Bon, allez, j'attaque tout de suite, parce que je sais pas comment vous dire bonjour ...

Cette histoire, je l'avais commencée il y a un moment, pour un concours de Fanfiction Harry Potter. Il fallait maximum 12 pages, et quand je suis arrivée à 12 pages, j'ai remarqué que j'étais non seulement loin de la fin, mais qu'en plus, je savais pas où j'allais. Du coup, depuis Avril, cette histoire était en pause. Puis j'ai fait découvrir Supernatural à une amie. Et, un jour, je suis tombée sur une image, qui en gros montrait Sam, Dean et Castiel avec au-dessus "Voici vos nouveaux professeurs de DCFM". Et je me suis dit que l'idée n'était pas mauvaise DU TOUT. Mais ils ne seront pas profs dans cette histoire. Ils n'arriveront d'ailleurs pas dans ce chapitre, mais il faut bien planter le décor...

Je préviens que dans cette histoire, il va y avoir des références Destiel et Sabriel. Parce que j'aime ces couples, même si habituellement j'ai du mal avec les écrits yaoi, faut que ça soie bien écrit... Mais j'ai besoin d'un exercice d'écriture, et donc, le voilà !

Disclaimer : Supernatural et Harry Potter ne m'appartiennent pas, et heureusement pour eux ! (ceux qui m'ont déjà lue le savent)

J'ai demandé de l'aide à des amis pour trouver un titre. Le premier proposé, c'était "Li set fic sinn 1 fantom va venire tuez ta mer !", juste pour le fun, mais je le met, parce que c'est important quand même. Et sachez que c'est pas le Destin qui est un enfoiré. C'est moi :D

Bonne lecture !


Chapitre 1 : Waking up the Demons

La nuit était d'un noir d'encre, et la grande salle paraissait plus sombre que jamais. Le plafond enchanté laissait tomber de fausses gouttes de pluie qui disparaissaient à mi-hauteur, juste au-dessus des personnes qui se pressaient autour des cinq tables de la pièce. Jamais une cérémonie de répartition ne lui avait parue plus glauque. Mais elle se taisait, dans son coin, en bout de table, tout au fond, bien loin des professeurs, des chandelles, regardant d'un œil le Choixpeau répartir les première année dans leurs maisons respectives. Elle s'en fichait, pour tout dire.

Elle repensait à sa propre répartition. A la crainte de ce qu'elle aurait enduré si elle n'avait pas été dans la bonne maison. Comment ses parents l'auraient-ils pris ? Et si l'objet avait choisi de la placer dans une autre maison ?

Mais ce n'était pas le cas. Elle y était. Et rien, jamais, n'aurait pu décrire le sentiment qu'elle avait éprouvé lorsque, à peine le Choixpeau avait effleuré ses cheveux, elle s'était retrouvée à Serpentard. Ne voyait-il que cela en elle ? Un serpent ? Et si elle avait voulu être autre chose ? Mais ce n'était pas le cas. Jamais il ne se trompait, c'était du moins ce que disait la légende et l'histoire de ce chapeau enchanté.

Alors pourquoi, depuis six ans à présent, ne se sentait-elle pas à sa place ? Certes, elle affectionnait particulièrement les valeurs que sa noble famille lui avait inculquées, et elle se sentait prête, une fois le moment venu, à reprendre le flambeau familial et à revêtir l'habit noir pour servir le Seigneur du Mal dans sa quête de pouvoir et de pureté, comme son nom l'y prédestinait. Mais, secrètement, elle rêvait de prendre elle-même les rênes des dirigeants, pourquoi pas d'obtenir un poste important au Ministère, créer des lois et les faire appliquer comme bon lui semblait ?...

Mangeant à peine, elle se leva à la suite de ses camarades après le discours du directeur, et alla vers les cachots, ne prêtant guère attention aux murs humides et froids, et encore moins aux portraits qui les suivaient du regard. Elle réfléchissait. Un jour, elle y arriverait... Elle avait déjà franchi un cap important, cette année : devenue Préfète, elle était désormais devenue importante aux yeux de beaucoup de monde.

