Et bien, et bien… C'est fou ce que l'ennui peu au final être productif… Bon, ce petit one-shot de rien du tout n'est pas grand-chose… Disons qu'après avoir assisté au spectacle Mozart l'Opéra Rock, le dernier tableau m'a vraiment laissé une grande impression et une grande émotion (c'était si triiiiiiste…T_T). Et voilà donc d'où vient de petit torchon (vous m'excuserez si je n'ai pas pu m'empêcher d'évoquer Salieri un peu plus que tous les autres personnages… Même si ici il s'agit avant tout de Mozart ^^). Et vous remarquerez aussi (si vous connaissez le spectacle) une allusion à quelques chansons.
Reviews appréciées ^^
DISCLAIMER : les personnages et….… ne m'appartiennent en aucun cas.
MON REQUIEM
Il est étrange de constater à quel point l'être humain se complait dans les paradoxes.
Je sais que la Mort m'attend. Cela fait quelques semaines maintenant. Je le sais depuis qu'elle m'a commandé ce Requiem. Je le sais. Du plus profond de mon être. L'heure est venue.
Et pourtant... En cette heure où la nature me réclame mon corps, où la Mort frappe à ma porte, jamais je n'ai ressenti un tel désir de vivre. Une force que je n'aurais jamais soupçonnée me submerge en cet instant, à tel point que mon cœur menace d'exploser.
La Mort est là, et je ne me suis jamais senti aussi vivant. Plus que jamais, je veux vivre à en crever. La sensation qui s'est emparé de moi est semblable à cette frénésie qui me consume lorsque je donne mon corps et mon âme à la déesse qui a guidé ma vie et guide maintenant mon trépas. Je ressens en cet instant la folie douce et salvatrice que me procure la musique. Pour certains, cela paraîtrait absurde et fou de penser à cela au moment de sa mort. Mais après tout, je suis fou, le monde ne m'a jamais compris, et je ne m'attends pas à ce qu'il me comprenne maintenant. Je joue désormais mon Requiem.
Le monde m'a peut-être rejeté, mais maintenant c'est à mon tour de le repousser ; la Mort m'y contraint de toute façon.
Le monde ne me comprend pas, mais toi tu y es parvenu. Toi, Antonio Salieri, rival que j'ai pris plaisir à affronter. Tu m'as admiré, jalousé, haï, évincé, mais je ne t'en veux pas. Parce qu'au fond de moi, je sais que nul autre sur terre n'a compris ma musique mieux que toi. Ta présence en ces lieux et en cette heure le prouve. Et maintenant, ta voix se joint à la mienne pour chanter mon Requiem. Et je te remercie mon ami, car l'univers entendra alors la voix de deux fous qui se lèvent.
Mais quel est ce vent glacé qui me traverse de part en part ? Est-ce que c'est elle ? Oui, la Mort est là... Et je ressens maintenant son étreinte glaciale et irrésistible. Et je suffoque... Tout se brouille... Le temps et l'espace se tordent et s'effondrent. Seule reste la musique mortelle jouée par mon âme. Mon Requiem.
Et je pleure... Car que je ne suis plus qu'un paradoxe. Je me jette à corps perdu dans l'immensité inconnue, mais j'étreins la vie comme jamais.
J'embrasse la Mort et la Vie. Je danse avec les dieux et je rejoins inexorablement leur lumière.
Et là, devant moi s'étale la partition de mon Requiem : sur la portée je peux lire le fil de ma vie, où des centaines de notes s'entrechoquent au gré du rythme qui résonne dans mon âme.
Tout y est... Mes échecs et mes gloires.
Mes parents, ma chère Nannerl, Aloysia, Salieri, ma douce Constance...
Ma composition s'écrit devant moi aussi nettement que si je l'écrivais de ma propre plume.
Et je sais maintenant qu'il est temps de conclure mon plus grand chef d'œuvre.
Les larmes coulent toujours, mais je suis résolu. Le rideau tombe. J'écris la dernière note.
Et ainsi s'achève mon Requiem.
