Voilà, ce qui devait arriver, arriva…Je me laisse tenter par le côté obscur de la Force…Mon dieu que je suis faible...
Il s'agit d'une collection de OS coquins ou plus si affinités. Vous êtes désormais prévenus ! Pour ceux que l'érotisme rebute, je vous conseille de passer votre chemin. Pour les autres, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ces histoires que je n'en ai eu à les imaginer puis à les écrire.
Ps : j'ai parfois du mal à assumer les coups de folies de ma Muse…
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-Bon alors Harold ? demanda John avec humeur tout en regardant par-dessus l'épaule de l'informaticien.
Il commençait réellement à s'impatienter. Cela faisait bientôt une demi-heure que Finch cherchait ce qu'ils allaient faire durant la soirée. Après avoir un temps hésité entre un restaurant et une pièce de théâtre, le reclus consultait à présent le programme des différents cinémas du quartier… autant dire qu'il avait l'embarras du choix. Et à voir avec quel soin l'homme plus âgé lisait les synopsis des différents films, John avait presque l'impression que, de ce choix, dépendait toutes leurs vies… Mais à ce rythme, ils risquaient de ne rien voir du tout. Jetant un bref coup d'œil à sa montre, il constata, effaré, qu'il était déjà plus de vingt-et-une heure.
Devant le mutisme de Finch, Reese soupira bruyamment, manifestant par là sa frustration, puis il alla se rassoir sur le canapé juste en face du bureau de son patron…qui était aussi devenu, depuis quelques mois, son mari. Il posa son bras sur l'accoudoir et contempla Harold d'un regard attendri, en songeant que, dieu merci, il n'avait pas été aussi indécis pour leur mariage.
En effet, après avoir mis hors service Samaritain, John avait miraculeusement survécu à ses multiples blessures grâce à l'intervention conjointe de la Machine, qui, mourante, avait eu le temps d'alerter Shaw en lui transmettant ses coordonnées. Elle était arrivée au pied de l'immeuble juste à temps pour croiser Harold qui, obéissant aux dernières volontés de l'IA et de John, cherchait à quitter les lieux.
Mais c'était sans compter la tueuse, qui n'était pas aussi disposée à laisser son alter-égo masculin jouer le rôle de héros, sauveur de l'humanité jusqu'au sacrifice ultime. Elle était en God Mode et elle était certaine de pouvoir l'aider. Profitant des dernières secondes de vie de la Machine ainsi que des dernières forces d'Harold, ils avaient réussi à monter au dernier étage de l'immeuble et à prendre à revers la petite armée envoyée par Samaritain.
Une fois débarrassés des agents, les deux partenaires s'étaient précipités auprès de John qui était très mal en point. Il avait reçu plusieurs balles, dans l'épaule et dans l'abdomen, et se vidait littéralement de son sang. Shaw avait réussi à stopper les hémorragies avec les moyens du bord. Elle avait déchiré une partie de son vêtement pour en faire des compresses tandis qu'Harold, dans un état second, avait alerté les secours. Les deux amis avaient ensuite, avec difficulté, soulevé l'homme inconscient afin de quitter au plus vite le toit, qui était devenu la cible du missile lancé par le virus Ice-9. Heureusement que Fusco, lui aussi alerté par la Machine, était venu leur prêter main forte malgré ses blessures au ventre.
Finalement, l'équipe arriva au rez-de-chaussée juste à temps pour être pris en charge par les secours. A peine avaient-ils eu le temps d'être évacués par les ambulances, que l'immeuble s'effondrait.
John sourit en repensant à cette bande d'éclopés qui avaient miraculeusement survécus. Ils avaient finalement été admis dans l'hôpital le plus proche. Harold et Fusco n'y étaient restés que quelques jours car leurs blessures n'étaient que superficielles. John, en revanche, avaient dû être opéré en urgence et était resté plusieurs semaines en soins intensifs, entre la vie et la mort.
Au final, cette tragédie avait conduit Finch et Reese à prendre conscience de la fragilité de la vie. Ils avaient réalisé à quelque point ils comptaient l'un pour l'autre et s'étaient finalement avoués leurs sentiments.