Ses parents, eux, n'avaient pas apprécié. Ils pensaient qu'il valait mieux faire profil bas lorsque l'on voulait oeuvrer pour le « mal ». Mais, au fond, qu'est-ce qui était mal, et bon ? Chacun ses convictions, non ?... Elle, en tout cas, pensait qu'elle pouvait très bien avoir une couverture voyante et appréciée, tout en opérant dans l'ombre pour accomplir ses noirs desseins...

« Hé, Rozary ! »

Elle se retourna vivement, se demandant qui avait osé l'appeler par son prénom. Elle ne supportait pas ça. Oh, bien sur que si, elle aimait son prénom, l'un des rares cadeaux que sa mère lui avait faits, mais... Elle n'aimait pas que quelqu'un d'autre qu'elle l'emploie. Il était de coutume, à Poudlard, que l'on s'appelle par le nom de famille. Et cela lui convenait parfaitement.

Malheureusement, le nom de Lestrange était devenu presque aussi tabou que celui du Seigneur des Ténèbres...

Son travail de Préfète lui pesait plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Donner les nouveaux mots de passe à ceux qui le lui demandaient, surveiller les couloirs avec les Professeurs et, surtout, « faire régner la bonne entente entre les maisons », comme disait Dumbledore. C'était cela qu'elle détestait le plus. Prendre soin des autres. Elle qui avait déjà du mal à prendre soin d'elle-même... Non, elle ne pouvait pas. Elle voulait être aussi forte que les autres s'imaginaient qu'elle était. Aucune faille, aucune faiblesse, et toujours ce masque sur son visage, tantôt impassible, tantôt souriant.

Rozary n'avait pas beaucoup d'amis. Beaucoup de monde la fréquentait, dans sa maison bien sur. Mais même si elle s'entourait toujours d'un certain cercle d'admirateurs, si on peut appeler ainsi ces profiteurs qui la suivaient partout, elle ne se confiait jamais à personne. Parce qu'elle n'avait trouvé personne de digne d'elle. Mais aussi parce qu'on lui avait appris depuis son plus jeune âge qu'aimer quelqu'un était une faiblesse. Et qu'elle n'avait pas le droit d'en avoir...

C'est peu avant Noël que tout bascula. Alors qu'elle hésitait, seule dans la salle commune, à envoyer cette lettre. Où allait-elle aller, cette année ? Chez sa tante ? Ou au contraire chez ses parents ? Rester à l'école lui semblait plus prudent, au vu de la conjoncture actuelle des évènements. Cela faisait à présent un an que ses parents s'étaient évadés d'Azkaban, elle aurait de tout cœur aimé les revoir, mais eux, le désiraient-ils ? Etaient-ils capables d'accorder ces moments inoubliables que chacun se remémore avec plaisir lors de ses vieux jours ?... Elle en doutait. Elle doutait même qu'ils soient capables d'aimer. Ils ne s'aimaient même pas l'un l'autre... Et elle, l'aimaient-ils ? Elle l'espérait plus que tout. Car elle n'avait jamais eu le sentiment d'être aimée. Par personne...

Rozary avait toujours eu l'impression d'être un fardeau. C'était pourquoi elle voulait être indépendante le plus vite possible, et leur prouver, à tous qui doutaient d'elle, qu'elle pourrait un jour y arriver. Son nom n'y changerait rien. Elle aurait une double vie, et si ce n'était que ça, elle porterait ce fardeau avec plaisir...

C'est ce moment que choisit son cousin pour s'asseoir à ses côtés. Elle se demandait ce qu'il lui voulait, lui qui pour une fois n'était pas flanqué de ses deux gardes du corps. Relevant lentement les yeux du parchemin qu'elle avait sur les genoux, elle plongea son regard dans les yeux gris qui semblaient la sonder. « Je peux t'aider, Drago ?

