Aussi lointainement qu'il puisse s'en rappeler, Spencer Reid avait toujours trouvé la vie incroyablement magnifique. C'est pourquoi, il s'était juré de faire tout son possible pour la protéger et la faire durer le plus longtemps possible. Peu importe qu'il risque sa vie pour des inconnus , l'important c'était qu'ils aient la vie sauve et qu'un beau jour , lorsqu'ils sentiront leur fin approcher après une longue et éreintante vie , ils puissent réfléchir une dernière fois à toutes les choses qu'ils leurs seront arrivées. Et si il devait mener une vie anormalement triste et courte pour cela, et bien qu'importe, mourir pour une cause comme cela serait pour lui la plus grande des fiertés.

Et puis un jour, il commença à changer. Son être si chaleureux au départ laissa lentement sa place à la froideur, pour finalement n'être que fait d'une cruelle indifférence.

Peut-être était-ce dû aux dizaines de photos effroyables, de corps mutilés qu'il voyait par jour ou tout simplement à cause de l'amertume qui venait naturellement avec son âge , il n'aurait su le dire.

La seule chose dont il était certain c'est qu'il n'en avait plus rien à faire. Sauver des vies, arrêter des criminels dangereux. À quoi bon ? Il y aurait toujours de nouveaux tueurs qui rôderaient dans la nuit et leurs victimes, peu importe leurs rangs sociales n'étaient finalement que de simples goutes d'eau parmi le reste de l'humanité. Résoudre une affaire pour lui, c'était comme participer à un tournoi d'échec. Il perdaient rarement, voir jamais, mais pourtant à chaque fois un autre adversaire venait remplacer l'ancien jusqu'à que finalement, tous soient éliminés et qu'il gagne.

Sauf que là, les adversaires étaient tellement nombreux que même une vie entière n'aurait pas suffit à tous les battre.

Alors il abandonna. Purement et simplement. Game over.

Et il parti loin. Si loin que plus aucun de ses collègues n'entendirent parler de lui.

Et il passa sa vie à ne pas exister et à n'être plus qu'une ombre aux yeux des autres. Et ce qui semblait être la fin, ne fut que finalement le début. Le début d'une existence dont il n'aurait jamais espéré pouvoir bénéficier un jour, celle d'un homme heureux .