Sans plus attendre, dès la sortie de l'hôpital de l'agent, ils s'étaient mariés lors d'une cérémonie simple et émouvante, avec, pour seuls témoins, une tueuse sociopathe et un ancien flic ripoux…
Assis sur le canapé, l'agent était perdu dans ses pensées, revivant leurs aveux dans sa chambre d'hôpital suivis de leur premier baiser, leur première nuit d'amour dans son loft et leur mariage avec l'échange des vœux et des anneaux. Dans un geste désormais familier, il tourna l'anneau d'or qui brillait à son annulaire. Soudain, il sentit la tête de Bear se poser sur sa cuisse. Il caressa doucement le chien puis reporta son attention sur son conjoint. Il observa en silence celui qui s'appelait désormais Monsieur Harold Finch-Reese. Même s'il ne s'agissait que d'alias, de noms d'emprunt, John n'aurait jamais pensé être plus heureux qu'en ce moment.
L'agent avait été surpris par son partenaire. Ce dernier, qu'il savait être timide et secret en public, s'était révélé fougueux et passionné dans l'intimité. John avait particulièrement apprécié ce nouvel aspect d'Harold, ne se lassant pas de découvrir ce qui faisait vibrer son compagnon. Il aimait parcourir son corps avec ses mains ou sa bouche à la recherche de zones sensibles. Il aimait l'entendre gémir ou crier son nom dans le feu de la passion.
L'agent s'agita sur son siège, soudain embrasé par les images indécentes qui lui venaient à l'esprit : des images de corps enlacés dans un lit aux draps froissés, enfermés dans une douche, sur une table de la cuisine ou alanguis sur ce même canapé…
Il se leva brusquement pour interpeler Finch. Ils devaient sortir de la bibliothèque au plus vite, sinon la soirée risquait de tourner court. Il mourrait d'envie de jeter au sol les claviers et les papiers qui encombraient le bureau et de prendre son mari, ici et tout de suite.
-Harold ?
Pas de réponse.
-Chéri ? demanda-t-il, volontairement plus fort et un brin provoquant.
Sa taquinerie eut l'effet recherché. Finch leva les yeux de son écran pour regarder son conjoint d'un air étonné. Il n'était pas dans les habitudes de John de l'appeler par un surnom affectueux.
-Oui, John ?
-Il faudrait peut être te décider avant que tous les théâtres ou salles de cinéma ne soient fermées.
Finch fit une moue contrariée avant de répondre.
-Je voudrais que cette soirée soit inoubliable, cela fait très longtemps que la Machine ne nous avait pas laissé de liberté, sans numéro.
-Elle le sera sans aucun doute si tu ne te décides pas rapidement. Nous trouverons portes closes. Personnellement, je ne verrai pas d'inconvénient à rester ici, répondit le jeune homme en s'étirant de tout son long.
L'informaticien lui jeta un regard noir, avant de se rendre à l'évidence : il avait raison. Il se leva donc et se dirigea vers son époux avec un tendre sourire.
-Tu as raison, je ferai mon choix en chemin. Peu importe où nous serons tant que nous sommes ensemble, affirma-t-il en volant un baiser à John.
Etonné par ce geste d'une grande spontanéité de la part de son compagnon, John le saisit par la taille d'un geste fluide et l'embrassa avec plus d'ardeur. Plaquant son corps toujours enflammé par ses pensées coquines contre celui de l'informaticien qui ne pouvait ignorer son état, il approfondit son baiser sensuellement. Ils se séparèrent à bout de souffle.
-Je sais ce que vous cherchez à faire, Mr Reese, dit Harold d'un ton faussement sévère.
-Ah oui ? Et quoi donc Mr Finch ? Demanda innocemment l'agent avec un regard séducteur.
-Vous utilisez votre charme pour me convaincre de passer la soirée ici plutôt que de sortir, expliqua le reclus en glissant la main dans les cheveux poivre et sel de son mari, le faisant frissonner par la même occasion.
-Je me demande qui cherche à séduire qui, Harold…murmura le jeune homme d'une voix rauque.
Harold rougit. Il avait du mal à se faire à l'idée qu'un homme tel que John soit attiré par quelqu'un comme lui. Il était fasciné par l'emprise qu'il avait sur son conjoint. Un simple baiser, une petite caresse innocente suffisaient à l'embraser. Il ne se lasserait jamais de ce pouvoir.
Il s'écarta à contrecœur et se dirigea vers le porte-manteau.
-Bien allons-y alors, conclut-il en enfilant son vêtement sous le regard encore rempli de désir de John.
