Le chant des Ombres - Swanqueen [AU]


De retour avec une nouvelle histoire, j'espère qu'elle vous plaira, n'hésitez pas à me laisser des coms. Bonne lecture

Merci à EvilChachouuu pour la relecture et correction ! Merci, merci, merci ! ! !


Chapitre I

Avez vous déjà expérimenter l'au delà ? le ciel, l'enfer, l'autre monde peut importe son nom. Avez vous simplement vu ou entr'aperçu un être qui n'a rien à faire dans notre réalité ? Moi oui, j'en ai même croisé plusieurs. Et ça m'a valu le droit à des séjours dans de délicieux hôpitaux psychiatriques où la folie devenait finalement le quotidien. Mais je n'étais pas folle…

« Maman ?…

Maman… »

Oui, ma mère prenait son temps pour me répondre. Non pas que mes questions ne l'intéressaient pas mais elle cherchait le courage d'écouter mes délires.

« Qu'est ce qu'il y a Emma ?

Grand-mère m'a dit de te dire d'arrêter de fumer sinon tu la rejoindras plus vite que prévu »

Tout en pleurant je m'accrochais au bras de ma mère installée sur la terrasse de notre petite maison. Elle expira longuement en me fixant avant d'écraser sa cigarette.

« Tu sais que mamie est morte depuis plus de deux ans, hein ma chérie ?

Oui bien sûr.

Tu sais donc aussi qu'elle ne peut pas te parler si elle n'est plus là.

Pourtant elle le fait encore, et elle m'a dit aussi que…

S'il te plait. »

Cette formulation ne présageait rien de bon. Il ne s'agissait que d'une demande concise et poli dans n'importe quelle interaction mais pour ma mère c'était synonyme de 'tais-toi donc !'

Je baissais alors la tête, je savais qu'elle ne me croyais pas. Pourtant ma grand-mère venait me voir chaque soir, me racontait plein d'histoires passionnantes et chantait pour apaiser mon sommeil.

Ma mère est morte l'année suivante d'un cancer foudroyant. Je lui en ai voulu de ne pas m'avoir écouté. Elle n'était que ma mère adoptive mais ça n'avait pas d'importance. Elle et Aaron avait été de bon parents jusqu'à ce qu'ils se séparent l'été de mes 5 ans.

Après sa mort je suis donc partie vivre avec mon père et lui ne se contentait pas de me faire taire quand je lui jurais avoir vu le fils de notre voisin au milieu de notre jardin.

« Il m'a dit que son papa avait été méchant avec lui et qu'il était mort par sa faute. Lançais-je avec l'aplomb d'une fillette de 9 ans. Et puis il m'a dit aussi qu'il reviendrait me voir parce qu'il m'aimait bien.

Ce n'est pas possible ! S'étouffa mon père.

Si, si. Même qu'il m'a montré la photo de sa maman toute abimée par l'eau, il pleurait.

Tu te rends compte des inepties que tu sors, Emma ? Me répondit-il en s'approchant de moi.

C'est quoi des napsis papa ? »

Je le revois secouant la tête et me toisant. Il me prenait pour une folle lui aussi, je le sais maintenant. À l'époque il me racontait que le nouveau foyer dans lequel j'allais vivre me permettrait de ne plus voir ce genre de « fantômes ». Alors je m'exécutais sans broncher, à moi aussi ils me faisaient peur.

Au début, mon père me rendait visite quasiment tous les jours, puis 3 fois par semaines, pui fois par mois. Il trouva ensuite une palanquée d'excuses qu'à l'époque je croyais volontiers pour ne pas me sentir trop abandonnée. Un jour, il ne vint plus. Mon état ne s'améliorant pas il avait baissé les bras et refait sa vie.

Cependant, après 3 années de traitements en tout genre, je devins une petite fille modèle. Ils avaient enfin trouvé le médicament miracle qui faisait disparaitre mes « amis imaginaires » comme les appelaient les infirmières qui s'occupaient de moi. Je ne cherchais pas à connaitre les tenants et les aboutissants de ce traitement, j'étais simplement heureuse d'être enfin comme tout le monde et surtout de pouvoir sortir de cette endroit sordide. Mon père ne répondit à aucun appels des médecins, il avait littéralement disparu.

Je fus donc placée en foyer puis dans une nouvelle famille d'accueil jusqu'à ma majorité. Je travaillais bien à l'école, avais quelques camarades avec qui je m'entendais bien et aimais travailler en tant que bénévole dans un centre hospitalier. En bref, aucune ombre au tableau jusqu'à ce jour de décembre.

Je venais d'emménager dans ce nouveau chez moi, c'était la première fois que j'habitais seule. Mon appartement n'était pas grand mais je l'aimais déjà avec sa petite cuisine donnant sur un petit salon avec de petites fenêtres… Une chambre à part, une salle de bain, des toilettes ; tout ce qu'il me fallait pour débuter une vie d'adulte sur de bonnes bases. Il me fallut quelques mois pour décrocher un entretien d'embauche dans un cabinet d'avocat. J'ai toujours été fascinée par les séries sur les avocats et leurs bureaux avec de magnifiques baies vitrées donnant sur une ville bondée et en ébullitions.

