Disclaimer : la trilogie Divergente est une œuvre de Veronica Roth, elle ne m'appartient pas et ses personnages non plus.


DECEMBRE

Ça aurait dû être une belle journée, le premier anniversaire de leur fils, Anela serait allée chercher le gâteau préféré du petit, Tobias serait rentré du boulot plus tôt que prévu, sa femme aussi, juste le temps d'escorter en sa qualité de marshall un témoin gênant jusqu'au tribunal, malheureusement rien ne s'était déroulé comme prévu.
Grièvement blessée par balles par les kidnappeurs du témoin en question, Anela fut transportée d'urgence à l'hôpital, l'inspecteur Eaton reçut le coup de fil fatidique au commissariat-même, lorsque ses collègues vinrent le rejoindre aux urgences dans la soirée, il était effondré sur une chaise, encore sous le choc de la terrible nouvelle, son monde venait tout juste de s'écrouler, il ne pouvait plus parler.
Beatrice jeta rapidement un coup d'œil sur le cadran de sa montre, elle réalisa que c'était bientôt l'heure d'aller chercher le petit à la crèche, elle ne savait pas trop comment lui annoncer, le refaire basculer dans la réalité du quotidien, elle ne voulait surtout pas le brusquer.

- je peux aller chercher Kellan à la crèche si tu veux.

Son ton se voulait doux, compréhensif, les yeux encore remplis de larmes, Tobias renifla puis releva doucement la tête vers la jeune légiste.

- merci Tris mais c'est à moi de le faire.

Tous comprirent ce qu'il voulait vraiment dire par là, c'était à lui d'aller chercher son fils à la crèche, c'était aussi à lui de lui annoncer l'affreuse nouvelle et ce serait désormais à lui de jouer à la fois le rôle de papa et de maman pour son petit bout de chou de seulement douze mois.


- c'était une très belle cérémonie, dit sobrement Eric devant le cimetière.

Tobias acquiesça au compliment de son équipier, il partageait totalement son avis, il avait respecté les dernières volontés d'Anela et à ses yeux, c'est tout ce qui importait.

- ton discours était magnifique, commenta Will avec empathie.
- si tu as besoin d'être autre part qu'au commissariat durant ces prochaines semaines, on comprendra, annonça Beatrice avec compassion.
- en fait, il va me falloir beaucoup plus de temps que ça.
- qu'est-ce que tu veux dire ? Se renseigna Eric.
- je pars. Avec Kellan. Je ne sais pas trop où, ni combien de temps encore mais je ne peux pas rester ici. Et sache Chris, que je comprendrai s'il n'y avait plus de place pour moi au commissariat à mon retour.
- je vais en toucher deux mots à Max, annonça Christina, je peux toujours essayer de m'arranger avec lui.

L'inspecteur Eaton adressa un regard reconnaissant à son lieutenant, cette équipe était vraiment comme une deuxième famille pour lui.

- quand est-ce que tu t'en vas ? L'interrogea Beatrice.
- demain, dans la matinée. D'ailleurs si tu pouvais passer à la maison de temps en temps pour vérifier que tout est en ordre.

Il avait posé cette question pour la forme car en tant qu'ami fidèle, il connaissait déjà sa réponse.

- arroser les plantes, prendre le courrier, c'est comme si c'était fait, confirma Beatrice.

Elle accepta les clés de la maison qu'il venait de lui tendre et sentant que le moment des au revoir avait sonné, elle passa un bras autour de son cou et il se baissa légèrement pour pouvoir répondre au mieux à son accolade.

- faites bien attention à vous toi et le petit, d'accord ?
- promis.

Après avoir donné l'accolade à tous ses autres collègues présents, Tobias quitta le cimetière le cœur lourd mais en ayant hâte d'être sur les routes pour échapper à la dure réalité de son quotidien.

2 ans plus tard… ou presque :

- surprise.
- c'est pas vrai ! Tobias ? S'exclama Beatrice avec enthousiasme.

Étonnée de le voir devant sa porte, elle s'était retenue à temps de lui sauter au cou alors que Kellan semblait dormir à poings fermés sur l'épaule de son père, elle s'en aurait voulu si elle l'avait réveillé.

