Me revoilà les ami(e)s ! Certains étaient au courant, d'autres non, mais depuis quelques jours déjà j'écrivais un OS. Pour tout vous dire, cette idée m'est venue alors que, en prenant mon petit-déjeuner, j'ai décidé de regarder un film avec ma mère. J'ai plus bougé tout le long, avant de prendre ma douche une fois le film achevé. Et puis là, la révélation (à croire que l'eau fait fonctionner mon cerveau à plein régime), les idées se sont bousculées dans ma tête, et cet OS est né. Si vous désirez voir ce super film, il s'intitule "Destins confondus". Mais il faut l'avouer, au final il n'a pas vraiment de rapport avec mon OS. Enfin, si juste un peu. Mais bon, c'est mon cerveau qu'est allé chercher ça tout seule comme un grand hein ! xD
Quoi qu'il en soit, j'ai décidé de le séparer en deux parties. Ne vous en faîtes donc pas, une suite viendra assez rapidement je pense (ben oui, c'est les vacances, et puis elle est déjà écrite ;D).
En ce qui concerne sa compréhension, dîtes vous simplement qu'il se situe après "Moving On". House a donc bel et bien détruit la façade de son ex-compagne et a purgé huit mois de prison de ce fait. Cuddy a déménagé de Princeton, Foreman a pris sa place, mais Dominika et House ne sont plus mariés dans cet OS, la jeune femme ayant obtenu le précieux papier qu'elle désirait. Voilà, ça devrait vous faciliter la compréhension à présent ! ;)
Pendant que j'y pense, merci à tous ce qui m'avaient souhaité bonne chance, bon courage pour les épreuves écrites du BAC ainsi que pour mon oral. A moi la liberté now ! N'oubliez donc pas de laisser une petite review au passage, en plus maintenant vous n'avez même plus besoin d'appuyer sur le gros bouton bleu, FF vous a facilité la vie, plus besoin de faire 'CLIC' ! xD Et avant que j'oublie, encore merci pour votre soutien sans failles.
See ya people !
What doesn't kill you makes you stronger.
Ce jour-là était semblable à tous les autres. La matinée avait démarré comme un matin ordinaire, rien d'étrange. Sitôt debout, une douche rapide suivie d'un habillage et d'un maquillage minutieux. Elle avait bu son café assise sur son divan après avoir fait son yoga hebdomadaire, et profitait du temps qui lui restait avant le réveil de sa fille pour achever certains dossiers. Sur les coups des sept heures trente, elle réveilla la fillette afin de profiter un peu d'elle avant de devoir rejoindre son travail. Elle la porta jusque dans la cuisine, où elle l'installa sur une chaise avant de lui présenter un bol de céréales. Elle la regarda ensuite l'avaler goulûment, puis l'aida à se vêtir. A peine eut-elle fini, qu'on frappa à la porte. Elle se précipita vers la porte d'entrée, et fit entrer la nounou après l'avoir salué. Puis elle attrapa son porte-document, et embrassa le front de Rachel après lui avoir promis de ne pas rentrer trop tard.
Elle posa son sac sur le siège passager, et démarra sa Lexus. Elle conduisit prudemment jusqu'au nouvel hôpital où elle officiait, situé au plein cœur de Boston. Elle se gara sur son emplacement réservé, attrapa ses affaires et rejoignit le hall de l'accueil. Elle s'empressa de signer le registre, et rejoignit son bureau. Là, elle se laissa retomber sur son fauteuil, et démarra son ordinateur avant de jetter un coup d'œil sur la pile de documents à ses côtés. Certes, elle n'exerçait plus au Princeton Plainsboro Teaching Hospital, mais les choses n'avaient pas vraiment changé. Elle avait réussi à obtenir un job d'Administratrice à Boston, le précédent ayant du partir en retraite. Elle le savait, elle avait eu une chance incroyable de pouvoir obtenir la place au moment même où elle avait besoin de s'éloigner de Princeton.
Alors qu'elle était plongée dans ses remplissages de dossiers, on toqua à la porte, l'extirpant brusquement de sa léthargie. Elle prononça un distinct « Entrez », et leva la tête vers la silhouette qui venait de s'introduire dans son office.