Ce matin là, je me maudissais de ne pas encore avoir déballé tous mes cartons. Je fouillais, je cherchais, je déchirais tout ce qui pouvait potentiellement cacher mon précieux. Oui « mon précieux ». Rien à voir avec un certain film à gros budget ni avec sa représentation d'une gargouille naine en décomposition (je l'avoue Golum m'a toujours fait peur). Ce que j'appelais ainsi était pourtant tout aussi important que ce stupide anneau ; ma boite de médicament. Elle contenait mes ordonnances et les cachets indispensables à ma vie sociale et professionnelle.

Je la cherchais partout sans succès, je ne comprenais pas comment dans l'excitation du déménagement j'avais pu perdre de vu l'essentiel. Je me retournais vers la porte d'entrée, il fallait que je parte si je voulais être à l'heure à mon rendez-vous. Je portais une main tremblante à mes lèvres puis décidais de partir malgré tout. Ça ne m'était plus arrivé depuis l'été de mes 14 ans en vacances avec mes parents adoptifs sur un camping du sud de la France. Le pire séjour de ma vie…

Ma veste, mon écharpe et mon sac sous le bras je refermais la porte avec maladresse, la peur me tordait le ventre. Le trajet en bus se déroula sans accros, de même pour traversée d'une grande avenue et rien à signaler dans l'ascenseur qui me menait au 30ème étages d'une tour comme je l'avais rêvé, je soufflais un peu. Les portes en métal s'ouvrirent sur un long couloir jonchés de bureaux et alors que j'avançais vers la standardiste ou secrétaire… ou assistante que sais-je, mes yeux se fixèrent sur une femme brune, tailleur-jupe et talon aiguille. Elle posa le regard sur moi, inclina la tête en guise de bonjour puis continua sa route. J'étais littéralement soufflée par sa prestance et sa beauté, en tout cas assez pour ne pas entendre la secrétaire qui tentait vainement d'attirer mon attention.

« Madame ? grogna-t-elle une dernière fois agacée.

O-oui pardon… Je, j'aimerais… j'ai rendez-vous avec euh… »

Alors que je balbutiais encore en cherchant le nom de mon interlocuteur à venir, la jeune femme laissa reposer son menton sur son poing pour mieux me fixer sans trop se fatiguer. Elle avait bien comprit qu'il lui faudrait être patiente. Je fermais les yeux, inspirais puis expirais longuement avant de continuer :

« Pardon… J'ai un entretien avec Madame Mills.

Bien ! Et vous êtes ? souffla-t-elle soudainement soulagée.

Emma Swan.

Swan… Swan… »

Alors qu'elle parcourait l'agenda visiblement surbooké de l'avocate, je contemplais mon environnement. Quelques plantes vertes, une partie que je devinais être une salle d'attente et des murs bruns, rien de très palpitant pour les yeux en tout cas. Je repérais aussitôt la machine à café, indispensable à une Emma productive puis me reconcentrais sur la grande rousse qui s'adressait de nouveau à moi.

« Mademoiselle Emma Swan ! Vous êtes pile à l'heure. je vous prie d'attendre là, je vais prévenir Madame Mills. Me dit-elle en pointant la salle d'attente du doigt.

Merci. »

Je lui souris en me dirigeant donc vers mon saint graal. La cafetière malheureusement vide, je décidais de m'assoir sagement en attendant mon hypothétique future employeur. Elle ne se fit pas attendre ; mon regard se perdait dans le paysage terne d'un tableau accroché au dessus de moi quand j'entendis un raclement de gorge puis une voix grave et sensuelle :

« Mademoiselle Swan. Veuillez me suivre. »

Je ne répondis pas, la mienne s'était encore enfuit. La femme qui m'intimait de la suivre était celle que j'avais croisé en sortant de l'ascenseur et son charisme me clouait sur ma chaise. C'est avec des jambes tremblantes que je me levais tout de même, il fallait que je me bouge un peu si je souhaitais avoir une chance de décrocher ce poste. Je me doutais qu'elle ne cherchait pas une plante verte à ajouter à la collection du couloir.

Je la suivais dans ses quartiers, elle me serra la main une fois passé la porte et prit place derrière un grand bureau. Le genre de ceux que l'on regarde en se demandant comment il avait pu franchir la porte ou même la fenêtre. Mon regard se fixe sur la charmante femme qui révisait rapidement mon cv. Cela me laissa le temps de la détailler discrètement. Ses doigts étaient parfaitement manucurés, elle portait des bijoux qui allaient de pair avec le reste de son tailleur mais ce qui retint le plus mon attention était ses cheveux… sa coiffure impeccable me laissa songeuse, elle était de celle qu'on ne croise que dans les magasines photoshopés. Je ne pensais pas que l'on puisse être belle à ce point.

Soudain je sursautais, j'entendis qu'on fredonnais une chanson non loin de moi. Je connaissais cet air. Mes yeux trouvèrent alors un homme assis sur une chaise dans le coin le plus sombre de la pièce. Je n'arrivais pas à le distinguer correctement et j'étais étonnée de ne pas avoir détecté sa présence plus tôt...