- Père et Mère m'ont envoyé une lettre. Nous partons en Bulgarie, ces vacances. Ils désirent savoir si tu viens avec nous... » Question piège. Elle aurait adoré la Bulgarie, tout comme chaque voyage qu'elle avait fait avec la famille de sa tante, passionnée de culture qu'elle était. Mais elle se demandait... Etait-ce vraiment la chose à faire ? Depuis peu, elle avait un pressentiment étrange, encore inconnu. Elle ne savait pas comment l'interpréter. Devait-elle écouter cette impression qui émanait de son for intérieur ? Sûrement...

Drago sembla s'impatienter, et c'est de sa voix trainante qu'il insista. « Je dois leur répondre ce soir...

- Dis à Cissy que ça me plairait beaucoup de vous accompagner. Mais je vais...

- Voir tes parents ? Sais-tu au moins où ils se trouvent ?

- Evidemment, espèce de Moldu bâté ! Mais non... Je vais rester ici, je crois.

- Ici ? Il ne reste que la vermine, pendant les vacances, tu devrais le savoir, Rose. Potter et sa bande, ainsi que d'autres nés-Moldus et traitres à leur sang... Tu es sûre que tu veux rester ? »

Rozary hocha la tête. Ses décisions, même si elles n'étaient pas toujours mûrement réfléchies, étaient sans appel. Tant pis pour la Bulgarie, tant pis pour les souvenirs et la famille. Elle allait penser à elle, pour une fois.

Sans un mot, son cousin se releva, et se dirigea vers son dortoir, un escalier en colimaçon qui descendait dans les profondeurs du château, des profondeurs inconnues de la plupart des occupants du château, qui ignoraient presque tous qu'il y avait tant de souterrains à Poudlard... Elle le regarda partir, songeuse, comme à son habitude. Durant toutes ces années, il avait été plus comme son frère que son cousin, bien que Lucius aie toujours fait une différence entre eux. Mais même sans cela, jamais Rozary ne se serait sentie Malfoy. Elle était, et resterait une Lestrange. De par sa ressemblance avec sa mère, principalement. Son père ne lui avait jamais parlé plus que ça, et les seuls mots gentils qu'elle n'aie jamais eu de sa part avaient été griffonés sur un parchemin en vitesse, pour la féliciter de son admission dans la maison vert et argent.

La jeune fille reposa son matériel d'écriture sur une table basse, regardant autour d'elle. Il était tard, et tout le monde était parti se coucher. Elle était seule, à présent, dans la salle commune comme dans son cœur...

Le jour de Noël, elle se réveilla seule dans son dortoir. Quelques cadeaux étaient au pied de son lit. Un livre de la part de Dray, qui décidément la connaissait trop bien : c'était un ouvrage sur les puissances politiques du monde sorcier, leurs forces et leurs faiblesses. Elle se jura de l'étudier phrase par phrase. Une dague aux propriétés étranges de la part de son oncle, et de sa tante. Et une boîte, toute simple, en carton, entourée à la va-vite avec une ficelle qui avait connu des jours meilleurs. A l'intérieur, une pierre, apparemment banale. Un simple « Revelio » lui fit découvrir qu'il ne s'agissait en vérité que d'une illusion, car instantanément, la pierre se transforma en sable qui atterrit dans le fond de la boîte. Dans sa main se trouvait une pierre précieuse d'un rouge pur. Elle était taillée comme une rose, et remplissait la moitié de la paume de sa main. Elle savait d'où elle venait. Bellatrix...

Une larme de joie coula le long de sa joue. Sa mère pensait à elle, et lui avait envoyé un cadeau aussi beau que son prénom. Elle le chérirait jusqu'à la fin de ses jours... Finalement, sa mère était capable d'amour... C'était assez difficile à croire, vu comment elle se comportait avec sa fille, mais Rozary comprenait. Elle n'avait pas le choix, il ne fallait pas qu'elle montre ses faiblesses. A personne. Et cela, la jeune Serpentard pouvait bien le comprendre...