- Du courrier pour vous Docteur Cuddy, annonça alors son assistant, un type au style bourgeois et aux manières un peu trop exagérées.
- Merci John, répondit-elle simplement en attrapant les enveloppes avant de les poser sur son bureau.
- Votre rendez-vous de cet après-midi s'est désisté, il vous contactera ultérieurement pour fixer une nouvelle date, le prévint-il tout en se dirigeant vers la porte qu'il ouvrit.
Elle le gratifia d'un sourire amical, avant qu'il ne sorte de la salle. Elle rejeta alors ses cheveux en arrière, et prit les lettres en main afin d'en contrôler la provenance. Des demandes de rendez-vous de la part de donateurs, des CV envoyés par de jeunes médecins désireux d'obtenir un poste dans son hôpital, bref le genre de courrier normal qu'elle recevait depuis son arrivée ici, treize mois plus tôt. Treize mois, déjà treize mois qu'elle avait tout quitté à Princeton pour venir s'installer ici, loin de tout ce qui pouvait avoir un lien avec son ancienne vie.
Mais, alors qu'elle s'apprêtait à se repencher sur sa paperasse, elle remarqua une enveloppe à laquelle elle n'avait pas fait attention jusque là. Elle la prit donc en mains, et fronça les sourcils en voyant l'entête. Apparement, celle-ci venait du 'United States Department of Health and Human Services'. Les mains tremblantes, elle l'ouvrit précautionneusement, et en sortit un document. Tout juste eut-elle lu les premiers mots, qu'elle ne put retenir ses larmes de couler. Non, ce n'était pas possible, pas ça …
Elle dut se forcer à lire et relire les papiers au moins quatre fois, et pourtant elle ne parvenait pas à accepter ce qu'elle lisait. Tout avait pourtant débuté comme une journée des plus banales …
Elle attrapa son téléphone, et composa un numéro qu'elle connaissait par cœur. Trois tonalités, et enfin son interlocuteur décrocha. Elle poussa un soupir de soulagement, les larmes barrant encore sa gorge.
- Ju', c'est Lisa … Fit-elle d'une voix chevrottante, avant de marquer une pause pour ravaler ses sanglots.
- « Liz, ça va pas? » S'inquiéta la voix de l'autre côté du combiné. « Qu'est-ce qui se passe Lizzie ? »
Elle prit une grande respiration, un flot de larmes dévalant ses joues d'ores et déjà humides.
- Rachel … Commença-t-elle, n'ayant pas la force de poursuivre aussitôt sa phrase.
- « Il lui est arrivé quelque chose ? Elle est malade ? Blessée ? » Répondit précipitamment sa petite sœur.
- On m'intente … Une action en justice … Bafouilla-t-elle avant d'éclater à nouveau en sanglots.
De l'autre côté du téléphone, Julia Cuddy s'étouffa littéralement avec sa salive. Comment tout ça était-ce possible ? Comment pouvait-on traîner sa sœur aînée en justice, elle la parfaite mère certes célibataire ?
- « Attends Honey, c'est quoi cette histoire ? Qu'est-ce qu'on peut bien te reprocher à toi ? » S'étonna Julia, le combiné collé contre son oreille comme si sa vie en dépendait.
- Ses … Grand-parents biologiques … Hoqueta-t-elle, tournant le dos à la porte de son office afin qu'on ne puisse pas voir son visage depuis l'extérieur de la salle à travers les stores. Ils veulent reprendre sa garde et leurs droits sur elle …
Au New-Jersey, à deux cent soixante-sept miles du Docteur Lisa Cuddy, sa jeune sœur manqua de lâcher le téléphone, incrédule face à ce que venait de lui annoncer l'Endocrinologue. C'était si impensable qu'une telle chose puisse se dérouler, surtout lorsqu'on connaît Lisa et son amour inconditionnelle pour sa fille.
- « Ecoutes Chérie. Je confie les enfants à Eitan, et j'arrive aussi vite que possible à Boston. Je ne te laisserai pas affronter ça toute seule ... » Promit-elle alors, apportant le téléphone avec elle dans sa chambre à coucher tandis qu'elle commençait déjà à enfourner quelques vêtements dans un sac de voyage.
- Non Ju', reste auprès de ta famille … Ça va aller … Mentit-elle alors que de nouveaux sanglots la secouaient de la tête aux pieds.
