Disclaimer : On a une figurine de Law et une autre de Luffy à la maison ! Ça veut dire qu'ils sont à moi pas vrai ? Non ? Comment ça non ? Bon bah tout est à Oda, alors. Snif.

Blabla de l'auteur : Bonjour ! Cette histoire est un cadeau de moi à moi (oh c'est trop gentil, il ne fallait pas !) donc je suis d'une complaisance scandaleuse et tout le monde il va bien et personne il est mort. Sauf ceux qui sont morts. Mais ce qui est sûr ce que Ace va très bien et que Cora se balade dans les environs, et ce dès le premier chapitre.

Écrite dans le cadre du National Novel Writing Month, aussi connu sous le petit nom de NaNoWriMo (ou NaNo pour faire encore plus court), un défi qui consiste à écrire 50 000 mots durant le mois de novembre, elle diffère assez de mon style habituel. J'ai tenté de rendre ça plus léger, même si je ne vais pas vous le cacher, je me suis parfois vautrée dans le angst. Parce que voilà, j'aime le angst.

C'est un AU qui se passe dans un monde qui ressemble beaucoup au nôtre, donc sans Fruit du Démon, mais qui n'a pas de localisation précise, ce qui me permet de prendre des petites libertés comme le temps de durée des études, par exemple.

Vous trouverez divers couples, aussi bien hét que slash, mais le couple principal est un Law/Luffy qui commence très doucement et prend son temps. SLOW BURN, BABY ! (Si vous vous attendez à un lemon dès le deuxième chapitre, vous êtes mal barrés, quoi !)

L'histoire a pour l'instant un rating T mais changera au fil du temps quand des thèmes plus durs seront abordés. Je le signalerai dans l'en-tête des chapitres respectifs.

Je dédicace cette fic à Neechu, qui m'a poussée aux fesses tout du long et qui a été une fantastique rivale ainsi qu'une source de motivation dans la course aux mots que constitue le NaNo. Au passage, n'hésitez pas à aller faire un tour sur son propre NaNo, il vous fera peut-être aimer un couple vraiment inattendu...

Voilà, sur cette très longue note, je vous souhaite une excellente lecture et j'espère que vous apprécierez autant lire cette histoire que j'ai aimé l'écrire.


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Strawhat Garden

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Chapitre 1 : Law et Cora

Trafalgar D Water Law était un homme parfaitement raisonnable, sensé et pondéré.

Ses amis avaient tendance à dire que c'était un maniaque du contrôle, accro au travail et bien trop sérieux pour son propre bien mais ses amis étaient d'une mauvaise foi impossible.

Law était tout à fait capable de s'amuser. C'était juste que chez lui, l'amusement incluait de plonger ses mains dans la chair d'autrui et de devenir Dieu en faisant et défaisant l'œuvre de la nature. C'était peut-être légèrement mégalomaniaque et un brin inquiétant mais il était un chirurgien de génie et il sauvait des vies. Alors quelle importance s'il prenait un plaisir presque sensuel à tripatouiller des viscères du moment que le patient sortait du bloc en meilleur état qu'il n'y était entré ?

Tout juste sorti de sa dernière opération de la journée, allongé sur le minuscule canapé d'un bleu hideux de son tout aussi minuscule bureau, ses longues jambes par-dessus l'accoudoir et les mains sous la nuque, Law somnolait à demi en attendant l'arrivée de Kaya, qui devait le reconduire en voiture.

Law aimait bien Kaya. Cela l'étonnait lui-même car sa première impression de la jeune interne, avec sa peau très pâle, ses cheveux presque blancs, son visage joli mais fade et son air de délicatesse fragile n'avait pas parlé en sa faveur. Il avait immédiatement pensé qu'elle n'aurait jamais la résistance physique et morale nécessaire à la pratique de la chirurgie.

Ce en quoi il s'était totalement et absolument trompé car la jeune femme, en plus d'être brillante, avait une volonté inflexible et une grande emprise sur elle-même.