Ce dernier réajusta sa veste et son pantalon puis suivit son partenaire, un peu déçu de n'avoir pas réussi à le convaincre de rester ici pour passer une soirée coquine. Mais ce n'était que partie remise et le jeune homme se promit de se rattraper plus tard…
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Alors que les deux hommes faisaient la queue devant un cinéma d'art et d'essai de Broadway, John regrettait de ne pas avoir été plus insistant. Harold avait porté son dévolu sur un film d'Orson Welles, Citizen Kane. Il n'était vraiment pas chaud pour regarder un film de 1941, en noir et blanc, de deux heures ! S'il aimait le cinéma, il n'était pas cinéphile et ce genre d'œuvre ne l'attirait pas vraiment. Il préférait plus d'action et moins de sous-titres…
-Tu es certain Harold de vouloir voir ce film ? demanda-t-il avec une moue digne d'un adolescent boudeur.
-C'est un classique, John.
-Oui je comprends mais deux heures tout de même…
-Tu choisiras le prochain.
John soupira, dépité devant l'entêtement de son conjoint et surtout frustré à l'idée de devoir patienter encore deux heures avant de pouvoir laisser libre cours à ses fantasmes. Il n'était pas sûr non plus que la Machine leur offre une nouvelle soirée de libre de sitôt.
Mais devant le ton sans appel de l'autre homme, John préféra ravaler un commentaire désobligeant et garder le silence. Une dizaine de personnes patientaient pour acheter un billet. John rongeait son frein tout en avançant de quelques pas, s'approchant lentement du guichet.
-Pourquoi y-a-t-il autant de monde pour regarder ce vieux film, soupira-t-il désespéré.
-Peut-être parce qu'il est considéré comme le plus grand film de tous les temps ?
Reese haussa les épaules, totalement indifférent à la révélation.
-Je dois refaire toute ton éducation cinématographique, soupira l'informaticien un brin dépité en lisant le programme.
-J'aimerai surtout qu'on rentre vite à la maison pour s'adonner à une toute autre activité, susurra l'agent tout contre l'oreille de son époux, l'enlaçant pour se plaquer contre lui.
Il déposa un baiser dans le creux de son cou provoquant un frisson chez l'autre homme.
-Un peu de tenue John, nous sommes en public.
-Allons Harold, j'ai bien droit à un petit câlin après ce que je m'apprête à endurer pour toi.
-Enduré ?! J'essai juste de te faire découvrir quelques unes de mes passions mais en y mettant aussi peu de bonne volonté, ce moment de détente risque de se transformer en véritable torture, S'étrangla Finch devant autant de mauvaise foi.
Loin de se laisser impressionner par le coup d'éclat de Finch, John resserra son étreinte tout en laissant dériver sa bouche dans sa nuque. Tout contre son oreille, il murmura :
-Tu n'y connais strictement rien à la torture Finch…
Puis laissant sa langue glisser sur sa peau sensible à l'arrière de son cou, il continua d'expliquer d'une voix rauque :
- Il y a mille et une façons de torturer…et, je suis un expert en la matière.
L'informaticien se dégagea rapidement, de peur que son corps, ce traite, ne réponde de manière un peu trop empressée et trop visible, aux taquineries de son compagnon.
-Je n'ai aucun doute quant à tes compétences, s'empressa–t-il de confirmer, de peur que John ne pousse la démonstration un peu trop loin.
Les hommes arrivèrent enfin devant le guichet. Finch demanda deux places. Une fois les billets en main, ils s'installèrent dans une immense salle totalement disproportionnée par rapport au nombre de spectateurs. Seule une vingtaine de personnes avaient fait le déplacement pour voir ou revoir la version remasteurisée de ce chef d'œuvre du septième art. Ayant l'embarras du choix, ils s'installèrent à peu près au centre. Seuls dans leur travée, les personnes les plus proches se trouvaient à cinq rangées devant eux.
Les lumières s'éteignirent progressivement et le film commença. Dès les premières minutes, John commença à s'ennuyer. Quel film étrange ! Il ne suivait pas la chronologie des événements…De plus, le personnage principal, le fameux Kane, était à la fois omniprésent mais totalement absent de l'histoire. L'agent étouffa un bâillement et jeta un coup d'œil à son compagnon, qui, plongé dans la narration, ne semblait plus du tout faire attention à lui.
