Titre : Monsieur KuroAshi

Résumé
: La relation complexe entre Roronoa Zoro, un jeune homme à l'esprit torturé par ses cauchemars et son psychologue, KuroAshi Sanji, fasciné par son nouveau patient…

Note : Bonjour à tous !
Donc comme vous l'avez comprit, il s'agit d'un UA ( Univers Alternatif ) qui se passe dans les alentours de notre époque et mettant en scène Zoro et Sanji dans une relation plutôt inhabituelle.
Il se peut que les personnages s'égarent un peu de leurs rôles de base et deviennent OOC.

Quoi qu'il en soit, je vous souhaite une agréable lecture !


Il ouvrit ses yeux dans une exclamation de terreur qui résonna dans l'entièreté de l'appartement, d'épaisses gouttes de sueurs glacées perlant sur son front, son sang bouillant dans ses veines gonflées l'émotion, son rythme cardiaque ne cessant d'accélérer.
Autour de lui, tout était sombre. Seul un fin filet de lumière qui s'échappait d'entre ses volets opaques laissait apparaître les vagues silhouettes des quelques meubles qui habitaient son appartement animé par l'obscurité.
Reprenant son souffle, le jeune homme aux cheveux émeraudes ferma les yeux un instant, venant passer ses mains encore tremblantes sur son visage avant de se lever de son lit avec peine, se dirigeant de ce fait vers sa fenêtre obscurcie dont il ouvrit les rideaux d'un geste vif, plissant les yeux face à la luminosité de l'extérieur qui vint s'emparer de la pièce avec une brutalité poignante.
Le ciel était d'un gris vitreux et glacial qui ne changeait pas des autres jours. Un temps à prévoir les écharpes et les parapluies, à en croire les lourds nuages de pluie qui menaçaient la ville et ses alentours depuis plusieurs jours déjà.

Encore une journée qui s'annonçait d'autant plus ennuyante que ses précédentes…
Zoro vivait seul dans son petit appartement bordélique depuis près de trois ans.
Du moins, seul étant sans compter son fidèle petit chat, Sweeney, son nom lui ayant été attribué en raison de son fin pelage noir et blanc et du nombre de blessures qu'il attribuait à son maître dès que celui-ci tentait de l'approcher.

Bordélique… Sa vie aussi l'était un peu. Il ne savait plus où il en était, plus qui il était, plus ce qu'il voulait être.
Il travaillait depuis peu dans un petit café peu fréquenté et mal salarié, à quelque pâté de maisons de là, dans une rue terne et mal fagotée –comme toutes les rues de cette ville morose, en fin de compte-, où seul les plus grands déchets de cette espèce venaient y boire un verre. Il n'aimait pas son travail. Il n'aimait pas son appartement. Il n'aimait pas sa vie.
La raison de pourquoi il se levait encore le matin, lui-même ne la connaissait pas, et pourtant, il continuait… Continuait cette routine assommante, rongé par sa bête noire qui n'était autre que lui-même.

Se dirigeant vers la salle de bain d'un pas traînant et fatigué, il prit à peine le temps de jeter un coup d'œil jugeant vers le miroir cloué au mur, sachant pertinemment que l'individu qu'il risquait d'y croiser lui donnerait encore moins la motivation afin de démarrer ce nouveau jour.
Il se lava à l'eau froide en quelques minutes –il n'avait pas le luxe de se payer de l'eau chaude- avant de quitter la salle à eau, venant s'habiller de manière lasse avant de quitter son piteux appartement sans même prendre le temps de savourer un petit déjeuné, ça non plus, il n'avait pas le luxe de se le permettre, son salaire étant si bas que seuls plats au micro-onde et autre bouffe rapide l'attendaient le soir en rentrant de son travail, se faisant offrir son repas de midi par l'un de ses collègues, ainsi qu'ami d'enfance, qui travaillait avec lui au café.