Sans vouloir dire qu'ils étaient devenus amis, Law l'estimait assez pour admettre que le temps passé en sa compagnie n'était pas tout à fait désagréable. Souvent même, la jeune fille, qui ne vivait qu'à quelques rues de chez lui, le raccompagnait en voiture. Law appréciait à sa juste valeur de ne pas avoir à conduire après les longues et épuisantes journées qui constituaient son quotidien. Ils en profitaient pour discuter de son internat, qu'il avait été chargé de superviser et de sujets plus triviaux qui le laissaient bien plus au courant des ragots de l'hôpital que ce qu'il aurait souhaité. Ce n'était pourtant pas aussi fastidieux que ce qu'il prétendait, en partie parce que la jeune femme avait pas mal d'humour et un réel talent d'imitatrice.

Lorsqu'il lui en avait parlé, elle avait déclaré que c'était grâce à son petit ami, un acteur consommé à l'en croire. Sans le connaître, Law détestait le gamin. Non pas qu'il ressentit envers lui la moindre jalousie, Kaya éveillait en lui un écho de tendresse qui avait plus de rapport avec les sentiments qu'il avait pour sa défunte sœur qu'avec un quelconque sentiment amoureux, mais parce que ce triste individu s'était, littéralement, emparé de l'esprit de la jeune fille. Law savait reconnaître les manipulateurs, ayant eu la chance toute relative de grandir chez l'un d'entre eux. Usopp, puisque Usopp était le nom de cet homme, était sans conteste un des sujets de conversations favoris de la jeune femme. Il était apparemment paré de toutes les vertus : c'était un artiste incroyable, peignant et sculptant avec talent et pouvant jouer tous les rôles d'une pièce à lui tout seul. Il était également le plus habile des tireurs, il était censé participer aux Jeux Olympiques mais n'avait soi-disant pas pu rejoindre l'équipe au dernier moment pour un détail administratif. Il racontait des histoires merveilleuses et c'était un inventeur de génie. En plus de cela, il était drôle et il allait bientôt publier un livre. Clairement, l'homme était un menteur compulsif et Law se demandait comment une jeune fille aussi intelligente et généralement clairvoyante que Kaya pouvait croire à un tel tissu de mensonges.

Quand la conversation basculait sur le thème 'Usopp', il avait soin de la détourner, tout en se promettant un jour d'avoir une sérieuse conversation avec elle sur le sujet. Il n'avait pas grand espoir de lui ouvrir les yeux, mais peut-être qu'avec le temps, ses mots feraient leur chemin dans son esprit. Law s'y connaissait assez en sociopathe manipulateur pour au moins vouloir essayer de l'aider.

Justement, c'était le sujet du jour, à propos de jardinage cette fois-ci, car naturellement Usopp était un jardinier émérite, qui aurait fait pousser une jungle dans un désert, et Law, guère d'humeur, préféra basculer la discussion sur sa dernière opération, une ablation partielle de l'intestin grêle sur un patient féminin de vingt-six ans. Entre la maladie de Crohn et les extraordinaires capacités de Usopp, il choisissait sans hésiter la première, diarrhée incluse.

Kaya, conciliante et qui sentait peut-être l'hostilité de Law envers son petit ami suivit le sujet mais au moment où elle le déposait devant son immeuble, elle le retint un instant pour fouiller dans son sac et en sortir un prospectus et deux tickets.

C'était pour une exposition florale la semaine suivante. Son regard brun était si clair et pur, son sourire si grand, qu'avec un grognement contre sa propre faiblesse, Law prit le tout en grommelant un : « Je ne promets rien. »

Kaya hocha la tête.

« J'espère quand même que vous aurez le temps de venir. »

Law haussa les épaules, la remercia pour l'avoir raccompagné et après avoir confirmé qu'elle passerait le prendre le lendemain matin, il quitta la voiture.

La chaleur de juillet, qu'il n'avait pas senti dans la voiture climatisée, le frappa d'un soufflet brûlant et il rentra dans son immeuble avec soulagement. Il prit son courrier, des publicités, et s'engouffrant dans l'ascenseur monta jusqu'au sixième étage, ayant hâte d'être chez lui. En regardant distraitement le prospectus, il se dit qu'il aurait assurément assez de travail pour pouvoir justifier un oubli. Kaya aurait dû donner des tickets à quelqu'un qui en aurait fait un meilleur usage.