- « Hors de question que je te laisse comme ça non, déclara la petite dernière d'Arlène et Alvin Cuddy. Je viens te rejoindre, un point c'est tout. »
Sans même lui laisser le temps d'argumenter davantage, Julia raccrocha, et acheva rapidement la préparation de son sac. Puis après avoir enfilé ses chaussures, elle prévint Eitan de son départ pour chez sa sœur, lui expliquant brièvement les raisons de cette visite précipitée. Elle embrassa ensuite Ben, Hannah et Leah et monta en voiture avant de commencer quelques manœuvres afin de se dégager de son allée tout en saluant de la main ses enfants et son mari. Enfin, lancée sur les routes de la ville, elle rejoignit l'aéroport le plus proche, prit le premier avion en direction de Boston, et se rendit aussi vite que possible chez sa sœur, le tout en environ trois heures.
Pendant ce temps, Cuddy essayait de dissimuler au mieux les traces de sa profonde tristesse. Après un bref remaquillage, elle demanda à son assistant de banaliser sa journée entière, sous prétexte qu'elle ne se sentait pas très bien. Puis, après lui avoir demandé de la bipper en cas de problème, elle quitta son hôpital pour rejoindre au plus vite sa villa sur le coup des onze heures. Elle contacta la nourrice, la prévenant alors qu'il n'était pas nécessaire qu'elle récupère Rachel et qu'elle s'en chargerait. Ce ne fut qu'après avoir réglé cela qu'elle se laissa retomber sur son canapé, et enfouit sa tête dans ses mains. On ne pouvait pas lui retirer sa fille, c'était trop injuste ! Cela faisait déjà quatre ans qu'elle élevait cette enfant comme la sienne, alors pourquoi la lui réclamait-on seulement maintenant ?
Repliée sur elle-même, elle sursauta lorsqu'un frappement se fit contre la porte. Elle se releva promptement, et se jeta littéralement sur la porte, laissant apparaître sa petite sœur, dans les bras de laquelle elle se laissa tomber, en proie à une nouvelle et violente vague de sanglots. Cette dernière enroula ses bras autour de la taille de Lisa, et l'entraîna à l'intérieur avant de refermer la porte derrière elle et la conduire vers le divan.
Sans prononcer un seul mot, Lisa lui tendit l'enveloppe qu'elle avait reçu. Julia l'ouvrit, lit les documents aussi rapidement qu'elle put, et mit sa main devant sa bouche tant elle était stupéfaite d'apprendre une telle chose. Il lui semblait rêver, ou bien être dans une dimension parrallèle à la nôtre. Mais pas dans la vie réelle, pas avec ça …
Elle resserra son étreinte autour des épaules de son ainée, lui montrant par là qu'elle la soutenait comme jamais.
- On va se battre Liz', jura-t-elle en lui relevant le menton pour qu'elle la regarde dans les yeux. Rachel est TA fille, tu es SAmère et rien ne peut le changer. Tu gagneras Lizzie, on fera tout pour …
La concernée hocha doucement la tête, tandis que la plus jeune balayait les larmes qui inondait son visage. Elle l'aida ensuite à se relever, et la serra fort contre elle.
- Allez, il est temps d'aller chercher Rachel à la pre-school, lui rappela-t-elle avant de lui tendre ses Louboutin pour qu'elle les enfile.
Elles récupèrent la fillette ensemble, et déjeunèrent ensemble dans un petit bistro fort sympathique. Puis elles passèrent l'après-midi au centre commercial, avant de rentrer lorsque leurs pieds les rappelèrent à l'ordre. Là, elles s'installèrent devant la télévision, et regardèrent le dessin-animé préféré de Rachel, Brownbeard. Certes, la médecin n'aimait pas vraiment ce programme, mais elle savait combien sa fille l'appréciait, et elle comptait bien profiter d'elle comme si chaque instant en sa compagnie était le dernier.
