Bonjour,

J'ai écrit à la vite plutôt que de faire mes devoirs parce que je trouvais ça important. Hier, la France a subi des attentats impardonnables et nous devons aujourd'hui faire face, chacun à sa manière. Je remercie tous ceux qui vont prendre le temps de lire.

Je pleure pour les familles des victimes et leur fait part de toutes mes condoléances dans cette France endeuillée.

Les personnages ne m'appartiennent pas mais je les emprunte pour faire passer ma colère.

Il est là, la tête baissée, les mains collées sur ces oreilles pour ne plus entendre. Il est là, agenouillé dans le sang de ceux qui sont morts. Séparé de son compagnon. Les cris mêlés aux coups de feux résonnent autour de lui mais ne semblent pas l'atteindre. Un sanglot l'agite. Il est incapable d'aligner une pensée cohérente. Tout se bouscule dans sa tête tandis qu'il sent monter en lui une haine et une colère immense à l'égard de ceux qui ont réalisé ce carnage. Les images vacillent. Alors il ferme ses yeux azurs pleins de larmes et adresse une prière muette. A qui ? Il ne le sait pas. Il prie juste pour que quelqu'un lui vienne en aide. Leur vienne en aide.

- Pourquoi ?

Sa voix est un murmure inaudible dans cette foule terrifiée. Ses yeux s'entrouvrent et il voit rouge. Autour de lui gisent de nombreuses personnes. Des personnes qui avaient une vie il y a encore quelques heures de ça. Des personnes qui avaient des rêves. Désormais il n'y a plus que des cadavres. Des larmes coulent librement sur sa peau.

- Pourquoi des gens comment-ils des meurtres au nom d'un Dieu qui ne leur a rien demandé ? Pourquoi ont-ils choisi ce lieu ?

Les questions affluent. Une hargne sans nom le prend à la gorge. Aujourd'hui sera maintenant un jour maudit. Un jour où l'on se rappellera du sang qui a coulé. Dorénavant, il sait qu'il consacrera sa vie à cette lutte sans merci contre ces hommes sans valeurs. Contre ces hommes qui ont aujourd'hui pris de si nombreuses vies. Contre ces terroristes.

- Je les tuerai ! Je les tuerai comme ils ont voulu nous tuer ! Je le promets.

Il le sait pourtant que la vengeance n'est pas une solution. Au loin, il entend les sirènes des ambulances. Il cherche désespérément du regard celui qui l'accompagnait alors que la peur s'empare brusquement de lui. Ils avaient été séparés lorsque les premiers coups de feux avaient retenti.

- Où es-tu ?

Comme un réponse, un cri retentit derrière lui. Son prénom. Il tourne la tête vers celui à qui elle appartient et croise un regard bleu bien plus sombre que le sien. Mais quelque chose a changé. Ces yeux d'ordinaires impassibles sont eux aussi remplis de larmes.

- Gabriel…

- Désolé d'avoir mis tant de temps à te retrouver, Milo.

La voix tremble. Elle semble brisée. Comme ce visage d'albâtre aussi pâle que la mort.

- Pourquoi ?

Il y tant de détresse sur ce visage, de la détresse et du désespoir.

- Je ne sais pas. Je sais juste que ces hommes n'ont en réalité pas de religion autre que celle du dieu de la mort. Aujourd'hui c'était Paris, mais personne ne saura qui se sera demain. C'est pour ça que nous devons rester solidaires. Ils pensaient nous faire peur mais ils nous ont unis. Maintenant nous devons leur montrer que nous ne cèderons pas. Jamais. Lève-toi et faisons leur comprendre qu'ils ne gagneront pas. Pas tant que nous serons là. Pour ceux qui sont morts mais surtout pour ceux qui vivent.