- vas-y, entre !

L'inspecteur Eaton obtempéra et la jeune légiste lui fit signe d'allonger son fils sur le grand canapé du salon.

- je vais nous chercher du café bien chaud, je reviens ! Annonça-t-elle avant de filer vers la cuisine.

Tobias débarrassa Kellan de son anorak et de ses baskets puis il le recouvrit à l'aide d'un plaid avant de s'installer tout près de lui sur le divan. Une fois ses deux mugs de café servis sur la table basse, Beatrice avait pu prendre place tranquillement sur le fauteuil juste à côté.

- qu'est-ce qu'il a grandi, observa-t-elle en regardant Kellan du coin de l'œil.
- je croyais que tu avais vu toutes les photos que je t'ai envoyées par mail ?
- c'est le cas, mais le voir en vrai, c'est pas pareil. Toi aussi, t'as changé, t'es tout bronzé. Et avec ton bonnet sur la tête, on dirait que tu reviens du ski.
- et pourtant, c'est tout le contraire.

Elle savait qu'il avait passé une grande partie de son temps à Hawaï chez les parents d'Anela, cette information se trouvait aussi dans ses mails, il avait commencé à lui écrire pour lui donner régulièrement de leurs nouvelles quand il s'était rendu compte qu'ils resteraient finalement sur les routes beaucoup plus longtemps que prévu.

- leur petit-fils doit déjà leur manquer.
- ils ne voulaient plus nous laisser partir. J'ai dû leur promettre qu'on parlerait tous les soirs sur Skype avec le petit.
- ils m'ont l'air durs en affaire, commenta Beatrice avec le sourire. Tu aurais pu rester.
- c'était le bon moment.

Elle ne lui en demanda pas plus, s'il s'était senti assez prêt pour rentrer jusqu'à Chicago et affronter le lot quotidien d'un inspecteur de police, elle respectait sa décision et était contente de son retour parmi eux.

- tiens.

Elle fut surprise qu'il sorte de son sac à dos un cadeau et le pose sur la table basse en face d'eux.

- Tobias, tu n'aurais pas dû.
- ouvre-le d'abord avant de dire ça, dit-il ne plaisantant qu'à moitié.

Il n'était pas du tout sûr que ce cadeau lui plaise, il n'avait jamais été doué pour le shopping, sa femme Anela le lui avait bien assez répété surtout en période de Saint-Valentin.

- il est magnifique.

N'y tenant plus, Beatrice accrocha à son cou le collier « Mahalo » en or blanc qu'il venait de lui offrir et dont la lettre O était remplacée par un hibiscus, la fleur symbole d'Hawaï.

- ça veut dire merci en hawaïen, c'est ça ?
- c'est de circonstance après tout ce que tu as fait pour nous.
- tu en aurais fait autant à ma place.

L'inspecteur Eaton acquiesça, sur ce point, ils étaient d'accord.

- j'ai ramené des souvenirs pour toute l'équipe mais ça m'étonnerait qu'ils montrent autant d'indulgence que toi.
- ne sois pas trop dur envers toi-même, l'avertit Beatrice avec le sourire. Je suis sûre qu'ils vont les adorer.

Et encore une fois, elle avait eu raison. Après avoir procédé à une distribution de cadeaux dans la joie et la bonne humeur dans l'open space du commissariat, l'inspecteur Eaton suivit son équipier jusqu'au sous-sol où se trouvait la salle d'autopsie du docteur Prior.

- alors qu'a dit Max ?

Elle n'avait pas pu attendre plus longtemps pour lui poser directement la question, elle ne s'imaginait pas ici sans lui, il fallait qu'elle sache.

- bonjour à toi aussi Doc, ironisa l'inspecteur Coulter.
- bonjour Eric, souffla-t-elle.

Il fallait toujours que monsieur soit le centre de toutes les attentions, c'était frustrant à la longue.