Elle lui avait dit que le club d'Usopp participait à une des compétitions. Ils avaient un nom parfaitement ridicule d'ailleurs. Il le trouva sur la liste des exposants : Strawhat Garden. Avec un nom pareil, il visualisait déjà le groupe de petites vieilles, portant toute un chapeau de paille à ruban et prenant soin avec amour et tendresse de légion de rosiers sans se douter que ce Usopp était simplement là pour tenter de les escroquer.

En entrant chez lui, Law posa publicité, prospectus et tickets sur le guéridon de l'entrée, n'y pensant déjà plus, à la vue d'un sac de voyage d'une couleur jaune moutarde reconnaissable entre mille. Il entra précipitamment dans le salon pour saluer son père adoptif qui du fond de son canapé, fumait tranquillement, un grand sourire sur ses lèvres peintes.

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À dix-huit ans, Law était entré en faculté de médecine, et s'il avait choisi une des plus prestigieuses du pays, il avait aussi choisi une des plus éloignées de Dressrosa, la ville où il avait passé le reste de son enfance après la destruction de Flevance.

Dressrosa.

La ville où vivait Cora.

La ville surtout, où vivait Doflamingo.

Law ne comprenait pas comment un homme aussi profondément bon et humain que Cora pouvait avoir pour frère une ordure tel que Donquixote Doflamingo, ni pourquoi il avait choisi de rester à ses côtés. Et ce, même après que Doflamingo eusse tiré trois fois sur son frère, deux fois dans la jambe et une fois dans le ventre. Il n'y avait jamais eu d'enquête, encore moins de condamnation, et après un séjour en clinique, Cora était retourné vivre avec celui qui avait bien failli être son meurtrier.

Law avait treize ans et il avait cru ce jour-là qu'il allait à nouveau perdre tout ce qu'il aimait. À cette époque, Cora et lui ne vivaient pas avec le reste de la famille, comme Doflamingo aimait appeler son groupe de lèche-cul avec qui il trempait dans plus d'affaires illégales que Law n'en pouvait compter. Il n'avait jamais su pourquoi précisément cet enfoiré avait tiré sur son frère ni pourquoi il n'y avait eu aucune répercussion légale. Mais à son retour de la clinique, Cora, plutôt que de s'éloigner de ce malade était au contraire revenu vivre avec lui.

Law s'était donc vu replongé dans l'ambiance de la famille Donquixote, et n'avait eu cesse de s'en extraire. Son diplôme de fin d'études en poche, il avait décidé de partir, le plus loin possible. Cora n'avait pas voulu venir avec lui, lui expliquant qu'il ne pouvait pas, pour le moment. Law savait que malgré sa bourse et le petit boulot qu'il avait réussi à dégotter dans un Internet Café lors de sa première année, il n'aurait pas pu s'en sortir sans l'argent que lui envoyait Cora, argent qui, il le savait, venait de Doflamingo. C'était pourquoi il avait tenu des comptes scrupuleux de ses dépenses afin de s'assurer de rembourser jusqu'à la dernière miette de ce que cette ordure avait pu lui prêter. Même si aujourd'hui, son salaire lui permettait de vivre plus que confortablement, il continuait une vie modeste, parce que comme le lui avait rappelé Doflamingo au téléphone avec un grand rire quand il lui avait déclaré son intention de le rembourser, il y avait aussi le traitement que Law avait subi, quand il était enfant, après la catastrophe de Flevance. C'était d'autant plus misérable de la part de Doflamingo de lui jeter ça à la figure que Law n'avait été avant tout pour lui qu'une expérience, et une expérience ratée encore. La seule raison pour laquelle il avait survécu n'était pas le médicament miracle qu'un des partenaires de Doflamingo avait mis au point mais la greffe de moelle osseuse. À la suite de cette conversation, Doflamingo s'était amusé à lui envoyer des factures médicales et y avait inclus celles de l'école privée que Law avait fréquenté enfin ainsi qu'une approximation de ce qu'il lui avait coûté en nourriture et vêtements. Cela avait conforté Law dans son idée de ne jamais avoir d'enfant et que Doflamingo était le plus grand connard que la terre ait jamais porté.