Deux semaines avaient passé, durant lesquelles Lisa avait été contrainte de poser des congés le temps que cette histoire se règle. Elle s'était vu forcée d'exposer la situation à la fillette, essayant de trouver les mots justes pour lui faire comprendre, sans pour autant la perturber. Toutes les nuits, elle s'endormait dans son lit, sa fille blottie tout contre elle. Et seulement lorsqu'elle était certaine que l'enfant était plongée dans les bras de Morphée, elle s'accordait le droit de pleurer. Mais pas avant, pas devant sa fille. C'était déjà assez perturbant pour la petite de comprendre qu'elle était suceptible d'être retirée de la garde de sa mère, alors la voir aussi fragile qu'elle ne l'était à ce moment-là aurait été encore plus difficile à vivre pour la fillette.
A l'aide de son avocat Maître Sheffield et de Julia, elle mit en place une défense afin de prouver qu'il était plus qu'insongeable de séparer Rachel d'elle, surtout à présent que celle-ci avait déjà quatre ans passés. D'autant plus que la fillette ne lâchait plus sa mère d'une semelle, réclamant toujours les bras de celle-ci, comme si elle craignait qu'on l'en sépare.
Le premier jour du procès était arrivé, et Lisa n'en avait pas dormi de la nuit. Sa petite sœur avait essayé de la forcer à avaler quelque chose de consistant, mais ce fut peine perdue, de même qu'avec Rachel qui sentait bien que ce jour était particulier, et dont la peur augmentait à mesure que le temps passait.
Vêtue d'une jupe crayon noire ainsi que d'un fin chemisier blanc, elle se dirigea vers le palais de justice, Rachel en appui sur sa hanche. Les bras de la fillette enroulaient le cou de sa mère, tandis que sa tête était perdue dans ses boucles. Julia tenait le bras de sa sœur, lui montrant qu'elle était là et qu'elle ne la laisserait pas tomber.
Tout le monde prit place dans la salle d'audience, dans un silence des plus pesants. La jeune femme s'installa alors à côté de son avocat, les grand-parents biologiques de la fillette ayant pris place à environ trois mètres d'elle. Elle tourna la tête dans leur direction, mais se ravisa rapidement, ses sanglots menaçant de la secouer une fois de plus. Rachel quant à elle, était assise sur les genoux de sa tante, qui la serrait fort contre elle pour la rassurer. Les choses sérieuses allaient démarrer …
La juge entama le procès, résumant la demande faite par les grand-parents. Puis, elle fit venir le grand-père à la barre, alors que les muscles de Cuddy se tendaient et qu'elle s'enfonçait dans son siège. Elle n'entendit pas même les premiers propos de la juge, ni ceux de Monsieur Soellner.
- Pourquoi faire la demande seulement maintenant, plus de quatre ans après la mort de votre fille et l'adoption légale et officielle de votre petite-fille ? Interrogea alors la présidente, ce qui eut pour réflexe de faire relever la tête de Lisa en direction du box où se tenait celui qui voulait lui arracher sa fille.
- C'est MA petite-fille, annonça-t-il clairement et audiblement. Elle est tout ce qui nous reste de notre fille Natalie, que des médecins incapables ont tué !
Lisa retint sa respiration, n'en croyant pas les yeux. On lui reprochait de ne pas avoir sauvé la vie de sa patiente, alors que le Diagnostique avait été trop tardif justement à cause des informations que celle-ci leur avait caché. Et voilà qu'à présent, il remettait tout la faute sur elle et ses employés, qui avaient pourtant fait tout leur possible pour la sauver, malgré la découverte de sa pré-éclampsie une fois les dégâts sur sa santé devenus irréversibles.
- Natalie aurait du avoir 20 ans cette année, poursuivit Michael Soellner. Elle aurait du achever son cursus au lycée, aller au bal de promo avec son petit-ami, être acceptée dans une université. Mais elle a été privé de tout ça, et nous avons été privé d'elle.
Lisa se mordillait la lèvre inférieure, ses ongles s'enfonçaient dans ses paumes. Elle n'en croyait pas ses oreilles, il choisissait de tout remettre sur le tapis quatre ans plus tard, et refoulait tous les tords du monde sur elle !
C'en était trop pour elle, elle n'en pouvait déjà plus d'entendre ces tissus de mensonges. C'était comme si ses oreilles se fermaient, et formaient un barrage hermétique à toute parole externe. Elle n'avait qu'une envie, fondre en sanglots et disparaître du tribunal avec sa fille. Elle avait l'impression de suffoquer, l'atmosphère ambiante l'étouffait.