Se sentant un peu délaissé, John laissa sa main dériver sur la cuisse de son compagnon. Ce dernier sursauta et prit d'une poigne ferme la main de l'agent afin de la reposer sur l'accoudoir.
-John, gronda l'informaticien.
-Oui ? répondit innocemment l'agent tout en laissant à nouveau sa main glisser sur la jambe de son voisin.
-Arrête ça ! Avertit Finch un peu plus fort en repoussant une nouvelle fois la main de l'autre homme.
Mais ce dernier, de nouveau embrasé, avait complètement délaissé le film et était tout entier tourné vers son partenaire, assis à quelques centimètres de lui. Reese n'écouta pas les mises en garde et reposa sa main, cette fois, un peu plus haut sur la cuisse de son conjoint qui tressaillit violemment.
-John ?! S'exclama-t-il un peu trop fort.
Les spectateurs devant eux se retournèrent et certains émirent un chut de mécontentement. Satisfait, John se pencha vers lui pour lui chuchoter à l'oreille, d'une voix envoutante qui ne laissait planer aucun doute sur ses projets.
-Allons, Harold, ne fais pas autant de bruit, tu ne voudrais pas être viré du cinéma parce que tu ne sais pas te tenir…
Il ponctua sa phrase d'un baiser tout près de son oreille avant de laisser ses lèvres glisser dans son cou. Il fut ravi de sentir l'autre homme frissonner contre lui. Sa main, qui reposait toujours sur la cuisse de l'autre homme commença à remonter lentement.
-John…voyons…nous sommes en public…
-Justement, c'est ça qui est excitant…murmura l'agent en lui mordillant le lobe de l'oreille.
Finch commençait à avoir beaucoup de mal à se concentrer sur le film. Il respirait profondément pour essayer, tant bien que mal, de reprendre le contrôle de ses sens.
Mais la main de John ne lui laissait aucun répit. Elle glissait lentement de plus en plus haut
sur sa cuisse avant de redescendre presque aussitôt dans une caresse douce et aérienne. Harold bénissait le fait d'être dans une salle obscure car il était à peu près certain que son excitation commençait à devenir de plus en plus évidente. Il se sentait de plus en plus à l'étroit dans son pantalon et se tortillait sur son fauteuil, mal à l'aise de ne pouvoir contrôler les réactions de son corps. Il ne put retenir un petit gémissement lorsqu'il sentit la bouche de son amant embrasser puis mordiller la peau sensible de son cou et de sa nuque.
Encouragé par les petits signaux de plaisir de son voisin, John s'enhardit. Son autre main commença à déboutonner le gilet puis la chemise d'Harold afin de donner un meilleur accès à ses lèvres. Harold retint sa respiration en sentant la bouche de l'agent glisser sur son épaule et sur son torse, à présent découverts.
Il ne put retenir un gémissement de plaisir lorsqu'il sentit John déposer une myriade de baisers sur son torse tandis que sa main effleurait son bas ventre.
-John, s'il te plait…
L'agent sourit et redressa la tête, cessant provisoirement sa douce torture. Il plongea ses yeux bleus voilés de désir dans ceux, perdus, de Finch et demanda dans un souffle:
-Que veux-tu, Harold ?
L'informaticien cligna des yeux. Que répondre ? Lui-même ne savait pas très bien ce qu'il voulait… De quoi le suppliait-il au juste ? De continuer ou d'arrêter ses caresses affolantes?
-Je…Je…
Attendri par l'expression totalement désemparée de son compagnon, John ironisa avec un sourire charmeur :
-Et bien, Harold Finch serait-il à court de mots ?
Harold était confus de se laisser aller ainsi, en public. Mais son mari était la tentation incarnée et il fallait bien avouer qu'il n'avait jamais su résister à ses assauts. John savait être très convaincant.
Mais soudain il écarquilla les yeux de surprise tout en retenant son souffle. La main de John venait de se poser sur son entrejambe. L'agent entreprit, sans aucune honte, de le caresser à travers son pantalon. Finch ferma les yeux pour tenter d'endiguer les sensations absolument exquises qui déferlaient.
John, lui, était fasciné par les expressions de pure plaisir qui défilaient sur le visage de son partenaire. Il ne se lasserait jamais de cela. Lui qui, jusque là, avait toujours pris beaucoup de plaisir dans le sexe, découvrait qu'en donner était tout aussi, sinon plus, excitant.
-Alors Harold ? Dis-moi ce que tu veux ?