- je peux revenir dès lundi prochain. Max est d'accord. Christina a fait le forcing auprès de lui.
- c'est une excellente nouvelle, jugea Beatrice avec soulagement.
- t'as quoi pour moi Doc ?
- tu vois cette ligne en forme de V sur son pied ? Demanda Beatrice en posant sa main gantée sur le pied de la dépouille recouverte d'un drap sur sa table d'autopsie. C'est précisément ce qui indique qu'il avait une fracture. Il s'agit d'une blessure ante-mortem, juste avant sa mort. Sa mobilité a du être grandement atteinte, il pouvait à peine marcher. Le tueur n'aurait eu aucun mal à le viser.
- alors, il tire sur la première victime, à bout portant en pleine poitrine, récapitula Eric, mais la deuxième victime il la frappe au lieu de lui tirer dessus, puis la balance par-dessus la rambarde ?
- peut-être que son arme s'est enrayée, proposa Tobias.
- à moins qu'il n'avait pas l'intention de tuer cet homme, réfléchit Eric. Merci Doc.
- de rien. Sympa ton maillot, jugea Beatrice.
- t'as vu ? Il en jette hein ? Lâcha fièrement Eric. C'est un souvenir de Tobias. C'est celui de l'équipe de football d'Hawaï. T'en fais pas Doc, t'auras ton cadeau une prochaine fois.
- en fait, j'ai déjà eu le mien.

Sans même s'en rendre compte, elle tenait délicatement son pendentif en or blanc dans ses mains, elle l'adorait, elle ne le quittait jamais.

- tu veux dire que t'es passé chez elle ce week-end et pas chez moi ? S'offensa Eric.
- elle avait mes clés, tu voulais que je fasse comment pour rentrer ? Se défendit Tobias.
- mouais, c'est l'excuse toute trouvée.
- ne fais pas ta mauvaise tête Eric, il y a un match ce soir, passe à la maison, on commandera une pizza et je mettrai des bières au frais.
- je préfère ça.

L'inspecteur Eaton leva les yeux au ciel avant d'adresser un regard résigné à Beatrice qui se mit à sourire, pauvre Tobias, son équipier faisait vraiment une montagne d'un rien.


- ces dossiers sont protégés, Will ne peut pas les ouvrir, souffla Christina dans l'open space.
- elle voulait dire, même son super mari n'a pas réussi à les ouvrir, précisa l'intéressé tout sourire.
- ne vous en faites pas pour ça, les rassura aussitôt Tobias, Eric connaît un spécialiste.

Une fois en route pour aller chez le spécialiste en question, l'inspecteur Coulter lui donna ses directives sur le bon chemin à prendre.

- tourne à droite.

Tobias obéit mais il ne put s'empêcher de faire un petit commentaire au passage.

- c'est pas la route pour aller chez Liam ça.
- normal, on ne va pas chez Liam, il est comment dire ...pas disponible.
- pas disponible ? comment ça ?
- et bien...
- arrête, je ne veux rien savoir.
- tu vois et après tu te plains que je te dis rien ! Pesta Eric.
- je ne me suis jamais plaint ! Quand est-ce que je me suis plaint ?
- pas plus tard que la semaine dernière quand tu m'as reproché de ne pas t'avoir prévenu d'être allé chez Tris d'abord.
- ne change pas de sujet ! Tu ne veux rien savoir et bien je vais te le dire quand même ! Tu te souviens des trois quart du temps où Liam était un génie et le quart restant totalement défoncé ? Disons que la tendance s'est légèrement inversée depuis ton départ.
- okay, mais ça ne me dit toujours pas où on va ça.
- chez Maverick, la crème de la crème des experts informatiques, une tête, c'est le meilleur après Liam.
- donc pas le meilleur, trancha Tobias, tout sourire.
- sans commentaires, souffla Eric. Et regarde la route au lieu de faire ton intéressant !

Ils sonnèrent finalement à la porte de Maverick et c'est une jeune femme qui leur ouvrit.

- bonjour, je suis l'inspecteur Eaton et voici l'inspecteur Coulter. On cherche un certain Maverick.
- vous savez où on peut le trouver ?
- il est devant vous.

Les deux équipiers se regardèrent avec confusion : Maverick était une fille ?

- vous êtes Maverick ? S'étonna Tobias.
- c'est un surnom. Je m'appelle Mayv'.
- c'est Liam qui nous envoie, annonça Eric imperturbable.

