Disclamer: Blablabla... J.K Rowling est une déesse venue éclairer nos pauvres esprits en mal de magie mais ça tout le monde le sait!
Un OS que j'avais déjà publié mais qui grâce à SssnappeD a enfin été corrigé (correction rapide et efficace, franchement si on notait les Beta -oui j'ai le droit puisque j'ai écrit SI- je lui aurait mis 20/20 sur le coup), et j'avoue moi-même avoir été bluffé par le nombre de fautes que je ne voyais pas (non je ne vous le direz c'est un secret...)
A
Severus était allé se réfugier en courant dans sa chambre. Après avoir fait mille va-et-vient, avoir tapé le mur du dortoir à l'en tacher de sang. Il s'était lentement dirigé vers son lit et avant de l'avoir atteint s'était écroulé et mis à pleurer. Il avait pleuré des heures durant ce sentiment de perte, il n'avait jamais eu aussi mal et pourtant il en avait connu des déboires. Il en devenait fou de douleur. Et Merlin qu'il se haïssait. Il abhorrait sa personne comme jamais auparavant à s'en donner des coups de poing rageurs. Puis le soir était arrivé, ses camarades de Serpentard aussi. Par Merlin, qu'il aurait voulu pouvoir les tuer à chaque fois qu'ils le félicitaient de son insulte. Alors il avait fait ce qu'il savait faire de mieux s'était renfrogné et avait semblant. Pendant le repas il l'avait dévorée d'un regard empli de culpabilité. Il s'était levé, avait essayé de la retrouver à la bibliothèque mais Sirius Black lui avait bloqué le passage lui assurant qu'il y avait déjà quelqu'un pour la consoler. De rage, il avait tourné en rond dans tout Poudlard. Puis d'un coup s'en crier gare, il s'était arrêté et avait couru vers la volière. Enfin arrivé, le crissement d'une plume sur un parchemin venait accompagner les bruissements du vent et les hululements.
Cher Lily,
Je suis désolé, mais je pourrais te le répéter des centaines de fois cela ne changera rien. Je te connais Lily. Je suis tellement désolé. Je suis désolé de t'avoir menti. Je suis désolé de t'avoir dissimulé mes souffrances. Je suis désolé d'être têtu. Je suis désolé d'être moi. Tu ne me comprends pas n'est-ce pas ? Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir mal au point de vouloir en mourir et de serrer les poings, d'avancer. Encore un pas… Encore un pas… Toujours un autre pas… Sans que rien ne change. Tu ne sais pas ce que c'est hein ? De se débattre avec soi-même. De se haïr au point de s'en meurtrir la chair. Lily, je suis si désolé, je ne veux pas te perdre.
Il en pleurait et les larmes tombaient sur le parchemin qu'il gribouillait rejoignant quelques taches de sang venant de ses mains abîmées. Il continua et notant la lumière crépusculaire d'un matin lumineux, il se mit à sourire, d'un sourire tordu, tortueux. Il se sentait mieux. Peut-être le comprendrait-elle. Lui pardonnerait-elle ? Il espérait tant.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu l'impression d'être en trop. Oh oui, de temps en temps je me trouvais une utilité. Je pouvais être l'exutoire de mon père, le défouloir des jeunes de mon quartier, l'objet des railleries de toutes les femmes au foyer du voisinage. Mais quand tu me regardais de tes grands yeux verts étincelant d'admiration, que je sentais mon petit cœur battre dans ma poitrine, mes oreilles fumer, mes jambes flageoler, je me sentais à ma place. Sais-tu ce que c'est Lily, La Haine . Celle qui brûle incessamment en moi depuis que j'ai compris que Poudlard ne sera jamais pour moi le paradis que je te décrivais. Que ce lieu ne saurait être l'accalmie dont je rêvais depuis que j'ai l'âge de marcher.
Par la barbe de Merlin, en remuant tout ce bourbier il avait l'impression de pouvoir respirer de nouveau. Il avait continué alors à noircir le parchemin et avait attaché son seul espoir à la patte d'un hibou grand-duc au regard rempli d'intelligence. Son hibou a elle. Il regarda le hibou partir et resta là à l'attendre.