-John…
-Je veux te l'entendre dire. Veux-tu que je m'arrête et que je te laisse regarder le film en toute quiétude ? Ou veux-tu que je continue ?
Reese ponctua sa dernière question par une caresse un peu plus appuyée qui eut pour effet de faire gémir un peu plus fort l'autre homme. Ce dernier se mordit la lèvre pour se retenir de crier et ouvrit les yeux péniblement. Pour répondre, Finch avait l'impression de devoir faire un effort surhumain.
-Continue s'il te plait, murmura Harold dans un souffle entre deux halètements tout en écartant les jambes afin de faciliter l'accès à son partenaire.
L'agent sourit et continua ses caresses qui devinrent de plus en plus appuyées. Puis, il cessa soudainement son mouvement. Finch en aurait pleuré de frustration. Mais il fut vite rassuré quand il sentit les mains expertes de John ouvrir la fermeture-éclair de son pantalon.
Reese glissa sa main vers l'objet de toutes les convoitises. Il apprécia la douceur de sa peau dans sa main. Ses caresses étaient légères. Le jeune homme se contentait d'effleurer doucement Harold. Il pouvait entendre son époux respirer profondément ou retenir son souffle lorsque sa touche était un peu plus forte. La poitrine de Finch se soulevait de manière erratique, ses mains étaient crispées sur les accoudoirs de son siège. Tout en continuant ses attouchements, Reese demanda à nouveau :
-Et maintenant que veux-tu ? Dis moi…Guide-moi…
-Tu sais bien ce que je veux…
-Il y a tellement de choses que je voudrais te faire, ici, dans le noir, que j'ai besoin d'un peu d'aide…
Finch avait l'impression d'avoir perdu le langage. Ses sens et ses pensées étaient prisonniers de cette main qui faisait des lents mouvements de va-et-vient et de cette voix rauque terriblement sexy qui l'envoutait.
-John…
-Que veux-tu Harold ? Insista doucement l'agent tout en se penchant pour déposer un baiser sur la veine jugulaire qui battait à tout rompre dans le cou de son mari.
-Ta… ta main…caresse-moi…
-Tout ce que tu veux, Harold.
John empoigna alors l'objet du désir de l'autre homme et commença à le caresser plus franchement. Il variait le rythme de ses caresses, simplement guidé par les soupirs, les halètements et les expressions de son compagnon. Finch, les yeux fermés, s'agrippa fermement aux accoudoirs comme si sa vie en dépendait. Il renversa la tête en arrière sous l'effet du plaisir intense que l'autre homme lui prodiguait.
-Tu aimes ?
Harold essaya de rassembler ses idées pour répondre à l'autre homme. Il entrouvrit la bouche pour parler mais aucun mot ne sortit, alors l'informaticien se contenta de se lécher les lèvres.
Ce geste inconscient eut pour effet d'embraser John. Voir le plaisir sur le visage de son mari suffisait au sien. Il aurait pu céder depuis longtemps à l'extase, juste en écoutant les gémissements et les soupirs de son compagnon. Heureusement pour lui, sa formation de militaire lui avait appris à se contrôler et à ne pas céder à ses pulsions. A cet instant présent, seul Harold comptait.
Mais au bout de dix minutes de ce traitement, l'agent céda à la tentation et glissa à genoux dans l'allée, faisant fi des divers bonbons ou pop corn éparpillés par terre. Il se positionna entre les jambes écartées de Finch, posant les mains sur la ceinture de son pantalon qu'il défit avec dextérité. Une fois le vêtement ouvert, il le fit glisser vers le bas, libérant ainsi totalement l'excitation de son amant.
Mais John ne fit aucun mouvement. Il lança un regard plein de convoitises vers l'autre homme. Harold, quant à lui, avait rouvert les yeux dès qu'il avait sentit son voisin quitter son siège. Il avait dégluti avec difficulté en le voyant se caler entre ses genoux mais il n'avait pu s'empêcher de soulever les hanches afin de faciliter son déshabillage.
Finch n'en revenait pas. Même dans ses fantasmes les plus érotiques, il n'avait jamais imaginé vivre cette scène. Il était assis dans une salle de cinéma avec d'autres spectateurs. Il avait le pantalon baissé et John, entre ses jambes, attendait d'obéir au moindre de ses désirs.