Après ses études, Law avait continué de demander à Cora de venir vivre avec lui, confiant qu'à présent, ils pourraient s'en sortir sans l'aide financière de Doflamingo. Il avait hâte de vivre dans un monde où il n'aurait pas la crainte perpétuelle de recevoir un jour un appel lui annonçant que ce fou avait finalement perdu la tête pour de bon et tué Cora. Mais à nouveau, son père adoptif avait refusé, et cette fois pour une raison que Law comprenait et qui le remplissait d'orgueil : depuis quatre ans, il était professeur dans un centre pour sourds et malentendants. Law ne savait même pas que Cora avait les diplômes requis pour être professeur mais il comprenait pourquoi il ne voulait pas laisser ça en arrière. De tels centres existaient bien sûr ici aussi mais Law connaissait le cœur de Cora et se doutait qu'il s'était attaché sincèrement à ses élèves.

Cette visite surprise, en plein milieu des vacances scolaires, n'était donc pas tellement une surprise, surtout que l'on était à quelques jours de l'anniversaire de Cora, jour qu'il passait invariablement avec Law depuis qu'ils se connaissaient.

« Tu es là pour longtemps ? demanda-t-il après avoir serré son père dans ses bras.

― Ça dépend de toi, fit Cora en souriant. Combien de temps est-ce que tu arriveras à me supporter ?

― Oh alors, j'espère que tu as pris de quoi t'installer pour un long moment ! »

Law n'osait pas répondre qu'il l'accueillerait avec plaisir pour toujours. Ce genre de conversation le frustrait et avait le don de rendre Cora triste.

« Bon, et si tu racontais à ton vieux père ce qu'il y a de nouveau dans ta vie ? »

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La soirée passa en un éclair. Ils ne sortirent pas, se contentant d'appeler le restaurant chinois du coin qui livrait à domicile et dont Law avait le numéro en mémoire sur son téléphone, ce qui amusa grandement Cora.

« Tu ne crois pas que, comme tu es médecin et tout, tu devrais apprendre à te cuisiner des trucs sains et nutritifs ?

― Si, répondit sincèrement Law. Tu veux du riz avec ton canard laqué ou tu préfères des nouilles ?

― Juste une ration de riz blanc. Et des beignets de sésame pour le dessert.

― Et pour boire ?

― Tu as de l'eau ?

― Si tu vas jusqu'à la cuisine et si tu ouvres le robinet, normalement oui.

― Ça fait beaucoup de 'si', quand même. »

Law acquiesça en souriant et commanda une bouteille de vin de riz. Le blond en était particulièrement amateur, et Law était loin de le dédaigner. Il se retint de trop en boire, ne tenant pas à aller travailler le lendemain avec une gueule de bois. Cora, qui pouvait dormir lui, eut moins de réserve, et il se montra très gai, et encore plus maladroit que d'habitude.

Finalement, ils regardèrent une série que le blond appréciait et dont Law ne savait rien. Cora tâcha de lui expliquer l'intrigue et de lui présenter les personnages. Les explications étaient si embrouillées qu'elles obscurcissaient l'intrigue plutôt qu'elles ne l'éclairaient, et Law se contenta de trouver tout très drôle, même s'il devait être un peu ivre lui aussi.

Ils s'endormirent dans le canapé, et quand vers une heure du matin, Law s'éveilla, le cou endolori, il réveilla le blond pour qu'ils aillent se coucher. Le lit dans la chambre d'ami, la chambre de Cora comme l'appelait mentalement Law, n'étant pas fait, ils dormirent tous les deux dans le sien.

Leurs têtes avaient à peine toucher les oreillers, qu'ils dormaient déjà.