Mais non, il a fallu que les sévices de mon père soient remplacés par ceux de James Potter et ses amis, que les coups, l'humiliation, les moqueries résonnent dans ma tête ou marquent mon corps. Oh, je suis désolé Lily de t'avoir dissimulé mes souffrances. Je sais que tu aurais compati mais j'étais si bête. J'étais bête de croire que tu me regarderais avec pitié, que tu aurais honte de moi et que la seule chose qui valait le coup dans ma vie s'éloigne de moi. Oh Lily, ce jour-là. Je suis désolé, désolé, désolé…
Le hibou qui volait depuis une heure déjà arriva dans une usine de Londres, se dépêcha d'attraper un exemplaire du jour de la Gazette du sorcier.
Lily avait mal dormi. Depuis que cet imbécile l'avait insultée, elle ne cessait de penser à lui. Elle en rougit légèrement sans s'en rendre compte. Puis elle fronça les sourcils, c'était la première fois qu'il se comportait mal avec elle et bien qu'elle se demandait pourquoi, elle se promit de faire en sorte que ça n'arrive plus. Il s'agissait d'une abomination et James lui avait fait comprendre que même lui n'aurait pas osé. En se rendant à la grande salle, elle s'efforça de penser à quelqu'un d'autre, ne s'était-elle pas déjà casser la tête à comprendre Severus depuis des mois sans aucun résultat. Elle n'en pouvait plus de lui. James, lui, avait été tellement gentil. Il était d'une simplicité et d'une joie de vivre déconcertante derrière son comportement puéril, arrogant. Et son sens de l'humour franc qui l'avait fait rire était à l'opposé de celui sombre et quasi torturé de Severus. Bien qu'il ne soit pas aussi intelligent que lui pensa-t-elle, James avait toutefois un charme certain.
J'avais le cœur qui s'emplissait d'une haine incontrôlable et tu me regardais comme on regarde un animal subissant les affres de noirceur due à des braconniers… Rien ne peut pardonner ce que je t'ai dit mais Lily, je voulais rester ton héros celui qui te faisait rêver à coup de sort de baguette magique. D'une baguette volée qui en échange de tes rires joyeux, émerveillés se faisait douleur lors de mon retour à la maison. Lily, je voulais juste que tu me voies comme avant. Je voulais te faire sourire, là où mon humour trop noir et mes éclats de colère te donnaient l'impression que j'étais devenu un être malfaisant. Tu me croyais influencés par les autres Serpentards. Il n'en était rien. J'étais un sous-fifre pour eux, un traitre à son sang parce que je te parlais .
Lily réfléchissait à tout cela. En mangeant lentement son petit déjeuner, elle pensait à Severus mais contrairement à ces derniers mois, elle n'en rougissait pas, après tout il n'était pas assis en face à la contempler depuis la table des Serpentards. Elle ne vit même pas son hibou déposer son journal elle entraperçut encore moins la lettre sur sa patte gauche. Patte qu'il ne tendait que pour Severus.
Sirius demanda à Lily s'il pouvait lire son hebdomadaire. Elle acquiesça distraitement. Avec étonnement, il tomba sur la lettre de Severus et discrètement le lu. Il glissa son regard vers James rayonnant et Lily qui l'écoutait d'une oreille et la déchira. Non, cela faisait si lentement qu'il n'avait pas vu James si heureux. Il ne permettrait aucune interférence. Servilus avait sa chance, tant pis pour lui s'il l'avait laissée passer.
J'ai tout sacrifié pour toi ma Lily. Je t'ai livré le meilleur de moi jusqu'à ce que le meilleur me fasse défaut. Pardonne-moi je t'en supplie. Dis-moi ce que je dois faire et je le ferai sur le champ puis laisse-moi te raconter tout ce que je ne t'ai pas dit de moi. Je t'attends à la volière.
Ton meilleur ami depuis l'enfance et l'homme qui t'aime depuis toujours.
Severus
Le jour avait laissé place à la nuit. Severus s'était remis à pleurer.