Les yeux dans les yeux, chacun semblait suspendu aux paroles de l'autre. John se lécha les lèvres avant de demander encore une fois :
-Que veux-tu Harold ?
Finch ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit, à la fois gêné et terriblement excité. Il savait pertinemment ce qu'il voulait à cet instant précis : il voulait voir cette magnifique bouche le prendre, le lécher et le sucer jusqu'à atteindre le plaisir ultime. Mais Finch était trop embarrassé pour formuler à haute voix son fantasme. Il se contenta donc de le fixer en silence, les yeux mi-clos, ses prunelles bleues assombries et troublées par le désir.
-Parle-moi, Harold, insista l'agent, dis-moi tes pensées les plus indécentes.
Harold se pencha alors vers son partenaire. Posant ses mains sur ses joues pour approcher son beau visage vers le sien, il l'embrassa avec passion, exprimant ainsi la faim dévorante qu'il avait de lui. Glissant sa langue entre ses dents, Finch explora la bouche de son compagnon avec ferveur et délectation, provoquant des gémissements chez l'autre homme qui s'agrippait à ses hanches. Ils se séparèrent à bout de souffle, les lèvres gonflées par leurs baisers à la fois tendres et passionnés. Mais au lieu de se rassoir correctement sur son siège, l'informaticien se pencha un peu plus vers son compagnon pour lui murmurer à l'oreille d'une voix rauque :
-Je veux que tu me prennes dans ta bouche. Je veux que tu joues avec ta langue et que tu me suces jusqu'à ce que je ne puisse plus me retenir.
Ces paroles obscènes prononcées d'une voix tremblante de désir par un homme aussi collé monté qu'Harold eurent pour effet d'attiser le désir de John jusqu'à un niveau inégalé. Il dut faire appel à tout son self-control pour ne pas se mettre dans l'embarras, ici, à genoux sur le tapis dégoutant d'une salle de cinéma. Il se contint difficilement mais, alors que son partenaire s'éloignait de lui pour se réinstaller confortablement sur son siège, il lui saisit doucement la nuque et l'embrassa avec fureur, comme pour le récompenser d'avoir céder à ses demandes.
Il prit possession de ses lèvres avec une certaine brutalité, glissant les mains dans ses cheveux bruns afin de maintenir la tête de l'informaticien sous ses assauts. Il s'écarta ensuite et, avec un sourire diabolique, les yeux rivés à ceux de Finch, il descendit lentement pour se repositionner entre les jambes de son mari. Sans le quitter des yeux, il saisit d'une main le membre gonflé de l'autre homme, s'humecta les lèvres puis pencha la tête avec une lenteur calculée. Il commença par donner un coup de langue léger qui fit instantanément réagir le reclus. Tout le corps de l'informaticien se crispa tandis qu'un petit cri s'échappait de ses lèvres entrouvertes. Il avait l'impression que des décharges de plaisir traversaient l'ensemble de son corps de la tête aux pieds.
Il sentit ensuite la langue de son amant le caresser de manière plus insistante, partant de la base pour arriver à son sommet au terme d'une lente et longue caresse.
Harold ne quittait pas des yeux l'autre homme, hypnotisé par ce spectacle terriblement érotique. Il écarta un peu plus les jambes et se cala plus confortablement dans son fauteuil. Il en voulait plus, beaucoup plus. Ses caresses étaient tout simplement affolantes mais il voulait se perdre dans la douce chaleur humide de cette bouche enchanteresse et gourmande. Ses hanches accompagnaient, dans un geste inconscient, les mouvements de langue de son compagnon.
C'est alors que John cessa son petit jeu et, avec un sourire lubrique, il le prit dans sa bouche. Finch ne put retenir un cri de pur plaisir. Il se mordit aussitôt les lèvres en voyant certains spectateurs se retourner. Si John était doué de ses mains, il était un génie avec sa bouche. Il suçait, léchait et aspirait délicatement le membre sensible d'Harold sans lui laisser de répit. Les mains crispées sur les accoudoirs à s'en faire blanchir les jointures, l'informaticien avait beaucoup de mal à contenir ses gémissements et se mordait les lèvres jusqu'au sang pour ne pas crier.
Finch glissa ses mains dans les cheveux poivre et sel de son amant, accompagnant ses mouvements de tête mais aussi essayant de les ralentir. Il avait beaucoup de mal à endiguer les vagues de plaisir, qui, de plus en plus puissantes, l'amenaient inexorablement vers la jouissance. Il saisit alors, sans brutalité mais fermement, les cheveux de John pour l'écarter de lui.