Remontant le col de sa veste sur son visage tout en lâchant un juron à l'égard de ce vent glacé qui venait faire danser les feuilles mortes autour de lui dans une valse monocorde, le jeune homme vint lâcher un long soupire dépité, un fin nuage de buée venant s'échapper d'entre ses lèvres bleutées par le froid, fermant les paupières un instant.
Il arriva à son travail quelques minutes à l'avance, une silhouette l'ayant aperçu au bout de la rue brumeuse se mettant à lui faire de grands signes de la main auxquels Zoro répondit par un simple signe de la tête.

« Salut ! »

S'exclama Luffy, le jeune collègue de Zoro, une fois arrivé à sa hauteur, un large sourire venant illuminer son visage, comme d'habitude.
Luffy était un jeune garçon aux cheveux sombres, toujours de bonne humeur, qui ne cessait de se faire réprimander par le patron du café en raison du fait qu'il ne pouvait s'empêcher de venir voler les pâtisseries de la réserve lors de ses heures de pause. Car oui, notons-le, le jeune homme était en réalité un vrai estomac sur pattes qui ne travaillait au café que pour se payer de la nourriture, et car Zoro ici présent y travaillait également, chose dont celui-ci se moquait complètement.
Il était vrai que le jeune homme aux cheveux verts était plus à vivre en solitaire, mais la compagnie de Luffy ne le dérangeait guère. Ils avaient toujours été ainsi, tel deux frères, se suivant même à travers la mort.

Luffy lui raconta sa soirée, lui expliquant qu'il avait manqué de se faire faucher par un taxi pour la énième fois de la semaine, le tout en faisant de grands gestes avec ses bras pour ne pas changer, Zoro ne l'écoutant parler que d'une oreille, la tête ailleurs, ses mains étant enfuies dans les poches de sa veste en cuir noire tout en attendant que les portes du café s'ouvrent enfin, s'allumant une cigarette d'un air effacé afin de faire passer le temps.
Quel ennuie…

Le patron arriva finalement, non pas à l'heure mais bien avec dix grosses minutes de retard, venant ouvrir les portes de l'établissement, Luffy s'empressant de venir tourner la petite pancarte de bois "OPEN" qui se trouvait sur la devanture du café tandis que Zoro rentrait dans un bonjour muet adressé à son patron qui ne lui adressa pas même un regard.
Il s'agissait d'un homme petit et froid, au ventre rempli de bons petits plats hors de prix qu'il se payait en dehors de son travail, volant le salaire destiné à ses employés auxquels il n'attribuait que le tier de la somme annoncée. Mais les deux jeunes hommes ne s'en plaignaient pas. Ils avaient la chance que quelqu'un les ait recrutés après le nombre de fois où ils avaient été renvoyés, que ce soit à cause de la maladresse de Luffy ou de la violence incontrôlée de Zoro à l'égard des clients qui lui tapaient sur les nerfs, ce qui signifiait la majorité de ceux-ci…

La journée de travail se déroula comme toutes les autres, entre des engueulades du patron vis-à-vis de ses employés ou même des clients entre eux, des verres cassés et des verres remplis, des litres de café versés, but et jetés, afin de ne pas changer les bonnes vieilles habitudes…
Et lorsque tout cela fut terminé, lorsque l'établissement ferma ses portes, lorsque Luffy eut fini de faire de grands signes à Zoro alors qu'il s'éloignait d'un pas fatigué dans les rues sombres de la ville, lorsque le ciel fut enfin voilé d'un épais drap sombre et opaque empêchant ainsi d'apercevoir ne serait-ce que la faible lueur d'un astre nocturne, Zoro put enfin rentrer chez lui…
Rien n'avait changé, tout se ressemblait et se mélangeait.

