allure dans son esprit alors que cette force, qui lui pressentait un malheur était revenue et la poussait à accélérer. Peu à peu, elle vit au loin la berge avec les récoltes alors qu'elle remontait le Nil. Elle aurait dû se sentir rassurer mais au contraire, l'anxiété lui saisit la gorge tandis qu'elle redoublait d'effort pour augmenter sa vitesse. Mais elle s'arrêta brusquement, au point de tomber brutalement contre le sable, les poumons en feu. Elle rampa au pied d'une des dunes alors qu'elle tendait l'oreille.
-Êtes-vous sûr que cela marchera ? Questionna une voie masculine.
-Le temps nous le dira, c'est un plan sur le long terme. Répondit une autre voie masculine, rocailleuse et grave.
Anzu frissonna à l'entente de cette voie. Elle était menaçante, inquiétante, si bien qu'elle pria pour ne pas se faire repérer et croisé le regard du propriétaire. Des sabots de cheval se firent entendre et la même voie exigea d'un ton impérieux :
-Alors ?
-Il n'y a aucun survivant. Dit platement le nouveau venu.
-Bien, bien… se délecta l'homme d'un ton sinistre. A présent, repartons, nous en avons terminé avec la Nubie. Faites en sorte que ce soit perçu comme un ordre du pharaon.
L'un partit à la tâche précipitamment. Anzu, toujours caché, était horrifiée. « Aucun survivant ». Cela ne pouvait pas être… C'était impossible ! L'angoisse s'empara d'elle alors qu'elle tremblait, son cœur battant si fort qu'elle était sûre que les deux hommes sur la dune pouvaient l'entendre.
-Sergent Ounech, reprit la même voie, voulez-vous savoir le but de ce plan ?
-En effet… dit le dit sergent avec intérêt.
-Les nubiens ont beau être divisé, tuer un des leur revient à tuer tout leur peuple. Lorsque les nomades découvriront ce qu'il s'est passé ici comme à Napolis, ils crieront vengeance et se prépareront pour attaquer au moment crucial, soit la succession du Pharaon à son fils…
-Vous voulez dire que… commença Ounech.
-Nous allons monter les peuples voisins contre le fils du Pharaon. A ce moment là, nous leur donneront ce qu'ils voudront : sa mort. Ainsi, j'hériterais du trône. Termina la voie d'un ton purement macabre, avant de partir dans un rire.
Anzu ne comprenait pas bien la situation. Elle savait qu'elle venait sûrement d'entendre une chose qu'elle n'aurait, au grand damne, ne jamais entendre. Mais pour le moment, elle se fichait de qui était cet homme et de ses projets pour prendre le trône d'Egypte, tout ce qu'elle voulait c'était rejoindre le village.
-C'est fait ! s'écria un homme au loin en destination de la mystérieuse voie et du sergent.
-En route. Dit abruptement le voisin du sergent.
Peu à peu, les bruits des sabots s'effacèrent et Anzu se remis à courir, cette fois complètement subjugué par des sentiments qui la terrifiait.
« Aucun survivant. »
Elle accéléra pour finalement arriver sur la berge proche du village. Elle leva les yeux et son visage se décomposa. Une colonne noire s'élevait du village et venait recouvrir le ciel d'une masse sombre préoccupante.
-Non… Non. Non ! Vociféra-t-elle dans son esprit, partagé entre la peur et le désespoir.
Elle grimpa maladroitement la dune, tombant plusieurs fois tellement ses jambes tremblait. Puis elle arriva finalement au sommet. Son visage pâlit brusquement.