La goutte d'eau poursuivit sa course, seule et unique, sur la joue de celle qui l'avait libérée, et poursuivit sa route dans la boîte. Mais là où elle aurait dû tomber sur du sable et être étouffée, l'on entendit le bruit de la goutte d'eau qui rencontrait une surface dure. Elle baissa les yeux sur la boîte, et vit que le sable avait formé un mot dans le fond de la boîte. « Ne m'oublie pas. Ce soir, à la forêt interdite. 22h. »

La joie monta en elle comme dans un volcan en éruption. Elle allait la rencontrer ! Cette femme qu'elle avait toujours admirée, rêvée, et pourtant jamais réellement croisée depuis sa naissance ! Celle qui était un modèle pour elle, celle sans qui elle ne serait jamais née... Celle, aussi, avec qui elle n'avait jamais eu de tête à tête, lui en proposait un le soir-même !

Pour la première fois depuis longtemps, elle sortit de son lit de bonne humeur et, n'allant même pas manger avec les autres en ce matin de Noël, se rua dans la bibliothèque après avoir fait brûler la boîte dans un feu de cheminée... En s'en allant, une fois certaine que toutes les preuves de la venue de Bellatrix dans l'enceinte de Poudlard soie effacée, elle aurait juré entendre le rire si caractéristique de sa mère dans les bruissements des flammes qui s'élevaient...

Un sourire lui barrait le visage lorsqu'elle réapparut enfin, affamée, dans la grande salle, sa rose semblant comme scintiller a son cou, maintenue par ce qui semblait une bande de cuir stylisée, fruit d'un sort qui lui avait pris la journée. Elle était vêtue d'une robe noire à la coupe étrange, et ses cheveux étaient lâchés sur ses épaules et descendaient en cascade dans son dos. La nuit était déjà tombée depuis longtemps, et les regards semblèrent soudain tous tournés vers elle. Elle ne connaissait pas tout le monde, remarqua-t-elle enfin. Certains élèves et professeurs lui disaient quelque chose, mais d'autres, dont un élève de Serpentard de dernière année, ne lui revenaient même pas en mémoire. Qui était ce garçon ?... Son regard semblait comme la sonder, et cela lui fit une sensation étrange, qu'elle ne connaissait pas, comme s'il lisait en elle, et elle secoua la tête en s'asseyant, feignant de se recoiffer, pour ne penser qu'au bonheur qui l'habitait depuis ce matin, mangeant calmement avec les autres comme si de rien n'était, discrète et noble comme à son habitude.

Mais elle souriait. D'un sourire franc et sincère, pas un sourire figé et froid comme celui duquel elle se paraît habituellement. Et son masque impassible ? Oublié, enterré même, aujourd'hui elle se sentait bien et elle voulait que ça se sache. Certains ne virent même pas le changement, et reprirent la fête comme si de rien n'était. Mais lui, LUI, qui était-il, bon sang ? Pourquoi la regardait-il de la sorte ?... Et pourquoi ne se rappelait-elle pas de son nom ? Elle était supposée connaître toute sa maison !

Décidément, entre la visite qu'elle allait avoir et ce garçon, la journée semblait apparemment ne pas être finie...

Emmitouflée dans une cape, une écharpe, et des gants totalement noirs, elle s'avançait dans la neige vers la lisière de la forêt interdite, prenant soin d'effacer ses pas dans la neige grâce à une incantation mentale. Personne ne pouvait la suivre si personne ne savait où elle était. Et c'est pourquoi elle s'était fait oublier dès le repas terminé. Errant dans les couloirs, oubliant son rôle de Préfète, tout ce qu'elle désirait alors c'était de ne pas être vue. Mais elle aurait probablement dû s'entourer, songea-t-elle en manquant de glisser dans une congère, et penser à autre chose. Car tout ce qui la rendait heureuse quelques heures plus tôt s'était à présent comme métamorphosé en doutes et en interrogations. Pourquoi Bellatrix venait-elle la voir aujourd'hui précisément ? Que lui voulait-elle ?... Et pourquoi, surtout, prendre le risque de venir ici, à Poudlard ?

