« Comment en suis-je arrivée là… ? »

La lumière du matin filtrait légèrement au travers des stores à moitié fermés, éclairant deux silhouettes enlacées. Toutes deux endormies.

Cela allait être une journée formidable, les beaux jours revenaient peu à peu.

L'une d'entre elle, suite à la pression exercée sur elle, se réveilla doucement. Elle se redressa difficilement, elle cligna plusieurs fois des paupières, ses yeux ne s'habituant définitivement pas à la lueur matinale. Ses beaux yeux couleur nacre se refermèrent, prêts à se rendormir, ce qui aurait pu être le cas, si la seconde personne ne s'était pas manifestée, en tirant sur le drap orangé.

Sur le coup, la jeune fille au yeux à la couleur improbable s'arrêta de respirer et tourna la tête avec une précaution presque absurde, voire craintivement, redoutant la vérité qui s'inscrivit rapidement dans son cerveau : elle n'était pas seule.

Une chevelure blonde comme le blé séché dépassait du fin tissu orange, qui la recouvrait partiellement. L'identité de la personne l'effrayait au plus haut point, elle décida que rester ignorante était le mieux, bien que des doutes vicieux l'assaillirent.

Elle retint difficilement une exclamation et sortit du lit mettant le plus de distances possible entre elle et les cheveux, par contre le gémissement dépité qu'elle poussa lorsqu'elle remarqua qu'elle n'était qu'en sous- vêtement, franchit ses lèvres rosées sans qu'elle puisse le retenir.

Le cœur de la demoiselle s'activa rapidement, une tonne de question traversant son esprit sans pour autant trouver de réponse. Elle prit sur elle-même pour ne pas s'affoler et rester calme.

Elle détailla la pièce rapidement, de toute évidence elle n'était pas chez-elle. Son regard accrocha tout à fait par hasard le réveil digital posé à coté d'elle qui affichait : 7H53.

Ses pulsations déjà bien rythmées, redoublèrent la cadence. Si ses souvenirs s'avéraient exacts, hier était un mercredi, alors de toute évidence aujourd'hui devait être jeudi…

Elle chercha ses vêtements qui étaient pliés à la va vite sur une chaise à coté de la porte, elle les enfila rapidement avec une seule et unique question fondamentale en tête, avant de sortir de ce qui se trouvait être un petit appartement en piteux état.

« Comment en suis-je arrivée là ? »

***

Les gens défilés autour d'elle sans se rendre compte de sa présence.

Tous passaient, repassaient, allaient, venaient, parlaient, rigolait, hurlaient. Elle n'avait aucune attention de la part des autres, comme si elle n'existait pas. Pourtant sa courte chevelure rose n'était pas ce qu'il y avait de plus discret sur cette stupide planète.

Elle resserra durement la lanière noire de son cartable, se donnant du courage.

Elle regardait ce monde déambuler, elle n'était qu'une fille parmi tant d'autres, finalement.

Avec les événements passés son ego en avait prit un sacré coup. Le lycée ne devait pas être au courrant, sinon toutes les filles jacasserait la nouvelle rumeur, la changeant au passage, se moqueraient d'elle en gloussant comme des pintades attardées.

Pour l'instant personne ne savait que la brute qu'elle été venait de se prendre le plus magistral des râteaux.

Elle lâcha un soupir, un poids mort s'abattant sur ses frêles épaules.

Elle avança lentement vers sa salle de classe et resta stupidement planté devant la porte, voila que maintenant elle se mettait à culpabiliser. Elle resta cinq bonnes minutes à regarder la porte, nul doute que si elle rentrait à l'intérieur, elle aurait droit à une ruée de regard meurtrier ou de l'indifférence et de l'ignorance, quitte à choisir entre les deux elle préférait la première option. De tout manière elle l'aurait mérité…

Un second soupir franchit ses douces lèvres rosées. Elle se perdit dans ses pensées plus pessimistes fatalistes et défaitistes les unes que les autres. Elle approcha lentement sa main de la poigné sans pour autant faire coulisser la porte des 2°3 *.

Un souffle chaud près de ses oreilles la fit frémir, elle se sentit rougir contre son grès.

-tu comptes rester longtemps comme ça Sakura ? Interrogea hautainement la voix qui appartenait à un beau ténébreux.

