Chapitre 1 : Une journée comme les autres…

Comme toujours, Yuuki et lui avaient patrouillé toute la nuit pour s'assurer qu'aucun élève de la Day Class ne commettait l'imprudence de se promener dehors une fois la lune levée et surtout, surtout de s'assurer que la Night Class se tenait a carreau.

Résultat, tout deux étaient exténués. De sa place, Zero voyait Yuki, la tête entre les bras, assoupie. Mais le prof l'avait vue lui aussi, et il la réveilla a grands coup de cris indignés. Il protesta, affirma que son cour n'était pas l'heure de la sieste, darda sur lui, Zero, un regard menaçant, promit d'en référer au directeur et, finalement, leur infligea une heure de colle. Encore… Lassé, Zero soupira, bailla ostensiblement, s'attirant la colère du prof qui le foudroya du regard avant de reprendre son cour.

L'argenté jeta un regard a Yuuki : Elle s'était déjà rendormie, après avoir jeté un œil vitreux par-dessus son coude, sous le regard compatissant de son amie Yori, la seule fille que Zero supportait, en dehors de Yuuki, évidemment, tout simplement parce que l'amitié qu'elle portait a la brune aux yeux rubis était sincère.

Malgré lui, il se sentit aspiré par le sommeil. La sonnerie de fin de journée retentit, le tirant provisoirement de sa somnolence. Les élèves se mirent à ramasser leurs affaires pendant que le bourdonnement des discussions commençait à résonner dans toutes les salles de l'Académie et, par petits groupes, la Day Class se hâta de sortir, pressée de respirer l'air frais du soir qui tombe. Dans une heure, juste a la fin de notre heure de colle, ce serait l'heure du changement de classe, et lui comme Yuuki devrait, une fois de plus, arborer leurs insignes de chargés de disciplines et tenter de contenir les hordes de groupies qui se précipiteraient sur le chemin pour apercevoir leurs idoles.

Zero détestait cette partie de son job, ce n'était pas un secret, bien que ce soit plus facile pour lui que pour la pauvre Yuki qui devait réellement lutter pour retenir toutes ces folles furieuses…

N'ayant pas bougé de sa place, il se sentait à nouveau attiré par les bras de Morphée quand il se rendit compte que tout les élèves avaient quitté la salle, Yuki et lui mis a part.

Comme pratiquement tous les soirs, le jeune homme se leva et alla rejoindre son amie au premier rang en soupirant. Il l'entendit bailler avant même d'être assis et, intérieurement, il pesta contre le Directeur qui leurs infligeait ces heures de nuit. Un peu de repos ne leur ferait pourtant pas de mal !

Il reporta son attention sur la feuille devant lui et grogna de dépit devant le nombre d'exercices qu'ils avaient à faire avant la fin des deux heures, s'attirant le regard surpris de Yuuki. Pour la première fois de la journée, il vit vraiment son visage et il fut frappé par son air maladif : Ses yeux étaient ternes et ornés de grosses cernes noires, elles-mêmes accentuées par la pâleur de sa peau.

Il fit de son mieux pour conserver son air détaché, cependant son cœur se serra devant la mauvaise mine de son amie. Sachant parfaitement que la diplomatie n'était pas son fort, il lui fit malgré tout remarquer :

-Tu as une mine affreuse.

Aussitôt, une étincelle de colère s'alluma dans le regard de Yuuki et, avant qu'il n'ait eu le temps de regretter ses paroles, elle se plaça de façon à ne plus le voir, presque dos a lui et se mit a l'ouvrage, sous le regard appréciateur du professeur, sa plume grattant la feuille d'exercices.

Amusé par sa réaction, il fixait son dos, en prenant cependant bien soin de ne pas regarder sa nuque, en se demandant néanmoins comment se faire pardonner quand la porte s'ouvrit sur le Directeur qui, une fois n'est pas coutume, avait une expression sérieuse. Surpris, les deux adolescents et l'adulte relevèrent la tête. Avant que l'un d'entre eux ait eu le temps ait eu le temps d'ouvrir la bouche, le Directeur leva la main pour les faire taire, fit signe au professeur et interpella Zero:

-Viens dans mon bureau, Zero.

Etonné, il se leva et se dirigea vers lui, suivit du professeur, qui engagea aussitôt une conversation avec le Directeur. Avant de sortir, il entendit la brune souffler d'un ton boudeur et amusé à la fois:

-Lâcheur !

Il se retourna et elle lui adressa une magnifique grimace. Il étouffa un rire et sortit, laissant sa camarade seule. Juste avant que la porte ne se referme, il perçut son soupir. Puis, juste après le petit claquement significatif d'une porte qui se ferme, il l'entendit parler toute seule. Avec un temps de retard, il comprit qu'elle rouspétait après le prof qui lui avait donné une énième heure de colle et après lui, Zero, qui l'avait lâchement abandonnée. Il sourit intérieurement :

Yuuki resterais Yuuki.