Le procès dura encore trois bonnes heures, et elle dut passer à la barre afin d'exposer ses arguements, avant qu'enfin tous soient libérés pour le déjeuner. Lisa quitta la salle aussi rapidement qu'elle pût, et prit Rachel tout contre elle avant de se précipiter à l'extérieur. Julia la suivit de près, bien décidée à ne pas lâcher d'une semelle le temps que tout rentre dans l'ordre.
Elles allèrent manger un morceau dans un restaurant non loin de là, afin de s'assurer d'être de retour à l'heure au tribunal pour le rendez-vous qu'avait Rachel avec l'assistante maternelle. Comme depuis qu'elle avait reçu cette maudite enveloppe, l'aînée des Cuddy mangea peu, et la petite dernière non plus. Rachel le savait, elle allait devoir passer l'après-midi avec une dame qui lui poserait des questions au sujet de sa maman, comment elle s'en occupait, enfin ce genre de choses.
Un peu en avance sur l'heure prévue, Rachel attendait dans une salle d'attente, blottie contre les bras de sa mère. La patte de son Lamby ainsi que son pouce dans la bouche, elle se cramponnait à Lisa comme à une bouée de sauvetage. Elle sanglotait contre la poitrine de Cuddy, son petit corps secoués par des spasmes. La main de la jeune femme caressait doucement l'échine de la fillette, essayant veinement de la rassurer, tandis que le bras de Julia était enroulé autour des épaules de sa sœur pour lui montrer une fois de plus qu'elle n'allait pas la laisser tomber.
Puis une dame assez bien portante apparut sur le seuil de la porte, invitant « Mademoiselle Rachel Cuddy » à la suivre dans son bureau. Cuddy embrassa donc le front de l'enfant, avant de la poser au sol après lui avoir promis qu'elle l'attendrait ici-même, dans cette salle, et qu'elle n'en bougerait pas sans elle. Ce fut donc les yeux brillants que la petite Cuddy se résigna à rentrer dans l'office, retenant difficilement ses pleurs lorsque la porte se referma, l'empêchant ainsi de voir sa mère.
A peine la porte claqua-t-elle, que Lisa se laissa retomber dans les bras de sa petite sœur, enfouissant ainsi sa tête dans son cou avant d'y déverser toutes les larmes de son corps. Ses jambes menaçaient à tout instant de lui faire faux bond, elle ne tenait plus même debout. Julia la força à prendre place sur un des fauteuils, et vint se positionner à genoux devant elle, avant de prendre ses mains dans les siennes.
- Calmes toi Lizzie, ça va aller … Chuchota-t-elle en caressant sa paume avec son pouce. Rachel va montrer à l'assistante maternelle que tu es la meilleure des mères, elle vera à quel point vous séparer serait impensable.
En retour, la médecin hocha doucement la tête, tentant alors de calmer ses sanglots. Elle devait se montrer forte, comme elle l'avait toujours fait. Ne pas se laisser abattre, vaincre les obstacles. Et Dieu sait combien elle était prête à tout pour sa fille …
Durant des heures, elle ne fit que faire les cent pas, s'arrêter devant la fenêtre, exploser en sanglots, se calmer, reprendre sa déambulation, se laisser retomber sur un fauteuil, enfoncer sa tête dans ses genoux, se relever, rejeter ses cheveux en arrière et prendre une grande respiration, et refaire les cents pas.
Enfin, comme une délivrance, la silhouette de Rachel apparût, et se jeta dans les jambes de sa mère. Cette dernière la souleva du sol, et la serra fort contre elle, inondant son visage et son cou de baisers. Mère et fille ne se séparèrent pas d'un seul centimètre durant de longues minutes, avant que la jeune femme n'installe la fillette sur sa hanche. Puis, les trois Cuddy sortirent du bâtiment, et regagnèrent la villa de la plus âgée.
La matinée suivante arriva plus rapidement qu'elles ne l'auraient désiré. Ce fut la course, toutes trois devant être présentables pour le deuxième jour du procès. Puis, après un petit-déjeuner éclair, elles se mirent en route pour le tribunal, la boule au ventre pour les deux adultes. Car, d'après les propos de leur avocat, la famille Soellner avait fait appel à un témoin pour appuyer leurs dires.