Sakura ouvrit la bouche se demandant que répondre, vu le ton qu'il avait prit elle en conclue tristement que lui aussi lui en voulait.

Un troisième soupir, tragique celui-ci, se fit entendre malgré tous ses efforts.

« Mais comment en suis-je arrivée là ? »

***

Dans la salle de classe des 2°1 l'humeur était au beau fixe, un peu comme le soleil matinal dont la lumière éclairé joyeusement la pièce. La pose entre deux cours, était une véritable bénédiction, mais aussi une véritable source de stress, surtout lorsqu'on savait que le cour suivant n'était qu'autre qu'un affreux contrôle de la sadique Mitarashi qui lui ferait perdre tous ses moyens, comme d'habitudes.

Elle sortit ses cours de mathématiques et relu fébrilement sa leçon, ses doigts tremblant sur le cahier.

Mon dieu qu'elle n'aimait pas les maths, et sur le coup elle regrettait d'avoir fait parti de ces filles qui passent plus de temps à faire les allumeuses et aguicheuse qu'étudier. Le retard c'était accumulé sans qu'elle n'y puisse faire quelque chose.

Elle se prit la tête entre les deux mains, elle avait beau étudié cette matière jusqu'à pas d'heure, elle n' y comprenait pas plus que d'habitude. En plus, sa prof de maths la terrorisait au plus haut pont, l'ayant choisit pour souffre douleur, autant dire qu'elle en voyait de tout les couleurs.

Elle passa une main dans sa longue crinière blonde et reprit courageusement le manuel. Ses révisions auraient pu durer un peu longtemps, si un opportun n'était pas venu la déranger.

Un garçon bien bâtit au cheveux marron en bataille avec un tatouage sur chaque joues, venait de s'accouder à sa table avec un sourire presque narquois et l'œil brillant de, de ? Elle n'y pouvait pas y mettre un nom, Malice ? Perversion ? Moquerie ?

Dans tout les cas cette lueur ne lui plut pas.

Il la regarda droit dans les yeux, son sourire s'agrandissant, un beau sourire il faut l'avouer.

- Bonjours ma petite cochonne.

Il insista bien sur le mot « cochonne » et se pencha un peu plus vers elle. Une forte envi de le tuer la prit, cependant elle lui offrit un beau sourire emplit de sous-entendu douteux.

-Salut Inuzuka ! s'exclama t-elle, que fais tu ici, t'as pas cour ? demanda t-elle, alors qu'en son fort intérieur elle n'en n'avait strictement rien à faire.

Le sourire du dit Inuzuka s'agrandit encore plus, comme si c'était possible, il était pas mal mignon quand il le voulait.

-J'ai un trou d'une heure, et j'ai entendu dire de la bouche de Kin qui détiendrait l'information de la bouche de Tayuya qui devait l'avoir, que Mitarashi était absente !

-Ah…Cela expliquerait l'insouciance de la classe…elle rangea ses cahier d'un air soulager, car ce test en math devait compter pour les examens finaux.

- Nous avons une heure de libre, on pourrait se distraire dans un placard à balais, on m'a dit que t'adorais ça !

Elle le fracasserait bien en deux celui là ! Mais se contenta de se penchait vers lui un sourire aguicheur sur ses lèvres brillantes de gloss.

- Quand tu veux ! Fit-elle en se levant.

Ils sortirent tous deux de la salle de classe, sous les regards appréciateur et envieux de certains garçons.

La belle blonde les regarda d'un air dédaigneux, ils lui faisaient pitié.

Une pute, voilà comment les autres filles la définissaient. Cette condition ne lui plaisait pas, la rendait triste. Si elles savaient…

Elle regarda l'Inuzuka en se perdant dans ses pensées…

« Comment en suis-je arrivée là ? »


Etre adolescent…c'est difficile, contrairement à ce que l'on pourrait croire, tout n'est pas rose. Nous ne sommes qu'une ombre vivant parmi tant d'autre se demandant à quoi sert notre existence…Le mépris, l'hypocrisie et les illusions font parties du quotidien ainsi que l'insouciance surtout et de la superficialité.

Dans le monde de l'adolescent, on ne cherche pas à creuser, tout est jugé sur les apparences.

Mais attention ! Ces apparences sont trompeuses dans la plupart des cas !