Liam, ils avaient prononcé le mot magique, Maeve fit signe d'entrer à ses invités en laissant la porte ouverte et Tobias prit bien soin de la refermer. L'appartement de la jeune femme était un grand loft agencé à la fois comme une résidence et un atelier fonctionnel et agréable. Elle y entreposait toutes les toiles qu'elle venait de terminer, ce qui n'échappa pas à l'œil expert de Tobias.

- vous êtes peintre ?
- à mes heures perdues. Je ne sais pas ce que Liam vous a dit mais je fais de la conception en ligne avant tout, j'ignorais que la police voulait m'embaucher pour refaire leur site web.

Deux beaux gosses, rien que pour elle, que les dieux de l'informatique bénissent ce cher Liam, pensa-t-elle alors. Tous les deux avaient une belle gueule, un corps athlétique et viril, elle validait leur physique à cent pour cent. Mais sa préférence allait nettement vers le plus blond des deux, elle l'imaginait déjà dans un tee-shirt qui moule bien les pectoraux, une petite barbe de trois jours, il faisait très mâle avec ses tatouages dans le cou et son torse poilu.

- je fais des nus aussi, ça vous tente ? Vous feriez un modèle parfait pour un nu gracieux, vous avez un corps très harmonieux.

Afin d'attirer l'attention de l'inspecteur Coulter, elle avait fait cette proposition à l'inspecteur Eaton, toujours draguer le copain de celui qui vous plaît vraiment, c'était une technique vieille comme le monde et qui avait fait ses preuves.
Un brin décontenancé, Tobias plissa les yeux avant de se tourner vers Eric et de lui lancer un regard interrogateur, est-ce que cette jeune femme qu'il connaissait depuis moins d'une minute venait vraiment de lui proposer de poser nu, il avait bien entendu ?

- pour sa carrière de top model, on verra plus tard, la recadra sèchement Eric.

Au fond de lui, il était vexé, lui aussi avait des tatouages, lui aussi était musclé, et pourtant ce n'était pas de lui qu'elle avait demandé un portrait, pourquoi ?

- Liam dit que tu es une tête, un pur génie de l'informatique, c'est le moment de le montrer. Ces dossiers soit protégés, à toi de les ouvrir en faisant ta petite magie.

Sans attendre, elle accepta la clé USB que l'inspecteur Coulter venait de lui passer avant de se mettre au travail devant son ordinateur portable, après tout, ils étaient venus pour ça.

- ces dossiers ne sont pas seulement protégés, ils sont codés. Aucun de mes programmes de décryptage ne marche. Pour les amateurs qui s'y connaissent un peu, ce sont toujours les plus durs à avoir.
- c'est tout, on peut rien faire alors ? Souffla Eric.
- est-ce que j'ai dit ça ? Lâcha Maeve.
- faut l'excuser, la patience c'est pas son fort.

Eric se mit à soupirer après le dernier commentaire de son équipier, il lui tapait vraiment sur les nerfs celui-là quand il le voulait.

- je me doute que tu dois recevoir plein de propositions qui consiste à enlever tes vêtements, mais sache que je me positionne sur cette liste, je saurai trouver la pose parfaite et la lumière adéquate pour faire ressortir les plus belles lignes de ton corps.

La détermination de Maeve et sa façon de présenter les choses fit sourire Tobias, ce qui eut le don d'énerver Eric encore plus.

- hé ho l'obsédée, dit-il en tapant dans ses mains, on se concentre, y en a qui ont des méchants à arrêter !
- qui est le propriétaire des dossiers ? Se renseigna Maeve.
- Alana Rivers, une journaliste locale, répondit Tobias.
- vous connaissez sa date de naissance, le nom de jeune fille de sa mère ?
- tu veux pas son numéro de téléphone ou celui de son permis de conduire et d'assuré social aussi tant qu'on y est ?

Le ton de l'inspecteur Coulter était franchement peu aimable à son égard mais la jeune femme ne se laissa pas démonter pour autant.

- ça peut être aussi le nom de sa série préférée si ça se trouve. Elle a des animaux ?
- essaie Gribouille.
- quoi ? Réagit Eric après la remarque de son équipier. Pourquoi ce nom ?
- c'est son cochon d'Inde, expliqua calmement Tobias.
- comment tu sais ça, toi ?
- contrairement à toi, j'inspecte, je fais mon boulot.
- contrairement à moi ? Contrairement à moi ? C'est bas, très bas ça. Je suis un défenseur acharné des bêt...
- bingo ! Le coupa Maeve.