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Lorsque le réveil de son téléphone sonna le lendemain matin, beaucoup trop tôt, Law était seul dans le lit. Un instant, il se demanda si Cora était vraiment arrivé la veille ou s'il avait imaginé tout ça. Il rampa plus qu'il ne se leva, et entendant du bruit dans la cuisine, se dit que la soirée précédente n'avait pas été un rêve et que Cora avait juste eu l'idée saugrenue de se lever encore plus que tôt que lui.

Il passa directement dans la salle de bain, et après avoir soulagé sa vessie, entreprit de se noyer méthodiquement dans la douche, espérant qu'à un moment son instinct de survie interviendrait et le réveillerait au passage. Ça ne marcha qu'à demi, et lorsqu'il sortit de l'habitacle, le lit lui semblait encore la plus douce destination possible. Il se mit devant le miroir de la salle de bain et alors qu'il se rasait, il s'arrêta un instant pour contempler son reflet.

« Tu ressembles à rien, » l'informa-t-il poliment. Le reflet eut le bon goût de ne pas se vexer et de continuer à mimer les gestes de Law.

Alors qu'il finissait et se rinçait, le chirurgien aperçut la deuxième brosse à dent, près de la sienne dans le gobelet destiné à cet usage.

Allons, Cora était là, et parti pour rester quelques temps. La journée commençait peut-être difficilement, mais elle commençait bien.

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Dans la cuisine, vêtu d'un boxer noir et d'un de ses t-shirt imprimé de cœurs qu'il affectionnait tant pour une raison inconnue, Cora fumait à la fenêtre. Déjà, on sentait que ce serait un jour chaud.

« Tu as trouvé le chemin pour sortir de la salle de bain ? demanda-t-il en guise de bonjour.

― Tout juste, bailla Law, vêtu en tout et pour tout d'un caleçon propre. Tu as fait du café ?

― Et j'ai été chercher des croissants.

― Juste un café pour moi. »

Cora soupira, et lui tendit une tasse de café bien noir, comme Law l'aimait. L'amertume du breuvage acheva de le réveiller.

« Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ?

― Et bien je pense que ton canapé et moi allons avoir une longue discussion.

― Que tu passeras les yeux fermés, à l'écouter, c'est ça ?

― C'est exactement ça. Ensuite, il faut que j'envoie à cette chère Imperia la plus grande gerbe de fleurs que je trouve chez le fleuriste, histoire de la remercier de me conserver mon fils en vie. »

Imperia, la mère de Penguin, cuisinait avec talent et en abondance, et semblait considérer qu'il était de son devoir d'engraisser Law qu'elle trouvait toujours trop maigre, ce qui faisait que son ami ne se présentait jamais à sa porte sans plusieurs tupperwares remplis de choses délicieuses. Elle avait poussé la considération jusqu'à les choisir jaunes, en apprenant que c'était sa couleur préférée.

Law avait bien protesté au début mais il avait fini par apprendre à simplement remercier, heureux et touché de cette attention, sans compter l'amélioration de son ordinaire. Ces plats faits-maison qui lui rappelait l'époque plus douce de sa petite enfance, changeait de son quotidien de plats de restaurant à emporter ou de surgelés tout préparé. Non pas qu'il ne sut pas cuisiner, mais il voyait peu d'intérêt à dédier beaucoup de temps à cette activité. Il se contentait donc de commander ou de faire réchauffer quelque chose au micro-ondes, ajoutant de temps en temps quelques fruits à cette alimentation plutôt déséquilibrée histoire de se donner bonne conscience.

Cora ne manquait jamais, quand il venait à la maison et après avoir constaté que son frigo ne désemplissait pas, d'envoyer à Imperia un bouquet de fleurs. Cela avait fini par amener une rencontre, et Cora considérait désormais la femme comme une amie à qui il ne manquait jamais de rendre visite lorsqu'il venait chez son fils.

Tous les deux s'accordaient sur le fait que l'hygiène de vie de Law était au mieux médiocre, qu'il fallait qu'il prenne du temps pour lui au lieu de travailler sans cesse, et qu'il se dégotte enfin une vie amoureuse.

« Ça, ce n'est pas quelque chose que je peux lui envoyer en tupper, » concluait généralement Imperia, avant de citer une nièce, une fille de voisin ou d'ami, bien sous tous rapports et qui était célibataire.