Vivre ainsi les mêmes journées sans le moindre petit changement lui faisait perdre la notion du temps, c'était à peine s'il était encore capable de savoir quel jour ils étaient, ou quelle saison s'écoulait autour d'eux…

Il traversa les rues sombres et désertes d'un pas lent, tirant sur sa fidèle cigarette de laquelle il vint soupirer un fin nuage de fumée d'entre ses lèvres glacées qui vint se dissiper dans l'air d'un hiver naissant, levant ses yeux mornes et soulignés de cernes en direction du ciel assombri, les faibles lumières clignotantes des lampadaire qui bordaient l'avenue étant la seule source lumineuse éclairant encore les rues à cette heure tardive de la journée. Tous les habitants de la petite ville étaient rentrés chez eux, probablement en train de boire une délicieuse boisson chaude devant l'une de ces stupides émissions télévisée qui passait à cette période de la journée, ou autour d'une table en famille, savourant un bon repas entre rires et conversations enjouées.
Zoro n'avait jamais connu ce genre de petites joies quotidiennes… Il avait toujours été seul. Dès sa naissance, ses parents avaient fait le choix de l'abandonner devant la porte d'un orphelinat plutôt que de l'élever où il fut obligé de passer la majeure partie de son enfance avant qu'à l'âge de quinze ans, il ne se fasse recueillir par un homme et sa fille chez lesquels il vécut jusqu'à ses dix-sept ans, le jeune homme ayant retrouvé sa famille de courte durée assassinée dans leur propre maison la veille de ses dix-huit ans…

Il arriva chez lui dans les alentours de dix heures du soir, ayant profité pour passer dans un magasin au détour de la rue afin de s'acheter un paquet de clopes, jetant sa veste d'un air bref dans un coin de son misérable appartement tout en refermant la porte d'entrée derrière lui, saluant son chat qui dormait en boule sur le canapé, celui-ci ne lui répondant que par un simple mouvement de la queue.
Le jeune homme passa le reste de sa soirée à regarder la télévision, le même film que d'habitude, à se pourrir l'oxygène en fumant clopes sur clopes tout en regardant du haut de sa fenêtre la petite ville déjà endormie, tel un roi contemplant d'un air écœuré son tendre royaume, rejoignant finalement son lit dans lequel il se laissa tomber dans un soupire dans les alentours de deux heures du matin, son regard venant se déposer sur son réveil dont les chiffres brouillés indiquant l'heure venaient éclairer faiblement la pièce.
Il voulait que le temps s'arrête, qu'il reste ainsi, allongé dans son lit sans avoir à fermer les yeux, sans avoir à se replonger dans les ténèbres de son sommeil… Il ne voulait plus s'endormir. À vrai dire, il devait admettre être tétanisé à cette idée. Ces éternels cauchemars répétitifs, sombres songes, le dévoraient d'autant plus chaque nuit, cris, visions d'horreur et autre souvenirs venant lui torturer l'esprit… Pas une nuit il ne passait sans se réveiller en hurlant, pas une journée il ne passait sans que ces songes ne viennent lui ronger la tête…
Il fixa le plafond durant de longues minutes, essayant de garder les yeux ouverts le plus longtemps qu'il put, mais la fatigue finissait toujours par le rattraper, encore une nuit de torture s'annonçant interminable s'exposant devant lui…

« Que quelqu'un me sorte de là… »

Souffla-t-il dans son sommeil, se recroquevillant sur lui-même tout en serrant les dents d'un air abattu, se demandant si un jour, il pourrait se réveiller sous un nouveau soleil.

À suivre...


Voilà donc la fin de ce premier petit chapitre qui, comme vous l'avez vu, n'est qu'une petite introduction afin de vous mettre dans le bain ! -Que j'aime faire du mal aux personnages, eheh-
Le prochain chapitre sera probablement posté d'ici quelque jour !
Quoi qu'il en soit, j'espère que celui-ci vous aura plus, n'hésitez pas à laisser une petite review pour me dire ce dont vous en avez pensé !

À la prochaine ~