-John…Supplia l'homme d'une voix étranglée.
-Oui ? demanda le jeune homme en s'humectant les lèvres d'un geste provoquant tout en continuant ses caresses d'une main.
-John…stop…je ne vais pas pouvoir me retenir longtemps…Implora Finch, ne souhaitant ni se mettre dans l'embarras ni offenser John par un acte incontrôlé qu'il estimait avilissant.
Un sourire concupiscant étira les lèvres gonflées de John qui comprenait parfaitement la gêne de son amant. Mais il était trop tard, ils avaient déjà atteint le point de non-retour et le jeune homme le rassura.
-Ce n'est pas un problème, murmura-t-il en donnant un nouveau coup de langue mutin.
-Qu…Quoi ? Bredouilla Harold tout en contemplant John qui mourrait d'envie de reprendre son ouvrage.
John continua son petit manège avant de répondre dans un souffle :
-Ne te retiens pas…
Sur ses mots remplis de promesses, John reprit Harold dans sa bouche et reprit ses mouvements de va-et-vient avec encore plus de ferveur et d'application. Aspirant et jouant avec sa langue, l'agent s'appliqua à faire monter le plaisir de son partenaire jusqu'à son paroxysme.
Finch rejeta la tête en arrière sous le déluge de sensations toutes plus fortes les unes que les autres. Il crispa ses doigts dans les cheveux du jeune homme, perdant complètement pied avec la réalité. Il n'était que plaisir et luxure. Il ne pensait qu'à cette bouche qui le torturait, qu'à cette langue qui glissait contre sa peau dans des caresses toujours plus audacieuses. Il semblait être aspiré dans cette grotte sombre et humide et avait une envie presque désespérée de s'y perdre.
Même les yeux fermés, Harold pouvait très bien visualiser la scène. John, cet homme à la beauté parfaite et sauvage, encore parfaitement habillé de son costume classique et sur-mesure, était agenouillé devant lui, la tête plongée dans son entre-jambe, effectuant des mouvements de va-et-vient de plus en plus rapides. Quant à lui, la tête renversée en arrière contre le dossier de son fauteuil rouge, le pantalon descendu sur ses cuisses écartées, étaient l'image même de l'impudeur et de la débauche.
Mais Harold n'avait pas honte. Ce qu'ils faisaient n'étaient pas seulement du sexe. Il y avait dans cet acte, de l'amour infini, de la confiance aveugle et de la générosité dans le fait de donner à l'autre.
Après dix minutes de cette torture et face à cette preuve magnifique d'amour réciproque, Harold lâcha totalement prise et se laissa submerger par son orgasme. Tout son corps se crispa tandis qu'une lame de fond l'emportait, annihilant toutes ses forces et toute sa volonté.
-Oh, mon dieu…
Finch avait perdu tout sens de la réalité. Son sang battait furieusement dans ses tempes, son cœur tambourinait dans sa poitrine tandis que les vagues de jouissance se succédaient avec intensité. La dextérité de John, l'interdit du lieu et le risque de se faire surprendre décuplait son plaisir.
Il resta quelques minutes immobile, la tête reposant sur le dossier de son fauteuil, les yeux fermés, attendant que son rythme cardiaque ralentisse, que sa respiration se calme et qu'il reprenne progressivement conscience du monde extérieur. Lorsqu'il rouvrit les yeux. Il constata, un peu confus que John l'avait rhabillé et qu'il avait repris place à côté de lui.
La lumière qui envahit la gigantesque salle de cinéma les surprit tous les deux. Le film était terminé et le générique de fin défilait à présent sur l'écran géant.
Finch tourna lentement la tête pour contempler son amant qui arborait un sourire béat. John remettait un peu d'ordre dans ses cheveux et rajustait ses vêtements. Se sentant observé, l'agent tourna la tête et sourit à son amant. Harold ne pouvait détacher les yeux de ses lèvres, rouges, gonflées et luisantes qui lui avaient procuré tant de plaisir. Semblant lire dans ses pensées, John passa sa langue sur ses lèvres puis s'essuya la bouche du revers de la manche. Il se pencha ensuite vers son époux et demanda :
-Satisfait de ta séance, Harold ?
L'informaticien sourit tendrement avant de répondre.
-Très.