Il n'y avait… plus rien. Tous n'étaient que cendres, les restes des pauvres huttes étant consumé par les dernières flammes restantes, la fumée noire s'élevant vers le ciel. Elle s'avança lentement vers les débris du village, muette, choqué et déconfite devant le spectacle macabre qui s'étalait devant ses yeux. Le temple d'Isis était en proie aux flammes et s'écroula brusquement, les fondations affaiblis, cédant. Le grenier était en cendres, les débris de bois noircît et diminuer, n'ayant maintenant plus aucun contenu à protéger. Elle continua sa marche vers le centre où était l'avenue résidentielle avant de brusquement retenir une violente nausée. Une horrible odeur de putréfaction entourait l'endroit et les larmes montèrent aux yeux d'Anzu. Interloqué et perdu, elle ne vit pas l'obstacle devant elle et trébucha maladroitement avant d'entrer en collision avec une faux. Elle ne put retenir un cri de douleur alors que son flanc gauche vint être brutalement lacéré. Elle se releva faiblement, tenant sa blessure avec sa main droite, continuant son chemin, ignorant la douleur. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues pâles, de part la douleur physique mais essentiellement morale. Elle ne pouvait croire ses yeux, elle suppliait les dieux de la réveiller de ce cauchemar, elle aurait donné tout ce qu'elle avait, son cœur ou son âme pour qu'on lui assure que ce n'était qu'une illusion, elle cherchait en vain parmi les ruines une main secourable qui se tendrait vers elle, la rassurant. Et pourtant, elle demeurait seule, blessée et brisée, errant entre ce qui fut auparavant les rues de son village tant chérie. Elle ne comprenait pas pourquoi cela lui arrivait, qu'avait-elle fait de mal ? Quel sacrilège avait-elle osé commettre pour que les dieux la punissent ainsi ? Pourquoi avaient-ils envoyé ces hommes ? Est-ce qu'un homme même avait le droit de vie et de mort sur un autre être humain ? Les dieux n'étaient-ils donc pas justes ?
Puis elle arriva devant résidus de terre brûlés qui furent autrefois l'endroit où elle était née, l'endroit où elle avait grandi, l'endroit où elle avait connu le bonheur comme la tristesse… Sa maison n'était plus. Puis elle marcha lentement, tremblante, la vision devenant flou par les larmes qui ne cessaient de couler vers le centre de l'unique pièce. Puis elle les vit.
Ce fut comme si le monde avait cessé de tourner, comme si la vie avait instantanément cessé d'habiter son corps et son esprit. Elle tomba à genoux, le regard vide, ne sentant plus la douleur qui la tiraillait pour regarder les silhouettes au sol devant elle. Puis elle reçut comme une énorme claque, la douleur revint encore plus insupportable qu'auparavant, alors que son esprit comprenait la scène devant ses yeux.
Une douceur et une tendresse, à travers des yeux bleus sombres.
« Ainsi je serais toujours avec toi… »
Un sourire éclatant, contant les mythes en pointant le Nil.
« Tu le sauras quand tu auras l'âge de raison. »
Cette voie masculine, complètement neutre.
« Aucun survivant. »
Les larmes redoublèrent d'intensités, n'ayant plus conscience du sang qui coulait le long de sa hanche, du mal de crâne épouvantable apparaissant, non plus rien n'avait d'importance pour elle désormais. Devant elle s'étendait les corps sans vie de ceux qui furent autrefois sa mère et son père. Anzu se mit à sangloter sortant de son mutisme avant de fondre en larmes aux pieds de ses parents. Elle avait mal comme jamais elle n'aurait pensé que la douleur pouvait se manifester. Elle venait de perdre tous ce qu'elle avait de plus cher au monde en une seule journée. Pendant neuf longues années elle avait vécu ici, aimée et respecté ses parents et en l'espace d'une seule et unique journée, le destin lui avait tout pris… Non, cet homme avec sa voix sinistre lui avait tout pris, sans aucune autre raison que pour servir sa propre avidité.
Des heures durant, les larmes coulèrent, ses sanglots continuèrent sans relâche jusqu'au moment où les larmes cessèrent d'elle-même. Les yeux rouges et douloureux, elle entreprit faiblement de creuser le sable. Une heure plus tard, elle était à genoux en face de la tombe de ses parents qu'elle avait essayé d'ériger en leur mémoire. Un morceau de bois légèrement noirci était planté à la tête de la tombe, un lotus fermé au pied de celui-ci. Elle joignit ses mains et pria une dernière fois, des larmes invisibles s'échappant encore de ses yeux.
-Au revoir. Murmura-t-elle avant de se détourner de la tombe vers le désert de la Nubie.
Elle n'avait nul part ou allez ni retourner, sa vie n'avait désormais plus aucun sens, plus personne n'avait besoin d'elle, elle était… seule. Sans hésitation, elle entra dans le désert, laissant décider les dieux de son sort. Cependant elle jeta un dernier regard larmoyant vers les reliefs du village fumant avant de continuer sa route où elle disparu au loin, effacé lentement par les dunes de sables.
Comme vous pouvez le constater, je n'ai fait que très peu de changements dans ce chapitre. J'espère cependant que vous avez pris du plaisir à le relire ou la découvrir. N'hésitez pas à faire des critiques constructives ou à me faire remarques des fautes d'orthographes. Si vous avez des questions à propos de la fiction, n'hésitez pas non plus. Merci d'avoir lu! :)