Une fois dans la salle d'audience, tous les 'participants' reprirent leur place de la veille. A la différence que, cette fois-ci, un membre supplémentaire fit son appararition. Les cheveux en bataille, une barbe naissante fraîchement rasée, le tout d'un ridicule déconcertant. Un style vestimentaire relativement simpliste, peu recherché, digne d'un pauvre d'esprit. Ou bien de quelqu'un qui se vêtirait dans une fripperie d'une autre époque. Il ne fallût que quelques secondes à la jeune femme pour l'identifier, ce qui lui arracha un hoquet de surprise. Après tout, elle était mieux placée que personne pour savoir de qui il s'agissait, puisqu'elle avait été sa petite-amie durant neuf mois et demi, et durant la dernière semaine, sa fiancée. Oui, c'était bien le détective Lucas Douglas, son ex, qui se tenait là, devant l'audience, en tant que témoin de la famille Soellner. Elle baissa les yeux, ne voulant pas affronter le regard de celui qu'elle avait autrefois aimé, si toutefois elle avait réellement éprouvé pour lui ce que l'on appelle de l'amour. Comment pouvait-il lui faire ça à elle, et surtout MAINTENANT, deux ans après leur rupture ?
Ce qui vint ensuite la pétrifia sur place. Il lui semblait avoir atterri dans une toute autre dimension, totalement différente de celle dans laquelle elle avait évolué jusque là. A peine commença-t-il ses déclarations, qu'elle ne put retenir ses larmes de couler, et dut dissimuler son visage dans ses mains pour étouffer un tant soit peu le bruit de ses sanglots.
Durant un temps qui parut à Lisa durer une éternité, elle l'entendit la dénoncer. Il ne fit que montrer ses mauvais aspects, allant même jusqu'à largement transformer la vérité. Il prétendait ainsi qu'elle partait toujours tôt et rentrer toujours tard du travail afin de passer le moins de temps possible avec Rachel. Il fit aussi une longue allusion au baby-blues qu'elle avait vécu les premières semaines, et chercha à prouver une certaine instabilité de la jeune femme, s'appuyant sur le fait qu'elle n'avait pas été capable de trouver un père pour la fillette et qu'elle l'avait subitement largué peu après avoir accepté sa demande en mariage. Puis il argumenta sur le dernier petit-ami en date de l'Endocrinologue, celui pour lequel elle avait mis fin à sa relation avec lui alors qu'ils venaient de se fiancer, soulignant à quel point cet homme était un mauvais exemple pour une enfant. De multiples petits séjours en prison, un en hôpital psychiatrique, de nombreux démêlés avec la justice et enfin pour finir, une soit-disant tentative de meurtre en fonçant dans la maison de la Demoiselle avec un véhicule, avant de fuir deux mois et atterrir huit mois en prison. Lisa avait de plus en plus de mal à respirer, son corps secoué par des spasmes. Pourquoi Lucas s'acharnait-il à ce point à détruire House et à l'empêcher de pouvoir conserver sa fille ?
Lorsqu'il acheva enfin son monologue et que l'avocat de la partie adverse eut terminé de lui poser des questions, la jeune femme était en pleurs, son avocat ayant enroulé son bras gauche autour de ses épaules pour la rassurer. C'était un homme très compatissant, qui avait bien remarqué à quel point sa cliente tenait à sa fille, et était plus qu'accablée par la situation. Ils durent mettre fin à la scène plus vite que prévue, la médecin ne pouvant plus rester dans cette salle, les larmes inondant son visage et un peu de ses vêtements.
Elle quitta précipitamment les lieux, et une fois à l'extérieur, elle s'appuya contre un arbre, ses pleurs ayant redoublés d'intensité. Julia et Rachel restèrent un peu en retrait, bien que Rachel se trémousse pour retrouver sa mère. Sa tante dut donc lui expliquer qu'il fallait laisser le temps à Lisa de se calmer, et qu'elle avait besoin d'un peu d'air avant qu'elles ne rentrent à la villa.
Un homme passa devant la jeune femme, un sourire victorieux fixé sur ses lèvres. Elle se précipita sur lui, le forçant à se retourner vers elle en le tirant par le bras. Il n'allait pas s'en tirer comme ça, aussi facilement ...
TBC ...