D'autres questions, au fur et à mesure qu'elle s'approchait des grands arbres, vinrent se mêler aux premières. Que signifiait ce cadeau, elle qui n'en avait pratiquement jamais reçu de la part de sa mère ? Qu'était-il vraiment ? Et la Mangemort la plus recherchée parmi les évadés de l'an dernier, serait-elle fière de sa fille ? De ce qu'elle entreprenait, de ce à quoi elle ressemblait aujourd'hui ?... Comment allait se passer l'entrevue ?...

Elle le saurait bientôt, songea-t-elle, car elle n'avait plus à effacer les empreintes de ses pas à présent qu'elle pénétrait dans la sombre forêt. Et maintenant, où aller ? Le message de sa mère avait été vague et bref. Elle ne devait qu'aller dans la Forêt Interdite... Mais cette information était loin d'être précise. Par où se diriger, à présent ?...

Dans le doute, elle choisit de continuer plus ou moins droit devant elle, gardant grâce à sa baguette une information sur la direction dans laquelle elle se dirigeait, afin de ne pas se perdre lorsque viendrait le trajet du retour. Un silence de mort régnait sous les frondaisons. Même le bruit de ses pas lui semblait irréaliste. Une brindille craqua. Etait-ce sous ses pas, ou sous ceux de quelqu'un d'autre ?... Il lui semblait qu'on l'observait.

Jetant un regard autour d'elle, attentive dans l'obscurité au moindre danger qui pourrait surgir, elle se demanda ensuite si elle n'avait pas simplement rêvé, avant d'entendre une autre brindille craquer, plus près cette fois, alors qu'elle se concentrait pour que sa baguette lui indique à nouveau la direction à prendre. Un autre coup d'oeil. Toujours personne. Mais une lueur, rouge, qui s'éleva lentement. Elle semblait avoir été déjà présente depuis un moment, mais Rozary n'avait rien remarqué. Elle se rendit ensuite compte qu'elle provenait de la rose qu'elle portait autour du cou, et que selon la direction qu'elle prenait, elle brillait plus intensément. Comme poussée par une intuition, elle choisit de suivre la direction que lui indiquait son collier.

Lentement, la pierre se mit à scintiller avec de plus en plus d'intensité, et la jeune Serpentard se demandait jusqu'où on pourrait voir la lumière de ce collier qui éclairait à présent comme en plein jour d'une lueur rouge. Cela ne l'aveuglait pas, bien au contraire, mais elle n'arrivait pas à imaginer comment c'était possible. Ni comment ils avaient pu faire entrer un tel objet dans l'enceinte du château, car il lui semblait très clair à présent qu'il la conduisait vers l'objet de ses pensées, à savoir : sa mère.

Bientôt, elle arriva dans une petite clairière, au centre de laquelle poussait un arbre encore plus imposant que tous ceux qu'elle venait de croiser. Il était étrange, cet arbre, songea-t-elle. Il inspirait la tranquillité dans cet endroit sombre.

La neige scintillait sous la lueur de son pendentif, et il lui sembla plus que jamais qu'on l'observait. Et comme pour confirmer cette intuition, une ombre se détacha lentement de l'arbre et s'avança vers elle dans la lumière rougeâtre. Son cœur bondit alors qu'elle-même continuait à marcher... Elles ne s'étaient pas vues depuis plus d'un an, depuis précisément une semaine avant son évasion, mais elle l'aurait reconnue entre mille, même à cette distance. Cette démarche, cette assurance, comme si rien ne pouvait l'atteindre... Et c'était vrai, songea-t-elle. Même après tout ce qu'elle avait vécu, Bellatrix semblait inébranlable dans sa folie.

A présent qu'elle la voyait loin d'Azkaban, sans la crasse qui la couvrait jour et nuit, dans des vêtements décents, leur ressemblance lui sauta aux yeux. Et cela lui fit plus plaisir que ce qu'elle aurait cru. Ressembler à cette femme qui avait été formée par le Seigneur du Mal en personne, qui malgré la prison à vie et les tentatives de corruption qu'elle avait subies de toute part, ne s'était jamais détournée de ses convictions et de ce qu'on lui avait appris, avait gardé toute sa tête et était restée droite dans ses bottes.