Cora n'était pas en reste et souvent renchérissait. Law qui parfois avait assisté à ces scènes était à la fois amusé et légèrement inquiet. Il se disait qu'un jour, Penguin allait vraiment finir par lui amener une petite amie, soigneusement emballée dans un gigantesque tupper jaune.

« Et après, j'irai éventuellement faire quelques courses, histoire d'avoir de quoi nous nourrir sans devoir se reposer sur la bonne volonté d'Imperia ou la disponibilité d'ouverture du restaurant chinois.

― Il y a aussi l'italien, le japonais, l'indien, le libanais et quelques autres si ça peut te rassurer.

― Non pas vraiment, dit Cora dans un soupir.

― Ils me gâtent, je fais partie de leurs meilleurs clients.

― C'est bon, n'en jette plus.

― Et je prends régulièrement des nouvelles de leurs familles !

― Law…

― Bon d'accord, le dernier, c'était pas vrai.

― Arrête d'embêter ton vieux père, et mange plutôt un croissant.

― Je t'ai déjà dit que je ne mangeais pas le matin, le grabataire.

― Argh, avoir des enfants pour les voir vous parler comme ça…

― Si tu ne disais pas autant de bêtises…

― Si tu n'étais pas si mal élevé…

― À qui la faute ? »

Cora pouffa et admit : « D'accord, c'est toi qui gagne. En attendant, tu ferais mieux d'aller te préparer ou tu vas être en retard.

― Kaya ne passera pas avant vingt bonnes minutes.

― Kaya ? Qui c'est ça, Kaya ? Ça sonne joliment à l'oreille.

― Arrête tes bêtises, je supervise son internat et il se trouve qu'elle vit à deux rues d'ici. Le matin, elle passe me chercher et me raccompagne le soir.

― Tu ne m'avais jamais parlé d'elle.

― Si, contra Law.

― D'accord, tu m'avais sûrement déjà parlé d'elle, mais tu n'avais jamais inclus la partie où vous allez et revenez ensemble du travail en voiture.

― Quand elle peut.

― Je trouve ça très intéressant, dis-moi.

― Ne vas pas t'imaginer je ne sais pas quoi, espèce de vieux dégoûtant. C'est une gentille fille, et en plus elle a déjà un petit ami ! »

Utiliser Usopp comme prétexte lui déplaisait souverainement mais Law souhaitait couper court à la conversation.

« Mais tu en sais des choses sur elle, dis-moi.

― Elle parle, j'écoute, ça n'a rien d'extraordinaire.

― Elle parle, tu écoutes et tu retiens, ce qui te connaissant n'est pas un si mince exploit.

― Mais traite-moi d'associal pendant que tu y es.

― Associal. »

Law haussa les épaules et finit sa dernière gorgée de café.

« Je vais m'habiller.

― Tu fuis !

― Va au diable ! » Puis après une pause et alors que Cora ne répondait pas : « Ah non, c'est vrai, tu vis déjà avec… » L'amertume n'était plus celle du café.

« Law… commença doucement le blond, avec un léger ton de reproche.

― Ouais, je sais, c'est compliqué. Un jour, il faudra que nous discutions vraiment sérieusement.

― Peut-être, mais en attendant, tu n'as plus que dix minutes avant l'arrivée de Kaya et tu es toujours en caleçon. Mais bon, peut-être que le spectacle ne lui déplairait pas…

― Arrête, ça n'est plus drôle, » protesta Law en se rendant dans sa chambre et en sortant de l'armoire des vêtements propres.

― Ça dépend du point de vue. En tout cas, quand est-ce que tu me la présentes ? » demanda Cora, qui l'avait suivi.

― Jamais.

― Même pas le jour du mariage ? »

Depuis le fond de son placard, Law émit un « Crétin » qui ne lui valut qu'un éclat de rire moqueur.

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Publier une histoire un 1er janvier, c'est tout simplement trop tentant ! Au passage, bonne année ! (Et si vous êtes en manque d'idée pour vos bonnes résolutions, vous pouvez toujours commencer par laisser une review... *sifflote*)