Les deux inspecteurs approchèrent simultanément leur visage de l'écran, chacun se tenant aux deux extrémités des épaules de la jeune femme.

- mmmh, très bons choix d'eau de toilette, messieurs.
- y a un dossier sur Trent Newman, lut Eric en ignorant totalement le compliment de son interlocutrice. Il se présente au congrès, les sondages le donnent vainqueur.
- Alana a écrit une ébauche soutenant la thèse qu'il détourne des fonds caritatifs. L'article est convaincant. Elle avait des preuves solides apparemment, lut Maeve à voix haute à son tour.
- ça aurait jeté un pavé dans la mare si elle l'avait sorti, déduisit Tobias.
- un bon petit scandale politique, il ne manquait plus que ça, conclut Eric.

Ils avaient à présent leur mobile, ils ne leur restaient plus qu'à fouiner du côté de Trent Newman ou de ses proches et le coupable leur tomberait alors tout cuit dans les mains.


Ce n'était pas tous les jours que le fils de son équipier fêtait ses trois ans, il méritait d'être gâté à sa juste valeur, c'est pourquoi Eric, Christina et Will se retrouvaient tous les trois les bras chargés de cadeaux devant la porte de Tobias en ce jour frisquet de décembre. Surpris que ce soit Beatrice qui les accueille, cette petite attention fit bien rire Eric, jamais avare de sous-entendus concernant ses deux plus proches amis.

- alors comme ça c'est toi la nouvelle maîtresse de maison Doc ? On ne me dit jamais rien à moi.
- très drôle, Eric. Ne vas pas t'imaginer des choses. Tobias m'a chargée de vous ouvrir car il s'occupe de mettre les bougies sur le gâteau du petit, c'est tout.

La fête d'anniversaire de Kellan s'était déroulée jusque-là dans une ambiance bon enfant mais quand vint le moment pour eux de chanter tous ensemble et donc pour Kellan de souffler ses bougies avec l'aide précieuse de Christina, Beatrice crut lire une profonde tristesse dans le regard de Tobias et elle ne résista pas à venir le voir discrètement alors que Christina servait à présent une part de gâteau à chaque invité présent dans le salon.

- hey tout va bien ?

Sa main se posa doucement sur l'avant-bras de son collègue et ami, elle aurait voulu que le ton de sa voix sonne moins inquiet à ses oreilles, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, c'était plus fort qu'elle, elle voulait tellement qu'il aille mieux et qu'il n'éprouve plus la moindre peine, seulement c'était impossible, au fond d'elle, elle le savait bien.

- j'étais perdu dans mes pensées, désolé.
- ne t'excuse pas, ça peut arriver. A quoi tu pensais ?
- laisse tomber. De toute façon, c'était idiot.
- j'ai du mal à le croire, rien de ce que tu penses n'est idiot, Tobias. Jamais.

Un silence confortable s'installa entre eux, pas du tout pesant, Beatrice n'insistait jamais pour qu'il se confie à tout prix à lui, elle faisait preuve d'une patience d'ange à son égard, c'était une des nombreuses choses qu'il appréciait chez elle.

- j'étais entrain de me dire que l'anniversaire de mon fils restera toujours celui du décès de sa mère, il devra vivre avec ça toute sa vie.
- c'est dur, c'est vrai. Ça ne fera jamais moins mal. Juste un peu moins souvent.

Tobias acquiesça puis il se mit à déglutir, elle pouvait voir les larmes perler au coin de ses yeux.

- pose-toi une seule question : tu penses que ça plairait à Anela que tu arrêtes de fêter le jour où votre fils est entré dans votre vie la toute première fois ?
- non, elle aurait détesté cette idée.

Un petit rictus se forma sur les lèvres de Tobias à l'évocation de sa défunte femme qui se transforma vite en sourire nostalgique, Anela avait toujours été une grande fan des fêtes de famille et il comptait bien perpétuer cette tradition en sa mémoire, plus que jamais.


XOXO