Aussitôt, tous les doutes qu'elle avait éprouvés quelques minutes plus tôt s'envolèrent. Sa mère lui souriait. Les pas de Rozary se firent plus rapides au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de la Mangemort, tant pis pour les raisons de sa visite, elle choisit de profiter de cet instant en tête à tête qu'elle avait attendu des années et auquel elle avait enfin droit.

Une fois face à face, la mère et la fille se regardèrent. L'adolescente aurait voulu la prendre dans ses bras, mais elle n'osait pas esquisser un geste. Jamais Bella n'avait été très démonstrative envers elle, mais était-ce dû à la prison, ou était-elle comme cela naturellement ?...

« Rozary... » Son cœur bondit. Ce que ce nom lui plaisait ! Mais elle n'acceptait pas qu'il soit prononcé par qui que ce soit d'autre que ses parents. Même les Malfoy ne se le permettaient plus depuis la fois où elle avait fait une telle crise de nerfs qu'elle avait presque tué l'elfe de maison sous les coups... C'est pourquoi ils lui avaient attribué un diminutif.

« Oui, Mère ?...

- J'ai besoin de toi... » Aussitôt, la jeune fille paniqua. Est-ce que sa mère avait des problèmes ? Pour que quelqu'un comme elle vienne lui demander de l'aide, cela devait être grave... Mais la dame en noir poursuivit sa phrase. « Le Lord a besoin de toi. »

Alors la visite de Bellatrix était toute autre, en vérité. Elle ne voulait pas la voir, elle. Elle n'était que la messagère du Seigneur des Ténèbres. Lui aurait-elle offert ce cadeau, si elle n'avait pas eu à la rencontrer pour lui transmettre ce message ?... Les doutes revinrent, mais elle garda son calme, fière et digne comme on le lui avait appris. Ne pas montrer ses émotions... « De quoi s'agit-il ?...

- Il se trouve qu'une mission a été confiée à quelqu'un. Mais cette personne est lâche, et ne pourra pas mener sa tâche à bien. C'est pourquoi il faut que tu t'occupes de le faire à sa place...

- Que dois-je faire ?

- Tuer Dumbledore. Le plus vite possible, et proprement. Ensuite, si tu le veux, tu suivras mes pas, et seras formée par le Seigneur des Ténèbres, ton père, ainsi que moi.

- Puis-je demander à qui a été confiée cette mission ?...

- Non. Mais si tu ouvres les yeux, tu trouveras par toi-même. »

Rozary réfléchit. Elle avait là une opportunité en or de gagner en puissance, de pouvoir enfin prouver sa valeur aux yeux du monde. Mais pour cela, il lui faudrait tuer l'un des plus grands sorciers de sa génération de sang froid. Et doubler quelqu'un dont elle ignorait l'identité, qui était certainement lui aussi plus puissant qu'elle. Mais après... Un sourire fendit son visage. « C'est d'accord. J'accepte...

- Très bien. Lorsque c'est fait, rends-toi à la Cabane Hurlante, et transplane jusqu'au manoir de Lucius et Cissy. Nous nous retrouverons là-bas. » Rozary hocha la tête, puis sa mère, sans rien rajouter, s'éloigna et disparut dans l'ombre projetée par le grand arbre.

Elle resta donc seule, Merlin sait combien de temps, à réfléchir sur la manière dont elle allait s'y prendre, la lumière de son collier à présent éteinte. Jusqu'à-ce que des pas se fassent entendre derrière elle...


Wala, c'est le début, il se passe pas grand chose, mais il y a déjà quelques indices. Et ils ne sont absolument pas où vous pensez.

Vous l'avez compris, cette histoire se passe pendant le tome 6, mais n'influera pas sur le cours de l'histoire principale. Je fais ce que je veux avec mes personnages, et si il y en a que ça dérange, un conseil... Cassez-vous, vous n'êtes pas au bout de vos peines ! :D

J'ai pas mal d'avance dans cette histoire, donc pour l'instant, la publication sera rapide et régulière, mais je ne promet rien !

Des bisous !

Glad.